Des retraités pour remplacer les profs absents (!)
Nos princes ne savent plus quoi inventer pour nous humilier en période de crise. Alors que le covid-omicron est censé toucher un tiers des enseignants français d'ici début février d'après les prévisions des autorités sanitaires, des solutions farfelues sont envisagées. Voilà qui ne va pas mettre en confiance la communauté éducative, cantonnée au masque obligatoire, non prioritaire pour la vaccination, privée de prime de risque à l'exception des directeurs académiques, avec des protocoles sanitaires inapplicables en cerise sur le gateau (voir dessin d'illustration ci-dessus).
Alors que la logique et la raison seraient d'accueillir les enfants en petits groupes, voire de fermer les établissements dans les zones où le taux d'incidence est très élevé, et de renforcer la médecine de prévention de l'éducation nationale, ce sont des solutions démagogiques qui sont énoncées. Ainsi, en Eure-et-Loir le quotidien local nous apprend que l'inspection académique compte faire appel aux profs retraités pour remplacer les absents. On notera au passage le terme méprisant d'absentéistes pour qualifier ceux qui ont chopé le virus sur leur lieu d'exercice dans le cadre de leurs fonctions, condamnés à rester au lit gavés de doliprane en espérant sortir indemne de l'infection.
Revenons aux retraités. Pas de panique parmi les agoravoxiens éventuellement concernés, on ne vous obligera pas à revenir en classe prendre en charge vingt-cinq gamins dissipés pour la gloire et sans rémunération supplémentaire ; il ne s'agit que de "volontariat" (!) Puisque les effectifs de remplaçants ne suffisent pas, il s'agit de faire appel au "civisme" des profs à la retraite pour suppléer leurs cadets contaminés par la faute et le manque de courage des pouvoirs publics, qui leur demandent d'aller à leur tour prendre un bain de covid dans les classes surchargées. Quel retraité sain de corps et surtout d'esprit acceptera de marcher dans cette combine, en risquant sa santé, afin de masquer la carence en postes de remplaçants et d'anticipation de la part de la hiérarchie de l'EN ?
On croit rêver ! Comment un pays à haut niveau de civilisation comme la France peut-il produire ce genre de sottises ? Si nous comprenons bien, l'école n'est qu'une garderie de brebis qu'il faut consigner à tout prix, au mépris du bon sens et de la santé publique ? Est-il impossible de faire garder ses enfants, dans un pays où tout le monde ne travaille pas, où craint-on de les voir trainer dans les cages d'escalier de certaines cités ? Cherche-t-on à rassurer les simples d'esprit quelques mois avant une élection présidentielle qui s'annonce tendue ? En outre, quel est le bilan humain exact parmi les profs et le personnel ATOS depuis l'hiver 2020 ?
Rappelons qu'il n'existe pas de médecine du travail dans l'éducation nationale. Quand vous confiez vos enfants à un enseignant, il est impossible de savoir s'il est en état de s'en occuper. A fortiori, en période de crise sanitaire personne ne peut connaitre la situation exacte au sein de la profession, déjà secouée par les difficultés de recrutement et le peu d'engouement des jeunes diplômés pour les carrières de profs.
A défaut de pass sanitaire ou vaccinal, un pass lucidité devrait être obligatoire pour exercer au ministère de l'éducation nationale. Manifestement, le père Noël n'a pas délivré ce cadeau à nos princes de l'éducation...
source de l'article :
source du dessin d'illustration :
17 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON