Des sommités gravement carencées en simple logique ?
Invités de M. Erner le 4 février dernier sur France Culture, MM Jean-Claude Manuguerra et Patrick Zylberman, respectivement virologiste et professeur à l'Ecole des hautes études en santé publique, répondent à la question "Zika : comment éviter un nouvel Ebola ?". Rien que de très conventionnel et donc de prévisible dans leurs prises de paroles, si ce n'est vers la fin, lorsqu'on demande ce que sont les symptômes de la maladie. Nous apprenons alors avec stupéfaction que 80% des porteurs du virus ne présentent justement aucun symptôme. "Aucun symptôme" : on nous dit cela sans rire, et personne dans cet auditoire savant ne relève l'incohérence de ces puits de science.
Précision contextuelle : On soupçonne par ailleurs ce même virus de provoquer des microcéphalies chez le fœtus, suite à l'observation de cas assez nombreux dans certaines populations d'Amérique latine. Or, depuis les années 40 où ce virus a été isolé et rendu responsable de l'équivalent d'une simple grippe, c'est la première fois qu'une corrélation de ce genre est faite, alors que, comme le révèle entre autres un récent reportage de Cash Investigation, un faisceau convergent d'études sur ces mêmes populations tend à établir un lien entre la microcéphalie, l'autisme et l'exposition aux pesticides.
De là, si on laisse de côté la discussion des effets des lobbyismes de l'agrochimie et de l'industrie pharmaceutique sur les instances de santé publique, viennent deux premières questions de simple logique :
- Comment en arrive-t-on à déclarer malades des individus qui ne présentent aucun symptôme ?
- Comment en arrive-t-on à considérer la présence d'un virus comme le symptôme majeur d'une maladie dont elle est huit fois sur dix l'unique symptôme ?
Répondre sérieusement à ces questions reviendrait à ouvrir un débat sur les fondements idéologiques qui les sous-tendent, ce qui dépasserait largement le cadre de ce simple appel à la réflexion. Mais on peut tout au moins alimenter encore celle-ci par la remarque suivante :
Si la science moderne dont découle la médecine allopathique conçoit fort bien que le développement de n'importe quel être vivant est dépendant de son milieu, et que les notions macroscopiques de salubrité et d'insalubrité sont directement liées aux maladies, comment parvient-elle à écarter des causes de celles-ci tout ce qui tombe sous les yeux pour ne conserver in fine qu'un unique microbe ? Autrement dit : l'observation immodérée et systématique de la vie à l'échelle microscopique tend-elle à nous rendre aveugles aux phénomènes macroscopiques, et à nous faire perdre jusqu'à notre bon sens ?
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