Désolé l’environnement
Récemment, j’étais avec mon petit cousin. Il grignotait du « krumps » un chips bourré de matières grasses qui fait l’unanimité chez les gosses de la capitale. Après s’être léché les doigts, il jeta tranquillement l’emballage et comme si ce n’était pas suffisant ajouta :
Désolé l’environnement !
Franchement, est-ce que j’ai eu tort de m’être emporté contre lui après ? Il m’a regardé un air étonné, comme si j’exagérais, comme si ce n’était pas la peine…C’est surtout à cause de ce genre de comportement je trouve que Madagascar reste dans la sellette, on minimise trop les choses…
Saviez-vous que notre capitale faisait partie des villes les plus polluées du monde ? Ceux-qui vivent dans les côtes sont plus avantagés mais les habitués des rues de Tana* comme moi savent pourquoi il faut se boucher le nez ou se munir d’un mouchoir en passant par les tunnels de la ville.
The Climate Tracker, un programme initié par des chercheurs écologistes, incite maintenant tous les gens du monde entier à écrire sur l’environnement pour exercer une pression sur nos dirigeants afin que des politiques sérieuses sur la protection de celle-ci soient mises en place.
Vous me diriez : « Et l’interdiction d’utilisation, de commercialisation, de production et d’importation et des sachets en plastique alors ? ». Bonne initiative mais que je sache on en vend encore des sachets en plastiques jusqu’à présent et tout le monde en achète. Personne ne se balade avec un sac en tissu en se disant au marché : « Ah mais attendez ! J’ai mon sachet en tissu » POURQUOI ? Parce que selon moi, les gens ne savent pas encore l’importance du dégât que cela pourrait occasionner à la nature ! Nombreux ne considèrent pas la protection de l’environnement comme une priorité, il y a la famine, la sécheresse, les cyclones, les inondations, l’insécurité et j’en passe…C’est assez normal que ceux qui vivent sans aucune broussaille à l’horizon ou qui portent des masques en plein centre ville pour les protéger de la pollution prennent ce sujet plus à cœur. Ils regrettent. Nous, nous ne sommes pas encore complètement arrivés à ce stade là.
Interdire à Rabe, un grossiste de sachets en plastique, de continuer ses activités sans qu’il comprenne vraiment pour quelle raison servirait-il à grand-chose ? Sinon à lui souhaiter la bienvenue au chômage et à accroitre sa haine envers l’Etat. Je me dis que ce n’est pas les choses polluantes qui manquent. Je veux dire, on ne pollue pas qu’avec les sachets en plastiques, si celles-ci venaient à disparaître, croyez-vous vraiment que le phénomène « pollution » disparaitrait aussi ?
Je crois donc que l’Etat devrait plutôt miser sur la sensibilisation du peuple malgache. Les gens agissent quand ils comprennent. Pourquoi pas une action écologiste qui ferait connaitre aux gens les dangers de la pollution, installerait des poubelles partout où il le faudra et qui veillerait à ce que les ordures finissent bien dans les décharges publiques et non aux coins de rues ? Un programme qui ferait appel à la responsabilité de chacun, du simple piéton aux plus grandes industries, voilà ce dont, à mon humble avis, nous avons besoin… Pour éviter qu’un jour ce soit l’environnement qui s’excuse auprès de nous, « désolé l’humain ! »
*diminutif de "Antananarivo", capitale de Madagascar
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