Des Bugaled Breizh, évités de peu par dizaines... et une photo qui accuse
L'incident est récent, et il aurait pu virer au drame. Cela remonte au 25 avril dernier. Un petit chalutier anglais de 18 mètres, le Karen, originaire d'Ardglass, skippé par Paul Murphy, évoluant au large de l''île de Man, se retrouve brusquement entraîné vers l'arrière et vers le fond... une séquence qui en rappelle d'autres, dont celle du drame du Bugaled Breizh. Heureusement pour lui, l'un des brins d'acier le reliant à son chalut rompt brusquement, et le projette violemment en avant. Sur le pont, une des potences soutenant le câble est tordue par la force ayant entraîné tout le bateau. L'équipage a eu égalment la présence d'esprit de libérer le treuil pour ne pas être entraîné par le fond. Par une force sous-marine, obligatoirement. Tout s'est joué en à peine cinq secondes. Si le câble n'aurait pas lâché, le Karen serait devenu un autre Bugaled-Breizh... quatre mois avant, le 21 mars un autre chalutier de bois, écossais cette fois, l'Aquarius, ayant pour capitaine Angus McLeod, avait subi la même désaventure... décidément, c'est fou ce qu'il devient dangereux de laisser traîner un chalut en Manche ou Mer du Nord quand rodent sous la surface des monstres d'acier...
Le témoignage du premier skipper cité ne laisse en effet aucun doute l'origine de sa mésaventure. Une photo du brin d'acier rompu d'une des deux funes tenu à bout de bras donne une pâle idée de ce qui a pu se passer. Quelle force gigantesque a pu causer de tels dommages ? Aucune créature vivante en mer n'est capable de cela, pas même une... baleine. C'est obligatoirement... un sous-marin. La coque éraflée, la potence de mât tordue, les câbles et le filet endommagé, il y en a pour 30 000 livres de réparations, affirme le capitaine du Karen. Pour expliquer ce qu'il est arrivé à son navire, il a retrouvé la trace informatique de son "crochetage", qui l'a entraînéà faire des cercles sur l'eau :
L'œuvre d'un sous-marin obligatoirement "russe", clame aussitôt le ministère de la défense anglaise, peu pressé de révéler qu'il aurait pu s'agir d'un des siens, un des habitués à entraîner les chalutiers par le fond, une sorte de tradition anglaise comme j'ai pu déjà l'écrire " Le ministère de la Défense a refusé de commenter pour dire si il y avait des manoœuvres dans la région, à environ 18 miles de Ardglass, mais un groupe de pêcheurs a dit que les navires de la Royal Navy habituellement s'arrêtent et vérifient l'équipage de l'autre navire dans une telle collision". Une bien jolie phrase assez éloignée des réalités... et destinée surtout à faire porter le chapeau à d'autres : "Il est possible que ce soit un sous-marin russe," a dit Dick James, le directeur exécutif de l'Organisation de la Northern Ireland Fish Producers.
"C'était un sous-marin, ce la devait l'être, ce ne ne pouvait pas être autre chose." Un sous-marin, certes, la cause est entendue ; mais tout sauf anglais, selon les autorités, qui révélaient encore une propension évidente à minimiser ses propres erreurs : "cependant, le correspondant de la défense aérienne, Alistair Bunkall : "Bien qu'il soit pas impensable, voire sans précédent, qu'un sous-marin puisse entraîner un filet de pêche, j'affirme qu'aucun sous-marin britannique ni russe n'étai-t dans ces eaux à l'époque." Un de ces colègues étant nettement moins catégorique : "la Grande-Bretagne est l'hôte de l'exercice Joint Warrior - impliquant environ 50 navires, des dizaines d'avions et des milliers de soldats du Royaume-Uni, de l'OTAN et de ses alliés - en Ecosse. Les manoœuvres de l'OTAN ont lieu tous les six mois, mais ceux qui ont lieu à Lossiemouth sont les plus grands jamais réalisés. "Il y a bien eu une activité de la Russie. Des exercices avec les alliés ont eut lieu, les Russes s'y sont intéressés", a déclaré M. James".
