Donald Trump, une chance pour l’Union européenne ?
Le candidat hâbleur, grossier, vulgaire, misogyne, imprévisible, conservateur, protectionniste… et profondément religieux - la bible à la main - n’était bien sûr pas le mien.
Mais, le peuple américain l’a très largement élu, voire même plébiscité par quelque 75 millions de voix (50.5% des suffrages). Ce peuple devra faire avec, comme le monde entier, durant les 4 prochaines années si, Jésus, le dieu de la plupart des Américaines et des Américains, le lui permet, car le personnage à quand même 78 ans, bien tassés.
Donald Trump héritera, le 20 janvier 2025, d’une économie en croissance où le taux de chômage n’a jamais été aussi bas depuis des décennies. Donald Trump est un chanceux, car il avait déjà hérité, de Barak Obama, d’une économie en pleine forme.
Cela étant, l’élection de ce Président ne devrait pas être une si mauvaise affaire pour l’Union européenne. Ce pourrait être même une chance, à saisir !
Selon toute vraisemblance, l’Europe ne devrait pas être une priorité pour l’administration protectionniste et isolationniste américaine. Plus encore sous Donald Trump qu’elle ne l’a été sous Obama et même Biden.
Pour l’Ukraine, cela pourrait être catastrophique, si Trump tient sa promesse de régler l’affaire en 24 heures. Au détriment de l’Ukraine, qui selon toute logique devrait « donner » 20% de son territoire à l’envahisseur et agresseur russe. Mais, Trump étant imprévisible, tout est possible, même l’impensable… c'est-à-dire de défier Poutine ou permet à E. Musk de consacrer 100% de son réseau Starling à la Russie ! Et puis, Trump pourra aussi compter sur la taupe hongroise dans les instances de l’Union européenne, en l’espèce : Viktor Orban !
Cela montre bien, que nous sommes, nous Union européenne, entièrement dépendant des décisions du boss des États-Unis. Comme toujours !
Est-ce normal ?
Non, bien sûr ! Nous ne sommes plus des enfants.
C’est la raison pour laquelle, j’estime que l’élection de Donald Trump peut être est une véritable chance pour nous Européens.
Une chance, c'est-à-dire une réelle opportunité d’émancipation !
Une Union européenne qui devrait, enfin, prendre son destin en main, sans avoir, à chaque élection américaine à craindre une nouvelle stratégie de la nouvelle administration US.
L’Union européenne ne doit pas oublier qu’elle est la première zone économique démocratique de la planète, et la deuxième puissance économique derrière les États-Unis et devant la Chine.
L’Union européenne ne doit pas oublier que 3 de ses pays sont présents au G7 !
L’Union européenne ne doit pas oublier que sans ses 27 appuis diplomatiques, les USA pèseraient beaucoup moins, car ils seraient obligés de s’appuyer sur des pays du Sud global.
L’Union européenne doit donc faire sien le slogan « l’Union fait la force » et non le contraire comme certains le voudraient.
L’Union européenne doit profiter de l’élection de Donald Trump pour renforcer sa cohésion, son unité, son autonomie stratégique et les coopérations inter-états européens, pour la défense de ses propres intérêts et des intérêts de chaque pays membre.
Mais, l’Union européenne, c’est 27 pays aux intérêts souvent très différents, notamment en termes de défense militaire dont le fameux parapluie nucléaire US. Pas question pour certains d’entre eux de croire au parapluie nucléaire français, même grâce au titre V du traité de l’Union européenne de 1992.
Alors, la balle ne serait-elle pas dans le camp français ?
De plus, pourquoi beaucoup de pays membres de l’Union européenne continuent d’acheter des avions de combat américains ?
La balle ne serait-elle pas, là aussi, dans le camp français ?
En fait, l’Union européenne est composée de 27 égos surdimensionnés. Et le nôtre, français, paraît supérieur à tous les autres.
Il y a aussi le sujet commercial ?
Aujourd’hui, l’Union européenne vend plus aux USA (excédent de 157 milliards d’euros en 2023) qu’elle ne lui achète. Il est normalement à craindre que Donald Trump nous impose de nouveaux droits de douane. Réduire le déficit commercial des US vis-à-vis de l’Union européenne comme de la Chine, fait partie des priorités de sa feuille de route.
Là encore, les membres de l’Union européenne risquent d’agir de manière dispersée : l’Allemagne voudra continuer à vendre ses berlines de luxe et ses produits pharmaceutiques, et nous : nos formages, nos vins et autres produits de luxe.
Le problème est donc toujours le même :
- Les 50 États qui forment la République fédérale des États-Unis d’Amérique parlent d’une seule et unique voie, celle de leur admiration sise à Washington D.C.
- L’Union européenne n’est pas une fédération de nations. Du moins, pas encore. C’est alors la cacophonie des égos et des intérêts nationaux, grâce à laquelle les USA, comme la Chine et beaucoup d’autres pays, essaient de monter des partenariats bilatéraux avec chacun des 27 pays européens.
À ce petit jeu, la chance de l’Union européenne de faire bloc face au Président élu des États-Unis, bien que hâbleur, grossier, vulgaire, misogyne, imprévisible, conservateur, religieux… et protectionniste, risque de fondre comme neige au soleil, une nouvelle fois.
Crédit photo : lien.
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