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Derrière l’attentat de Nairobi, toute une organisation, venue de Somalie...

Plus les choses avancent, et plus on découvre que l'attaque de Nairobi, qui s'est terminée par des explosifs ayant endommagé de façon majeure le centre commercial (les photos sont sidérantes*) n'est pas telle qu'on a bien voulu nous la présenter. Les shebabs, à l'évidence, n'ont pas l'infrastructure nécessaire pour organiser pareille opération, dans le temps et dans les détails, loin de leurs bases naturelles somaliennes. Si bien qu'il faut aller chercher ailleurs qui aurait bien pu préparer et lancer pareille opération. Et, sans trop de surprise, on tombe sur Mogadiscio, comme point de départ, et non pas un camp de shebabs, mais un endroit fort particulier : rien d'autre qu'un camp secret de la CIA, qui, ces derniers mois, a fait faire un nombre important d'allers-retours à des militants emprisonnés, capturés au Kenya et interrogés en Somalie. On sait que des relâchés de Guantanamo sont redevenus après des leaders actifs du terrorisme : le schéma qui a prévalu à Nairobi est le même. L'usage de la torture favorise le ressentiment, et les pratiques psychologiques douteuses capables d'influencer les esprits fabriquent de véritables zombies qu'il suffir de relâcher dans la nature le moment opportun pour obtenir l'effet souhaité, on le sait depuis les programmes MK-Ultra des années 60. D'apprendre hier que les autorités kenyanes avaient été prévenues (certainement par leurs alliés israéliens**) qu'une attaque majeure était en préparation sans prendre les dispositions nécessaires pour l'éviter explique à quel point les services secrets kenyans ne sont devenus que les supplétifs de la CIA dans le pays (d'où l'appel récent et gouvernemental à Israël).

Le texte de référence sur les préparatifs de l'assaut n'est pas à chercher au Kenya même, mais en Somalie, en effet, et il est paru voici deux ans déjà, signé du talentueux Jeremy Scahill, l'un de ceux qui a le mieux décortiqué le rôle de la CIA en Irak, notamment. Ce texte parru le 1er août 2011 dans The Nation (qui est aussi le plus ancien hebdomadaire en vente aux USA, et de loin l'un des meilleurs) peut en effet faire office de prophétique, aujourd'hui, tant il montre en détail l'organisation subtile des sites clandestins de la CIA dans le pays voisin, alliant vols de "renditions", les cellules enterrées d'interrogatons et les manipulations de prisonniers kenyans. "La CIA utilise aussi une prison secrète enfouie dans le sous-sol du siège de la National Security Agency de la Somalie (NSA), où les prisonniers soupçonnés d'être des membres des Shebab ou d'avoir des liens avec le groupe sont détenus. Certains des prisonniers ont été arrachés dans les rues du Kenya et amenés par avion à Mogadiscio. Alors que la prison souterraine est officiellement géré par la NSA somalienne, c'est le personnel du renseignement américain qui paie les salaires des agents de renseignement et aussi interroge directement les prisonniers. L'existence de deux installations et le rôle de la CIA a été découvert par The Nation au cours d'une enquête d'une vaste ampleur à Mogadiscio. Parmi les sources qui ont fourni des informations pour cette histoire ; figurent les responsables supérieurs du renseignement somalien, des membres supérieurs du gouvernement fédéral de transition somalien (TFG), d'anciens prisonniers détenus à la prison souterraine, et plusieurs analystes somaliens bien connectés aux chefs des milices, dont certains ont travaillé avec des agents américains, y compris ceux de la CIA. Un responsable américain, qui a confirmé l'existence de deux sites, a déclaré à The Nation, « Il prend tout son sens d'avoir un partenariat fort de lutte contre le terrorisme avec le gouvernement somalien". 

Cela ressemble fort aux techniques mises en place pour interroger par pays interposé des prisonniers de Guantanamo : "selon l'ancien co-détenu, Hassan lui a dit que ses ravisseurs l'ont emmené à l'aéroport Wilson : "Ils m'ont mis un sac sur la tête,dans le style de Guantanamo. Ils ont attaché mes mains derrière mon dos et m'ont mis dans un avion. Dans les premières heures nous avons atterri à Mogadiscio. La façon dont j'ai réalisé que j'étais à Mogadiscio c'était à cause de l'odeur de la mer, car la piste est juste à côté de la plage. L'avion a atterri et a touché le bord de mer. Ils m'ont emmené dans cette prison, où je suis resté jusqu'à maintenant. Je suis ici depuis un an, sept mois. J'ai été interrogé à maintes reprises. Interrogé par des somaliens et des hommes blancs. Tous les jours. De nouveaux visages apparaissent. Ils n'ont en fait rien sur moi. Je n'ai jamais vu un avocat, jamais vu un étranger. Seuls les autres détenus, les interrogateurs, les gardes. Ici, il n'y a pas de juridiction." Bref, des méthodes et un principe connus : la CIA se révèle incapable d'innover en la matière, on le sait depuis... plus de cinquante ans !