Un engin russe, donc ? Peut-être bien. En janvier dernier, la chasse avait été réoouverte, après ce qu'il semble des incursions multiples de sous-marins russes autour des côtes anglaises, et ce, depuis des mois (et ailleurs ici, en octobre 2014, comme raconté ici). La chasse à l'Octobre Rouge pouvait recommencer, semble-t-il, autour des côtes anglaises, l'occasion pour certains de dénoncer la mise à la ferraille de l'avion de recherche maritime Nimrod, pourtant victime d'une erreur de conception manifeste qui le rendait inflammable en vol (l'exemplaire XV230 avait ainsi tué tout un équipage -14 hommes- en Afghanistan, le 2 septembre 2006 *). Les anglais, comme les autres, à vrai dire, ont tendance à masquer leurs déboires sous-marins, davantage que ceux de leurs aéronefs. Le Nimrod a été retiré du service et ses exemplaires scrappés (alors qu'ils venaient d'être remis à jour !). Chaque appareil détruit étant alors évakué à 445 millions de livres l'exemplaire.
Ce monde sous-marin évolue hors de notre vision dans tous les sens du terme. Ainsi pour le 4 avril dernier avec un retour à sa base peu glorieux pour le HMS Talent, rentré avec le haut de son "kiosque" (ou "baignoire") bien abîmé. Officiellement, pour avoir heurté un iceberg. Officieusement pour être entré en collision avec un autre sous-marin, russe encore une fois. Une histoire qui rappelait trop celle de l'HMS Sceptre, entré en collision le 23 mai 1981 avec le K-211 russe... et donné comme ayant tamponné un iceberg, lui aussi.
Pour le Talent, les frais de réparation se chiffraient à un demi-million de livres sterling. Il n'y a pas : il se passe de drôles de choses sous les eaux, et les responsables ont tendance à nier ce qu'ils y font, désireux de protéger les engins présentés comme les derniers remparts du monde en cas de conflit nucléaire. A signaler que le 15 août 2012, la presse avait révélé que la crainte d'être visité par les sous-marins russes était entièrement justifiée : un engin du type Akula avait ainsi "visité" le Golfe du Mexique pendant des semaines, sans jamais avoir été détecté par les américains...
Et pour garder cela, le secret doit rester absolu. L'histoire de la collision du Spectre n'a été révélée par un de ses officiers, Michael Cundell, qu'en avril 2013 près de 32 ans après. "Je n'ai pas pu en parler pendant beaucoup d'années, mais ça a été rendu public aujourd'hui. Nous étions à bord du HMS Sceptre c'était en 1981 et nous avons essentiellement heurté un sous-marin russe. Il a embarqué un gros morceau de notre coque extérieure. Heureusement, la coque intérieure est restée intacte. " "Après voir frappé le sous-marin russe, nous sommes juste repartis discrètement et nous nous sommes échappés sous la glace sans laisser de traces. L'impact a gravement endommagé leur hélice, mais ils ont réussi à revenir au port. Je me souviens d'avoir extrait un bon bout de l'hélice hors de notre coque et bien que la plupart de celle-ci est allé au ministère de la Défense,
j'ai encore un morceau chez moi"... les russes avaient attribué la colllision à un sous-marin... américain de la classe Sturgeon, après avoir analysé les vestiges de l'acier retenus par l''hélice endommagée du K-211. Comme dégâts, le K-211 était rentré sur une seule hélice (la gauche) et avait perdu son empennage horizontal droit. Les réparations avaient pris un an. Le 23 septembre 2011, c'est l'énorme K-433 St. George le Victorieux, un sous-marin de type Delta III russe qui est entré en collision avec un chalutier le Donets, dans la baie d'Avacha dans le Kamtchatka. Des images montrent le sous-marin avec un kiosque fort incliné, révélant un choc très violent.
L'événement survenu à l'Aquarius est en réalité la complète réédition de celle survenue en avril 2009 à un autre chalutier écossais, le MFV Silver Cloud II dont les filets avaient été endommagés par un sous-marin, lors d'un exercice militaire, le "Joint Warrior 091". Le Silver Cloud II avait été suivi de près à ce moment-là par un navire de la marine italienne, qui avait alors remis un rapport prècis sur ce qui s'était passé. La Navy avait fait une mise au point fort spécieuse, indiquant que c'était un sous-marin français (?) qui était en cause, et que le navire avait déchiré ses filets au fond de l'eau en voulant sortir de la zone où se trouvait le sous-marin (? ?) :
" En conséquence de tout cela, le MFV Silver Cloud II a été contacté par un navire de guerre italien, agissant en tant que navire de sécurité pour les naviresde pêche, qui a estimé que le MFV pouvait avoir été amené à l'l'intérieur d'un cercle de 6000 yards autour d'un sous-marin français en plongée". Le navire italien concerné devait être le destroyer Luigi Durand De La Penne, visible ici à droite. "Cela a été basé sur une donnée à partir d'une MPA française, qui avait tenu un bref contact radar sur le sous-marin quelque 30 minutes plus tôt, tandis que le sous-marin était encore à la profondeur périscopique. Le sous-marin était retourné à l'immersion périscopique à cette époque parce qu'il avait détecté un FV (un chalutier) sur son SONAR.
Conformément à la règle FPNO95, il a mené une recherche visuelle (avec une visibilité de l'ordre de 5000 yards), mais vu aucun signe du contact n'a été perçu. Pour cette raison, il a cessé son activité d'exercice, placé le contact sur son arrière et a ouvert son champ de recherche pour assurer qu'il ne pourrait y avoir aucun compromis de règles de sécurité en place. À aucun moment, le sous-marin n'était dans les 4000 yards du chautier (une distance en accord avec l'industrie de la pêche), distance à laquelle le sous-marin doit rester à la profondeur de périscope pour assurer un contact visuel et d'éviter la collision, ni au sein des 1500 yards, où le sous-marin doit refaire surface pour se conformer aux règles de sécurité. Alors qu'il s'approchait des 6000 yards, la distance basés sur la situation de la sécurité telle qu'elle a été perçue par le navire de guerre italien (...) le navire a transmis un avertissement pour le sous-marin par l'intermédiaire de communications sous-marines . Il a également averti le FV qu'il y avait au moins un sous-marin impliqué dans un exercice.
À la demande du navire de guerre, le Silver Cloud II changé de cap, au cours de laquelle ses filets ont heurté brièvement le fond de la mer et ont été endommagés. Une demande d'indemnisation a été présentée conformément à des procédures bien établies et cette demande est progressé avec le personnel de l'officier général de l'Ecosse, nord de l'Angleterre et de l'Irlande du Nord" ; Ce jour-là, il y avait un nombre important de navires... français, note le représentant anglais : "Il y avait des moyens militaires considérables français impliqués dans l'exercice, y compris sous-marins, navires de guerre et des avions de reconnaissance maritime Bréguet Atlantique." Ici à gauche, un des Bréguet Atlantic concerné, photographié le 11 avril 2009 à Kinloss. Des Mirage F-1 de reconnaissance avaient aussi participé à l'exercice, preuve d'un fort contingeant français à Kinloss. Voici le 112-CU, venu de Reims.
Le sous-marin concerné, on aurait pu le trouver dans la liste des navires (**) arrivés au avec l'HMS 'Illustrious au quai du Greenock Ocean Terminal. Il s'agissait de l'Emeraude, un des six sous-marins nucléaires d'attaque, lancé en 1986 Un monstre marin de 73,60 mètres et de 2 670 tonnes en plongée, venu de Toulon. Mais c'est plutôt le bullletin de l'amicale des anciens sous-mariniers du 14 juin 2009 qui semble nous donner le responsable avec cette préciseuse annotation : "un SNA français, probablement le Saphir a fait une remontée de précaution au large de l’Ecosse, lors d l’exercice britannique ‘’Joint Warrior’’ suite au signalement de la perte d’un filet par un pêcheur écossais." En ce cas, les deux Marines respectives avaient menti : l'anglaise en parlant de filets accrochés au fond, et de sous marin qui n'avait pas fait surface, et la française en n'évoquant rien à propos du Saphir ou du Rubis, ou de l'Emeraude !!! Un Saphir effectivement bien doué... pour infiltrer les groupes adverses !
