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Accueil du site > Tribune Libre > Droit de vote des résidents étrangers : Coucou ! Le revoilà (...)

Droit de vote des résidents étrangers : Coucou ! Le revoilà !

C'était une des promesses du candidat Mitterrand en 1981 et du candidat Hollande en 2012. Le président de la République nous fait dire qu'il n'a pas oublié. : « Je n'ai pas voulu introduire ce texte avant les élections municipales, parce qu'on nous en aurait fait le reproche. Ce texte sera de nouveau proposé après les scrutins pour que, dans la préparation (des élections) qui viendront dans six ans, il puisse y avoir cette réforme ».

Mais il ne dit pas comment ! En novembre 2012, il avait expliqué : « J'ai dit au gouvernement, aux responsables de groupes de travailler pour constituer cette majorité. Quand cette majorité sera envisagée, je prendrai mes responsabilités. Mais pas avant (...) Présenter un texte avec le risque de diviser les Français pour au bout du compte ne pas le faire passer : je m'y refuse ».Précisant : « Il n'y a pas de majorité aujourd'hui pour voter ce texte… »

Pour donner le droit de vote pour les municipales, à des citoyens qui n'ont pas la nationalité française, il faut adopter une loi constitutionnelle. « Pour qu'elle le soit, le Congrès (Sénat et Assemblée nationale rassemblés à Versailles) doit voter le texte aux 3/5e de ses membres ».

Rien n'a changé, depuis ces déclarations, rien qui permette de présenter cette loi avec quelque chance d'être adoptée «  avant la fin du quinquennat  ». Au contraire, la défaite du PS, lors des dernières municipales, va entraîner la perte de sièges au Sénat et donc une difficulté encore plus grande pour obtenir la majorité qualifiée !

Alors, pourquoi cette déclaration post-électorale ? François Mitterrand a souvent été accusé d'aborder la question avant des élections. François Hollande le fait après.

Exprime-t-il par là un regret ? Celui de n'avoir rien fait au moment où il disposait d'une majorité à la fois à l'Assemblée nationale et au Sénat sans, cependant, avoir la majorité des 3/5e. Il aurait fallu alors convaincre quelques élus de droite. Certains se sont dits favorables dans le passé. Quoi qu'il en soit, s'il disposait au lendemain de son élection d'une rapport de force relativement favorable, les temps ont bien changé et il sera difficile de trouver des opposants acceptantde venir en aide à un président aux sondages éteints.

Peut-être regrette-t-il que les citoyens d'origine immigrée qui, dit-on, s'étaient prononcés, massivement, en sa faveur lors de l'élection présidentielle - il leur doit en partie son élection - se soient abstenus lors des municipales, contribuant ainsi à la défaite des socialistes. Les réformes «  sociétales  » n'ont pas compensé pour eux l'absence des réformes sociales attendues. Certaines, comme « le mariage pour tous », ont peut-être renforcé la décision d'abstention.

Peut-il penser que la reprise d'une promesse sans avenir sera suffisante pour réveiller leurs illusions au moment où il nomme un Premier ministre qui n'a jamais montré une ouverture particulière sur la question. Au moment où il vient de supprimer le ministère de la ville...

François Hollande admet, aujourd'hui, qu'il n'avait pas apprécié justement l'ampleur de la crise… mais il savait que pour le droit de vote, il fallait réformer la Constitution. En faisant cette promesse tout en sachant qu'il ne pourrait la tenir, il a menti, « les yeux dans les yeux » ! Pour quelques voix de plus. Qu'il a rapidement perdues.

Il récidive aujourd'hui. Pourquoi ? Comment s'y prendra-t-il pour « présenter un texte qui risque de diviser les Français » et « le faire passer » entre les gouttes électorales : cantonales et régionales 2015 ou 2016, présidentielle de 2017 ?

La voie parlementaire ne semble pas devoir s’ouvrir dans un avenir prévisible. Veut-il s'orienter vers un référendum et soumettre cette seule question au verdict populaire ? Peu probable.
Cependant, décidé à réformer le pays, il pourrait soumettre à référendum, le même jour, diverses propositions de modification de la Constitution. Ces réformes n'étant pas de même nature, les citoyens pourraient voter «  oui  » à certaines et «  non  » à d'autres, après un débat national. A la manière suisse, le «  oui  » ou le «  non  » n'engageant ni le président, ni le Premier ministre. Cela ne transformerait pas, pour une fois, un référendum en plébiscite et serait un progrès pour la démocratie.
Encore que, en 2005, le président décomplexé ne s'est pas senti obligé de démissionner après l'échec du référendum… mais c'était pratiquement toute la classe politique qui avait été désavouée et qui s'est retrouvée pour faire un bras d'honneur aux citoyens ayant rejeté le projet.

Ce renouvellement d'une promesse hautement improbable fait passer le temps en attendant le retournement économique après l'inversion de la courbe du chômage et la reprise...