Des avions de "renditions" en Somalie (ci-dessus la photo a été prise à Niamey) pour amener des prisonniers ? Oui, et les mêmes que ceux qui sillonnent l'Afrique toutes oreilles et yeux ouverts, si je puis me permettre, à connaître leur équipement de bord plus que conséquent. On s'en est rendu compte le 18 février 2012 quand un appareil de type U-28 du SOCOM (Special Operations Command) à 14,5 millions de dollars pièce (sans équipements il n'en vaut que 3,5 millions) s'est écrasé à Djibouti. L'engin venu au départ du 319th SOS d'Hurlburt Field et portait l'indicatif de "Ratchet 33". On s'apercevra de la livrée fort peu militaire qu'arborait l'appareil quand les collègues des 4 "special ops" décédés délivreront aux médias une photo de l'image prise dans le hangar du camp Lemonnier de l'appareil, avec son sister-ship le 05-0573. Un décorum pour le moins peu orthodoxe. L'appareil crashé était le 07-0736, officiellement, aperçu effectivement avec la même livrée... civile (et un numéro militaire !) ; un avion photographié à Prestwick, nœud important de passage d'avions de la CIA le 22 février 2010... Le Pilatus a un seul moteur étant à coup sûr le "petit avion" décrit par les prisonniers, malgré qu'il puisse embarquer 9 personnes à bord. Des prisonniers volant à 500 dollars seulement l'heure de vol, une des moins chères du marché du parc des avions de "rendition" (le Pentagone fait attention à ses dépenses depuis peu). Un avion qui présente l'énorme avantage d'amener des commandos armés, discrètement, sur des pistes non préparées... "Le cyber-monde est en proie à la spéculation sur les missions de cape et d'épée que l'U-28A peut effectuer. Si les troupes d'opérations spéciales américaines veulent s'emparer d'un commandant ennemi de grande valeur, U-28A pourrait-il le faire en atterrissant derrière les lignes ennemies - avec plus de rapidité et de souplesse que d'un hélicoptère ? L' U-28A pourrait-il amener de petites équipes de commandos américains, les "bad guys" au plus profond du pays ? Les fonctionnaires découragent ce genre de devinettes, en partie pour protéger les détails des opérations, mais surtout parce que l'U-28A semble être exactement ce que son préfixe « U » signifie - un avion utilitaire" notait en juillet 2010 "Defense Media Network". A l'heure où on se demande comment un commando somalien aurait pu rapidement venir attaquer le centre commercial de Nairobi, les "exploits" de l'avion suisse résonnent étrangement en effet : qui étaient exactement les "bad guys"à bord, cette fois, serait-on tenté de dire....

La surprise en Somalie étant de découvrir parmi les interrogateurs des shebabs... des français, ce que confirme Scawhill. "Un somalien qui a été arrêté à Mogadiscio et emmené à la prison a dit à l'hebdomadaire qu'il a été détenu dans une cellule souterraine sans fenêtre. Parmi les prisonniers qu'il a rencontrés au cours de son passage, il y avait un homme qui tenait un passeport occidental (il a refusé d'identifier la nationalité de l'homme). Certains des prisonniers lui ont dit qu'ils ont été ramassés à Nairobi et ont été amenés par un petit avion à Mogadiscio, où ils ont été remis à des agents de renseignement somaliens. Une fois en détention, selon les renseignements officiels d'anciens hauts somaliens, certains détenus ont été interrogés par des agents américains et français. « Notre objectif est de plaire à nos partenaires, car ainsi nous obtenons davantage d'entre eux, comme dans toute relation », a déclaré le responsable du renseignement somalien pour décrire la politique permettant à des agents étrangers, y compris ceux de la CIA, d'interroger les prisonniers. Les Américains, selon le responsable somalien, opèrent unilatéralement dans le pays, tandis que les agents français sont intégrés dans la force de l'Union africaine connue sous le nom d'AMISOM." La présence française s'expliquant alors par la recherche de Denis Allex, agent de la DGSE retenu par les Shebab. Son décès avait été l'occasion d'une mise en scène macabre de la part des Shebab, dans la plus pure tradtion de ce qui avait été fait en Irak avec Nicolas Berg.... ils avaient aussi mis en scène de la même façon le corps d'un des militaires français ayant tenté de le libérer, en lui ajoutant des manipulations d'imagerie d'ordinateur (l'ajout d'une croix en pendentif, notamment). Un travail rappelant étonnamment celles des manipulations d'images d'Intel Center...

Ces faits notables, et ces manipulations, je les avais décrits ici également en 2011, en janvier, alors que j'ignorais le texte de Scahill. Déjà, j'avais relevé un élément troublant : dans les vidéos destinées à recruter les Shebab, on ne parlait pas Somalien ou Kenyan, mais... anglo-saxon, avais-je alors écrit : "Pour quoi douterait-on de ces liens entre shebabs et Ben Laden ? En raison de la forme utilisée pour le clamer, pardi : "Dans le plus pur style jihadiste, une parade de camions et pick-up, surmontés de mitrailleuses 12.7 mm ou de batteries anti-aériennes auquels s'accrochent des grappes de combattants, fonçe à tombeau ouvert sur une piste de latérite rouge. D'autres images montrent des shebab montant à l'assaut aux cris "d'Allah akbar" dans les rues poussiéreuses de Mogadiscio, ainsi que de supposées "victimes des atrocités" des "croisés" de la force de paix de l'Union africaine (Amisom).Sous-titrée en arabe et en anglais, dans un design impeccable, la vidéo est entrecoupée d'extraits d'un discours audio de "cheikh Oussama ben Laden" qui appelait en mars dernier au jihad en Somalie et au renversement du "président apostat" Sheikh Sharif Ahmed" nous explique Jeune Afrique. A quoi bon sous-titrer en anglais pareille publicité est bien là tout le problème : à moins de vouloir recruter des anglos-saxons... Bref, les "démonstrations" vidéos de recrutement pour jihadistes somaliens sentent trop les "unes" des sites du trio infernal SITE-MEMRI-IntelCenter, ne manquent que l'interview de Jack Idema ou d'Adam Gadhan... On était bien en face d'une manipulation d'opinion, comme celles diffusées depuis des années par ces trois médias dont le but a toujours été le même. Favoriser l'extension du terrorisme au prétexte de le dénoncer.

