Droit de réponse à François FILLON
Non, Monsieur FILLON : Ce n'est pas la pratique qui consiste à travailler avec sa famille (même en politique) que les Français rejettent. Ce qu'ils rejettent, ce sont les salaires très généreux octroyés aux proches, alors que des milliers de conjoints d'artisans et de commerçants qui font leurs douze voire quatorze heures par jour ne peuvent prétendre, même aujourd'hui, avoir ne serait-ce que 750 euros par mois de salaire, sans parler de leur retraite future.
Ce qui, à votre sens, était "acceptable hier, à défaut d'être accepté", n'était en fait pas plus acceptable qu'aujourd'hui. C’est simplement que les Français, "hier", n’avaient aucune idée des sommes ainsi engrangées et que la pratique était discrète. D’ailleurs, c’est à la faveur d’une indiscrétion que votre « affaire » est sortie, donc vous ne pouvez pas dire que c’était acceptable hier. C’est à partir du moment où l’on se fait prendre que l’on connaît l’étendue de ce qui est admis ou pas. Or, vous ne vous êtes fait prendre que très récemment. D’ailleurs, maintenant que cette affaire est sortie de l’ombre, il va sans doute y avoir une chasse aux sorcières et nombre de politiciens ayant pratiqué la même chose doivent bien serrer les fesses, bien qu’aucun n’ait autant à y perdre que vous.
Une belle rente « viagère » d’ancien Président de la République est en effet une perspective des plus plaisantes, mais vous n’êtes sans doute pas sans connaître l’histoire de « La laitière et le pot-au-lait » !
Il semble aux Français qu'on ne doit pas utiliser les biens (et les services) publics pour asseoir une dynastie ou pour privilégier des gens, fussent-ils de votre famille. C'est indécent !
Voyez-vous, les Français souffrent… Quand « vous » (les hommes politiques) avez dit qu’il fallait que les jeunes aillent à l’école, puis à la fac, ils l’ont fait, en croyant que cela constituerait un sésame vers une vie meilleure, mais de votre côté, « vous » avez fait sauter tous les verrous qui nous garantissaient à peu près des emplois pérennes en France.
Certes, pour ce faire, vous vous y êtes mis à plusieurs (l’Europe, puis le monde), mais il n’empêche qu’aujourd’hui, non seulement nous n’avons plus beaucoup d’emplois pérennes, mais en plus, vous vous proposez de les rendre encore moins pérennes, et de nous faire travailler davantage et plus longtemps pour que nous laissions sur le bord de la route encore plus de gens.
Mais si, convenez-en ! On ne cesse de nous bassiner que le nombre d’emplois va baisser dans les années qui viennent, tout en nous disant qu’on aura besoin d’emplois moins qualifiés (donc, moins payés), ce qui veut dire qu’il y aura forcément moins de rentrées d’argent dans les caisses de l’Etat, étant donné que moins de gens seront imposables, et qu’ils seront en plus moins imposés.
Tenez ! Puisque « ça ne vous a rien coûté pendant toutes ces années, car c’était l’Etat qui payait », je vous suggère d’employer 1,5 personne à temps complet, avec l’argent que vous étiez si prompt à octroyer à votre épouse il y a déjà plus de dix ans.
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