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Accueil du site > Tribune Libre > Droit de réponse des Infirmiers Anesthésistes Français à Roselyne (...)

Droit de réponse des Infirmiers Anesthésistes Français à Roselyne Bachelot

Suite à l’action choc du blocage de la gare Montparnasse par les IADE, Mme Bachelot s’est sentie obligée d’enclencher un vieux levier politicien : la désinformation.

Suite aux propos mensongers et à la propagande de désinformation de madame Bachelot-Narquin sur Europe 1 (interview du 19 mai à 7h40 par le journaliste Marc-Olivier Fogiel) visant à stigmatiser une profession qui n’a manifestement aucune raison de se mobiliser, le collectif des infirmiers anesthésistes tient à rétablir la vérité en reprenant précisément le discours de la ministre.

« Je reçois les infirmiers anesthésistes. J’avais l’intention de les recevoir. »

« Nous les avons reçus le 4 mai, le 10 mai. Je suis aux questions au gouvernement. »

Jamais, la ministre de la Santé n’a daigné nous recevoir au cours des journées nationales ou de discussions. Elle a systématiquement diligenté monsieur Patrice Vayne de la direction générale de l’offre de soins (DGOS) ou monsieur Yann Bubien, directeur-adjoint du cabinet de la ministre qui n’avaient pas délégation pour s’engager sur un certain nombre de nos demandes. Concernant son intention, elle est uniquement de déclaration car elle n’a, à aucun moment, exprimé son souhait de nous recevoir. Qui plus est, au départ de la manifestation du 18 mai, le cabinet exprimait déjà, par téléphone aux syndicats, son refus de nous accueillir au ministère ce qui a entraîné la migration du cortège vers la gare Montparnasse.

Enfin, s’agissant des questions au gouvernement, elle a remis en cause la pénibilité de l’exercice infirmier lors d’une question posée par le député Michel Issindou. Forte de ce déni, la profession peut donc s’interroger légitimement sur la réelle volonté de traiter la problématique de cette profession.

« Nous avions pris d’ailleurs rendez-vous pour le 3 juin. »

« La prochaine réunion avait été fixée le 10 mai au 3 juin. »

La ministre évoque la table ronde du 10 mai, qui n’était en rien une réunion de négociations et cela fut précisé par monsieur Bubien. A l’issue de cette rencontre, la prochaine réunion était fixée au 5 juillet et non le 3 juin. Cette dernière a été proposée uniquement dans l’après-midi du 18 mai. Seule, cette action à la gare Montparnasse a permis de proposer cette date du 3 juin, qui donnera lieu uniquement à des discussions et non des négociations.

« On ne peut pas revenir de façon subreptice sur l’exclusivité de la compétence des infirmiers anesthésistes. »

La page 27 dudit protocole sur la construction de parcours professionnels attractifs est de nature à inquiéter les infirmiers anesthésistes sur l’exclusivité des compétences et la réalisation de gestes que seuls les infirmiers anesthésistes sont habilités à exécuter.

Le collectif cite : « Un accès facilité à ces nouvelles spécialités [notamment celle d’infirmier anesthésiste] sera ouvert aux professionnels expérimentés par la validation des acquis de l’expérience et par des formations complémentaires.

Ainsi, sera mise en place en priorité, pour les agents pouvant y prétendre, l’ouverture à la validation des acquis de l’expérience des diplômes d’infirmier spécialisé de bloc opératoire, de puéricultrice, d’infirmier anesthésiste et de cadre de santé. »

De plus, le rapport Berland sur « Coopération des professions de santé : le transfert de tâches et de compétences » et celui de la mission sur « Réflexion autour des partages de tâches et de compétences entre professionnels de santé » qui ont précédé le protocole Bachelot interrogent les professionnels et les syndicats sur la volonté de préserver la profession et sa formation telles qu’elles existent à ce jour et qui sont reconnues de grande qualité au sein de l’Union Européenne.

« Avec toute une équipe de biologistes, de chirurgiens. »

Malheureusement, madame Bachelot-Narquin ne connaît pas notre exercice, encore moins nos partenaires de travail. Nous exerçons certes avec les chirurgiens mais également avec les brancardiers, les aides-soignants, les médecins anesthésistes et les infirmiers de bloc opératoire et de salle de surveillance post-interventionnelle. En aucun cas, nous sommes en contact avec des biologistes. Pour une ministre qui connaît soi-disant bien les infirmiers anesthésistes, ces propos laissent très perplexes.

