Dissolution
Grosse agitation médiatico-politique quant à la décision de la présidence de dissoudre l’assemblée suite à la déroute du parti de gouvernement aux élections européennes et petit rappel utile.
Drôle d’initiative dont on a peine à voir l’intérêt pour Macron, le « hedge » de la banque d’investissement Rothschild selon ses propres termes1. C’est-à-dire la couvertue, l’assurance dans l’arène politicienne des intérêts de la finance. Celle-là même qui cherche à dissoudre la France et tous les peuples qu’elle place sous sa coupe. Car ce faisant, M. Macron réintroduit de la politique dans une gouvernance jusque-là sous pilote automatique des intérêts de la finance par le truchement de ses officines interposées comme l’UE et l’OTAN. Cela donne l’impression d’un acte manqué. Comme si une irrepressible pulsion inconsciente avait cherché à faire surface en déchirant ce masque du techno. imperturbable, il y aurait donc encore un humain derrière.
La finance, cet espèce de golgoth mécanique, ne s’y est pas trompée et elle a repondu par un frémissement d’inquiétude : taux d’emprunt et spread avec l’Allemagne connaissant un subit raidissement suivi d’une mise en garde immédiate et crachotante d’une quelconque agence de notation anglo-saxonne. M. Bardella, l’héritier déclaré, putatif et médiatique de M. Attal s’est empressé de prendre ses responsabilités et de répondre à cette inquiétude en signifiant qu’il ne reviendrait pas sur la réforme des retraites comme démonstration de sa bonne volonté. Déclaration dont a rapidement pris le contre-pied la future opposition putative dans cette sorte de réflexe pavlovien dont les politiciens ont le secret.
Il n’en reste pas moins qu’une fenêtre politique vient de s’ouvrir dans le bunker financiarisé de la macronie finissante. Et je comprends l’agitation, certes mesurée, qui se saisit de mes compatriotes car un parti politique, critique envers le bloc oligarchique, est en mesure de prendre le « pouvoir ». Je mets ce terme entre guillemets parce qu’évidemment la réalité du pouvoir en Occident c’est le golgoth mécanique, cette finance sous domination anglo-saxonne. Et que par conséquent, il ne faut pas oublier cette réalité surplombante. Que l’on se souvienne comment les velléités de Syrisa en Grêce ont été mises au pas.
Depuis l’intervention russe en Ukraine en 2022, le monde se scinde de plus en plus en deux parties distinctes. L’Occident et ses quelques satellites où les règles de la gouvernance sont dictées par la sphère économique et le reste du monde, soit 80% de la population mondiale, qui place la sphère économique sous le contrôle du politique et qui cherche à s’émanciper de cette tutelle si ce n’est pas dejà fait. D’où l’accusation, par l’Occident de plus en plus délirant, d’autoritarisme et d’atteinte à la liberté constamment véhiculés par ses médias. Etant entendu que la première des libertés est d’ordre économique, naturellement.
La question qui se pose pour ceux qui critiquent la gouvernance depuis l’intérieur du blob occidental est celle-ci : est-il possible de proposer une orientation qui soit contraire aux intérêts de la finance en suivant ses règles du jeu, qui sont naturelles, cela va de soit ?
Et c’est là qu’il ne faut pas faire de confusion. Arriver à Matignon peut être un moyen pour contester ce pouvoir mais ce n’est pas prendre le pouvoir. Car pour cela il va falloir défourailler avec le golgoth ou se barrer avant l’implosion, car sinon ce serait prendre l’ombre pour la proie. On rappellera que jusqu’ici tous les prétendus prétendants ont echoué. De Mitterand à « mon ennemi c’est la finance », de Tsipras à Meloni en passant par Kurz et j’en passe. Un véritable cimetière des illusionnés, parfois volontaires…
S’il n’est pas possible de composer et de sauver son humanité face à la domination naturellement naturelle du golgoth pétaradant, la question devient alors comment s’en extraire ou le mettre au pas d’un point de vue pratique, concret, viable et durable ? Je donnerais un indice, il se trouve qu’il y a des humains qui ont déjà commencé à réflechir à la question et on en trouve beaucoup notamment chez les BRICS. Ce peut être une source d’inspiration car depuis la chute de l’URSS, la « gauche » s’est abimée dans les questions sociétales. Elle n’est donc plus capable d’engendrer une dialectique d’opposition et s’est vautrée dans l’indigence intellectuelle, raison pour laquelle elle a si facilement colonisé les organes de propagande. L’histoire ayant horreur du vide, cette tâche échoie par inadvertance aux partis et personnes issus de mouvances de « droite ». Par inadvertance tant il semble difficile pour ceusses issus de cette mouvance, aux valeurs pourtant forts respectables, de ne pas toucher au grisbi de l’oncle golgoth.
Ainsi ceci n’est qu’un rappel de certains fondamentaux qui s’imposent à tous quelles que soient les valeurs, les motivations ou l’euphorie du moment.
https://commentairesengoguette.wordpress.com/
- « David [de Rothschild] est au courant de mon engagement [en politique], je suis son hedge, sa couverture. » Emmanuel Macron cité par Marc Endeweld, L’ambigu Monsieur Macron (2015). ↩︎
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