Les questionner, les torturer, les "brainwasher", et ensuite... en retourner certains, en promettant diverses largesses bien sûr, au passage. Car l'infiltration fait aussi partie du principe, ce que révélera un communiqué sans surprise des shebabs en juillet de l'année dernière, annonçant la condamnation de "trois traîtres" : "Al Shabaab a exécuté trois de ses membres pour trahison. Les hommes ont été accusés d'espionnage pour les agences occidentales. Ishaq Omar Hassan, 22 ans, et Yasin Ahmed Osman, 23 ans, auraient travaillé pour la CIA. Mukhtar Ibrahim Sheikh Ahmed, 33 ans, a travaillé pour le MI6. Omar Hassan Ahmed Osman et ont été accusées de fournir à la CIA des informations de ciblage pour deux frappes de drones. Dans ce cas ils auraient fixé un dispositif de suivi de la voiture du militant  anglo-libanais Bilal al Berjawi (YEM019). Dans le second, ils auraient aidé la CIA dans une attaque de drone qui « a tué quatre militants étrangers au sud de la capitale somalienne Mogadiscio en février » (YEM021). Les trois ont été abattus par un peloton d'exécution devant les citoyens locaux, avec « des centaines de résidents Marka, réunis pour assister à l'exécution". La façon dont les "retournés" aidaient les frappes de drones étant simple, ils fixaient aux vêtements ou aux véhicules des cibles visées un minuscule micro-émetteur dont j'ai expliqué en détail le fonctionnement dans un article sur la Syrie qu'Agoravox, (ou plutôt dans un article où les extrémistes pro-syriens admirateurs d'Assad qui ont envahi le site, empêchent la diffusion) : vous attendez sa diffusion pour le savoir, je ne peux vous dire que cela. C'est un dispositif que j'a déjà évoqué ici-même (mais de façon moins détaillée), lors de son usage intensif en Affghanistan.
 
L'intelligence de Jeremy Scahill (ici à gauche) étant de nous rappeler l'historique de la relation entre les USA et la Somalie et ses militant shebabs : "durant les dix-huit années écoulées depuis la tristement célèbre "Black Hawk Down" l'incident à Mogadiscio, la politique américaine sur la Somalie a été marquée par la négligence, les mauvais calculs et les tentatives d'utiliser les seigneurs de la guerre pour renforcer les capacités de lutte contre le terrorisme indigène ont échoué, et beaucoup ont fait un long feu spectaculaire." La CIA, qui ne sait appliquer depuis cinquante ans que les mêmes modèles et les mêmes schémas, a refait en Somalie ce qu'elle avait fait en Affghanistan : avec les soviétiques elle a nourri en abondance en armes les talibans chefs de guerre puis lors du départ des russes s'est aperçu de cette erreur colossale, notamment avec l'épisode grotesque des Stinger, pour ensuite devoir lutter contre ceux qu'elle avait tant aidés, Ben Laden compris. Même schéma en Somalie : "à certains moments, surtout en raison de violences commises par des milices somaliennes que la CIA avait prises en charge" nous dit Scahill, "la politique américaine a renforcé la main de groupes capables de s'y opposer, et par inadvertance a aidé à la montée de groupes militants, dont les Shebabs. Beaucoup de Somaliens ont alors vu le mouvement islamiste connu comme l'Union des tribunaux islamiques (Islamic Courts Union), qui avait défait les seigneurs de guerre de la CIA à Mogadiscio en 2006, comme force stabilisante mais impitoyable". Un rappel qui montre aussi que la CIA a tissé depuis très longtemps des liens avec des groupuscules somaliens, groupes qu'elle peut à tout moment revivifier, ou détourner et monter en épingle en les manipulant. Les dissensions connues entre leaders shebabs faisant le reste... le sydrome afghan, de retour en Somalie !
 

La chose étonnante étant la défiance totale des américains, ou plus exactement de la CIA, vis à vis du gouvernement somalien, en ne faisant confiance qu'aux responsables des services secrets du pays, comme ils le font de la même manière avec les kenyans (ce qui expliquerait aussi pourquoi le président kenyan en personne, pas plus sûr de ses propres services secrets qu'en Somalie, ait fait appel aux israéliens, jamais aussi heureux quand il s'agît de contrer la CIA). "On ne sait pas jusqu'à quel point, le cas échéant, le président internationalement reconnu de la Somalie, Sheikh Sharif Sheikh Ahmed (ici à gauche à l'ONU), contrôle cette force de lutte contre le terrorisme ou s'il est encore pleinement informé de ses activités. Les membres de la CIA et d'autres agences de renseignement américaines "ne se soucient pas d'être en contact avec les dirigeants politiques du pays. Et qui en dit long sur les intentions ", rappelle Scahill. "Essentiellement, la CIA semble fonctionner, en faisant la politique étrangère des Etats-Unis. Vous devriez avoir des gens du Département d'Etat pour faire la politique étrangère, mais c'est la CIA qui semble le faire à travers le pays" conclut le responsable somalien interviewé par Scahill. La CIA, état dans l'Etat déjà aux Etats-Unis, et devenu à l'étranger la même chose... A partir de là, le montage complet d'une opération comme celle de Nairobi est donc possible, à l'insu de tous, comme l'est tout autant son "importation" au Kenya, aux frontières en forme de passoire, on le sait.

