Des milliards sont en jeu et voilà qu’on nous parle de parachutisme
L’argent n’a pas d’odeur, mais comme l’eau nauséabonde et porteuse de choléra, il finit toujours par s’infiltrer partout. Mais voilà que l’opération d’assainissement s’annonce difficile et pourrait menacer l’équilibre économique et politique mondial.
Je regrette de ne pas être spécialiste en économie pour comprendre un peu mieux tout ce qui se passe dans cette sphère. Mais rien ne m’empêche de parler de mon ressenti et d’avertir certains que je ne crois plus à toutes leurs salades. Rien ne m’empêche non plus de faire la morale à tous ceux qui ne s’enrichissent qu’avec de l’argent.

Quand la finance mondiale essaie de vidanger ses chiottes à bon compte et qu’on nous en fait craindre les remous en France, craignons qu’en la matière il soit difficile de naviguer à vue comme le fait le capitaine du Ferry boat pour traverser le vieux port de Marseille.
J’ai aussitôt salué au passage ce tour de force de notre Capitaine (celui-là même qui nous annonce maintenant un plan de sauvetage sans canot ni bouée) d’avoir fini de vider les caisses de l’état en un mois à peine après son élection au profit de contribuables aisés. Depuis, les fonctionnaires de Bercy trouvent à s’occuper, comme s’il en était besoin, dans un bricolage quasi permanent de la fiscalité indirecte pour essayer de les remplir au détriment des plus démunis qui, eux non plus, n’avaient pas besoin de çà.
Où est passé tout cet argent, celui des contribuables exonérés et bénéficiaires du paquet fiscal ? Vingt contre un que, encore bien empaqueté, ils seront allés direct le perdre en bourse sans même en récupérer le ruban ? Si c’était malheureusement le cas, ce serait bien la peine de leur avoir laissé !
Maintenant, la question est : Combien de courtiers comme celui de la Société Générale sont encore susceptibles de sortir de l’ombre et combien coûteront leur chapeau ?
Autrement dit, combien de raids et de siphonages malveillants allons-nous subir ? De la part de qui ? Quel en sera l’impact sur l’économie réelle ? Dans quelle direction les drains fonctionneront-ils ? A qui profiteront toutes ces manigances ?
Les Etats ont-ils encore besoin de présidents ou seulement de colporteurs ? Et quels colporteurs ! Ceux qui vendraient leur âme au diable s’il existait en faisant commerce de ces technologies de mort que sont les armes, les centrales nucléaires et toute une panoplie de technologies diverses qui se nourrissaient de pollution ?
Sur fond d’élections américaines, avec la stupidité dont toute cette engeance politico médiatique fait montre, on tient en Palin un des plus beaux spécimens et elle n’est pas la seule, on continue à nous parler de croissance, quand il faut comprendre profit sauvage qui épuise la planète.
Devons nous accepter que se délitent les fondements même des systèmes d’éducation, de solidarité et de service public qui, en France, avaient mis plus d’un siècle à s’organiser autour des principes d’égalité, de liberté et de fraternité ?
Rien ne nous empêche de fustiger ces hommes politiques plus occupés à pérenniser leur rente de situation en torturant la démocratie dans des séances de découpages électoraux habiles qu’à la défendre ; plus enclins à faire perdurer la valse des enveloppes que de jouer les troubles fêtes au bal de la corruption. Comment pouvait-on compter sur eux pour stigmatiser la richesse comme une habileté suspecte ? Comment légiférer contre l’égoïsme des riches pas assez partageurs et sûrement voleurs aussi longtemps que l’on encense la richesse ? Qu’on en fait dans la société des hommes un prestige et un état enviable et à rechercher à tout prix ?
On nous parle de parachutisme et de parachutistes que l’on menacerait. Pourtant, à côté de tous ces milliards en jeu, que sont ces quelques pauvres millions que coûtent de beaux parachutes dorés habitués à atterrir par tout les temps sur les tours de la Défense ? Parions que l’on essaie de nous aveugler, de détourner notre attention. D’ailleurs cette métaphore exaspérante ne fait-elle pas loucher Monsieur Poujadas quand il la prononce devant la caméra d’un air inspiré en s’appuyant sur ses coudes ?
Qui pourra encore prétendre après cette crise que la monnaie est le meilleur régulateur des échanges ? Le meilleur vecteur de développement ?
Rien ne nous empêche de réfléchir en français plutôt qu’en dollars ou autres picaillons encore cotés en bourse.
Rien ne nous empêche à l’image de ce qui se fait déjà pour la conception, la fabrication et la vente d’objets de haute technologie par certains sites Internet, de parier sur une mutualisation des intelligences citoyennes ; de parier qu’entre l’économie de marché aveuglée par une logique de profit et le goulag d’un collectivisme avorté il est un modèle à construire, un chemin découvrir menant au développement durable et maîtrisé des sociétés humaines.
Ce chantier là, ce serait aux socialistes français de s’y atteler au lieu de pactiser avec le libéralisme et proposer des bricolages qui en pérenniserait les inégalités socio-économiques comme le faisait Rocard la semaine dernière sur France Culture. Leur congrès de Reims y gagnerait en visibilité, leur programme y trouverait un contenu et leurs discours commenceraient à capter quelques oreilles.
Historiquement, le mot communiste reste négativement connoté. Cependant, derrière les dérives utopiques du collectivisme et la tyrannie des avatars qui s’en réclamaient, faut-il lâcher cette analyse de Marx d’une concentration du capital comme détour obligé et comme condition favorisante dans la prise de conscience et la mise en œuvre d’une économie sociale basée sur la solidarité et le partage. Il serait peut-être intéressant d’aller de ce pas rafraîchir nos souvenirs. Pour ma part je n’ai pas relu Marx depuis quarante ans.
Crédit image : Howstuffworks
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