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Depardieu chez les Belges

Des citoyens français se sentent offensés par le choix de Depardieu de s’exiler en terre belge sous prétexte que la raison de cette fuite est strictement financière.

L’argent est à ce point sacralisé par notre société et les adeptes de ce culte tellement obsédés par ses éclats que TOUT est jugé à travers son prisme. Aux yeux de ces esprits triviaux et mesquins l’argent est la priorité numéro un conditionnant tous les aspects de leur vie sociale, politique, culturelle...

Depardieu s’est abstrait de l’impôt sur la fortune. Il y a donc baisse de profit pour la France. Moi-même je ne nie pas cette vérité. Il y a effectivement perte fiscale pour le pays.
 
Oui et alors ?
 
Comme si c’était là l’argument suprême permettant aux “honnêtes gens” d’injurier le “fautif”. L’argent qu’un citoyen soustrait à son état par exil interposé ne donne pas pour autant de droits supplémentaires aux autres membres de la société se considérant lésés (de manière toute subjective d’ailleurs), et surtout pas celui de l’insulter, de le condamner, de le haïr ! Si Depardieu était parti pour la beauté du paysage belge, personne ne lui aurait fait le moindre reproche. Mais dès qu’il est question d’argent, le peuple voit rouge.
 
Loin de ces considérations vulgaires au sujet de l’argent, j’aimerais rappeler l’essentiel : ce qui fait la spécificité de notre démocratie, c’est la liberté de s’en extraire volontairement, le choix pour tous de s’exiler afin de trouver mieux ailleurs. Mieux selon des critères personnels, culturels, familiaux, matériels, politiques, idéologiques, etc.. Je ne vois pas en quoi Depardieu serait un mauvais citoyen parce qu’il trouve avantage de vivre en Belgique...
 
Au contraire il donne l’exemple de l’espoir et du courage en exerçant sa souveraine liberté de trouver asile hors de son pays natal. Peu importe sa justification. Cela ne nous regarde même pas. Et même si la cause de son départ est effectivement l’argent, où est le mal ? Le principal est qu’il ait trouvé l’atmosphère belge plus respirable, qu’il se sente plus heureux, plus libre, plus fortuné, plus sage ou plus fou là bas plutôt que chez nous.
 
Que je sache, la constitution française n’exige pas d’explications de la part de ses citoyens en mal d’horizons nouveaux : elle les laisse franchir ses frontières sans entrave ni jugement. Chaque français est libre de quitter sa patrie, quelle qu’en soit le motif. C’est cela la grandeur de la république.
 
Théoriquement.
 
Malheureusement c’est sans compter ces justiciers de la petitesse se donnant le droit de juger leurs concitoyens pour de viles histoires d’argent, leur sens de la justice se bornant minablement à cette seule forme de réalité qu’ils semblent connaître dans l’existence, ou plutôt la forme de réalité qui leur est la plus chère : la réalité bassement économique.
 
Raphaël Zacharie de IZARRA

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4 réactions à cet article    


  • Raphaël Zacharie de Izarra Raphaël Zacharie de Izarra 28 décembre 2012 00:24

    Les Etats Unis d’Amérique dites-vous ?

    « J’ai fait un rêve » criait au monde Martin Luther King.

    Moi aussi j’ai fait un rêve.

    C’était un royaume, un beau et grand royaume avec une multitude de provinces.

    Un royaume imaginaire, puisqu’il s’agit d’un rêve... Comme dans tous les rêves y a des étrangetés, des bizarreries, des aberrations.

    Et même des horreurs.

    Pourtant dans ce pays onirique les gens vivaient heureux, en paix, libres, étaient enviés du monde entier. Même les pauvres -car il y avait quand même des pauvres dans ce pays de rêve- avaient tout en abondance... Du moins ils avaient en abondance tout ce dont ils n’avaient pas besoin. Et même tout ce qui leur était nuisible. Paradoxe(comme dans tout songe absurde) : dans ce monde incroyable les crève-la-faim étaient obèses.

    Les habitants de cette vaste contrée chérissaient la liberté plus que tout. Mais, curieusement, en même temps ils étaient très bêtes. Ou pour être plus exact, il leur était interdit d’être intelligents sous peine de déshonneur public, toute critique étant assimilée à une trahison envers la nation.

    Partout dans cet empire les citoyens avaient le droit d’ôter la vie à quiconque entrait sur leur propriété privée sans leur autorisation. Dans ce pays inquiétant les intrus étaient des ennemis à abattre. Et cela était considéré comme un avantage fondamental, quasi divin, donné au citoyen : le droit inaliénable de descendre son prochain. Mais il y avait plus saugrenu encore : dans certaines parties de ce royaume décidément délirant, pratiquer des jeux sexuels oraux étaient des crimes passibles de prison ferme.

    Jusqu’à trente ans d’enfermement.

    Attention, je ne parle pas de peine théorique mais de peine REELLE, effective, concrète. Les fautifs passaient VRAIMENT un tiers de leur existence entre quatre murs parce qu’ils avaient commis le « crime » cité plus haut ! On ne plaisantait vraiment pas avec ce que la loi appelait donc des « crimes sexuels ». (Mais seulement dans certains endroits du royaume, pas dans d’autres. Cela dit partout ailleurs il était autorisé de tuer, c’était l’essentiel pour les habitants de ce pays.)

    Etaient coupables tous les adultes consentants et majeurs s’adonnant à cette pratique. Non seulement l’amant et sa maîtresse, le jeune homme et sa fiancée, mais aussi la femme et son époux.

    J’ai bien dit : étaient coupables même la femme et son mari dans le cadre du mariage officiel, légal, religieux. Mais attention, ce n’est qu’un rêve...

    Si la femme et son époux étaient surpris par un fonctionnaire de police en train de s’adonner en privé, bien à l’abri dans leur chambre à ce « crime sexuel », ils étaient arrêtés, fichés comme délinquants sexuels, jugés et emprisonnés. Leurs photos étaient même consultables par n’importe qui sur le site INTERNET de la police gouvernementale de ce drôle de royaume, avec la mention « délinquant sexuel ».

    Oui parce que dans mon rêve ces choses ne se passaient pas au Moyen-Âge mais au XXI ième siècle : on avait le droit de visiter les sites pornographiques les plus ignobles, les plus immoraux, les plus abjects, c’était permis, mais pas de jouer à touche-pipi avec son conjoint.

    Bien entendu dans les faits peu de gens étaient surpris par la police dans leur intimité, par conséquent ce genre de sentences rendues par la justice était heureusement assez rares. Mais elles existaient, par exemple lors de perquisitions aux domiciles dans le cadre d’autres affaires certains couples malchanceux étaient surpris dans cette situation embarrassante et tombaient sous le coup de la loi. Ils pouvaient également être surpris en flagrant délit par des garde-chasse en forêt, alors la promenade en amoureux se terminait en taule. Dans mon rêve ces choses complètement folles arrivaient.


    En plusieurs lieux de ce royaume donc, des gens croupissaient dans des geôles pendant dix, quinze, vingt, trente ans de leur vie pour s’être rendus coupables de... « sodomie ».

    Oui car la pratique de la fellation conjugale, qui était strictement interdite disais-je, ne s’appelait pas « fellation » dans le langage juridique de ce royaume de fous, mais « sodomie ».

    Ubuesque, n’est-ce pas ?

    Ne me demandez pas de vous expliquer pourquoi cette pratique orale était légalement appelée « sodomie » dans les textes de lois, ce n’était qu’un rêve après tout... D’ailleurs, que le terme juridique fût « fellation » ou « sodomie », quelle différence pour les coupables ? Ils en prenaient pour des années dans tous les cas.
    Si vous uriniez sur la voie publique parce que, soit étranger ignorant les lois idiotes de ce royaume d’abrutis, soit trop ivre ou bien simplement tenaillé par une envie pressante vous ne pouviez plus vous retenir, cela vous valait une inculpation pénale du même ordre que celle précédemment citée avec, bien entendu, la photo de votre tête dans le fichier public des délinquants sexuels, ce qui premièrement impliquait une interdiction à vie d’habiter dans un lieu fréquenté par des enfants dans un périmètre de 750 mètres, secondement vous obligeait à quitter votre ville d’origine pour habiter un lieu quasiment désert. Certains urineurs imprudents de cet empire construit, dirigé, administré par des aliénés habitaient sous un pont comme des clochards, seul endroit de leur ville éloigné de plus de 750 mètres d’une école, d’une crèche, d’un parc public... 

    Dans ce royaume de liberté si vous étiez né avec le nez épaté, la peau sombre et qu’en plus vous étiez pauvre, donc obèse (rappelez-vous ce que j’évoquais à ce sujet un peu plus haut) vous étiez nécessairement coupable. De temps en temps on avait même pendu ces genres de bestiaux sur la voie publique en trinquant au champagne entre gens distingués de la bonne société, tous blancs. Donc civilisés. Bref, il valait mieux être fortuné, blanc et armé pour être bien vu dans ce pays de gens obsédés par la gâchette.

