Dijon : et si l’on remplaçait les préfets … ? (*)
Dijon : et si l’on remplaçait les préfets … ? (*)
Comme chacun sait (au moins ceux qui lisent les textes des traités, des lois et des décrets), les dirigeants politiques sont en place : - pour permettre aux banquiers et aux financiers de tenir l’Etat en tutelle ( interdiction du financement de l’Etat par des prêts auprès de leur banque centrale ; liberté de circulation des capitaux) ; - pour que tout soit vendu et acheté librement ; - pour permettre l’augmentation les marges ( délocalisations, travailleurs détachés, « casse » de l'ancien droit du travail) ; - pour baisser sélectivement les impôts de ceux qui en paient beaucoup ; - pour transformer les activités de service public en activités marchandes.
Les dirigeants politiques ont une feuille de route : qui se trouve explicitement décrite dans divers traités signés par certains d’entre eux pour enlever aux peuples la possibilité de se prononcer désormais sur ces questions.
La classe politique dirigeante est donc nécessairement composée de gens qui n’ont pas besoin d’avoir des connaissances très étendues ou d’être dotés d’une faculté d’adaptation pour résoudre des problèmes imprévus, puisqu’ils n’ont à être et ne peuvent qu’être que des mécaniques de mise en œuvre des règles ci-dessus. Ce qui leur est demandé, ce n’est pas d’être savants et intelligents. C’est d’être formatés …
Et de n’avoir pas froid aux yeux.
Car évidemment le « boulot » qu’ils ont à faire n’est pas toujours, du point de vue du fonctionnement de la démocratie représentative, de celui du respect de divers principes, ou des conditions d’existence de beaucoup de gens …très « ragoutant ».
Malgré tout, les années 2020 auront permis à des ministres d’apporter leur contribution à l’évolution de vieux concepts ou de vieilles croyances.
Un professeur de droit, devenu ministre de la justice, trouva que le principe de la séparation des pouvoirs interdisait aux députés de regarder ce qui se passait au Palais de l’Elysée.
Un professeur de médecine, devenu ministre de la santé, enseigna aux populations confrontées à la diffusion d’un virus (qui se répandait dans le plus strict respect par le gouvernement du principe de la liberté de circulation, spécialement aux frontières et dans les aéroports) que le port du masque était inutile.
Et un amateur (dit-on) de poker et de bandes dessinées, également ministre (et pas plus sot que les autres bien que n’ayant pas droit au port des trois rangs d’hermine), ouvrit (peut-être) de son côté la porte à une potentielle réforme administrative d’importance : le remplacement des préfets par des imams.
Expliquons. Des bandes se réclamant de communautés différentes, comme il convient de le faire désormais, se mirent un peu sur la figure à Dijon.
Chacun, dans les médias célébrant quotidiennement les louanges de l’élite dirigeante et veillant à ce que la population n’en rigole pas, y alla de son couplet. Qui sur la police, qui sur les voyous, qui sur le ministre, qui sur le préfet de la Côte d’Or.
Jusqu’au moment où, à Dijon, les deux factions se retrouvèrent sous la bienveillante et conciliatrice autorité d’un imam étranger. Qui, n’attendant les recommandations d’aucun conseil scientifique, renoua en quelque sorte avec la police de proximité. Jadis décriée et abandonnée par un penseur dont la philosophie était que la police n’était pas faite pour jouer au ballon avec les jeunes, mais pour leur mettre la main dessus quand, faute de jouer au ballon et de trouver du travail, ils faisaient autre chose. Au moins quand ladite police réussissait à pénétrer sur les zones franches ainsi offertes par ledit penseur aux dealers. Espaces dont les policiers déguerpissait quand lesdits dealers jugeaient que l’incursion policière avait assez duré.
L’imam qui montra à cette occasion que pour faire régner le calme sur la voie publique entre les gens « n’appartenant pas au même monde », - comme on dirait à la PP de Paris à ceux qui n’arrivent pas à boucler leurs fins de mois- , voire la concorde (l’amour de Dieu ? sinon ... l’amour de la République française), le thé à la mente pouvait être plus efficace que le LBD.
La suppression des préfets et leur remplacement par des religieux, s’inscrirait d’ailleurs dans le processus « d’externalisation » (transfert de ses activités au privé) de la police :
Dans les cités sensibles les postes et commissariats de police ferment, et l’ordre et la tranquillité sont de facto abandonnés aux dealers -et maintenant ? à des imams étrangers-. Dont les conceptions de l’ordre ne sont pas forcément les mêmes que celles que l’on trouve dans les principes et dans les lois de la République. Mais, si on va par là, les droits proclamés dans le préambule de la constitution de 1946 - auquel celui de 1958 se réfère - ne sont pas non plus respectés à la lettre…
Les contribuables de l’Etat sont soulagés de la charge de l’entretien de gardiens de la paix ou de gendarmes de diverses manières. Quand les communes veulent avoir des policiers, ils doivent mettre en place des polices municipales aux frais des contribuables locaux. ( NB. les impôts locaux n’ont pas la même assiette que les impôts nationaux, et les contribuables locaux ne se rendent pas compte de ce que leur coûte la décentralisation).
Le gardiennage à la porte de certains ministères, ne se fait plus par des fonctionnaires ou des militaires, mais par des vigiles privés.
La police dans les transports en commun de voyageurs, SNCF, RATP (en attendant la mise en place d’autres sociétés commerciales sur certaines lignes) a été donnée à des vigiles de ces opérateurs.
Dans les aéroports, le contrôle de sécurité des bagages est confié à des sociétés privées.
Le stationnement payant sur le domaine public est confié à des fermiers privés.
Dans les campagnes, les « voisins vigilants » donnent un coup de main aux gendarmes….
Les Frères musulmans pourraient remplacer les « voisins vigilants ». Et les « choufs » pourraient relayer les gardiens de la paix dans la surveillance des « quartiers ».
Et comme il a été dit, les préfets pourraient laisser la place aux imams.
Nul doute qu’on trouve dans le gouvernement des penseurs qui seront capables d’expliquer que confier les fonctions de préfet à des religieux n’a rien à voir avec le principe de la laïcité de l’Etat.
D’ailleurs il suffit de suivre la jurisprudence de Conseil d’Etat. Qui a permis aux religieux de passer à nouveau les concours de recrutement de l’éducation nationale ( avis de 1972 qui revient sur la jurisprudence Bouteyre de 1912) ; et qui a permis aux Salafistes d’envoyer leurs gamines à l’école sans enlever leur voile ( affaire Kherrouaa de 1993) .
Sans compter toutes les contributions à l’évolution de la notion de laïcité, les tentatives de criminaliser le « blasphème », etc…
Et puis le ministre de l’Intérieur n’est-il pas déjà ministre des cultes ? Et le président de la République n’est-il pas chanoine de Latran (spécialement Emmanuel Macron, dont l’émotion fut « réelle » le 26 juin 2018 lorsqu’il en reçut le titre de « chanoine d’honneur ») ?
Il resterait évidemment à certains journalistes des chaines d’information à continuer à occuper l’esprit des citoyens, surtout à l’approche des élections. Par exemple :
Quid du dosage du sucre, de la menthe et du thé dans la résolution des conséquences de la « mondialisation » sur l’ordre public ?
Marcel-M. MONIN
m. de conf. hon. des universités
(*) NDLR : 1/ merci aux personnes ne connaissant que la lecture au premier degré, d’essayer de s’abstenir de s’en prendre aux personnes qui savent lire au second degré. 2/ L’article ne porte ni directement ni indirectement sur telle ou telle religion.
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