Des Bleus trop loin des putes

On s’en doutait un peu, mais quand même pas à ce point là, pas si vite. Le match délivré hier soir par l’équipe de France de football a confirmé de manière hurlante les insuffisances flagrantes de cet équipage fantôme qu’il est indigne d’appeler encore une équipe, d’ailleurs, qu’on appellera plutôt une bande de mercenaires, lourds et lents, sans réaction et sans ressort, indignes du maillot qu’ils portent. Tous, sans exception, ont failli, à un degré moindre Malouda, à un degré moindre Lloris, qui ont fait ce qu’ils ont pu, mais qui pouvaient peu. Les autres ont été nuls, c’est aussi simple que cela, et mériteraient dans tout journal sportif digne de ce nom des notes avoisinant le 0, tout simplement. Ribéry ? Bidon, autant de ballons touchés que de ballons perdus, ou pas loin. Inutile dans son rôle de meneur de jeu. Anelka ? Toujours pas au courant que la Coupe du Monde a commencé, traîne son indolence sur le terrain, l’œil crâneur, comme s’il se foutait de la gueule de tous, y compris ses sponsors, y compris son entraîneur y compris ses coéquipiers. Gallas ? A fait ce qu’il a pu, dans l’état qui est le sien. Toulalan ? Pompier de service, mais seul à tenir la lance et à organiser les secours. On ne peut pas à la fois piloter le canadair et conduire le camion. Diabi ? Brillant dans le premier match, éteint hier. Evra ? Le pire sans doute. Le capitaine minable d’une équipe qu’il n’a jamais su porter, et l’auteur de déclarations a posteriori ridicules sur la soi-disant bonne ambiance régnante dans « le groupe » et le désir de chacun d’aller au bout. Foutaises. L’ombre du joueur de United, une énorme déception, une injure au foot français. Abidal ? Abruti sur son intervention sur l’attaquant mexicain provoquant le penalty. N’aurait jamais fait ça à Barcelone, où il joue, souvent titulaire, depuis plusieurs saisons. Govou ? N’a rien fait, rien apporté, rien tenté, cent pour cent inutile. Gignac ? Entré pour participer au naufrage, comme Valbuena, assez ridicule dans ses énervements, volontaire mais à côté du sujet. Sagna ? A beaucoup couru, souvent en vain. Domenech ? Domenech est peut-être le moins à accuser, parce que lui au moins n’était pas sur le terrain. Il a senti assez rapidement que son équipe le lâchait, n’est même pas resté avec eux toute la mi temps. Perdu, hagard, on l’a retrouvé à la fin du match limite aux larmes, largué par ceux qu’il pensait sans doute être ses ultimes soutiens.

Et maintenant ? Maintenant, il ne reste plus qu’un match aux Bleus pour rejoindre leurs femmes, leurs filles de joie, leurs boîtes de nuit, leurs montres en or, leur style de vie qui manifestement seul les intéresse, les motive, les fait bander. Le foot, plus trop. Même si on sait qu’Anelka sera sans doute très bon avec Chelsea la saison prochaine, qu’Evra sera sans doute très valeureux avec Manchester, que Ribéry fera sans doute encore chavirer de bonheur les supporters du Bayern. Des joueurs de club, qui en ont rien à cirer de l’équipe nationale, qui, c’est vrai, leur rapporte peu, si peu. Le problème n’est pas l’argent, j’étais prêt à défendre cette thèse mordicus, et pourtant…Pourtant quand on voit le peu d’entrain qu’ont mis ces Bleus là à défendre leurs couleurs, on peut quand même se poser des questions. On les sent si peu impliqués, à peine abattus, pour tout dire, après le match. Domenech, lui, au moins fait face, en conférence de presse, mais les joueurs, pas trop. Sans doute rejetteront-ils la faute sur leur sélectionneur, sans doute se dédouaneront-ils ainsi, ça leur ressemblerait bien, cette lâcheté là. On n’attend en tout cas pas d’eux un acte de contrition, certainement pas. Ils joueront les coqs jusqu’au bout, fiers et arrogants, eux que certains qualifiaient de méprisant et qui effectivement semblent bien l’être devenu. Triste spectacle, triste fin pour ce foot français qui continuera de faire le bonheur de clubs étrangers et qui va repartir dans des querelles internes et des mirages insensés, style Laurent Blanc.

Laurent Blanc, parlons en…L’acte fondateur de sa première sélection devrait être d’exclure tous les joueurs présents sur le terrain hier soir, pour leur donner une leçon, pour marquer le coup. Aucun ne mérite plus de porter le maillot une nouvelle fois. Repartir à zéro, avec des joueurs qui en veulent, qui prennent du plaisir à jouer, qui ont le sens du devoir et des responsabilités. Des adultes, pas des beaux gosses mal dégrossis qui trompent leur ennui entre les seins refaits de bimbos mineures. Blanc doit marquer son territoire ainsi, en se détachant totalement et sans exception de cette génération perdue. Il n’y a pas de football de ce côté-là, rien qui tourne rond. Le jeu est ailleurs, dans le respect des règles et de ceux qui regardent les matches. Être éliminés d’une Coupe du Monde nous arrivera d’autres fois, même au premier tour, mais même en 2002 on n’avait pas ressenti un tel sentiment de dégoût, pour citer Pierre Ménès, pour une fois très juste. Il est temps de sortir les clowns, de virer les imposteurs, et de reconstruire pas à pas : on n’a plus rien à vomir.