« Les deux ans supplémentaires n’ont pratiquement pas de contenu théorique, ce sont seulement des stages pratiques. »

L’annexe II de l’arrêté du 17 janvier 2002 relatif à la formation conduisant au diplôme d’Etat d’infirmier anesthésiste précise le contenu de la formation. Cette dernière comprend 70 semaines de stage et 700 heures d’enseignement. De plus, ces dernières sont dispensées par des médecins anesthésistes réanimateurs qui sont les garants de la qualité et de la transmission de ce savoir théorique. Enfin, l’ensemble de la formation est estampillé par un conseiller scientifique qui est le plus souvent un professeur des universités, praticien hospitalier spécialiste qualifié en anesthésie-réanimation.

Dire que les deux années de formation sont seulement des stages pratiques relève de la diffamation.

« Le salaire d’un infirmier anesthésiste c’est 2000 euros en début de carrière et 3000 euros en fin de carrière. »

Je m’inscris en faux contre ces chiffres annoncés. Par pure transparence, je vous fais parvenir en pièce jointe mes bulletins de salaire de début de carrière.

Vous pouvez consulter le portail des métiers de la santé et du social élaboré conjointement par le ministère du Travail et celui de la Santé (http://www.metiers.santesolidarites.gouv.fr/metiers-infirmier_anesthesiste-77.html).

Le salaire actuel d’un infirmier anesthésiste est rappelé dans le rapport N°2346 du député Jacques Domergue sur le projet de loi relatif à la rénovation du dialogue social dans la fonction publique. Le salaire mensuel net est de 1743 euros en début de carrière (Page 13). Comment peut-on divulguer à l’emporte pièce des chiffres éloignés autant de la réalité et surtout de la vérité ?

« Les infirmiers anesthésistes bénéficient des revalorisations que nous avons décidées avec le Président de la République. »

« On donne des augmentations de salaire extrêmement importantes aux infirmiers anesthésistes. »

« A propos du salaire, je ne vous ai pas dit que les infirmiers anesthésistes restent bien entendu les infirmiers les mieux payés de la profession infirmière à l’hôpital. »

Pour votre information, je vous communique les différents gains de rémunération nette annuelle par profession qui apparaissent dans le protocole Bachelot du 2 février 2010.

Pour les infirmiers (3 ans de formation) :

- début de carrière : 2118 euros en plus annuellement

- fin de carrière : 3801 euros en plus annuellement.

Pour les infirmiers de bloc opératoire (4 ans et demi de formation) et puéricultrices (4 ans de formation) :

- début de carrière : 3366 euros en plus annuellement

- fin de carrière : 3312 euros en plus annuellement.

Pour les infirmiers anesthésistes (5 ans de formation) :

- début de carrière : 2879 euros en plus annuellement

- fin de carrière : 2064 euros en plus annuellement.

Pour les cadres et cadres supérieurs de santé (3 ans et 10 mois de formation) :

- début de carrière : 3421 euros en plus annuellement

- fin de carrière : 4996 euros en plus annuellement.

De plus, nous vous invitons à lire pour ce faire le tableau (Page 13) du rapport N°2346 du député Jacques Domergue reprenant les gains de rémunération nette avant et après la réforme.

A titre de comparaison, en fin de carrière, la rémunération annuelle nette de l’infirmier est de 2815 euros, celle de l’infirmière de bloc opératoire ou puéricultrice est de 2938 euros et celle de l’infirmier anesthésiste est de 2987 euros. Le différentiel de ces niveaux de traitement nie totalement notre niveau de formation et de responsabilités. Pouvons-nous dire que ces chiffres constituent des dispositions incitatives pour faire face à la problématique de la démographie dans notre spécialité ?

« La notion de pénibilité, elle est en discussion bien entendu avec les organisations syndicales. »

« La pénibilité bien entendu est à la table des négociations avec les organisations syndicales. »

La pénibilité de notre exercice est remise en question par notre passage en catégorie sédentaire (cf protocole du 2 février 2010, page 16). De plus, en réponse à une question posée par le député Michel Issindou, madame Bachelot a martelé avec plusieurs chiffres que la profession infirmière ne constituait pas la profession la plus touchée. Elle a, une fois de plus, omis de dire que l’espérance de vie d’une infirmière était diminuée de 6 à 8 ans (étude de la CNRACL). Lors des discussions avec le cabinet, la question de la pénibilité ne demeure pas un sujet de priorité.

« Ils ont été reçus hier (18 mai) à 15 heures par les services du ministère comme nous recevons tous les manifestants qui viennent nous dire un certain nombre de choses et j’y tiens beaucoup. »

Madame Bachelot ne vous a pas précisé que le cabinet, encore moins la ministre en personne, n’avait pas l’intention de recevoir une délégation ce qui a provoqué l’envahissement de la gare Montparnasse. Le collectif peut vous assurer que les infirmiers anesthésistes devaient regagner le ministère en respectant le trajet accepté par la préfecture si une rencontre s’opérait dans l’après-midi. De plus, la délégation a été reçue par un représentant de la DGOS et deux de ses collaborateurs dans une petite salle à proximité de la gare et en rien au ministère et par un membre du cabinet. Une fois encore, les trois interlocuteurs n’avaient aucune délégation pour faire progresser les discussions. Cette rencontre donnait simplement l’illusion d’écouter les manifestants et permettait seulement au ministère de déclarer avec inconvenance que ces derniers avaient été reçus par les services de la ministre.

Il nous paraissait donc essentiel de rétablir la vérité sur un certain nombre de points discutés lors de cette interview. Une fois de plus, la ministre a montré une malhonnêteté patente. Les propos tenus hier matin ont suscité une profonde exaspération de l’ensemble des infirmiers anesthésistes dont la détermination à poursuivre ce mouvement sans précédent ne fait que grandir. Nous restons à votre disposition afin de compléter ou d’éclaircir certains points.

Nous espérons que ce droit de réponse sera communiqué comme il se doit.

Collectif des infirmiers anesthésistes


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12 réactions à cet article    


  • sven 22 mai 2010 14:43

    On ne peut pas dire qu’aujourd’hui l’économique domine tout. Si tel était le cas, le gouvernement français n’aurait pas pu multiplier le déficit par un facteur 3 en à peine deux ans. Au contraire, l’économique a cédé la place à l’idéologie libérale qui, malgré ses échecs, dans tous les domaines, et dans tous les pays où elle a eu les mains libres : Chili de Pinocher, Angleterre de M. Tatcher. Ses adeptes persistent à sacrifier tout ce qui ne dépend pas du domaine marchand : santé, hopital, sécurité sociale etc...Malgré les résultats catastrophiques (la performance du déficit français est une première sans l’histoire du pays et peut être même sur le plan mondial, dans un temps aussi bref) ils persistent à refuser d’appliquer les remèdes Keynesiens et mènent le pays à la ruine.


  • leypanou 22 mai 2010 15:56

    Merci de l’information car à la télé, c’est l’information orientée comme d’habitude.Est-ce que votre combat va déboucher ? Je vous le souhaite même si en face, on a affaire à des gens qui ne sont pas près de reculer sauf obligés. C’est la casse de l’esprit de 1947 qui est en train de se mettre en place, sous couvert de rentabilité. En fait, ce n’est pas de la rentabilité qu’il s’agit, mais de la privatisation qui ne dit pas son nom qui touche entre autre l’éducation et la santé. Quand on réduit de force le nombre de fonctionnaires de plusieurs milliers alors que les délais d’attente sont de plus en plus longs, on voit tout de suite le vrai objectif. De toute façon, quand le gouvernement dit une chose, souvent, il faut entendre le contraire.


    • Arti 22 mai 2010 20:40

      Quelle différence entre salaire à 2000 (brut, puisque c’est l’employeur qui parle) et 1743 net ?

      Si c’est par là que vous souhaitez démontrer que l’on a du mal à s’entendre, c’est gagné.

      • JPL 22 mai 2010 22:46

        A Arti qui écrit 

        Quelle différence entre salaire à 2000 (brut, puisque c’est l’employeur qui parle) et 1743 net ?

        Si c’est par là que vous souhaitez démontrer que l’on a du mal à s’entendre, c’est gagné

        Soit vous avez eu du mal à franchir les étapes à l’école primaire soit vous écrivez trop vite dans l’objectif de contredire au plus vite, quitte à écrire des conneries.

        Pour passer d’un salaire net de 1743 à un salaire brut on doit passer à plus de 2200 euros et non 2000 euros.

