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Accueil du site > Tribune Libre > Des informations au prix de la torture ?

Des informations au prix de la torture ?

Au Canada, les droits des citoyens contre les actions, les politiques et les lois des gouvernements fédéraux et provinciaux sont protégés. Ceci est possible depuis la déclaration de la Charte canadienne des droits et libertés en 1982. Désormais, le gouvernement canadien autorise le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) à utiliser, lorsque la sécurité des Canadiens est en danger, des informations obtenues par la torture. C'est ce que révèle une directive de deux pages préparée en décembre 2010 par le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews. Le ministre Toews avise les services secrets que le gouvernement s'attend désormais à ce qu'ils fassent de la protection de la vie et de la propriété sa priorité absolue.

Jusqu'à présent, le Service canadien du renseignement de sécurité ne pouvait pas utiliser les informations recueillies sous la torture. Cette façon de procéder prônait le respect ainsi que les droits des individus interrogés. Le gouvernement Harper rejetait pourtant toutes utilisations d'informations qui auraient pu être obtenues de cette manière.

Depuis cette déclaration, dans des « circonstances exceptionnelles », lorsque des « vies sont en danger » ou la menace à la sécurité publique est substantielle, le SCRS peut remplir son mandat en utilisant de « l'information fournie par des agences étrangères qui auraient pu être obtenues grâce à la torture ou de mauvais traitements », peut-on lire dans le document rédigé. Parmi les gens questionnées à ce sujet, le ministre de la citoyenneté et de l’immigration, Jason kenney, a confirmé que les agences candiennes qui s’occupent de la sécurité devaient prioriser la protection de la vie des citoyens. Le ministre de la Sécurité publique, Vic Toews, a pour sa part affirmé en chambre que de telles informations ne pouvaient pas être ignorées.

Pour ma part, je crois que les informations obtenues par la torture sont « immorales ». Être près à accepter des informations obtenues par la torture, c’est accepter des informations biaisées. Nous allons encourager cette pratique dans les autres pays, alors pourquoi ne pas la pratiquer au Canada ? La violence a été sujet de nombreux débats depuis des centaines d’années. Plusieurs hommes et femmes se sont battus à leur façon pour le respect de chacun. Parmi ceux-ci, Gandhi prônait la non violence concernant les relations avec les autres ainsi lors des conflits. « Colère et intolérance sont les ennemis d’une bonne compréhension. »[1] En acceptant ce type de pratique, le Canada ne respecte pas les idéologies véhiculées dans la Charte des droits et libertés. Encourager la violence envers des détenus encourage les pays à régime totalitaire à utiliser les grands moyens. Les conditions élaborées concernant le droit de l’utilisation des informations obtenues sous torture seront-elles respectées ? 

Emmanuelle Paradis

Étudiante en Sciences Humaines, Collège d'Alma 




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3 réactions à cet article    


  • Rensk Rensk 2 mars 2012 15:40

    La valeur de l’aveu représente quoi au juste ? Un grade de plus donc un meilleur salaire et retraite ???

    La justice est faite par des lois qui eux sont fait par des gens ayant des liens important avec le capital...

    C’est pourquoi aujourd’hui je suis offusqué de l’utilisation du mot « justice », fait par les juges qui osent même le graver sur l’entrée principale...

    Le mot « justice » a été usurpé par les juges et avocats !


    • easy easy 2 mars 2012 15:43

      «  »«  »«  Désormais, le gouvernement canadien autorise le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS) à utiliser, lorsque la sécurité des Canadiens est en danger, des informations obtenues par la torture. »«  »«  »

      C’est un retour officiel aux pratiques dites du Moyen-âge mais qui ont perduré officiellement jusqu’au XIXème siècle.


      Je disais sur un autre papier qu’il n’y a qu’une seule voie d’évolution et elle consiste à interdire la lâcheté. La torture en est une.

      Sachant que jamais aucune torture de qui que ce soit n’a sauvé l’humanité, le retour à sa pratique officielle sous quelque prétexte que ce soit n’a aucun autre sens que celui d’autoriser le sadisme, la lâcheté, l’injustice et l’arrogance.




      • Gégé 2 mars 2012 17:56

        Quand des dictatures ou des républiques bananières comme les gouvernements chinois, saoudiens, indonésiens ou américains encourage ce type de pratiques, nous savons qu’ils sont irrécupérables, mais quand des gouvernements sensés être plus évolués s’y mettent aussi, ça commence à puer.
        Je pour la non violence mais pour les tortionnaires, je pour leur laisser le choix entre une solution rapide : une balle dans la tête ou l’esclavagisme jusqu’à la fin de leurs jours.

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Emmanuelle122


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