Si le président est décidé à élargir le droit de vote aux résidents étrangers non communautaires, il pourrait le faire pour les élections européennes.

En effet, depuis le traité de Maastricht, les citoyens, qui résident dans un État de l'UE dont ils n'ont pas la nationalité, peuvent voter dans le pays de résidence lors des élections municipales et européennes.

Le Conseil constitutionnel a statué qu'il était nécessaire de réformer la Constitution pour attribuer le droit de vote à des étrangers pour les élections municipales. Mais non pour les européennes.

Il n'est donc pas besoin de loi constitutionnelle, une simple loi suffit pour le droit de vote aux élections européennes. Sous réserve que le Conseil constitutionnel, à nouveau consulté, ne change d'avis…

Le droit de vote pour le les élections européennes est déjà reconnu au Royaume-Uni à des sujets de sa Majesté qui n'ont pas la nationalité britannique et ne sont donc pas des citoyens de l'UE.

Pas d'obstacle constitutionnel apparent. Pas d'obstacle européen. Seulement un obstacle politique…

Pour les personnes qui obtiennent la nationalité, une réforme s'impose : l'inscription d'office sur les listes électorales de toutes les personnes en âge de voter qui obtiennent la nationalité par naturalisation.

Réforme simple. Qui ne bouleverserait rien. Qui ne demande pas une réforme de la Constitution. Qui n’entraînerait aucune dépense supplémentaire mais ferait économiser paperasse et démarches. Que même l'opposition ne pourrait refuser !

En effet, désormais, les nationaux qui arrivent à leur majorité sont inscrits, d'office,à cette date, sur les listes électorales. Cela veut dire que, à terme, tous les Français, de naissance, seront inscrits sur les listes électorales. Seuls les Français par acquisition, par naturalisation, les seuls à avoir demandé la nationalité française, doivent, ensuite, demander la citoyenneté française.

Pourquoi ne pas les inscrire automatiquement sur les listes électorales à l'occasion de leur naturalisation ? Et leur attribuer, dans le même temps et la nationalité, et la citoyenneté ?

Si les formalités sont quelquefois compliquées, pour des questions de changement de résidence par exemple, pour le jeune qui arrive à l'âge de 18 ans, rien de tel au moment de l'acquisition de la nationalité, toutes les informations nécessaire sont alors connues et à jour.

Cette petite réforme, simple allègement administratif, montre en passsant que nationalité et citoyenneté ne sont pas synonymes.
Qui pourrait s'opposer à un égal traitement de toutes les personnes qui remplissent les conditions nécessaires pour être inscrites administrativement sur les listes électorale et participer aux élections ?

Aux intéressés, cela montrerait qu'ils sont admis, sans réticence, dans la communauté nationale.

 

NB : Dans sa dernière livraison, La Lettre de la citoyenneté fait le point sur la participation des citoyens de l'UE résidant en France aux dernières élections municipales.


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17 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 10 mai 2014 09:07

    NON...

    Droit de vote des résidents étrangers... !

    • vachefolle vachefolle 10 mai 2014 11:42

      Le vote des étrangers aux élections françaises c’est la fin de la république.
      Il faut etre clair, si ce texte passe par le trou de la serrure sans un référendum, il restera trois solutions :
      Demander a perdre la nationalité francaise et quitter le pays
      Faire la révolution (et il y aura du monde), pour renverser ces politicards pourris
      Poser des bombes et aller faire un massacre a la mitrailleuse à l’assemblée

      Mais le plus simple est que cela ferait passer Le Pen en 2017 (si l’élection a lieu) et alors ca serait une autre sorte de catastrophe.

      On ne joue pas avec la démocratie, ou alors le pacte républicain ne tient plus.

      Alors l’objectif de Flamby aujourdhui est juste d’essayer d’avoir LePen en 2017 au deuxieme tour, seul solution pour qu’il soit élu. C’est juste minable.


      • pergolese 10 mai 2014 12:36

        Les résidents étrangers peuvent voter en belgique...

        Avec des conséquences prévisibles : l’élection d’intégristes musulmans...(dans la région bruxelloise).


        • pergolese 10 mai 2014 12:39

          Encore une chose...

          Comment peut-on envisager de « passer en force » (Le Parlement peut servir à cela - on a a aujourd’hui une parfaite illustration qui est le Traité de Lisbonne) alors que l’on sait pertinemment qu’il « divise » les français ? (Comprendre : la majorité est contre).


          • pergolese 10 mai 2014 12:41

            Encore une chose...

            Une fois de plus, on nous parle de « promesses »...De promesses à qui ? Les principaux intéressés ne sont pas demandeurs à ce que je sache.


            • cgouye 10 mai 2014 13:36

              avant de s’occuper de sa promesse aux étrangers il faudrait qu’IL respecte celle faite aux français - n° 21 - fin de vie .
              charité bien ordonnée commence par soit même


              • ZenZoe ZenZoe 10 mai 2014 14:00

                "Seuls les Français par acquisition, par naturalisation, les seuls à avoir demandé la nationalité française, doivent, ensuite, demander la citoyenneté française."
                Vous mélangez nationalité, citoyenneté et inscription sur les listes électorales il me semble.
                En France, la nationalité est liée à la citoyenneté et au droit de vote. Mais on ne ’demande’ pas la citoyenneté (ni le droit de vote d’ailleurs). On l’a si on est Français (de naissance ou par naturalisation), majeur et si on n’a pas fait l’objet d’une décision de justice nous privant de nos droits civiques. L’inscription sur les listes électorales est une démarche purement administrative, sauf pour les jeunes Français (de naissance ou naturalisés là encore), inscrits d’office à leur majorité depuis quelques années.
                Les autres, Français de naissance ou naturalisés et majeurs, doivent faire la démarche d’aller s’inscrire quelque part, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne sont pas citoyens s’ils ne le font pas.
                Une inscription automatique pour tous les Français (et quel que soit leur âge ou leur mode d’obtention de la nationalité française d’ailleurs) est une excellente idée. Toutefois, je ne vois pas trop ce que cette idée vient faire avec le droit de vote des étrangers.


                • Aristoto Aristoto 10 mai 2014 15:09

                  A ma modeste opinion de simple citoyen du monde, je pense que l’immigré de surcroit clandestin est bien plus méritant que le Français enraciné !!

                  Moi je propose ceci que l’aqcésition de la Nationalité ne soit plus automatique !!! Je m’explique : Je demande à ce qu’en France chaque individue passé 18 ans devra faire ses preuves pour mériter la Nationalité !! Il aura comme épreuve un parcours d’exode qui j’imagine sera réfléchir et organisé par un assemblé élu pour celà qui part généralement du point de départ de l’immigré clandestin moyen ( le sahara en général ) sans aide et avec ses seules propres moyen ! Sera mis dans le parcours toute sorte d’épreuve là aussi dans la généralité que rencontre l’immigré clandestin moyen et aussi devra affronter un police de frontière féroce et sans pitié ! S’il réussi tout cela le jeune aura droit à son titre de citoyen français !!

                  Qu’en dites vous ! Voici donc un projets qui me semble égalitaire et démocratique !!!


                  • Paul ORIOL 10 mai 2014 16:21

                    Sans aller jusque là, se souvenir de Figaro : " Aux vertus qu’on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ?"

                    Paul


                  • scylax 10 mai 2014 19:55

                    A voir le nombre d’extra-européens (maghrébins, turs, serbes, russes) qui crachent sur la France, y compris sur ce site, le droit de vote à ces racailles serait se tirer une balle de pied et donner des perles aux raloufs.


                    • Aristoto Aristoto 10 mai 2014 20:18

                      C koi la France  ????


                    • BarbeTorte BarbeTorte 10 mai 2014 21:34

                      Tu veux voter ?
                      Tu deviens français. Pas la mer à boire non plus


                      • Aristoto Aristoto 10 mai 2014 23:04

                        Ecoutez bien !!!! Vous allez vous bouffer que vous le vouliez ou non toutes les conséquences de 500 ans de colonialisme et de saccage de l’Afrique !! Vous le comprenez ça !!! 


                        • BarbeTorte BarbeTorte 11 mai 2014 21:32

                          500 ans ?
                          Y’a pas (légère) éxagération, là ?


                        • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 11 mai 2014 11:54

                          La réforme constitutionnelle impliquée par le vote des étrangers est loin d’être anodine car la qualité d’électeur exprime la souveraineté nationale qui appartient au peuple français. (Alinéas 1 et 4 de l’article 3 de la Constitution). 

                          Ces dispositions sont indissociables de la forme républicaine du Gouvernement et spécialement de son principe (5e alinéa de l’article 2), forme républicaine dont l’article 89 nous dit qu’elle ne peut faire l’objet d’une révision (alinéa 5).

                          On pourrait objecter que cette « forme républicaine du Gouvernement » n’est que l’exclusion du retour à la monarchie. Je pense au contraire qu’il convient de procéder à une lecture plus intelligente et plus actuelle de cette disposition, en relation avec ce principe de la République « gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple » ; et quel peuple, sinon le peuple français ?


                          • Senatus populusque (Courouve) Senatus populusque (Courouve) 11 mai 2014 11:57

                            L’inscription automatique sur les listes électorales devrait s’accompagner de la fourniture d’un exemplaire de la Constitution de 1958.


                            • vachefolle vachefolle 11 mai 2014 20:16

                              Je pense qu’un tel projet de loi reviendrait au démembrement de la France.
                              J’imagine très bien dans la foulée des referendums d’indépendance en savoie, alsace, bretagne, .... jusqua ce que ce pays disparaisse entierement, ce qui est visiblement l’objectif de nombreuses personnes...

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