Cet accrochage précédent avait posé question lors de l'affaire du Bugaled Breizh cinq ans après, le 15 janvier 2004. Avec un pieux mensonge de part et d'autre encore une fois : "En ce qui concerne votre dernier paragraphe, je peux affirmer que les réponses données aux questions parlementaires et les preuves recueillies par la Direction des enquêtes spéciales de la Royal Navy ont été soumis à la justice française pour la tenue d'une enquête sur la perte tragique du Bugaled Breizh en janvier 2004, confirme qu'il n'y avait pas plongé sous-marine opérant dans 130 miles nautiques de ce chalutier ; et que le seul sous-marin dans la région a été refait surface à 11 miles nautiques du Sud-Est de l'endroit déclaré. Ce sous-marin a répondu immédiatement à l'appel MAYDAY relayé à partir du HM Coastguard de se joindre à la recherche et des opérations de sauvetage. Sa présence dans le cadre de la force de sauvetage a été notée par les navires sur scène, qui, si bien que cela a probablement conduit à l'incompréhension qu'un sous-marin a été impliqué dans l'incident au sein de certains médias. Pour vous assurer que vous avez la chronologie correcte des événements, je confirme également que l'exercice auquel vous référez n'a pas commencéavant le lendemain et a eu lieu à 120 miles nautiques à l'ouest de la position citée."
Or on retrouve cinq ans après le Rubis, le sister-ship de l'Emeraude et du Saphir (ci-dessus le Casabianca (il manque encore l'Améthyste et le Perle) , en train de fureter en mer lors de l'exercice de l'Otan Aswex 04, toujours à renifler le derrière des sous-marins adverses. Le même jour, en prime les anglais effectuaient le leur, d'exercice, appellé "Thursday War". Le 11 décembre 2010, l’hebdomadaire Le Marin secoue le landerneau en publiant le témoignage de ce qui semble être un sous-marinier anonyme qui a raconté à un témoin, en l'occurence Thierry Lemetayer, fils d'une des victimes, que deux sous-marins au moins étaient présents à proximité du Bugaled Breizh : un, français le Rubis, dont le collègue SNA a déjà arraché un filet de chalutier, et le Turbulent anglais, qui n'est pas sans défaut technique (lire ici aussi) et qui possède surtout un capitaine plutôt embarrassant : celui qui fera échouer le nouveau fleuron des sous-marins anglais (l'HMS Astute) sur un banc de sable en voulant entrer au port. On s'attendait à le voir condamné pour un pareil manque de pilotage. Pour certains observateurs, il avait évité la cour martiale en menaçant de révéler qu'il avait bien déchiré le chalut du Bugaled.. en l'entraînant vers le fond..
car c'était bien lui, Andy Cole (ici à droite), le capitaine au soir du 15 janvier 2004 : on le surnommait depuis longtemps "le lourdeau". Le témoignage précisait que "peu après le naufrage du Bugaled Breizh, ce sous-marin anglais aurait envoyé un message, reçu par le Rubis, signalant qu’il était en avarie, et qu’il rentrait au port. Or les juges instruisant l’affaire depuis 2004 ont déjà exploré l’hypothèse d’un message envoyé le 15 janvier à 21h25 par le Turbulent". Cela fait donc deux Marines d'impliquées dans un mensonge sans fin, et non pas une. Les deux savent qui a coulé le Bugaled Breizh.
Les rencontres sous-marines ne se limitent pas à des sous-marins entrant dans des chaluts et emmenant avec eux à une vitesse folle les marins-pêcheurs vers le fond. A force de se chasser l'un l'autre, on frise parfois la catastrophe. Ainsi le 3 février 2009, avec un incident qui aurait pu s'avérer beaucoup plus grave, quand l'HMS Vanguard et le sous-marin français Le Triomphant se sont carrément tamponnés en plein Atlantique. Comme j'ai pu l'écrire le 28 novembre 2013, "on a frôlé ce jour-là une catastrophe majeure ! Au total, sur les deux, il y avait en effet la bagatelle de 96 têtes nucléaires (il en emportent chacun 48 réparties sur 16 missiles) pesant chacune plusieurs centaines de fois Hiroshima... le submersible français avait heurté avant l'avant le flanc l'anglais. Plus d'un million de chances que ça ne se produise pas.., et ça c'était pourtant produit ! Les deux sonars passifs n'avaient pas détecté la présence de l'autre, preuve qu'à ce moment les deux jouaient mutuellement au chat et à la souris, radar actif éteint. Les deux étaient repartis dans leur base respective, le Triomphant sonar enfoncé et le Vanguard son kiosque touché, qui se serait incliné de plusieurs degrés. Selon l'enquête anglaise, le nez du Triomphant aurait mème ripé à plusieurs reprises le long des flancs du Vanguard, preuve que les deux engins se suivaient de près et avaient cherché l'un l'autre à s'en sortir... en évoluant au mieux".
