A l’heure où l’on parle de dopage dans le milieu sportif, qu’en est-il pour le milieu professionnel ? Est-ce un sujet tabou que d’oser parler de dopage au travail ? Deviendra-t-il aussi normal avant d’arriver au travail de prendre une drogue pour se stimuler ? Le dopage sportif restera-t-il interdit encore longtemps ? Comment pouvons-nous laisser nos jeunes se doper avant un examen ? Voilà beaucoup de questions qui sont semble-t-il passées sous silence dans notre société.
De tout temps l’homme a cherché à se surpasser, dépasser ses propres limites, découvrir qu’il était le plus fort et à n’importe quel prix, même celle de sa santé. C’est là surement l’une des raisons qui pousse les gens à se doper. C’est très facile à faire, il suffit maintenant d’aller dans une pharmacie pour trouver tous les stimulants que l’on veut, je ne parle même pas d’internet.
A l’époque de mes parents, il y a 40 ans, le dopage existait déjà, mais était-il aussi présent que maintenant ? J’ai toujours vu mon père prendre un café pour se réveiller le matin avant d’aller au travail, est-ce le début du dopage ?
En effet, il semblerait qu’il y est plusieurs niveaux de dopage, celui qui est considéré comme minime donc légal et non létale, l’autre dont on ne parle pas, et, l’interdit jusqu’à quand…
Dans notre société, est considéré comme non dopage tout ce qui est légal. Ainsi le café même bu à forte dose et donc nocif pour la santé n’est pas considéré comme du dopage. Comment reprocher à un salarié d’arriver éveillé à son travail même après avoir bu 2 ou 3 cafés ? Il lui serait reproché d’arrivé endormi au travail, par ses collègues ou ses supérieurs. Je ne fais pas le procès du café, j’aime le café, il n’est que le début de mes exemples.
Parlons de la cigarette maintenant, le stress, la charge de travail, des emplois du temps surchargés, voilà notre quotidien. La cigarette est le moyen que les fumeurs ont trouvé pour évacuer leur stress, se détendre… Peut-on vraiment reprocher à quelqu’un de fumer si cela le rend plus calme au bureau, d’assumer une charge de travail ? Les non fumeurs et ex-fumeurs diront qu’ils n’en ont pas ou plus besoin. Tout le monde n’est égal face au stress, j’ai vu des personnes pleurer, tomber dans la dépression à cause de leur travail, si la cigarette peut les aider à tenir le coup, alors pourquoi pas ? Je ne fais pas l’apologie de la cigarette, tout le monde sait que c’est nocif. Ce n’est là finalement qu’un exemple de "dopage". D’autres substances sont tout autant nocives, voir plus.
L’alcool un autre remède à notre société… On le trouve partout, dans les supermarchés, dans les bars, les restaurants et chez nous. Qu’y a-t-il de mal à prendre un apéro après une dure journée me direz-vous ? Si cela ne dépasse pas 3 verres, il n’y a aucun danger pour la santé, c’est ce que l’on peut lire sur des sites qui parle de l’alcool. On banalise totalement le problème qui est beaucoup plus profond. Pourquoi avoir besoin d’un apéro après le travail ? C’est vrai l’effet est immédiat, on se t’étend enfin, c’est conviviale quand il est fait entre ami ou en famille, on souffle. L’effet reposant et euphorique qu’il procure soulage bien des maux de notre journée. Le travail peut-il rendre alcoolique ? C’est probable, car 3 verres par jour avec l’accoutumance on passe à 4 puis 5… Cette drogue qui permet de tenir pour certains d’entre-nous est vraisemblablement ce que j’appelle un dopage caché, celui dont on ne parle pas.
Mais il y a pire encore, les drogues dures, celles que peuvent prendre certains hauts responsables de nos entreprises/politiques ou simple travailleur. Que s’est-il passé pour qu’assumer un poste, certains prennent des substances élicitent ? Leur travail est-il si dur/stressant pour que ces personnes prennent de la drogue pour l’évacuer ? Pourquoi ce problème passe-t-il sous silence ? Le font-ils pour s’amuser, se détendre, parce qu’ils en ont les moyens ? Tiendraient-ils le coup/leur poste sans cette drogue ? Cette dernière question est cruciale, car si la réponse est non, alors oui il y a bien dopage dans le milieu du travail. Et un dopage silencieux cruel, peut-être pire que celui des sportifs, car il est sous forme de drogue.
Nos amis sportifs connaissent bien le problème, il est à tout niveau dans le sport même dans les petits clubs. Avant une compétition, certains se dopent pour se dépasser, pour réaliser des exploits même à petite échelle. Ils en ont besoin pour tenir leur classement, leur rôle dans l’équipe. On compte sur eux alors pas question qu’ils déçoivent. Comme au travail, il n’est pas possible de décevoir, sous peine de raté une promotion ou d’être critiqué, des raisons pour lesquelles certains se dopent, mais il y en a d’autres. Tout le monde a une voiture, un loyer, des enfants à charges, toutes ces responsabilités qui font que l’on doit tenir son poste, son rôle dans la société. Alors que le dopage, souvent sous forme de drogue, passe sous silence dans le monde du travail, on peut se demander pourquoi il est interdit dans le monde sportif ? Sera-t-il un jour légitimé ? Le sport est heureusement réglementé, cela paraît impossible et pourtant.
Et pourtant quand on voit ces images, on se dit que rien n’est impossible dans le dopage.
http://www.m6bonus.fr/actualites-2238/video-chine_dopage_en_cours_-116170.html
Voilà ce qui m’a poussé à écrire cette réflexion, ces images montrent ce qu’il y a de plus laid à ce sujet. Comment une société peut-elle demander à ses étudiants de se faire perfuser pour être plus performant ? Est-ce cela l’avenir pour nos enfants ? Devront-ils eux aussi un jour, pour rester compétitif, se doper avec autre chose que des vitamines ? Nos sociétés sont-elles faîtes en fin de compte pour toujours demander plus à l’homme ? Il n’y a-t-il pas des freins pour empêcher cette société de compétition, de consommation, de tomber dans l’invraisemblable ? Demandera-t-on un jour à l’ouvrier de prendre de l’EPO pour être plus performant et mériter une augmentation ? Arrivera-t-il un jour où l’homme se posera aussi des implants pour être plus fort, plus intelligent ? Mon grand-père me disait quand j’étais enfant, il n’y a pas de limite à la connerie, avec ces images, comment dire le contraire.
Pour conclure ma réflexion, car les points de vue décrits sont les miens. Même si je me suis efforcé de ne pas tomber dans le catégorique, j’espère que certains d’entres-vous lecteur, partageront mon opinion. D’autres penseront que j’ai confondu dopage, alcool et drogue. Il est impensable au jour d’aujourd’hui de se passer de café ou de cloppe ou bien encore d’alcool mais qu’adviendra t-il de notre société si dès l’enseignement le dopage est devenu normal, banal ? La frontière qui sépare ces images et la réalité est mince. Après tout dans notre société, il est légitime d’user de tous les moyens mis à notre disposition pour réussir. Alors, à l’heure actuel et pour finir, pouvons-nous accepter qu’un subordonné arrive endormi ? Pouvons-nous accepter qu’un collègue s’énerve devant vous ? Pouvons-nous accepter de reporter un travail ? Pouvons-nous fuir devant nos responsabilités ? Pouvons-nous tout simplement vivre autrement que ce que la société attend de nous ? Le dopage sous toutes ses formes a vraisemblablement un bel avenir…