Devinez qui sera le visiteur du soir de François Hollande ?
Par une nuit de pleine Lune, une ombre furtive et inquiétante pénètre au château par une porte dérobée. Quel est cet étrange personnage aux cheveux grisonnant qui grimpe rapidement par l'escalier de service pour ensuite frapper toujours à la même porte. Entrez ! prononce une voix connue ; un homme est assis derrière son bureau, c'est le nouveau Président de la République, François Hollande ! En Face de lui se présente un visiteur du soir habitué des lieux et ancien conseiller de Sarkozy, Alain Minc ! La politique serait-elle un éternel recommencement ?
Alain Minc qu'il est inutile de présenter, déclare dans un interview au Monde, que François Hollande est un homme qui se comporte avec intelligence et naturel, serait-ce déjà une offre de service ? Mais enfin, c'est à peine croyable, comment la République pourrait-elle se passer des neurones ce brillant économiste, major de la promotion Léon Blum de l'ENA en 1975 et avec un pedigree long comme un vieux grimoire de recettes magiques de Merlin l'enchanteur. Lui qui avait le rare privilège de discuter des affaires de l'Etat en tête à grosse tête avec Nicolas Sarkozy et sans la présence dérangeante de Claude Guéant frappé selon lui par l'ubris du pouvoir, peut-être d'ailleurs n'est-il pas le seul, Minc dans ce domaine pourrait lui donner des leçons.
Alain Minc que la modestie n'étouffe pas, avait une vision de sa relation avec l'ancien Président de la République qui démontre à quel niveau il mettait Sakozy. En effet, lorsqu'il fait la comparaison entre sa personne et celui qui dirigea la France pendant cinq ans, il parle d'un surdiplômé face à quelqu'un, pour ne pas dire quelconque, qui s'est construit par lui-même. En clair dans sa pensée, mais ce n'est peut-être qu'une mauvaise interprétation, un rustre sans éducation, taillé à la hache, ou pour employer un mot qu'affectionne Carla Bruni, un gueux, voire un arriviste plus malin qu'intelligent. Les anciens amis sont parfois si méchants quand le pouvoir a changé de camp.
Mais là où Alain Minc devient étonnant, c'est lorsqu'il prétend que Nicolas Sarkozy n'avait pas sous-estimé Hollande. Il semblerait que si l'amour rend aveugle, une bonne vision nocturne rend sourd et que Sarkozy n'aurait jamais qualifié son rival à l'élection présidentielle de "nul". Enfin c'est déjà du passé tout cela, pensons plutôt à l'avenir et Monsieur Minc l'extralucide prévoit pour l'ancien locataire de l'Elysée,dans les mois qui viennent, une popularité à l'albanaise. Et oui, nous allons le regretter notre bon Sarko lorsque la France sera devenue l'Espagne ou pire encore la Grèce.
Surtout que d'après Alain Minc ce pays serait à droite et que l'élection a été perdue à cause de Marine Le Pen. Ah si le FN avait donné ses voix à Sarkozy comme Mélenchon a offert sans condition les siennes aux socialistes, le destin de la France aurait été bouleversé et celui d'Alain Minc aussi assurément.
Et maintenant ne devrions-nous pas nous pencher avec sollicitude sur le devenir d'Alain Minc. Car la France et François Hollande sauront-ils se dispenser du talent contesté d'un homme qui a tiré plus ou moins discrètement les ficelles du pouvoir sous l'ère sarkozienne. Une démocratie qui était et qui continuera de l'être, comme le dit non sans raison l'ex conseiller du palais, une monarchie. Alain Minc a toujours dans sa poche la clé qui ouvre la porte dérobée de l'Elysée et comme il l'affirme lui-même, il ne faut jamais dire jamais. En fait, il parlait d'une possible réélection de Sarkozy en 2017, C'est vrai, on ne sait jamais, mais l'homme qui a conseillé Bernard Kouchner et Rachida Dati à Sarkozy a aussi le droit de rêver.
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