Dieu a déjà donné
L’ampleur que prend l’affaire Dieudonné, au-delà de l’instrumentalisation politique qu’en retire le gouvernement et caractéristique d’une évolution de la dictature de la pensée unique.
L’humain a épuisé son existence dans cette démarche, convaincue de détenir une vérité spirituelle ou intellectuelle, il n’a de cesse que de vouloir y plier les autres, avec le paradoxe contemporain du droit à la liberté d’expression qu’il est toujours prêt à réprimer.
Peut-on être un anti quelque chose ? Anti-capitaliste, anti sioniste, anti arabe, anti-français, anti chinois, anti américain, anti religieux, anti football, etc. sans se faire traité de vilain canard ou éventuellement de tomber sous le coup d’une loi, il semble que non suivant les circonstances si celles-ci conduisent à nuire intentionnellement à autrui.
Pourtant il existe un domaine, puisque nous n’avons plus de carnaval où l’on pourrait crier mort au roi, où tout peut être raillé sous le couvert de la satire et de l’humour sauf à faire, en ces circonstances, l’apologie du crime. Ainsi un humoriste peut parfaitement durant son spectacle traiter avec humour ses convictions. Ainsi, quand Dieudonné invite des personnalités contestées ou contreversées il en a parfaitement le droit, et ceux qui viendraient troubler l’ordre public en manifestant devant son spectacle sont eux passibles de la loi sur les troubles à l’ordre public si leurs contestations génèrent des occupations de la voie publique où des violences.
Aussi vouloir interdire ou réglementer l’humour relève de la pure folie tyrannique.
Tous ceux qui organisent des manifestations connaissent bien cela et les gouvernements sont parfois souples dans l’expression de manifestations spontanées, de rassemblements ou de marches de toutes natures.
Il y a donc une inversion de l’usage de la loi en ce qui concerne Dieudonné qui, il me semble, n’a jamais lancé d’appel à la violence ni fait l’apologie du crime.
Il y a deux évidences à énoncer.
Il est clair que, lorsque l’on est anti quelque chose cela signifie que l’on souhaite sa disparition, c’est le principe des antidouleurs par exemple.
Moi qui suis anti-capitaliste et souhaite la disparition de l’exploitation de l’homme par l’homme, je serais donc condamnable parce que la doxa y est favorable et que le communisme soviétique et autres ont en son nom commis des tueries. Il me serait donc interdit de faire le prosélytisme de ma pensée, de la développer même au travers de spectacles humoristiques, comme si un humoriste pouvait se laver le cerveau en écrivant les textes de son spectacle. Où avons-nous vu qu’un homme en toute chose ne parlait pas de lui, comme le fait Valls dans cette affaire, il se présente au travers de sa fonction (de son spectacle) pour ce qu’il est, de la graine de dictateur.
Ce que la loi ne me reconnaît pas et n’est pas humainement acceptable, c’est d’appeler à la révolution violente et de vouloir soumettre les autres à ma pensée de fait de leur nuire, tant que cela ne devient pas leur « libre » choix. Mais alors il faut que ce soit réciproque, ce qui n’est pas souvent le cas, dans une lutte larvée autour de l’information (comme c’est le cas dans cette affaire) et de la dictature de la pensée unique qui sévit dans tous les pays sans exception et qui tient à notre nature humaine.
Alors, Dieudonné a-t-il le droit d’être antisioniste (j’ignore s’il l’est), certainement, il peut même en dire tout le mal qu’il en pense tant qu'il ne fait pas l’apologie du développement d’une violence à leur encontre et celle du crime.
Est-il responsable de ceux qui à travers ses spectacles viennent extérioriser leurs frustrations haineuses à l’encontre d’un tiers, d’une nation, d’une religion, etc. qui se servent de ses spectacles comme exutoire ? Tous les partis politiques en cachent.
Le FN, qui porte dans ses rangs d’authentiques racistes ou des nostalgiques du nazisme qui font des amalgames, est-il un parti raciste pour autant, non, il développe seulement des concepts fascisants, comme bon nombre de Français moyens lien et il n’a pas été interdit malgré toutes les violences annexes que ses manifestations ont engendrées sur la voie publique ou en réaction d’opposants.
Le racisme n’est pas polymorphe.
Le racisme c’est de considérer que de par sa différence morphologique ou culturelle un membre ou un groupe de notre espèce est marqué d’une infériorité qui l’en écarte.
Le racisme emporte une notion d’infériorité, tel fut le cas des récentes attaques contre Taubira, la comparer à un singe signifier marquer un état natif d’infériorité, de même que la caricaturer avec une banane, image d’Épinal que nous attribuons à ses animaux dans la longue histoire du racisme noir.
L’extermination des juifs qui s’inspira de la justification scientifique de l’arianisme n’a aucune relation avec l’anti sémitisme qui relève d’une lutte contre un état que l’on souhaite bien évidemment voir disparaitre par conviction politique et non raciale.
Alors, que parfois les deux s’entrechoquent comme la déclaration de Dieudonné au sujet de Cohen concernant les fours n’est pas contestable, il y a là certainement une méchanceté faite pour nuire et blesser, mais rien qui dénote du racisme comme dans l’exemple de Taubira.
Est-ce qu’un authentique raciste cachera sa véritable nature, certainement il ne va pas s’exposer à la flagellation, ce sera donc aux tribunaux saisis d’en faire l’analyse et de statuer, et non au premier quidam de dérouler des procès d’intentions, ce que nous faisons tous, moi y compris, car il ne peut en être autrement quand l’on parle de l’autre.
Une dictature sioniste.
Rien qu’en écrivant cela, je deviens suspect, j’ai eu bien des débats sur ce sujet, comme sur celui de la race. Dans l’occident d’essence judaïque il me semble bien naturel que la judaïcité y tienne sa place, la dissémination de leur diaspora en a fait des citoyens de tous les états dans lesquels ils se sont intégrés tout en cultivant leur différence dont ils furent et sont toujours victimes, au même titre que les autres communautés ou groupes culturels suivants les états.
Sauf que la marque caractéristique du drame de la Shoah, par rapport à tous les autres types d’exterminations qui ont existé avant eux, procédait d’une extermination industrielle. Et pour cause, l’extermination des Amérindiens c’est faite bien avant l’ère industrielle qui a développé des concepts d’efficacités dont de tristes personnages ont fait usage pour atteindre leurs buts ; et les camps en ces époques s’appelaient des réserves.
Sinon, les massacres de populations étaient monnaie courante et il a fallu attendre les accords de Genève et la guerre 14/18 pour voir se développer la première notion de crime contre la civilisation par quelques ambassadeurs relatant les tueries en Arménie.
Il faut donc obligatoirement relier en ce qui les concerne la notion d’infériorité de la race et la spécificité de leur diaspora, le peuple élu de Dieu dans une région autour du bain méditerranéen dont nous savons que Lapouge classait ses habitants comme des « Homo contractus, ou méditerranéen, enfin, incarné par le Napolitain et l’Andalou, appartenant aux races inférieures »
Façon de parler, la mer fut sautée par le nazisme sans parler des Tziganes, c’est donc dès le 19 siècle (1897) que des scientifiques allemands se rendaient en Afrique noire pour, dans une tribu les Monboutous, faire des études morphologiques de cranes (dont un grand usage fut fait pour déceler la race juive), car ces derniers cannibales partaient en chasse dans les tribus voisines et conservaient les cranes de leurs victimes dans cette perspective. Il est clair, que nous n’avons pas cette faculté innée de reconnaitre l’autre comme notre semblable.
La lutte contre le racisme concourt donc au développement « civisationnel » et concerne toutes les populations, mais ne doit pas être une dictature de la pensée qui nierait tous les aspects discriminants qui caractérisent la diversité de l’espèce humaine tant dans sa morphologie que dans ses cultures sociétales.
