Des égouts stupéfiants
L'être humain mange, boit, digère et ensuite se soulage là où vous savez. Ensuite et quoi de plus normal, l'utilisateur du petit coin s'il est bien éduqué tire la chasse d'eau et l'affaire suit son cour. Mais l'homme et la femme en plus de la nécessité alimentaire ont encore d'autres besoins. Ils se soignent, consomment de l'alcool et touchent parfois aux drogues. Tout ces produits malodorants d'origines humaines internes que nous éliminons journellement dans nos WC, se mélangent ensuite dans nos égouts, puis sont filtrés par une station d'épuration et finissent dans la rivière. Rien d'étonnant jusque là, sauf que des scientifiques du CNRS de Paris-Sud ont décidé d'analyser des échantillons de nos déjections prélevés dans les égouts pour les analyser, ceci pour y découvrir le niveau et les habitudes des consommateurs de drogues, en France et en Europe. Et surprise !

Oui surprise, nous serions les premiers consommateurs de stupéfiants en Europe, Lille serait même champion de l'usage de cannabis et de cocaïne. Martine Aubry parait-il ne décolère pas depuis que sa bonne ville est classée devant Amsterdam. Toutefois il faut relativiser ce résultat puisque le prélèvement capable de doper tout le peloton du tour aurait été effectué pendant la grande braderie. L'endroit était festif, la bière coulait à flots, il faut bien se détendre un peu vous comprenez. Et puis d'ailleurs d'autres villes françaises comme Montpellier et Avignon sont également sévèrement touchées.
Nos consciencieux chercheurs avec l'aide de Véolia ont donc prélevé des échantillons d'eaux usées de 25 communes de 10 000 à plus de 100 000 habitants à la recherche de 17 drogues illégales pour en mesurer le taux de contamination. Pour quoi faire vous direz-vous ? Donner des indications sur le trafic de drogues à la police des stups. Pourquoi pas, mais surtout pour adapter le filtrage aux produits traités. Car vous le savez, l'eau pompée dans la rivière et purifiée autant que possible n'est autre que la source qui ensuite alimente nos robinets, douches et les toilettes.
Mais rassurez-vous, des études effectuées sur la santé des poissons de rivières polluées démontrent que tout va bien pour ces braves bêtes en eaux troubles. Ce n'est pas la carpe toujours aussi muette qui pourra dire le contraire.
Pour revenir sur le fameux record lillois qui reste en travers de la gorge de la maire Aubry, il faut d'abord savoir qu'une station d'épuration traite les eaux usées de plusieurs communes et qu'il est donc assez difficile de déterminer avec précision quel est le niveau d'usage de drogue pour la population d'une agglomération. De plus comme partout en France la consommation de substances interdites augmente en fin de semaine. Mais tout de même, les gens du nord sont les champions de la prise de cocaïne avec 1409 mg/jour pour 1000 habitants en semaine à 2434 mg/jour pour 1000 le week-end, alors que la moyenne dans le pays est de 130mg par jour pour 1000.
Notez aussi que d'autres villes du sud de la France ainsi que Paris tournent autour de 500 mg/jour/1000 et que Montpellier détient le record de l'utilisation de l'ecstasy avec une consommation 5 fois plus importante que la moyenne nationale. Le problème aurait une origine estudiantine.
Qui sait si à ce rythme, comme tout ce que nous faisons est analysé et disséqué, peut-être qu'un jour des scientifiques détermineront avec l'aide précieuse de nos urines et excréments, combien nous avons de relations sexuels par mois, combien de femmes sont indisposées dans la commune, quelle est la consommation d'alcool de tabac d'antibiotiques et de somnifères dans le moindre village. Le progrès c'est la m....
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