Les rencontres sous-marines et les problèmes techniques, un "whistleblower" (dénonciateur) les a clairement racontées il y a peu de temps, au milieu du mois de mai dernier, faisant la une des journaux anglais, et ayant un écho ici en France. Selon William McNeilly, en effet la série des sous-marins Trident est une catastrophe ambulante ; dont le récit tient sur 18 pages, révélées par Wikileaks. Selon lui, la sécurité est quasiment inexistante sur ses vecteurs d'armes nucléaires dévastatrices. On dépense des millions de livres dans des engins peu sûrs qui s'échouent au lieu de rentrer au port, alors que la presse ne cesse d'en vanter les mérites et les avancées technologiques.
Jusqu'ici nous n'avions que ce genre de témoignage, celui d'aveux forts tardifs, ou d'indications extraites de journaux de bord plus ou moins expurgés, jusqu'à ce que je retrouve une image, mise en page imprudemment sur le site même de la Navy. Alors que la Marine anglaise a toujours été fort discrète sur ce sous marin, on aperçoit sur une photo, hélas non datée, de bien étranges traces de rencontre sous-marine sur l'engin concerné. Le cliché, le voici :
On y distingue bien le Turbulent, effectivement, rentrant manifestement à son port d'attache, l'arrière de sa "voile" fort abîmée, délestée d'une partie de ses tuiles anéchoïques de protection en caoutchouc, avec une trace d'emprise de câble, au mileu environ, au niveau du sonar arrière (N°53 ici), et des dégâts au dessous et en dessous, le sommet laissant entrevoir un ripage de ce même câble ayant fait sauter les tuiles arrières supérieures. Des éléments laissant entrevoir un sous-marin empêtré dans un câble, ayant tente de s'en dégager obligatoirement en marche arrière, ce qui a provoqué les arrachages de tuiles. Un sous-marin pris dans un filet et essayant de se défaire de son étreinte, au quel cas ce se serait passé après avoir emmené le chalutier par le fond, à très grande vitesse, vu les marques d'implosion de l'avant de la coque du Bugaled Breizh ... Le périscope et schnorkel sortis intacts, indiquant bien que c'est sous-l'eau que c'est produit l'incident, largement en dessous de la profondeur pérsicopique. La photo a été mise en ligne dans la page du retrait du service du turbulent, le 15 juillet 2012, mais il n'y a pas moyen de retouver sa date de prise de vue, hélas. Toutes les autres photos disponibles montrent un arrière de kiosque intact. La carcasse du sous-marin est depuis en attente d'être démantelée dans un cimetière de sous-marin anglais où là sécurité ne semble pas davantage assurée que jadis chez les soviétiques (- et aujourd'hui les russes, c'est dire)... Une fois l'engin détruit, il ne restera plus jamais de preuve de son implication dans le drame. Le crime parfait !
Malgré tout ces éléments à charge, une justice française comme anglaise plombée par le secret-défense a déclaré un non-lieu le 15 mai dernier pour l'affaire du Bugaled Breizh. "Au grand dam des familles" a écrit la presse. Mais le tenace juge Tricaut, à qui j'ai transmis ma découverte dès novembre 2013, ne compte pas en rester là. "Me Tricaud avait réclamé la poursuite des investigations et notamment l'audition de membres d'équipage de sous-marins qui avaient navigué, selon lui, à proximité du chalutier. « Parmi les gens informés, notamment parmi les équipages du Rubis (NDLR.sous-marin français) et du Turbulent (NDLR. sous-marin britannique), quelqu'un aura le courage de dire la vérité » espérait-il. Et d'ajouter : « On est marin avant d'être militaire, et je pense qu'il y a des secrets qu'un marin n'emporte pas dans la tombe. » Michael Cundell, a mis 32 ans pour avouer ce qui s'était passé...Les familles des marins décédés n'attendront pas aussi longtemps, pour savoir. Il faut que la vérité éclate, dans cette sinistre histoire !!! Des gens savent, et leur conscience devrait les inciter à divulguer ce que leur hiérarchie leur a interdit de dire. La vérité sur la fin du Bugaled Breizh éclatera bien un jour. C'est un sous-marin qui a causé sa perte. Un sous-marin anglais (***), qui a prévenu la marine française de ses difficultés. Deux pays savent ce qui s'est passé. C'est donc tout simplement beaucoup plus difficile d'ontenir la vérité, car ce sont deux pays qui dissimulent la vérité, et non pas un seul. Les deux n'ayant aucun intérêt à la révéler. A moins d'avouer qu'ils n'ont pas respecté les réglements qu'ils ont eux-mêmes établis. C'est bien un problème de conscience qui s'offrent à certains marins ou responsables. Il parleront, un jour, c'est sûr... mais quand ?
