• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Des pays aux entreprises

Des pays aux entreprises

À la conquête de l’espace-temps

On se propose ici d’étudier l’évolution de l’être humain dans l’espace-temps. Simplifions ce travail en réduisant le bruit : utilisons des modèles statistiques pour décrire le fonctionnement de la société et des êtres humains qui y vivent.

Par exemple, l’écrasante majorité des êtres humains vit en utilisant de l’argent, obtenu en travaillant. Notre modèle négligera les autres formes de vie humaine. L’étude a donc pour but de distinguer quelques éléments dans le brouillard.

Le terme « espèce humaine » ou « Homme » sera à prendre au sens du regroupement de tous les êtres humains, de toute origine culturelle, géographique, etc. En cas de doute (!), tous les animaux physiques présents sur Terre disposant du Verbe.

Dans une société de consommation, on montre que l’argent agit comme un véhicule, pour les individus commes les masses.

On détaille les similarités structurelles entre les états et pays.

Enfin, quelques considérations du point de vue de l’Homme sont explorées.

L’argent comme véhicule spatial

 

À l’échelle individuelle

À l’origine, l’argent est un mode de communication entre pays permettant le commerce, donc la circulation de marchandises, de personnes, d’idées, etc.

Pour un homme vivant dans une société axée sur le commerce, l’utilisation d’une monnaie est indispensable. Elle permet à l’individu d’assurer sa survie, donc lui permet de se déplacer dans l’espace-temps. Une personne refusant l’utilisation de l’argent serait vite restreint dans ses mouvements au sein d’une telle société.

L’argent est donc un véhicule pour l’individu dans une société de commerce.

Si la quantité d’argent peut varier de façon significative entre les individus, ce qui est le cas en pratique, les individus les plus riches seront en mesure de faire évoluer spatio-temporellement la société dans le sens qui leur convient.

Afin de garantir la stabilité d’un pays, la gestion de l’argent (pouvoir économique/financier) fait partie des pouvoir, géré par l’état. En effet, si, de deux pays voisins axés sur le commerce, l’un gère l’argent de l’autre, alors il est mesure de faire évoluer l’autre. Si des raisons culturelles viennent à faire des naitres des tensions entre les peuples de ces deux pays, celui disposant du pouvoir économique pourra contraindre l’autre.

À l’échelle de l’entreprise

De nos jours, une entreprise est un regroupement de personne ayant plusieurs roles comme :

  • produire des biens, des services ;
  • créer de la richesse, de l’emploi ;
  • etc.

Pour assurer sa survie, l’entreprise est structurellement contrainte à dégager de l’argent, et à investir les excèdents.

L’existence d’une entreprise peut donc se réduire à un unique postulat : sa capacité à générer dans l’argent. Et en aucun cas celui de servir le sens commun.

Les états ne disposant pas d’un accès direct à une source d’argent sont exactement dans le même cas. Ce qui veut dire que les personnes disposant de ces sources peuvent, en choisissant soigneusement leurs inverstissements, influencer l’évolution des états, comme des entreprises et bien entendu des individus.

Les entreprises comme pays émergeants

 

Organisation au sein d’un pays et industrie

Afin d’assurer l’existence et de permettre l’évolution d’un pays, la population remet à l’état le role d’organiser les interactions et la mise en œuvre de pouvoirs agissant sur un certains nombres de domaines :

  • économique ;
  • politique ;
  • religieux ;
  • juridique ;
  • médiatique ;
  • éducatif ;
  • recherche ;
  • exploration territoriale ;
  • etc.

D’un pays à un autre, l’importance accordée à un pouvoir donné varie, de même que la façon dont ils sont répartis au sein de la population dudit pays, etc. Ces différences sont essentiellement culturelles, issues de l’histoire du pays.

La surface de la Terre est, à quelques territoires dénués d’interêts apparents, couvertes par ces pays qui regroupent des êtres humains culturellement similaires. Remarquons au passage la division, dans l’espace-temps et par la culture, de l’espèce humaine ainsi formée.

Parallèllement, l’évolution progressive de l’industrie a mis en lumière une classe d’individus, suffisamment influants pour être en capacité de modifier, avec plus où moins de finesse, l’organisation interne des pays, à des fins quelconques. Citons la révolution française de 1789 mettant fin à la monarchie aux profit de l’industrie. Plus proche de nous, un candidat à la présidence d’une démocratie dont la campagne est financée par des industriels a considérablement plus de chance de remporter la compétition qu’un autre candidat moins bien financé.

