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Dérives hongroises

Faut-il avoir peur de Viktor Orban ? 

                             Que Budapest est belle, les pieds dans le Danube !

 Que le ciel du pays s'est assombri sous le régime de Orban !

 "Il y a une peur silencieuse, constate l'écrivain et ancien dissident György Konrad, 77 ans. Des petites choses qui me rappellent parfois l'ancien régime. J'entends de plus en plus souvent mes amis me dire : "On ne va pas parler de ça au téléphone..."

 Depuis 10 ans , la Hongrie a intégré l'UE.

Après les errements et les erreurs d'une transition sociale-libérale , d'une gauche devenue blairiste et affairiste qui a mis le pays à genoux, ouvrant la porte à la dérégulation, la privatisation, l'endettement généralisé, ce fut la porte ouverte à un brutal retour de flammes, à une colère facilement exploitée.. .Un populisme autoritaire s'est installé. Le Fidesz pointe du doigt ceux qui se sont enrichis durant la transition de l’économie planifiée à l’économie de marché et les grandes entreprises étrangères qui ont profité des privatisations, les accusant d’avoir volé les joyaux de l’industrie hongroise.

  Depuis plusieurs années, on se demande où va la Hongrie.

La dérive autoritaire s'approfondit, la constitution ayant été et étant souvent remaniée au profit du pouvoir. La nouvelle victoire de Orban ne va pas la ralentir

 Les contre-pouvoirs sont  verrouillés  et la complicité avec l'extrême droite renforce la tendance.

Sous la bienveillance du régime, le parti d'extrême droite Jobbik, nostalgique de la Grande Hongrie, "critique aussi bien la corruption politique que les intérêts sionistes, les dérives des banques, l’accaparements des terres, les « déviants homosexuels », les « criminels tsiganes », plaide pour un référendum sur la sortie de l’UE et la réinstauration de la peine de mort, est un parti que sous-tend un ensemble de valeurs et d’objets « totems ». Son succès est indissociable de ses composantes « communautaires », alternatives rassurantes au chaos qui règne actuellement dans la politique hongroise..."

    Le journalisme hongrois est en péril. La justice est sous contrôle. Les Roms sont discriminés.

Malgré une certaine embellie économique, le niveau moyen de salaire reste faible, 20 % de la population côtoyant la pauvreté.   Le moins disant salarial et fiscal devient la règle, aux dépens des pays voisins.

 La Hongrie, , membre de l'UE depuis 2004, inquiète modérément Bruxelles, malgré un bras de fer périodique.

 "..L’Europe peut toujours pousser des cris d’orfraie devant la disparition de la démocratie ou saluer avec un air pincé les « réussites » économiques de la Hongrie. Les entreprises européennes votent avec leurs pieds, elles contribuent à cette course au moins-disant fiscal et social qui s’accompagne inexorablement de la disparition de la démocratie.."


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19 réactions à cet article    


  • scylax 15 avril 2014 17:40

    Vous êtes courageux. Vous allez recevoir des bordées d’injures ici.


    • Fergus Fergus 16 avril 2014 11:44

      Bonjour, Scylax.

      Oui, effectivement, et pourtant le portrait que dresse Zen de la Hongrie d’Orban est très pertinent.


    • foufouille foufouille 15 avril 2014 18:13

      "La Hongrie s’est lancée dans quelques nationalisations : l’énergie, l’eau, des fonds de pension privés (en quasi faillite), et même l’encadrement strict de la banque centrale hongroise dont le contrôle repasse du côté politique."

      la hongrie fait encore partie de l’europe, il faut obéir en partie à bruxelles pour les chômeurs


      • foufouille foufouille 15 avril 2014 18:30

        "Les socialistes ont, en effet, laissé la maison Hongrie ouverte à tous les vents de la dérégulation. Alliés aux libéraux, ils ont privatisé, en cédant tout ce qui pouvait l’être à des investisseurs étrangers, ce qu’une grande partie de la population leur reproche aujourd’hui. Dans le même temps, les socialistes ont poussé leurs concitoyens à la consommation, permettant un large recours à des crédits en francs suisses.

        Résultat : lorsque la grande crise de 2008 est survenue, le forint, la monnaie nationale, a dégringolé, et 1,5 million de Hongrois ont vu le montant de leurs traites exploser... Un terrain fertile pour Viktor Orban, mais aussi pour le Mouvement pour une meilleure Hongrie, Jobbik, parti d’extrême droite xénophobe et antieuropéen qui vante le « bon temps » de l’amiral Horthy (lire l’encadré, ci-dessous) et auprès duquel le Front national de Marine Le Pen apparaît comme une amicale d’anciens scouts.« 

        la »gauche" a foutu la merde et c’est de sa faute ?