(*) lire ici le rapport accablant sur l'erreur de construction : une canalisation de kérosène passant au dessus des réacteurs chauds.
(**) Liste partielle des navires arrivés pour participer aux manœuvres :
HMS PENZANCE (M106)
HMS SHOREHAM (M112)
HMS BANGOR (M109)
HMS NORTHUMBERLAND (F238 )
HMS ILLUSTRIOUS (R06)
HMS PORTLAND (F79)
TCG ORUCREIS (F245)
HMS TRAFALGAR (S107)
BNS DEFENSORA (F41)
FS STYX (M614)
USS COLE (DDG 67)
USS RAMAGE (DDG61)
USS JOHN HALL (FFG32)
USNS LARAMIE (T-AO-203)
HDMS ABSALON (L 16)
FS EMERAUDE (S602)
HMCS MONTREAL (FFH332)
HMCS ATHABASKAN (DDH282)
HMCS HALIFAX (FFH3 30)
HMCS PRESERVER (AOR510)
(...) un sous-marin en contact avec un hélicoptère Viking, qui larguera un dinghy qu'un des ses plongeurs ira lui-même couler, quand son se rendra compte que cela aurait mis en cause la Navy anglaise :
"Le 15 janvier 2004 Yves Gloaguen, patron du Bugaled Breizh, chalutier de Loctudy, pêche au large du Cap Lizard sur la côte sud de la Cornouaille britannique. A 12 h 25, sa voix, angoissée, se fait entendre sur la VHF de Serge Cossec, à bord de l'Eridan avec lequel il faisait route quelques heures auparavant. - - Serge viens vite, on chavire ! Fais vite, on chavire - - qu'est-ce qui t'arrive ? - - viens vite, on chavire ! - - donne-moi ta position - - 49° 42 Nord, 5° 10 Ouest - - largue les bombards, on arrive. Serge Cossec, vire son chalut en hâte et met le cap sur la position indiquée, non sans envoyer à 12h 36 un message sur son Immarsat-C, au cas où la balise de détresse automatique du Bugaled Breizh ne se déclencherait pas. Il appelle également le Cross-Cap Gris nez qui coordonne les secours pour toute la Manche. Pendant la conversation, il remarque et signale qu'un hélicoptère le survole. L'officier de quart lui répond : - s'il y a un hélico, c'est que Falmouth est déjà au courant. Falmouth est le Centre de secours britannique qui couvre la zone. La position recueillie par Serge Cossec est celle retenue officiellement par les Juges de Quimper. C'est pratiquement la seule déclaration émanant de pêcheurs qui ne sera pas contestée. En revanche, on ne prêtera aucune attention à l'hélicoptère signalé par Serge Cossec. Pourtant, sa présence est insolite : il n'appartient pas à la flotte des Coast Guards qui à cet instant précis n'a encore fait décoller aucun appareil. Il est rouge et gris et porte une "boule noire" qui selon Charles Hattersley, expert ancien sous-marinier établi à Plymouth, est un sonar aéroporté, destiné à être plongé en mer au bout d'un câble. C'est l'indice qu'un exercice en Manche est en cours. André Firmin et Frédéric Stéphan, équipiers de l'Eridan, ont beau corroborer les dires de leur patron, la question est éludée. La thèse officielle est en effet qu'une manouvre navale est bien prévue, l'ASWEX04, mais celle-ci ne débutera que le 16, le lendemain du naufrage." |
On peut lire ou relire :
http://www.agoravox.fr/actualites/international/article/la-royal-navy-une-longue-tradition-42869
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/bugaleid-breizh-tout-accuse-la-86410
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/atom-heart-fucker-15-les-sous-141845
lire aussi ici
http://fr.wikipedia.org/wiki/Bugaled_Breizh
http://secretdefense.blogs.liberation.fr/2008/08/01/bugaled-breizh/
les commentaires de "Hum" et de "Capitaine Haddock", surtout, preuve que quand on est troll, c'est pour la vie...
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