Devedjian (Rump) VS Le Néouannic (FDG)
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Quoi ? Où ? Qu’est-ce ? De quoi s’agit-il ?
Vous l’ignorez sans doute mais, samedi 9 décembre, se déroule une élection législative partielle dans la treizième circonscription des Hauts-de-Seine. (Antony, Sceaux, Bourg-la -reine, Châtenay-Malabry.)
Pourquoi donc ?
Figurez-vous que Devedjian, élu lors des élections de juin, a vu son titre invalidé par le conseil constitutionnel car il avait pris comme suppléant le maire de Châtenay-Malabry, Georges Siffredi, qui était déjà suppléant d’un autre sénateur ! Or, l’article L0-134 du code électoral interdit formellement d’être à la fois suppléant d’un député et d’un sénateur.
Vous allez me dire « Oh ! La broutille ! » Quand on connaît toutes les magouilles de nos grands partis, lui et son suppléant cela paraît vraiment de la gnognote. Mais pas à Julien Landfried, candidat du MRC soutenu par le PS, arrivé second, et qui a déposé un recours devant le conseil constitutionnel.
La question reste cependant posée. On ne nous fera pas croire que M. Devedjian, avocat de son métier, ignorait cette disposition de la loi. Pourquoi est-il passé outre ? Il appartient à ces barons qui pensent toujours qu’ils n’ont pas à se soucier de ce genre de détail. Et non. Il y a une Loi et elle a été appliquée. Ca arrive.
Devedjian se représente donc à nouveau dans une circonscription où il est élu depuis une vingtaine d’années. L’inamovible. Il a soixante-huit ans. A notre avis, la retraite s’impose, surtout la sienne. Mais non, cet homme est insatiable !
Voici le tableau des résultats du premier tour de juin pour les cinq premiers candidats et je vous présente ensuite, une de ses adversaires : Pascale Le Néouannic du FDG. (Suppléant Pierre Ouzoulias.)
Patrick Devedjian (Union pour un mouvement populaire) 41,26% (10 517 voix)
Julien Landfried (PS)28,55% (7 278 voix)
Fabien Feuillade (Europe Écologie Les Verts) 11,16% (2 846 voix)
Pascale Le Neouannic (Front de gauche) 6,20% (1 581 voix)
Michel Georget (Front national) 5,48% (1 398 voix)
Au vu de ces résultats, la réélection de Devedjian semble assurée, même si la grogne se manifeste davantage parmi ses administrés. La presse locale ne parle que de son duel contre le PS, le FN et les Verts devant arbitrer. Le cas de Pascale Le Néouannic, dans cette circonscription bourgeoise, étant laissé de côté.
Pourtant, brillante fille que Pascale. Conseillère municipale d’Antony et Conseillère régionale, secrétaire nationale du Parti de Gauche, c’est surtout une des ces nanas courageuses qui sont sans cesse sur le terrain. Une militante infatigable, de tous les combats sociaux.
Comme elle rage, de voir que Devedjian, président du conseil général des Hauts-de-Seine, s’est soigneusement tenu à l’écart de l’affaire Sanofi ! (Dont le siège est à Antony.) Sanofi licencie (à ce sujet, je ferai une petite parenthèse) et croyez-vous que Devedjian soit allé défendre les employés ? Elle y est allée, elle. Lui, par son silence, a encouragé un PDG qui s’est versé un salaire annuel, en 2011, de 7 millions d’€ (soit 19 000 Euros par jour !) et a promis aux actionnaires de leur reverser 50% des bénéfices, contre 35% (soit 3,5 milliards en dividendes) en 2011. Ceci est d’autant plus raide que la boîte a aussi reçu 130 millions d’euros de financements publics pour son activité de recherche. Les chercheurs eux-mêmes étant le secteur sacrifié. Il doit y avoir des Indiens ou des Chinois qui font ça pour moins cher. De tels licenciements, dans ces grandes entreprises qui font des bénéfices et ont touché d’importantes subventions publiques, ne sont pas admissibles.
(Voici l’anecdote. Mélenchon évoquant le licenciement de ces chercheurs dit que la première chose qu’ils aient demandé était…deux psychologues. Tant le choc était inattendu. Hé oui, mes amis de Bourg-la-Reine, Antony, Châtenay-Malabry et Sceaux, ne vous imaginez pas que seuls les petits seront donnés en pâture aux gros. Tout travailleur, peu importe son niveau, est sous la menace d’un licenciement.)
Le monde que défend Devedjian est celui de l’austérité, des banques et personne n’est à l’abri de leur gloutonnerie.
L’élire ? Pour quelle gestion ?
En matière de logement, son ambition est de garder une valeur moyenne de 6000 euros/m2 alors que 70 % des Franciliens ne peuvent se loger. Quand on pense à l’exemple de cette fameuse Allemagne qui nous est sans cesse donné ! Les loyers à Berlin sont quatre moins chers qu’à Paris !
