Droite, centre, gauche : une idée ?
Le programme, les idées, tout le grand déballage a commencé, et les sondages annoncent les deux têtes qui devraient s’opposer au second tour des présidentielles. Plus de suspens, et une règle d’or, celle de la langue de bois. Au pays des médias,l’image est reine, et il n’est plus possible de se promener dans sa ville de province sans voir les futurs candidats en première page de couverture, leur nom en lettres capitales.
L’image dépasse toutes les lois de l’imagination, notre monde moderne ne nous protège plus sur ces droits, privés, de préserver sa vie de famille. Alors, lorsqu’on désire le poste ultime, devenir le garant, la garante, de l’ordre et des constitutions, président de la République, les discours ont beau être écrits, ce sont les sourires qui s’affichent. Personnellement, je m’inquiète de cette dérive du système, l’information circule si vite qu’il est difficile de se poser et d’en extraire la finesse. Aussi ne m’étonné-je plus de voir celle où ceux qui veulent tirer les rênes de l’Etat ne plus vraiment croire en leurs propres propos. Ces hommes, ces femmes deviennent plus attentifs aux chiffres, glorifiés par l’ivresse des sondages, et luttent sur fond de chiffres incertains. Les sondages, des chiffres que l’on nous propose, selon les indications d’un panel, où la folie de croire en un futur déchiffré, en la folie de croire en ce chiffre-clé, 50,000000001%...
Ce
qui m ’inquiète, ce n’est pas de connaître le sexe
de qui va se présenter, et nous
représenter. Non, ce qui me paralyse, en propre, comme au
figuré, c’est cette baisse du pouvoir d’achat des salaires
bas. Des chiffres, bien que de l’année 2001 à l’année
2006, le salaire minimum de croissance (Smic) a évolué,
passant en cinq ans, de 1127,23 à 1254, 28 euros, soit un
passage en salaire horaire de 6,67 à 8,27 euros. L’inflation
est telle que le Smic augmente, et que le pouvoir d’achat diminue,
simple constat dans ma simple vie. Mais puisqu’une liste de chiffres
parle plus que ma propre conviction, en voici : les combustibles +
22,4%, le gaz de ville, + 11, 2%, les carburants +9,4%, puis viennent
dans l’ordre, toujours décroissant, les transports aériens
de voyageurs+ 7,7%, les taxis +6,7%, cafés +6,5%, poissons et
crustacés +6,4%, l’enlèvement des ordures ménagères
+5,7 %, service domestique +5, 3% et crèches et assistances
maternelles +5,2%, évidemment en contrepartie, certains
produits baissent, mais là, la liste contient surtout sur des
produits qui ne sont pas de première nécessité,
mais des biens d’équipement, tels que le téléphone
et la télécopie -18,1%, photo et cinéma -14,8%,
matériel de traitement de l’information -14,7%, l’audiovisuel
- 10,3 , les oeufs -3,7%, réfrigérateurs -2,6%, et
l’assurance auto -2,3%. Jugez-vous même, la source de ces
chiffres, est l’Insee ! Aujourd’hui, un homme qui travaille en France,
et qui perçoit le Smic, possède juste le droit de se
présenter au début de chaque mois à son poste,
afin de garder la tête haute, et les huissiers loin de sa
porte. Les 35 heures, il ne peut en profiter, car pour ce genre
d’homme, les loisirs sont trop chers. Alors, oui, en effet, il
demande à travailler, pas pour lui, mais pour l’avenir de ses
enfants...
Du concret, suivant l’indice Insee, un euro de l’année 2005 valait 1,061 euro en 2002, la monnaie est stable, c’est bien notre pouvoir d’achat qui baisse, travailleur ou pas !
Le chômage n’est pas une solution, si l’on se sent esclave de son travail ,car je cite : « Le chômage mal vécu matériellement et psychiquement peut déboucher sur des problèmes médicaux. Selon une étude britannique, un million de chômeurs supplémentaires sur cinq ans entraînerait 50 000 morts supplémentaires, 60 000 cas de maladies mentales, et 14 000 condamnations pénales. (Source M. Lagrave, Les difficultés d’évaluations du coût du chômage, compte où mécompte du chômage et de l’emploi, Economica, 1982). Même si ces chiffres sont discutables, il n’en demeure pas moins que ces conséquences existent et qu’elles sont graves, et se répercutent aussi sur la consommation. » (Source OCDE).
La consommation, est-ce que l’on en parle en cette période électorale ?
