Dialoguer, c’est vivre !
Ce qui manque à l’humanité aujourd’hui pour vivre paisiblement, justement et librement, c’est la communication. Ce qui est paradoxal, car les moyens de communication ne manquent pas. Il est donc primordial d’établir des canaux de communication entre les hommes pour que la planète trouve cette stabilité qui nous manque pour nous épanouir.
Le dialogue interreligieux s’impose aujourd’hui. On en parle à tous les niveaux, chez les politiques comme chez les intellectuels. Beaucoup entrent en discussion ou en débat avec l’athéisme pour comprendre et répondre. Et malgré les différences qui existent entre l’islam et les autres religions, un large terrain d’entente commune reste disponible pour se rencontrer. A titre d’exemple, toutes les religions révélées ont en commun les notions de divinité, de prophétie et d’au-delà. Elles s’accordent sur tout ce qui concerne l’environnement, les droits de l’homme, la défense des opprimés. Elles dénoncent toutes les agressions, le fanatisme, l’extrémisme, etc. A cela s’ajoutent les moyens de communication qui interconnectent les différents points de la planète, faisant d’elle un village planétaire.
Dans le Coran, à titre d’exemple, l’appel au dialogue est clair : « Ô hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous avons fait de vous des nations et des tribus, afin que vous vous entre connaissiez. Le plus noble d’entre vous, auprès d’Allah, est le plus pieux. »
Il dit également : « Entraidez-vous dans l’accomplissement des bonnes œuvres et de la piété et ne vous entraidez pas dans le péché et la transgression. »
Ce dialogue que nous prônons doit être entrepris en nous respectant mutuellement. C’est-à-dire, en permettant à l’autre d’affirmer son identité, tout en échangeant, avec la volonté de faire progresser l’humanité. Cependant, il n’en reste pas moins que tout dialogue risque à tout instant de soulever des conflits, en rapport avec l’histoire de l’humanité.
Pour éviter ces conflits, il n’y a pas d’autre solution que de cheminer côte à côté, d’apprendre à se connaître, à échanger, sans tenter de supprimer la pluralité. On doit renoncer à écarter ou à marginaliser la différence. On ne doit pas chercher à l’éliminer par la violence ou même par un accord mutuel. En d’autres termes, il faut admettre la diversité, tout en essayant de se comprendre, de se connaître et de communiquer. Et pour que cette entreprise apporte ses fruits, il est impératif de banaliser les rencontres entre les responsables religieux et les différents groupes de croyants, avec comme objectif commun : faire régner la liberté, et apprendre aux gens à vivre ensemble dans la paix.
On accuse souvent les religions d’être à l’origine des violences, de provoquer quantité d’affrontements et de conflits. Ce qui n’est pas tout à fait faux. Dans cette accusation, on se réfère aux guerres de religions, aux différentes persécutions, procès, exécutions et massacres pour dissidence ou pour croyance non conforme. En fait, même si les religions ne sont pas innocentes, elles sont souvent utilisées et manipulées.
Une fois le dialogue instauré dans le respect de la différence et la diversité, il ne faut pas avoir peur de la confrontation. Celle-ci doit mener chacun à réfléchir sur ses croyances pour les mieux comprendre. La confrontation va certainement nous aider à développer une certaine autocritique, qui est un facteur essentiel dans l’évolution des choses. A travers ce que disent les autres, nous pouvons déceler nos insuffisances et nos défauts, ce qui est difficile à entrevoir tout seul. Dans la rencontre, chacun peut percevoir ses carences et assainir son identité. Ceci doit être une invitation au changement et à la réforme, qui est du ressort de la religion. Par conséquent, nous nous mettons sur la voie du progrès. « Dieu ne nous demande pas de rester les mêmes, comme si nous étions parfaits, mais il nous appelle à devenir, selon une expression d’un religieux catholique, des créatures nouvelles. » Les croyants ne doivent pas rester figés.
Enfin, il faut éviter ces lectures légères qui font sombrer dans le radicalisme. En islam, à titre d’exemple, des musulmans ferment les yeux sur la liberté de croire et de renoncer à la foi, alors que plusieurs textes du Coran l’explicitent clairement :
« Dis, la vérité et de votre dieu ; que celui qui le veuille croie et que celui qui le veuille renie (sa foi) » Ou encore : « Dis : O mécréants ! Je n’adore pas ce que vous adorez. Vous non plus, n’adorez pas ce que j’adore. Ni moi, je n’adorerai ce que vous avez adoré. Ni vous, adorerez ce que j’adore. Vous avez votre religion, et j’ai la mienne. »
Il n’y a pas plus simple ni plus clair que ça. Que chacun adore ce qu’il veut, sans exclure l’autre !
Laïd DOUANE
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