La deuxième chose étonnante étant que toute cette gesticulation américaine n'a eu que peu de résultats, et qu'à la surprise générale la seule prise de guerre conséquente a été le fait d'un pur hasard : l'arrestation à un simple checkpoint de police somalien d'un homme se présentant comme africain du sud sous le nom de Daniel Robinson, et qui s'était révélé être en fait Fazul Abdullah Mohammed, le leader d'Al Qaida en Afrique de l'Est et le principal interlocuteur des Shebab. "L'homme était en possession de 40 000 dollars en liquide, et de nombreux téléphones portables. Il venait apparemment de Lower Juba, où il dirigeait un groupe de combattants étrangers sous le nom de guerre "d'Abu-Abdirahman le Canadien", a précisé la même source" pouvait-on lire. Raymond Davis, au Pakistan, le "Michael Headley bis", n'aurait pas fait mieux.... En tentant de s'échapper, il avait été abattu. Mais ses documents, et surtout son ordinateur personnel rempli de données sensibles avaient été récupérés intacts. Bref, une mine d'informations, que l'infrasctructure de la CIA n'avait pas su détecter auparavant : même les Predators du JSOC l'avaient à plusieurs reprises raté. Or qu'apprend-on aujourd'hui, deux ans après son décès ? Qu'une "clé USB" faisant partie du lot saisi contenait parait-il des plans d'attaques de centres commerciaux anglais, détenus par des juifs, par des commandos suicides, en prenant modèle directement.... sur les attaques de Mumbaï. L'histoire ne dit pas si dans l'organisation de Fazul Abdullah Mohammed il était prévu d'aller cacher de lourdes mitraillleuses russes PKM à chargement par bandes de munitions dans les supermarchés visés : c'est pourtant l'arme qui y a été déposé des mois avant l'assaut dans l'immeuble commercial de Nairobi. "Contrairement à l'usage dans ce genre d'incidents, relativement banals à Mogadiscio, les deux corps ont été collectés par les hommes de la NSA, les services de renseignements somaliens, puis remis aux services américains qui ont procédé à des vérifications d'ADN" avait écrit le Monde. L'ADN de son ordinateur portable, dira-t-on plutôt...

Un détail étonnant ponctuait le texte : le leader shebab recommandait pour équiper le commando d'acheter des de pistolets-mitrailleurs "Ingram MAc10" (surnommé "l'Uzi du pauvre") et des armes de poing."Les kalachnikovs sont trop grosses et peuvent être difficiles à acheter" précisait-il de façon grotesque, tant les premières sont de vieilles armes complètement dépassées (l'Ingram date de 1964 !), connues que des seuls anciens commandos US ou des collectionneurs américains, et les secondes bien au contraire disponibles partout dans le monde pour un prix dérisoire (on n'évoquera pas Marseille comme centre fournisseur !). Les shebabs de Nairobi ayant choisi un modèle aberrant : un Heckler & Koch modèle G3, d'un mètre de long (102 cm !), surnommé "l'AK-47 occidental" le genre d'arme à ne surtout pas prendre à l'intérieur de bâtiment... une arme dont est équipée l'armée kenyanne, histoire de faire davantage croire à la corruption du régime... plus qu'à être en adéquation avec l'objecfif urbain visé... on aurait voulu empêtrer les kamikazes tueurs qu'on n'aurait pas choisi autre chose comme matériel.

Des tueurs sans visages : jusqu'ici on ne possédait que peu de photos des shebabs en train de massacrer dans l'édifice commercial : or un trus surprenant cliché signé Keith Waldegrave, dans le Daily Mail du 28 septembre, montre un bien étrange terroriste ; casqué et engoncé dans une tenue militaire qui semble sinon rembourrée du moins doublée. L'homme est inreconnaissable, porteur de lunettes au dessus du visage. Pourquoi donc cet accoutrement ? Quel intérêt à être aussi chaudement vêtu et à autant dissimuler son apparence ? Comparativement, ses chaussures paraissent bien légères. On songe aussitôt à un vêtement en dissimulant un autre. Pour s'échapper, rapidement quand le temps sera venu. La photo le montre en train de menacer de son arme des cvils étendus au sol (ou de les tuer). Du travail de tueur assermenté, du travail de... mercenaire. Une image radicalement opposée aux deux premiers montrés, Kalachnikov à la main : on a visiblement deux équipes différentes dans l'édifice, équipées fort différemment. Des terroristes dont une partie a très bien pu s'échapper, via des tunnels existants sous le centre commercial Westgate de Nairobi, celui des eaux usées, montrés ici par le journaliste du Mirror, journal à scandales on le sait. Même si le journal est sujet à caution, les photos et le reportage demeurent très questionnants. D'autant plus que l'historique de la traque de personnes susceptibles de préparer ce genre d'événements ne joue pas en la faveur du gouvernement kenyan. Avec notamment le ratage grotesque de l'arrestation de Samantha Lewthwaite en mars dernier, alors qu'elle habitait tranquillement une maison photographiée ici dans un quartier de Mombasa. A un kilomètre et demi à peine résidait Habib Ghani, autre candidat sérieux à l'organisation d'attentats au Kenya. Lors de la visite de sa maison (plutôt cossue !), les enquêteurs avaient trouvé un nombre important de cartes SIMs de téléphone jetées précipitamment dans les toilettes. Aujourd'hui on pense à elle, obligatoirement comme maîtresse d'œuvre des attaques : celle capable de fabriquer les plans, à partir de repérages, en restant en contact téléphonique avec les futurs assaillants. Ghani avait été tué le 12 septembre dernier, dans ce qui semble être une rixe entre bandes shebabs rivales. A ses côtés était tombé Abu Mansoor Al-Amriki" ("The American"), autrement dit Omar Hammani, un américain natif de Daphne, en Alabama, qui avait rejoint les shebabs en 2006. Il faisait figure d'Adam Gadhan local !