Les produits issus de l’activité de cette classe étant par nature indépendants d’une culture donnée, permette à l’activité industrielle de s’étendre sur plusieurs pays.

Aujourd’hui, notamment suite à l’émergence d’espaces-temps virtuels, l’activité industrielle s’est étendue de la production de produits physiques à la production de produits immatériels.

On parlera dans la suite d’entreprise pour désigner une structure prouisant des produits physiques comme virtuels (eg. des services).

L’individu dans la société de consommation

L’individu est doté d’une capacité de choix, ce qui est d’autant plus vrai dans les société avec un régime démocratique apparent. Cette capacité est importante pour que l’individu se sente maitre de sa vie, ce qui apporte en stabilité pour le pays.

L’individu moyen passe d’un tiers à la moitiée de ses journées au sein d’une entreprise. Son travail lui permet de générer de l’argent, avec lequel il est désormais en mesure d’acquiérir les bien matériels et services qui lui sont accessibles.

Une partie non-négligeable du reste de son temps est occupé par les médias. En oriantant le choix d’un individu l’entreprise peut le recruter, lui proposer des biens, le faire se déplacer, etc. Les médias sont un des outils permettant d’orienter ce choix.

Le rythme de consommation de l’individu dicte les revenus des entreprises qui produisent les bien qu’ils consomment. Pour se stabiliser, une entreprise doit donc être en mesure d’avoir suffisamment d’influence sur les choix laissés aux individus qu’elle vise.

Ce mode de vie remplace progressivement les mœurs d’antant dans une majorité écrasante de pays : une nouvelle culture capable de s’adapter aux anciennes est dispersée sur l’Homme.

L’entreprise comme un pays

Une entreprise détient des morceaux d’espace-temps à cheval sur plusieurs pays. Les individus passent une partie suffisante de temps dans une entreprise pour qu’une décision prise à l’intérieur de celle-ci impacte plus sa vie quotidienne qu’une décision prise par l’état du pays dans lequel il réside.

Une entreprise n’est pas statique, soit :

  • elle stagne et se met en position possiblement dangeureuse face à une concurrence en mouvement ;
  • elle meurt, suite à la concurrence ou par incapacité à jouer sur les choix du consommateur ;
  • elle survit, et pour assurer son avenir, diminuer les charges, etc. augmente sa sphère d’influence sur la masse.

Toutes les entreprises mettent en place, avec plus ou moins de soins, des mécanisme de pouvoir afin d’assurer la pérénité de l’entité. Une entreprise devient donc similaire à un état, l’agencement de ces pouvoirs et les employés créant ainsi une culture propre à l’entreprise.

Du point de vue de l’individu, elles se substituent donc progressiment aux états classiques.

Les entreprises ont un cycle de vie beaucoup plus mouvant que celui des pays d’avant, il y a beaucoup plus d’entreprises, beaucoup plus d’êtres humains. Les choses changent à un rythme plus rapide qu’auparavant.

Les pays comme des entreprises

L’affaiblissement des pays par rapport aux entreprises force les pays à se fédérer autour d’outils économiques communs.

Les entreprises considèrent les pays comme des entreprises fournissant de la main d’œuvre : l’individu est un bien de consommation.

Dans un passage à une gouvernance mondiale, les états des pays ont pour role de permettre la transition d’un point de vue juridique, social et économique.

Enfin, et peut-être le plus important, les revenus générés par une entreprise peuvent être nettement plus important que les « revenus » d’un pays (PIB). Les entreprises sont donc plus à même d’investir pour l’avenir.

Gouvernance mondiale et ré-unification de l’Homme

 

Facteurs

Plusieurs vecteurs permettent la disparition progressive des anciens pays au profit d’un gouvernement mondial

  • le partage d’une culture de consommation commune, autour de laquelle les pouvoirs des pays s’organisent ;
  • la prépondérance de l’Anglais Latinisé dans le commerce ;
  • l’évolution des moyens de transport ;
  • l’évolution des moyens de communications ;
  • prépondérance des médias au quotidien (télévision, internet) ;
  • perte des repérès culturels précèdemment établis ;
  • etc.

Que et comment gouverner ?

 

Des entreprises

Comme on l’a vue, la structure de base dans laquelle évolue l’individu est l’entreprise. Les pays perdent de leur éclat de jadis, et se comportent aussi comme des entreprises. Réciproquement, les entreprises prennent la place des pays dans la vie des hommes.