        On peut présumer que Mme Bachelot, dont le train de vie est de très très loin supérieur à ces montants, a arrondi rapidement le salaire des infirmiers anesthésistes. C’est l’hypothèse optimiste.
        S’agissant d’elle, d’une politicienne malhonnête et sans scrupule de son acabit, on ne peut que malheureusement penser qu’elle a menti sciemment.



      • tvargentine.com lerma 22 mai 2010 20:56

        une fois encore,des éléments corporatistes s’autorisent le droit de porter atteinte à l’ordre public en empêchant la libre circulation des trains uniquement pour défendre par l’intermédiaire des médias courtisans leurs avantages corporatistes

        Vos méthodes sont de type fasciste car elle ne rentre pas dans le cadre légal de notre démocratie social et au regard de vos grille de salaire ,je la compare a celle des travailleurs dans les usines,vous n’êtes que des privilégiés sans parler que votre retraite sera plus important que celle des masses laborieuses

        http://www.tvargentine.com


        • JPL 22 mai 2010 22:47

          Pffff A la niche lerma !!!!


          Et profitez en pour réviser un peu l’orthographe, ça ne vous fera pas de mal

        • slipenfer 22 mai 2010 23:20

          Lerma commentaire minable sorti d’un cerveau cubique.
          Les grévistes tous des salauds ? ON SAIT.

          Au passage je me sert d’ un média libre pour faire ma pub gratis
           (les affaires vont mal, une faillite peut être et bientôt le super RSA ?)
          Ou alors de la pingrerie comme toute les personnes de votre style.
          Restez en argentine merci.


        • curieux curieux 22 mai 2010 21:17

          A ce tarif là, il vaut cent fois mieux être un menteur, un escroc, n’avoir aucune responsabilité, c.a.d. faire de la politique


          • slipenfer 22 mai 2010 23:37

            Le top aurai été de demander un coup de main au infirmier psy et de seringuer
            tout se beau monde du ministre de la Santé, ils sont dangereux pour autrui, et pour
            eu même, il sont animés d’ un comportement inconscient très suicidaire.
            Tout le monde le sais. H1N1, sang contaminé, Vache folle.
            Leur monde est un grand dessin animé, de jolie lumière,paillette, et flonfon.
            Bon courage


            • emachedé emachedé 23 mai 2010 08:44

              Merci pour cet article qui éclaire les yeux. Vous savez ce qui vous reste à faire pour être entendus : bloquer les gares.
              C’est triste d’en arriver là - empêcher son prochain d’aller ou de revenir du travail - mais c’est la seule solution pour que les mouvements contre les dérives du National Sarkozisme soient entendus.
              Puisque Nicolas se vantait qu’on ne voyait plus les grèves...

              Bon courage dans votre combat, ne lachez rien contre cette ministre fantoche qui devrait déjà avoir été démissionnée !

              Cdt,
              CPolitic.com


              • lolet lolet 23 mai 2010 09:18

                Heureusement qu’on a Agoravox !
                Mais franchement, AV est il capable de lutter contre les outils de propagande qui hypnotisent le peuple ?
                deuxième réflexion :
                Le jour où internet saute, ... nous serons vraiment isolés !
                Troisième réflexion :
                Et si, au lieu de faire grève dans son coin, on se mettait tous ensemble ?
                Impossible hélas, car il n’existe pas de syndicat volontaire pour ça ...
                La CGT se prend le chou avec FO, pendant que la CFDT conciliabule dans les couloirs des ministères ...
                Et si le fond du problème était là ?

                Je me souviens très bien de la grève de 90 à l’AP.
                Au départ, les administratifs, puis les ouvriers ...
                Chouette ! Les infirmières rejoignent le mouvement !!!
                L’état débloque du fric pour les infirmières ... qui arrêtent du coup le mouvement ... cassant psychologiquement la grève et le moral des premiers ...  :-\
                Cela avec la bénédiction des syndicats ... caca... sauf le « coordination des infirmiers » qui a campé longtemps devant le Ministère...
                En fin de compte : toujours pareil : individualisme et égoïsme renforcé par la manipulation syndicale et les *** du genre Bachelot ! smiley



                • jkw 23 mai 2010 19:32

                  une preuve de plus de l’incompétence de cette femme ...
                  avec toutes les conneries qu’elel accumule dans le privé elle aurait été virée ... pour faute grave (avec ses 94 millions de vaccins)

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