A bien réfléchir, la liquidation surprise de ces deux militants semble avoir grandement précipité l'attaque de Nairobi. Un détective privé curieux de nature, Bill Warner, avait trouvé en le recherchant que tous les serveurs diffusant la propagande shebab étaient installés.... aux Etats-Unis, renforçant encore davantage l'idée d'une grossière manipulation de tout le mouvement. Signalé dès le début de 2008 par Warner, l'un des sites ouvert par Hammani, fonctionnant chez Dotster Inc. à Vancouver, dans l'état de Washington n'avait été fermé qu'en janvier 2009, B après une décision de justice du gouvernement fédéral, ce qui avait mis le détective en fureur. "Les groupes terroristes étrangers préfèrent utiliser des sociétés d'hébergement Web américains en raison de la plus grande bande passante qu'ils utilisent qui leur permet l'affichages de vidéos de qualité supérieure. Des journaux à Phoenix et Tampa, en Floride, ont indiqué que les entreprises d'hébergement Web dans leurs villes ont des sites Internet djihadistes après que Bill Warner ait pu les signaler au début de 2008. Mais les responsables de Dotster, qui a accueilli le site d'Al-Shabaab à www.kataaib.net, avaient totalement résisté aux efforts de Bill Warner, ont-ils ajouté". "A noter que comme Gadahn, l'homme avait été reporté plusieurs fois comme mort, victime de frappes américaines : rien de tel pour lui gonfler son CV, on le sait , auprès de ses militants. Selon beaucoup, les tueurs des deux militants shebabs auraient appartenu au clan d'Ahmed Godane, davantage partisan de coups de force brutaux qu'eux-mêmes.

Le Monde le résumait ainsi, le fameux Hammani : "ce combattant de 29 ans, dont la mort avait déjà été annoncée puis démentie plusieurs fois, s'était fait connaître comme propagandiste de la cause shebab via des morceaux de rap, des vidéos et une utilisation intensive des médias sociaux. Il s'était cependant brouillé fin 2012 avec le chef suprême des insurgés islamistes, Ahmed Abdi Godane, et son sort suscitait depuis des interrogations. Son compteTwitter, d'habitude très actif, était resté silencieux entre mai et le 5 septembre, lorsqu'il y avait affirmé être "toujours un terroriste". Comme raison de l'élimination, on trouvait ceci : "Hammami accusait Godane d'avoir trahi l'ex-chef présumé d'Al-Qaida en Afrique de l'Est, le Comorien Fazul Abdullah Muhammad"...  Tout s'éclaire donc en définitive : Godane semblait bien s'être aperçu qu'Hammami et Fayzul poursuivaient ensemble d'autres projets que les siens. Des projets trop proches des intérêts américains (via les réseaux US, ou le "rap"), pour les deux éliminés... de la purge. L'attentat de Nairobi aurait en ce cas été créé de toutes pièces pour en rejeter la seule responsabilité sur Godane, accusé partout d'être le responsable de l'attaque de Nairobi. Un machiévélisme sidérant, mais qui correspond assez à ce dont est capable la CIA. Jusqu'ici, les deux branquignols, Hammani et Ghani demeuraient "pilotables" selon la CIA : mais leur élimination propulsait directement Godane au firmament de la direction des shebabs. Autant à la fois lui faciliter la tâche d'une certaine manière, pour en faire un repoussoir aisé dans les médias, en chargeant davantage le côté horreur des massacres. Dans la presse, après Nairobi, on a ainsi pu entendre jusqu'à des mutilations sur les otages, largement diffusées dans les médias anglais à scandale ("les soldats choqués par cette vision - d'enfants tués- ont également trouvé des personnes mutilées, elles avaient les pénis arrachés, les doigts coupés avec des pinces et d’autres avaient eu les yeux arrachés" a-t-on pu lire dans les sites issus du domaine de la pub, fort éloignés del'éthique journalistique !). Bref la mule Godane s'est retrouvée subitement lourdement chargée... Ben Laden manquant, il fallaitt bien en créer un autre, songe-t-on en lisant ces informations invérifiées en provenance d'hoax recopiés sans aucun souci journalistique...