    Voulez-vous que je vous emmène jusqu’au bout de ce songe infiniment stupide, affolant et tout à la fois comique ? Rassurez-vous, je vous épargnerai la litanie des délires d’un rêveur cherchant en vain à amuser la galerie.

    Je cesse avec ce rêve. Et vous, cessez de rire ou de hausser les épaules face au texte grotesque que vous venez de lire car...

    Car ce pays de dingues existe bel et bien.

    Non ce n’est pas une blague. Tout ce que j’ai écrit est réel. Tragiquement vrai.

    Et ce n’est qu’une infime partie de la sinistre réalité au quotidien sur ce territoire aux lois et moeurs démentes peuplé de pudibonds hypocrites, de brutes féroces, d’ânes incultes, d’assassins racistes, mais surtout de dangereux honnêtes gens porteurs d’armes.

    Ce pays, la plupart d’entre vous l’admirent, rêvent de le visiter et même de s’y installer !

    Vous avez, je crois, déjà deviné de quel paradis il s’agit. Faut-il la nommer cette terre de liberté si belle, si adulée, si effrayante ?

    J’ai fait un rêve et parce que ce rêve est réel, c’est un cauchemar.


    Et ce cauchemar est le pire qui soit puisque ce pays de Cocagne s’appelle...

    Les Etats-Unis d’Amérique.


  • Piere CHALORY Piere Chalory 28 décembre 2012 08:57
    Amis du jour bonjour, @ l’auteur ;

    ’’Malheureusement c’est sans compter ces justiciers de la petitesse se donnant le droit de juger leurs concitoyens pour de viles histoires d’argent, leur sens de la justice se bornant minablement à cette seule forme de réalité qu’ils semblent connaître dans l’existence, ou plutôt la forme de réalité qui leur est la plus chère : la réalité bassement économique.’’

    Hélas, ces justiciers de la petitesse, comme vous les nommez de manière élégante, n’ont pas le choix. Non qu’ils ne puissent d’un revers de main symbolique jeter aux orties leur ’’contrat cdi’’, rêve absolu de tous ces ’’travailleurs’’, laborieux déments au long cours

    Mais ce serait plutôt leur conditionnement définitif, lot commun de la proportion humaine supérieure en nombre qui le leur interdit. La rat race attitude érigée en modèle à suivre, de générations en générations. Voir ces nouveaux esclaves camper dans le froid pour sauvegarder leur condition de smicard lorsque leur usine chérie va fermer en est l’exemple frappant.

    En tant qu’artiste, Gérard Depardieu symbolise la réussite totale. Mais ne confondons pas, malgré son talent indiscutable, il n’a jamais été ethnologue dans Bimboland, pas plus qu’Alain Delon n’a fait toubib dans la vraie vie.

    C’est un homme ’’normal’’, qui plus est, issu d’un milieu modeste. 10 ans après ses premiers succès important au cinéma, la gloire ne lui avait pas effacé la modestie et il s’habillait encore en pauvre. Aujourd’hui c’est sûr, l’affaire quoique de peu d’importance marque les esprits jaloux.

    N’oublions pas toutefois que Depardieu même s’il ne remettait pas les pieds en France, a d’ores et déjà versé plus d’impôts que jamais aucun de ses détracteurs ne pourra le faire. Une chose me dérange, c’est le ’’soutien’’ qu’il a apporté à l’ex résident du palais de l’Elysée, le définissant comme un ’’homme ne fait que du bien’’. Là Gérard, t’as déconné.

    Pour le reste chacun est libre de ses actes. Le triste pays qu’est devenu la France n’est pas encore la Corée du Nord, où l’on risque la peine de mort si on franchit la frontière vers des cieux plus cléments...



    • Luc le Raz Luc le Raz 28 décembre 2012 14:24

      Comme actionnaire de la société Depardieu, je trouve scandaleux, qu’après avoir bénéficié de mes investissements au travers de subventions et diverses aides, pompées sur mes impôts et taxes, « Môssieur » Depardieu dit Gégé-la-Moule-Frite aujourd’hui, se tire avec la caisse, sans se retourner. smiley

      Ce brave homme a eu bien de la chance de ne pas être né dans votre pays de cauchemard car, si je vous crois, « Si vous uriniez sur la voie publique... photo de votre tête dans le fichier public des délinquants sexuels ». Et dans un avion, ça compte ?

      Pendant que vous y étiez plongé dans votre cauchemar, vous n’avez pas remarqué la législation fiscale qui s’applique aux expats US ?


      • Magma des cendres rouges rené descendre 28 décembre 2012 23:38

        pourquoi ne pas déchoir de la légion d’honneur déja ceux qui partent

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