Un exemple de l’activité immobilière de Devedjian ? Un promoteur ayant acheté un terrain sur lequel se trouvent trois villas, s’aperçoit, hélas, que la largeur des rues adjacentes ne permet pas de construire assez haut. La ville lui vend alors à bas prix une bande de 1m de large qui lui permet de bâtir un étage de plus. Grand intérêt pour les finances locales ! Si vous êtes promoteur c’est sûr, votez Devedjian !
Autre sujet local : le RER B. Dont on connaît le fonctionnement calamiteux ! C'est l'austérité ! Sauf pour Notre Dame des Landes et tous les projets des amis du pouvoir !
En ce qui concerne l'enseignement supérieur (sur le territoire il y a l'université Jean Monet à Sceaux, l'école Centrale et la fac de pharmacie à Châtenay...), la lutte est tout aussi à la fois locale et nationale. L'autonomie des facs et surtout leur autonomie financière est un échec. Elles devaient être sponsorisées par des mécènes et il faut croire que cette solution n'est pas la bonne. Quatorze présidents d'université n'en peuvent plus. Ils n'ont pas l'argent pour payer leur personnel et l'on arrive à cette situation paradoxale : il y a de l'argent, en France, pour payer les écoles privées, mais pas pour payer les enseignants du supérieur ! La seule solution sera évidemment, comme partout, d'augmenter les droits d'inscription et de lancer dans la vie des étudiants endettés jusqu'aux oreilles de prêts que certains ne parviendront jamais à rembourser ! Pascale se bat aussi pour la réhabilitation de la résidence universitaire d'Antony... C'est un choix de société : d'un côté Devedjian la voit comme « un kyste » et ne rêve que de récupérer ses terrains pour y voir construit du logement de standing, de l'autre Pascale qui sait que l'accès à l'enseignement supérieur pour les jeunes issus de milieux populaire dépend de la capacité qu'à une société à créer les meilleures conditions d'études, ce qui passe par la réhabilitation et la construction de logements sociaux étudiants à des prix encadrés. Aujourd'hui à la RUA c'est moins de 200 pour une chambre !
Ces luttes, vous le comprenez, font de cette élection locale une élection nationale. Car tout ce qui concerne le macrocosme et ici reproduit dans ce microcosme.
Voilà pourquoi, il ne faut pas considérer que le combat de Pascale le Néouannic soit perdu d’avance. Il peut même être un indicateur précieux.
Tout est bouleversé autour de nous. Une UMP ridiculisée entre les soubresauts de sa Conare et de sa Cocoé. Un PS qui vient encore de s’agenouiller devant Mittal et trahit toutes les promesses fondamentales faites à leurs électeurs. Et surtout, surtout, la naissance d’une conscience citoyenne qui comprend qu’il y a peut-être une autre solution que celle de l’austérité. Un réveil dû à la peur de glisser vers des situations dangereuses et inconnues que nous ne voyons que trop dans le sud de l’Europe.
Il n’est plus temps, dans cette circonscription d’ancien régime, de vouloir continuer un monde qui conduit la planète à sa perte.
Pascale Le Néouannic est un acteur de ce FDG qui se bat sur le front de toutes les luttes sociales et a proposé, en un mois, un contre-budget, une journée de l’écosocialisme.
Naît en politique un nouveau citoyen qui n’entend plus voter, comme autrefois, puis rentrer chez lui en faisant confiance. Ce temps est révolu. Commence le temps de l’action. De l’intelligence collective.
En voyant Pascale, ce soir-là, sur la scène de la salle Japy, comble, la voyant si simple, si décidée, la fille la plus sans fards qui se puisse imaginer, la plus engagée, la plus guerrière, la plus convaincue de l’importance de notre laïcité, (elle a écrit un livre sur le sujet), je me suis dit que ceux qui donneraient leur voix à Devedjian du RUMP ou à Julien Landfried, soutenu par le PS, qui a le culot de clamer partout qu’il est le candidat de toutes les gauches alors qu’il n’est que celui d’un groupe qui mène la même politique néo-libérale que Sarlozy, je me dis qu’ils auront perdu l’occasion de dire « Nous avons besoin d’un nouveau monde. Nous avons besoin de plus de solidarité, d’harmonie, de réflexion, d’engagement citoyen. Et tout cela est possible. Nous ne sommes pas ruinés. Nous sommes dépossédés. Nous avons besoin d’un écosocialisme qui enfin sauve la planète mise en danger par un productivisme libéral. Nos corps et nos âmes ne sont pas à vendre. »
Et cela tombe bien car le parti qui propose toutes ces actions, de plus en plus écouté car il est la seule voie et voix de l’avenir, c’est le FDG, le parti de Pascale Le Néouannic.
Une élection locale ? Non, il n’y a plus rien de local. Une élection nationale, planétaire. Car le « non » qui peut se dire ici contre un ancien monde, tout le monde l’entendra.
Courage, Pascale ! Révolution citoyenne, debout !
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