Car si l'on résume tout cela, on a donc des groupuscules shebabs (al-shabbab, qui signifie aussi "jeunesse") somaliens qui ont un jour été sous la coupe de la CIA, cette même CIA qui a torturé d'autres militants et les a complètement broyés ou retournés, un plan d'attaque connu des américains depuis deux ans déjà, obtenu d'un ordinateur qu'eux mêmes avaient été incapable de trouver, contenant les plans d'une attaque similaire, et deux pouvoirs locaux complètement dépassés, ceux de la Somalie et du Kenya. Mélangez bien le tout, soupoudrez régulièrement de faux messages signés Intel Center ou SITE (rédigés en anglo-saxon !), laissez mijoter et faites chauffer les avions pour amener sur place les responsables des commandos eux mêmes bien chargés en "Meth" ou en "Kat", venus plutôt par voie terrestre, et équipés d'un matériel assez inadéquat, mais capable de tuer en masse, et vous avez... un Mumbaï bis. Prévoyez la sortie discrète via les égoûts de quelques "encadrants" débarqués avec les tueurs, équipés de vêtements discrets de rechange déposés à l'avance à l'insu des tueurs manipulés, qui eux se sont faits massacrer après avoir eux-mêmes répandu la terreur, et faites mijoter le tout. Servez bien chaud devant des services secrets israéliens ayant éventé l'affaire depuis plusieurs mois, mais sans avoir réussi à convaincre la présidence kenyane de son imminence. Au final, faites effondrer une partie du bâtiment, pour être sûr de ne pas avoir de survivants chez les assaillants ou s'il y en a, gardez vous bien d'en donner la liste ou les noms ; au cas où ils auraient à raconter comment ils sont arrivés là. Et vous obtenez un Mumbaï bis, sans hésiter, donc, avec les mêmes ingrédients fondamentaux et quelques modifications de "customisation" locales. La bonne recette habituelle... de la CIA.

(*) l'armée kenyane a sorti le Carl-Gustav pour terminer le travail nous dit LePoint : "la manière forte, ce sont deux obus antichars de 84 mm, tiré depuis un canon portatif Carl-Gustav, de fabrication suédoise, qui vont détruire la porte et pulvériser ses occupants. Ses obus à tête creuse sont conçus pour percer les blindages modernes et provoquer un incendie à l'intérieur de la cible visée".

(**) la confirmation est arrivée après que je n'écrive cette introduction :

http://www.lexpress.fr/actualite/monde/afrique/attaque-a-nairobi-le-kenya-avait-ete-averti-par-israel-de-la-menace_1286179.html

La source est le toujours très bien informé The Nation : "selon le Nation, les ministères des Finances, de l'Intérieur, des Affaires étrangères et de la Défense, ainsi que le chef de l'armée, avaient été avertis de ces menaces. "Ils ont été informés d'un risque élevé de terrorisme et de plans visant à lancer des attaques simultanées à Nairobi et Mombasa (sud-est) entre le 13 et le 20 septembre 2013", indique le rapport des renseignements kényans, cité par le quotidien." La raison ? Elle est simple : "Le Westgate est partiellement détenu par des capitaux israéliens et était depuis longtemps cité par les sociétés de sécurité comme une cible potentielle de groupes liés à Al-Qaïda."

 

historique de la présence US en Somalie et des frappes de drones de la CIA

http://www.thebureauinvestigates.com/blog/2012/02/22/get-the-data-somalias-hidden-war/


Moyenne des avis sur cet article :  2.48/5   (46 votes)




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27 réactions à cet article    


  • Lisa SION 2 Lisa SION 2 30 septembre 2013 12:01

    Passionnant morice quand allez vous enquêter surplace comma Hilaria ? http://www.youtube.com/watch?v=Jd-KdAi7QXg


    • morice morice 30 septembre 2013 13:43

      Superbe reportage de Moreira qui explique beaucoup de choses en effet..


      A montrer à tous !!!

    • curieux curieux 30 septembre 2013 13:12

      Pour quelqu’un qui pleurniche sans arrêt que ses articles sont bloqués par l’extrême-droite, vous en sortez pas mal, en gros un tous les deux jours.


      • asterix asterix 30 septembre 2013 13:26

        Il existe une solution type pour contourner tout cela. Personnellemnt, je vote oui pour la parution et pour l’approbation des articles de Morice. Oui, sans même les lire. Et comme je lis toujours, je me dis que les oui sont mérités, ne fut-ce que par le travail fourni. Tout le monde se plaint du monolytisme de l’information et, quand des auteurs qui sortent des sentiers battus, analyses à l’appui, ils manifestent leur désaccord en les envoyant sur les roses. d’un simple et méchant clic.
        Pour tout qui ose s’élever contre Marine ou contre Fidel, c’est kif.
        Kif et lamentable au nom de la pluralité de l’opinion.
        Merci Morice.


      • morice morice 30 septembre 2013 13:57

        Merci Astérix. Mon but ? Informer. A force de regarder Pujadas gesticuler, je me suis dit qu’on pouvait individuellement y arriver.


        Mais ça prend un temps fou...

      • morice morice 30 septembre 2013 14:03

        A part que j’en propose deux par jour..


        Comptez les bloqués....