        • Jelena XCII 15 avril 2014 19:07

          Les vilains hongrois qui osent faire un doigt d’honneur aux directives de Bruxelles !! Ils osent dépendre de leur banque nationale plutôt que de la banque centrale !! Ils osent dénoncer tout haut ce dont on ne peut pas parler en France !!

          Je suis outrée par l’attitude de cet « état-voyou ». ^^


          • berry 15 avril 2014 23:19

            Des études sociologiques ont été faites à ce sujet.

            Les gauchistes se sont révélés nettement plus intolérants que les gens de droite.

            http://www.youtube.com/watch?v=_zOdervdF4k&feature=player_embedded
             
             


          • ablikan 15 avril 2014 23:55

            Article à charge qui n’explique pas grand chose et qui evite la question de la banque pourtant « centrale » à la situation en Hongrie. L’auteur regrette l’absence de choix democratique dans un pays tier quand lui même ne peux choisir qu’entre banquier rose et banquier bleu.


            • berry 16 avril 2014 00:07

              Un homme voué aux gémonies par BHL et toute la clique politico-médiatique ne doit pas être foncièrement mauvais.

              J’ai un a priori favorable.

               


              • ZEN ZEN 16 avril 2014 08:54

                Un homme qui s’appuie complaisamment sur de telles forces ne peut être foncièrement sans danger politique pour son pays.

                Gauchiste je ne suis. Antimaastrichien, plutôt Chevénementiste, critique du machin européen, de la monnaie unique (pas commune) et favorable au contrôle politique des grandes banques...
                BHL n’est pas mon ami smiley


                • Jelena XCII 16 avril 2014 10:27

                  Il ne faut pas confondre le Fidesz et le Jobbik.

                  Le Jobbik (mouvement authentiquement nazi, nombreuses milices paramilitaires, meetings dans des synagogues...) bien que n’étant pas au pouvoir cherche querelle aux roumains et serbes pour des histoires de territoires.

                  Le Jobbik cherche à faire alliance avec la Turquie, alors que le Fidesz, de par sa politique anti-Bruxelles, cherche à se rapprocher de Moscou.


                • ZEN ZEN 17 avril 2014 12:05

                  Je ne confonds pas, mais il y a osmose


                • Fergus Fergus 16 avril 2014 11:51

                  Bonjour, Adolfucius.

                  Le problème est que Orban et ses amis forment également une espèce de mafia nationaliste et autoritaire. Imposer par exemple, sous peine de refus de prise en charge médicale, un contrôle de régime inquisitorial aux diabétiques, relève d’une insupportable intrusion dans la vie privée. La prochaine étape sera-t-elle, comme en Corée du Nord, d’imposer aux étudiants une coiffure validée par Viktor Orban sur le modèle Kim-Jong-Un ?


                • Fergus Fergus 16 avril 2014 11:54

                  Le plus étonnant est que de nombreux « supporters » de Viktor Orban sont parmi les plus virulents adversaires des (bénignes) contraintes françaises concernant le tabac ou la sécurité routière. On croit rêver ! 


                • Jelena XCII 16 avril 2014 12:18

                  Ce n’est pas en Hongrie, qu’ils ont l’intention de faire remplir des questionnaires aux enfants pour savoir si ils sont homos ou si ils ont envie de devenir des travelos.... C’est un fait.


                • Jelena XCII 16 avril 2014 12:26

                  Si ça ne tiendrait que de Najat trucmachin, on diffuserait du porno dans les maternelles, tout ce qui est bon pour déstabiliser l’individu est bon pour l’UMPS.

                  Après c’est vrai qu’on peut reprocher à Orban d’être un peu trop nationaliste...


                • unandeja 16 avril 2014 11:04

                  en attendant Orban reste plébiscité par son peuple....qui sommes-nous pour en juger ;

                  Les occidentaux jugent souvent prestement, ue cela soit les Russes, la Hongrie....nous n’avons pas lam ême histoire, ni totalement la même culture, le même vécu.

                  Si les hongrois pensent qu’Orban est le meilleur pour les représenter, qui sommes nous pour en juger ?

                  Je truove jobbik bien + inquiètant que le Fidesz.


                  • Fergus Fergus 16 avril 2014 11:55

                    Salut, Zen.

                    Bravo pour cet article lucide !

                    Bonne journée.


                    • cathy30 cathy30 16 avril 2014 13:12

                      Oui et la démocratie inventée par les Grecs, était un empire hégémonique, a besoin de temps en temps de faire le ménage, afin que vive cette illusoire démocratie, et même les biens portants sont quelques fois de trop.


                      • LE CHAT LE CHAT 16 avril 2014 13:40

                        ce gars qui dit merde à l’Europe a été triomphalement réélu , comme Bompard à Orange ! les clients sont satisfaits ....

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