Dieudonné : Justice rendue ?
Dieudonné interdit de scène.
On a jugé un homme et pas un spectacle.
Cette jurisprudence scabreuse, et dangereuse, faite à la va vite, au nom de la république, réduit la république.
L'action des membres du gouvernement est indigne.
On assiste à une véritable collusion, des media et de beaucoup de personnalités publiques derrière le pouvoir, en forme de pensée unique qui prend un tour bien inquiétant.
Il n'est plus permis de formuler une discussion nuancée sur le sujet à une tribune, et bientôt partout ailleurs peut-être.
Depuis la décision du conseil d'état, quiconque ne rejette pas Dieudonné risque de se voir taxé d'antisémitisme. Le baillon mis en place est énorme.
Osera-t-on encore parler ? N'est-ce pas l'attitude du gouvernement et des média qui conduit à la discrimination en constituant deux partis et jette de l'huile sur le feu ?
A l'origine de tout cela ? un sketch critiquant la politique coloniale israélienne, il faut le rappeler, et que l'on soit pour ou l'on soit contre cette critique, n'avait-il pas le droit de la faire ? et en cela, à l'origine, n'avait-il pas raison ?
Dieudonné exclu du PAF pour avoir osé (imaginait-il bien les proportion que les choses pouvaient alors prendre ? Imaginait-il une telle réaction ? Qui aurait imaginé ?).
Dieudonné, se braquant contre le système. Plus ou moins habilement, plus ou moins sordidement, voire abjectement ou bêtement. Mais n'est-ce pas là, la réaction à une censure première, à une exclusion non moins abjecte ?
Finalement ne le condamne-t-on pas pour des procédés que les média ont été les premiers à employer à son égard ?
Le "lancer d'humoriste", sa mise au banc, attente-t-elle à la dignité humaine ?
La république, c'est le droit d'exprimer une opinion nuancée, et qu'elle soit débattue, voire jugée, mais ce n'est pas la censure politique aveugle à l'emporte pièce. Tenir assemblée, avoir le droit de critiquer, y compris politiquement, sont des droits fondamentaux de l'homme.
Le second degré est un ressort de l'humour, subjectif… Dans le doute, il convient de ne pas censurer, sous peine de tuer le droit à la dérision et à la provocation, et de reduire la diversité d'expression. N'est-ce pas une perte bien triste pour une communauté et le monde que ne plus pourvoir rire de soi même ?
Alors soit, une frange d'authentiques antisémites fascisant se frottent les mains en entendant le discours de Dieudonné. Mais ils sont minoritaires. Ne confondons pas Soral et Dieudonné. La France n'est pas raciste. Et Dieudonné symbolise justement cette France multi-éthnique et d'intégration, (Dieudonné militant de gauche, se présentant contre Lepen..). Peut-on sérieusement considérer que Dieudonné soit antisémite, ou fasciste ? C'est à dire qu'il fasse au premier degré, une distinction uniquement fondée sur l'appartenance à la communauté juive ; qu'il appelle sérieusement de ses voeux la ségrégation ou la destruction des juifs ? Ne s'agit-il pas d'un amalgame abusif ?
Dieudonné le conspirationniste, Dieudonné revendiquant le droit de dire des conneries…le droit de ne pas savoir… le droit de s'interroger…le droit à la bêtise...
Dieudonné le polémiste… (mais pour qu'il y ait polémique, il faut être au moins deux)
Certains éléments de son discours sont universalistes au contraire, lorsqu'il revendique son appartenance à l'humanité tout entière et non à une communauté.
En voulant anéantir la parole qu'il porte, n'est-ce pas aussi anéantir un discours de paix ?
Censurer Dieudonné ne restera-t-il pas dans les esprits, comme l'effet d'un lobby d'influence, faisant plus que tout les propos d'un provocateur, le lit de l'antisémitisme ?
Va-t-on poursuivre la chasse aux sorcières partout sur internet ?
Va-t-on devoir peser chaque mot que l'on dit ?
Y aura-t-il des domaines réservés pour le second degré ?
Que révèle toute cette affaire sur notre république ? Sur l'état ?
Où est la France des droits de l'homme ?
A quand un autre spectacle interdit pour cause de manif devant le thêatre ?
Ne peut-on parler des juifs que pour dénoncer l'antisémitisme et jamais pour brocarder le communautarisme dont certains d'entre eux font preuve ?
N'était-ce pas à la justice de juger des propos de Dieudonné a posteriori ?
Où va-t-on si le politique se substitue à la justice ?
Si seulement on avait considéré un sketch, comme un sketch… rien de tout ceci ne se serait produit…
Et maintenant qui sait jusqu'où cela ira...
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