Peut-on railler ces aspects discriminants, comme avec l’affaire des caricatures de Mahomet, certainement, est-ce que nous blessons dans leur amour propre les hommes qui sacralisent ce personnage certainement.
Pourtant nous devons comprendre que la sacralisation d’une conviction, forcément erronée dans un monde qui évolue sur le mode échec, ne peut être une raison valable pour interdire la liberté d’expression quand elle ne développe pas l’apologie du crime et ne conduit pas à la persécution de l’autre.
La Shoah ne peut donc pas imposer sa sacralité au nom d’une victimisation dont il est fait grand usage pour interdire toutes plaisanteries ou tout débat historique sur ce sujet parce qu’ils froissent l’amour-propre de certains et contestent la doxa. Il est donc important de différencier l’apologie du crime de celui de l’anti tout ce que l'on veut qui relève de l’impossibilité d’aimer tout le monde et donc forcément d’avoir des goûts et pensées préférentielles.
Par cette liberté d’expression courons-nous le risque de rouvrir la boite à pandore, bien sûr qui pourrait soutenir l’inverse, le risque est identique à celui que nous courons par l’obscurantisme de la pensée unique qui vit sur les mêmes types d’erreurs que les adeptes du prophète Mahomet et autres vérités révélées.
Le racisme scientifique a conduit aux atrocités que nous connaissons, qui n’est pas l’œuvre d’un fou, mais de cette quête perpétuelle à laquelle nous nous livrons dans la recherche de l’homme parfait qui peuple nos écrits (les spartiates) et pensées même aujourd’hui ou l’espérance dans la génétique peut nous faire basculer dans une nouvelle forme de racisme et d’eugénisme scientifique.
Depuis, dans le rappel permanent, comme une incantation protectrice, nous déroulons une culpabilité permanente et nous confondons allégrement la judaïcité, le sionisme et le sémitisme. J’ai en mémoire une lecture d’un rescapé des camps, Job, qui écrivait dans son livre qu’avons-nous fait à dieu pour mériter un tel châtiment, il déroule une pensée judaïque, car dieu punissait toujours son peuple. Le retour en terre de Palestine est un acte politique qualifié de sioniste, et l'anti sémitisme concerne tous les populations d'origine sémite.
Si la lutte contre cette idée de race incluant la notion d’être inférieur par leur naissance est importante comme je l’ai souligné, c’est devenu une cacophonie interdisant de faire état des caractères discriminants qui distinguent les individus d’une même espèce.
Il est normal que dans une société de confrontation permanente où le besoin de considération est exacerbé au-delà du nécessaire, que ces caractères discriminants servent, non plus à fournir une distinction évidente utile d’enrichissement que favorise la diversité, mais les moyens de s’imposer, d’imposer une pensée unique persécutrice qui devient une dictature de l’esprit pour qui a le malheur de vouloir discuter l’histoire politique de la doxa des uns ou des autres, de cette période que l'on traite ou d’autres avec les conséquences qui en ont découlé.
L’histoire récente des tueries en Serbie ou en Afrique et ailleurs démontre la limite de l’exemplarité intellectuelle face à la pression des pulsions auxquelles le système capitaliste contribue, comme d’autres, et dont il ne peut se dédouaner en justifiant de tuer proprement.
Cela demande également de distinguer l’instrumentalisation qui se nourrit de ces situations, et du ferment toujours sous-jacents d’une xénophobie innée toujours prête à resurgir des couches culturelles qui la recouvre, mais alors ce n’est pas Dieudonné qu’il faut en rendre responsable, mais peut-être l’insuffisance incantatoire de notre éducation.
L’affaire Dieudonné en est l’exemple.
Il me semble que cette peur autour de la race ne pourra être levée que lorsque sémantiquement nous lèverons toutes les confusions qui naissent de cette notion que nous utilisons dans le monde animalier et auquel nous appartenons.
Pour qui a lu la bible en matière de tuerie Dieu a déja donné.
Je ne voulais pas participer à cette diversion politique, mais je l’ai fais comme quoi !
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