      • doctorix, complotiste doctorix 30 septembre 2013 15:39

        Merci, Morice : c’est du bon boulot.

        J’ai voté pour que cet article soit publié.
        De toute façon, je vote toujours pour et jamais contre les articles proposés (les vôtres comme les autres):dans un cas c’est pour pouvoir les démolir, et dans l’autre pour qu’ils soit lus.
        Quand je m’abstiens, c’est que c’est nul.
        Ici, c’est bien sur pour qu’il soit lu.
        La CIA est bien la gangrène du monde : seule l’amputation pourra le guérir.

      • COLLIN 30 septembre 2013 13:34

        Morice,je dois vous mettre en garde,votre article est limite « complotiste »,votre cerveau serait il « malade » ???  smiley smiley smiley smiley smiley


        • morice morice 30 septembre 2013 13:44

          Allez troller ailleurs, Collin....


          • wtm 30 septembre 2013 15:58

            Oui Morice, très bon papier, et au vue du ménage,
            je dirais qu’en effet, les meilleures blagues sont aussi les plus courtes,
            mais alors pourquoi vos articles sont-ils aussi long ? (humour).

            Hier je vous présentais de sincères excuses qui ont été effacés,
            pas très correctes tout de même, alors je vous les représentes,
            avec le lien de mon avatar (jamais changé depuis mon inscription),
            par contre j’ai changé de nom afin d’éviter tout risque de méprise.

            Je regrette profondément la confusion que pouvait créer le lien avec l’article,
            il ne s’agissait pas d’une moquerie sur la mémoire morice,
            mais du fait que le sujet sur LLR fut abordé, c’est vraiment tout,
            ce n’était pas très fin de ma part, j’aurais du préciser, encore désolé.

            P.S : « mtm » ne fait en rien référence à un groupe de rap, ça veut juste dire « Mission to Mars », c’est même écrit (en tout petit) sur l’image. Eventuellement les plus vicieux penseront « morice to mars », mais en cherchant sur le web, vous trouverez l’image originale. Je vais faire la recherche de suite (pour la bonne foi).

            Preuve de bonne foi : wtm ? Soyez sympa et reconnaissant, j’ai enlevé les mots qui pourraient fâcher, je me présente à vous après lecture du billet et vote positif, et je ne parle pas de ...

            Merci à vous pour cet article morice.


            • Pyrathome Pyrathome 30 septembre 2013 16:10

              Un jour sans fin et un énième false flag de qui on sait...

              http://osnetdaily.com/2013/09/israeli-kenyan-commandos-storm-nairobi-mall-seized-by-cia-backed-al-qaeda-terrorists/

              Mobile : utiliser le Kenya comme tremplin pour déstabiliser la Somalie ???
              Ou création de prétextes pour ingérences...



              • morice morice 30 septembre 2013 16:18

                méfiez vous de vos sources, c’est Debka files....



                Wired.com’s Noah Shachtman wrote in 2001 that the site « clearly reports with a point of view ; the site is unabashedly in the hawkish camp of Israeli politics, » adding that Debka had partnered with the right-wing news site WorldNetDaily for a weekly subscription product.[3] Yediot Achronot investigative reporter Ronen Bergman states that the site relies on information from sources with an agenda, such as neo-conservative elements of the USRepublican Party, « whose worldview is that the situation is bad and is only going to get worse, » and that Israeli intelligence officials do not consider even 10 percent of the site’s content to be reliable.[1] Cornell Law professor Michael C. Dorf calls Debka his « favorite alarmist Israeli website trading in rumors. »[4]

                extrême droite encore, Pyra...

                • Pyrathome Pyrathome 30 septembre 2013 16:28

                  extrême droite encore, Pyra...
                  .
                  Mouais, le terrain est miné alors ?
                  Merci du renseignement !! Autant pour moi...
                  Je ferais dorénavant des recherches sur les sources avant de me faire chier à lire, c’est pas toujours facile d’obtenir de bonnes infos dans cette mélasse Anglo-Américaine de presse infiltrée par les rats....


                • morice morice 30 septembre 2013 16:28

                  a lire dans le second lien, cependant : 


                  “During its forced landing opposite the Comoros, five heads of Israel’s Aviation Industries and a security guard were murdered, together with the CIA station head in the Ethiopian capital, Leslie Shed, and the deputy commander of the Ukrainian air force. The group was on its way to a meeting with US, Ukrainian and Israeli teams, headed by the Ukraine president and Israeli defense minister, at the King David Hotel in Jerusalem. They were to have discussed a deal whereby the Ukraine would supply Ethiopia with fighter jets which Israel would upgrade and the US would pay for.

                  To this day, all four governments have maintained a tight blackout on the terrorist attackbecause they have never discovered how Fazul obtained the top secret information about the passengers on the flight and their mission. After that dossier was shelved, no one followed the investigation up with questions about the location the terrorists chose for landing the hijacked Ethiopian airliner, namely near the Comoro Islands. They would have discovered that waiting for the murderers of the Israeli executives, the American agent and the Ukrainian airmen were fishing boats prepared by Fazul in advance for them to vanish at top speed and go to ground on the islands.” 

                  c’est vrai ça, comment avait-il eu vent de cette opération le Fayzul ?

                  ici comment il s’y serait pris :

                  http://robertlindsay.wordpress.com/2011/06/13/fazul-abdullah-mohammed-al-qaeda-leader-killed/

                  One year later, he hijacked Ethiopian Airways Flight 961 from Addis Ababa to Nairobi. The plane was forced down near the Comoros, but before it landed, the Al Qaeda force on board executed Leslie Shed, CIA station chief in Addis Ababa, five heads of Israel’s aviation industries, and a deputy commander of the Ukrainian Air Force. They were headed to a meeting in Jerusalem where they were going to discuss a deal whereby Ukraine would supply jets to Ethiopia which would be provided by Israel and would be paid for by the US.

                  ce qui ne va pas ; le vol 961 a péri corps et biens !!!

                  on lui a tissé une belle légende là.... au Fazul !!!