Un gouvernement mondial basé sur la culture de consommation commune doit gérer des entités qui se nourissent d’argent et qui sont « mouvantes ».

Les entreprises ayant pour charge la création et la régulation de les flux monétaires sont donc en mesure de faire évoluer les autres entreprises vers cette organisation mondiale, en créant et utilisant des leviers allant dans ce sens.

Des hommes

Comme pour tout système basé sur des groupes d’être humains désireux de se pérpétuer, la culture du système est systématiquement imposée aux nouvelles générations, remplaçant les anciens vestiges culturels.

La modification du panel de choix offerts à l’individu permet de controller les masses de façon transparente, sans que celles-ci ne se sentent forcément menacées : elles ont le choix. Notons que ce choix est très/trop souvent émotionnel et peu rationnel.

Le comportement d’une entreprise peut poser problèmes, mais généralement, les individus ne remettent pas en cause l’idéologie de consommation, voire n’en sont pas conscients, puisqu’ils ont perdus des éléments de comparaisons avec la culture pré-consommation, et la pression sociale réduisant leur capacité à envisager d’autres systèmes.

Mise en place de pouvoir globaux

Les personnes ayant à leur disposition des leviers de pouvoirs pouvant influer sur la mise en place d’un gouvernement mondial se concertent (Bilderberg, Trilatérale, etc.) pour discuter d’un agenda commun.

Les pouvoirs ainsi émérgeant sont de nature diverses et mimiquent ceux des des pays d’antant : financier bien évidemment, politique, technologiques, religieux, etc.

Prise de recul : du point de vue de l’espèce

Les décisions prises dans une logique de profit mettent en danger l’Homme l’environnement dans lequel il évolue :

  • déracinement culturel, perte des repères ;
  • pillage des ressources naturelles ;
  • pollution de l’air et de l’eau ;
  • introduction de nouvelles espèces végétales (nutritives) privée de mécanisme de reproduction ;
  • régulation de l’espèce dans le temps, ce qui passe par exemple
    régulation progressive de la reproduction (eg. SIDA, préservatifs, pillule) ; éclatement de la structure familiale ; différences culturelles notables entre individus d’une même région d’une décénie à l’autre ;
  • etc.

Cette évolution semble inconsistante avec la survie d’une éspèce privée de prédateurs, ce qui est apparemment le cas de l’Homme, sur Terre.

Cette mise en danger peut résulter d’une mauvaise compréhension de la réalité due à un déracinage culturel, et/ou encore d’une réaction à une aggression extérieure (!). Dans le premier cas, un retour aux sources peut être éclairant. Dans le second, l’Homme étant un loup pour l’Homme depuis un certain temps déjà, l’aggression serait suffisamment lente pour permettre à l’espèce de rebondir ; resterait à savoir où-quand.


Moyenne des avis sur cet article :  3.67/5   (9 votes)




Réagissez à l'article

5 réactions à cet article    


  • The jester 24 décembre 2013 12:46

    Je me suis arrêté au fait qu’une entreprise à pour rôle de créer de l’emploi ... Non, une entreprise crée des emplois quand elle a besoin de vendre plus. La création d’emplois est une contrepartie de l’activité de l’entreprise pas son rôle !


    • mandela 24 décembre 2013 13:19

      Attention à ne pas confondre un des rôles avec le rôle.
      Le terme rôle renvoyant ici aux composantes des activités d’une entreprise.

      Par ailleurs, deux lignes plus bas se trouve ce qui je pense motive votre message :

      L’existence d’une entreprise peut donc se réduire à un unique postulat : sa capacité à générer dans l’argent. Et en aucun cas celui de servir le sens commun.

      Dans le cas contraire, pouvez-vous étayez votre définition de
      l’entreprise et de ses activités ?

      Enfin, je tiens à préciser que le rôle de la création d’emploi est cité à titre
      d’exemple, et n’occupe pas une place prépondérante dans la suite
      de l’article, contrairement au rapport entre une entreprise et l’argent
      par exemple.


    • The jester 24 décembre 2013 18:30

      Je m’étais vraiment arrêté à cette phrase. Je vais donc reprendre la lecture et je vous dirais.


    • Unjean 24 décembre 2013 13:27

      Article très intéressant merci.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

mandela


Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès