Dessin Shutzpah Hebdo : Alain Soral a été condamné définitivement pour un dessin négationniste
Ce mardi 26 mars, Alain Soral a été condamné pour avoir publié en 2016, un dessin négationniste sur son site Egalité et Réconciliation. La cour d'appel avait amoindri sa peine en 2018.
Une parodie qui a du mal à passer
Le polémiste très contesté Alain Soral ne finit pas d’enchainer les sanctions, amendes pénales et récidives. Déjà en janvier dernier, il avait déjà été condamné dans une autre affaire d’antisémitisme. Jugé le 22 décembre 2017 à Paris pour deux dessins, il avait publié sur son site internet, une critique dure et amère à propos du procès. Il avait même à l’occasion grossièrement mentionné et insulté la Procureure, représentante du parquet qui avait requis cinq mois de prison ferme à son encontre. Cela lui avait couté une énième accusation.
Cette fois, les faits remontent à avril 2016. A cette période, l’essayiste, frère de l’actrice Agnès Soral avait publié sur son site internet, un dessin représentant un journal fictif nommé : « Chutzpah hebdo ». A la une, le visage de Charlin Chaplin devant l’étoile de David. Dans une bulle, une question était posée : « Shoah où t’es ? ». Cette caricature se voulait une parodie de la une provocante et scandaleuse de l'hebdomadaire satirique « Charlie Hebdo » après les attentats de Bruxelles : « Papa où t’es ? ». Le mot hébreu « Chutzpah » substitué à Charlie, signifie : « insolence » ou « impertinence ». A juste titre.
Tout de suite, une plainte est déposée pour « contestation de crime contre l’humanité ». Se constituent alors partie civile dans cette affaire : La Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme (LICRA), L’Union des étudiants juifs de France (UEJF), Avocats sans frontières (ASF), le Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP), J’accuse ! Action internationale pour la justice (AIPJ), le Bureau national de vigilance contre l’antisémitisme (BNVCA) et SOS Racisme. La Licra reste la partie civile la plus engagée. Elle réclamait comme peine, trois mois d’emprisonnement ferme.
En mars 2017, le tribunal correctionnel de Paris avait effectivement condamné Alain Soral à trois mois de prison ferme pour contestation de crime contre l’humanité et injure raciale. Selon les magistrats, le dessin montrerait « qu’il serait légitime de s’interroger sur l’existence de la Shoah » et insinuait « chez le lecteur que l’idée que la Shoah serait non une réalité indiscutable mais une fabrication de l’esprit ».
En novembre 2017, le site Egalité et réconciliation publie les conclusions de son avocat Damien Viguier dans l’affaire. Tandis qu’il avait essayé d’expliquer des détails représentés sur le fameux dessin, il avait affirmé que : « les savons faits à partir de graisse humaine par les nazis ou les abat-jours en peau humaine n'étaient que propagande de guerre ».
Cette sortie n’est pas du goût de La Licra et de l'Union des étudiants juifs de France qui avaient vite fait de signaler ces propos au parquet.
Au début de l’année 2018, la cour d’appel avait révisé la peine de l’essayiste d’extrême droite et le condamnait à 100 jours-amende à 100 euros, soit 10 000 euros d’amende qui s’ils ne sont pas payés se transforment en emprisonnement.
Une peine confirmée
Alain Soral a été définitivement condamné pour le dessin négationniste sur son site, le mardi 26 mars à 10 000 euros d’amende, avec la possibilité d’un emprisonnement en cas de non-paiement, après le rejet de son pourvoi en cassation.
Selon l’arrêt de la cour de cassation publiée par Egalité et réconciliation, les magistrats on conclut que : « ce dessin satirique et provocateur a pour but de ridiculiser cette communauté en tournant en dérision le génocide dont elle a été victime par le biais de représentations particulièrement outrageantes, en rabaissant la souffrance subie dans les camps d’extermination et en s’en moquant avec un mépris affiché particulièrement provocateur, et dépasse par son contenu et sa portée les limites de la tolérance reconnue à l’expression humoristique »
Rappelons que Le 5 Mars 2019, le parquet de Paris requérait la condamnation de l’essayiste Alain Soral à six mois de prison ferme pour contestation de l’existence de la Shoah, et 15 000 euros d’amende contre son avocat Damien Viguier. Le jugement sera rendu le 15 avril.
En ligne, le site d’Alain Soral publie les images des personnalités ou associations qui les poursuivent en titrant « Les acteurs du drame Shoah hebdo ». Il ironise en écrivant : « La « justice » confirme définitivement qu’elle n’est pas Charlie avec tout le monde ».
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