                  • morice morice 1er octobre 2013 09:02

                    Rectificatif


                    Mohammed also organised the 2002 attacks on two Israeli targets, including the bombing of an Israeli-owned hotel in Kenya, which killed 13 people, and an attempt to shoot down a passenger plane on a flight to Israel.

                    Le vol daterait donc de 2002 !

                  • morice morice 30 septembre 2013 16:58

                    on a surtout assisté à la création d’un mythe là



                    on imagine mal les shebabs militants pour la charia ayant une femme à leur tête, tout simplement.

                    exemple :  Après avoir pris contrôle de Kismayo, ils ont désarmé les milices locales afin de rétablir l’ordre 11. Parallèlement, ils instauraient la charia dans sa version la plus radicale, y compris pénale (lapidation d’une adolescente de 13 ans, coups de fouet pour des femmes portant des soutien-gorges12 et pour hommes ayant fumé du haschisch, etc.13,14). 

                    Bref, faute de Ben Laden, on a réinventé....

                    • morice morice 30 septembre 2013 17:40

                      message à la modération :



                      vous pouvez sortir l’article maintenant... ça ne fera que 5 mois de retard.....

                      • Pyrathome Pyrathome 30 septembre 2013 18:57

                        vous pouvez sortir l’article maintenant.
                        .
                        Et tous les autres par la même occasion.........notamment ceux qui traitent de l’extrême-droite..
                        Combien d’articles en rétention encore ??


                      • Pyrathome Pyrathome 30 septembre 2013 19:05

                        Un autre son de cloche, mais à prendre avec des pincettes...

                        http://www.prorussia.tv/L-attaque-de-Nairobi-ce-que-les-medias-occidentaux-n-ont-pas-voulu-ou-su-vous-dire_v553.html

                        ...c’est toujours intéressant d’écouter plusieurs avis...


                        • morice morice 30 septembre 2013 19:17

                          Comme quoi il ne suffit pas d’écrire une série sur la DESINFORMATION de l’été pour se croire à l’abri de ces mêmes désinformations.


                          Je vous ai donné un lien dans le texte vers une photo que j’avais trouvée « étrange » sur un soi-disant shebab menaçant des personnes au sol dans le complexe de Nairobi...

                          à part que cette photo éditée par le Daily Mail n’a JAMAIS été prise à Nairobi durant le raid...

                          mais ... à Miami en 2010 lors d’une attaque de banque... la preuve :


                          ayant eu de sérieux doutes sur l’accoutrement, j’ai recherché les photos du genre et suis tombé sur le site... du FBI.

                          que vient donc faire cette photo, et qui l’a transmis à la presse anglaise qui ne l’a en rien vérifiée voilà bien tout le problème... 

                          le hic c’est que celle du Daily Mail porte une signature !

                          le site The Yellow Brick Road a lui aussi senti la supercherie :


                          moonalabama aussi l’à vu :

                          London Times Africa correspondent Jerome Starkey points outthat the picture in the middle is from an April 16 2010 FBI Miami release of photographs of a bank robbery (see pic 4). The picture on the left is from a Reuters distributed video of a raid on a hospital in Columbia released on September 19 2013. The provenance of the other two pictures are yet unknown.

                          The FBI picture from 2010 is also used in this Mail Online piece, still online, where it is attributed and copyrighted to Keith Waldegrave, a Mail on Sunday photographer.

                          Cont. reading : Mail Fakes Nairobi Pictures


                          dans le texte du Daily mail, le commentaire était que ces photos venaient de la banque Diamond au milieu du centre commercial !!

                          Cette découverte de désinformation renforce en revanche l’idée de personnes désireuses à la fois de brouiller les pistes et à la fois de créer un ressentiment.... du grand art !

                          • LeGus LeGus 30 septembre 2013 20:47

                            Bel exemple de probité que ce commentaire, morice.

                            Merci.


                          • morice morice 30 septembre 2013 20:54

                            Merci le Gus : j’ai posté le texte hier soir et je me suis dit que ça n’allait pas cette photo : ce matin, bingo j’ai retrouvé l’original !


                            • Pyrathome Pyrathome 30 septembre 2013 21:30

                              Belle découverte !!! ce document faussement attribué à Nairobi parle de lui-même............
                              Qui a transmis cette photo au Daily mail ???? le FBI ??


                              • morice morice 30 septembre 2013 21:44

                                Aucune idée


                                • morice morice 1er octobre 2013 12:23

                                  photos des dégâts



                                  leur im-portance dépasse le simple usage d’armes classiques.

                                  qui a réellement incendié tout ça ? les shebabs ou les tirs des soldats Kenyans au Carl Gustav ?

                                  on reste dubitatif là...

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