La sécurité, la carte scolaire, la retraite, et l’emploi, et si j’en crois cette note du gouvernement, « concrètement le Plan de financement (PLF) 2005 prévoit une augmentation de seulement 1,8% des dépenses d’Etat. Cet objectif repose notamment sur une diminution nette du nombre d’emplois publics, rendue possible par des gains d’efficacité. Ainsi 7200 emplois seront supprimés dans la fonction publique d’Etat (10 200 suppressions partiellement compensées par 3000 créations dans les secteurs clés de la défense, de l’intérieur et de la justice) » (Source www.emploie.gouv). J’ai du mal à comprendre ces ministres qui s’exaltent sur leurs chiffres, la barre si fameuse des 8%, vague de la réussite sur laquelle ils veulent surfer, oubliant toujours que derrière l’illusion d’un chiffre il se trouve un homme, une femme, et souvent, une souffrance ; et ce jeu de mot facile, la France n’a pas un sou, mais des tas de chômeurs en souffrance 2717 milliers de personnes (source INSEE) !
J’aimerais avoir le détail des dépenses de l’Etat, ce 1,8% d’augmentation qui apparaît raisonnable, mais qui reste un gouffre, et toujours cette solution du pouvoir, de ceux qui dirigent le vaisseau, et qui demandent à ceux qui n’ont que les os de se serrer la ceinture. Il est impossible de ne pas résister face à cette vague de stupidité, avant que l’explosion de la société ne provienne d’autres lieux que des cités ghettos. Croyez-vous vraiment que 7200 postes de fonctionnaires supprimés vont équilibrer la balance du budget des dépenses de l’Etat, à court ou à long terme ?
Des critiques, des critiques, et où sont les solutions ?
D’évidence le problème de base est la consommation, et cette règle de la croissance. Si la croissance existe dans un pays, ses effets sur l’économie se traduisent par une baisse du chômage, et l’Etat qui entre dans cette formule quitte le cercle vicieux de l’engluement de la non-activité, et les problèmes qui s’y greffent, et je n’oublie pas son coût, afin d’entrer dans un cercle vertueux d’économie saine, avec peut-être la naissance de quelques sourires. Bien que l’argent ne fasse pas le bonheur, il y contribue, et cela est certain, ne souriez-pas, certains ont faim !
Alors, que faire ?
Lorsqu’on calcule le taux de croissance du produit intérieur brut (PIB), on se base sur ses facteurs, le solde de croissance extérieure, l’investissement des entreprises, et les dépenses de consommation des ménages. L’Etat demande à ses sujets de consommer, or il existe trop d’exclus de la consommation. Je ne parle pas des dérives de ces ultra systèmes de consommation, mais simplement de bien-être, de tenter d’éliminer une fois pour toutes ces travers de l’envie de ceux qui n’ont rien, rien d’autre que de l’eau pour pleurer !
L’Etat doit jouer son rôle ; en premier lieu, être ferme sur le contrôle de l’inflation ; 1,63% en prévision pour 2006 (source OCDE), cela montre que l’Etat a le pouvoir de cette action, ce qui est bien, car parfois la convoitise de l’individu le pousse à raisonner hors de l’ensemble, et l’enrichissement égoïste tuerait l’idée de mesure que je propose. Ainsi, je pense quei l’Etat devrait décider d’agir sur une mesure fiscale, donnant aux basses classes sociales au travail le salaire de leur sueur, et non plus celui de la peur de la ligne rouge. Cette ligne qu’on ne quitte pas, parfois, sur ses relevés de banque, l’option négative, découverts et agios, création paradoxale de richesse et de pauvreté. L’agio étant le prix de l’argent que l’on ne possède pas, donc que l’on crée !
Si je résume, si on veut baisser le chômage, il faut qu’on consomme, or il existe des tas, des milliers, des millions de personnes qui aimeraient le faire, or ils n’en ont pas les moyens, pourtant ils travaillent. Alors voici ma réponse, ce point d’interrogation : pourquoi ne pas donner directement les cotisations patronales aux salariés, pas à tous les salaires, ce serait économiquement impossible, mais en établissant un plafond, une somme décente qui permette à celui qui la gagne chaque mois de vivre décemment !
Impossible ?
Le coût réel d’un salarié gagnant en brut 2234,62 euros/mois est pour l’employeur une dépense de 3191, 04 euros, car le patron débourse en réel 956,42 euros de cotisations patronales. Pourquoi l’Etat ne taxerait-il pas ce salaire de 3191,04 euros selon les règles en cours, aujourd’hui...
Je ne prendrai pas ma calculette, pour mettre ici la somme exacte que le salarié toucherait en net ; tout ce que je sais, c’est que ce chiffre serait supérieur aux 1820,16 euros que le salarié de mon exemple a reçus sur son compte. Évidemment, cette mesure sans d’autres mesures présente des limites ; ce qui est important c’est son accompagnement, qui relève, semble-t-il, du rôle de l’Etat !
Dans mon coin, le problème direct qui se pose face à cette proposition de mesure se situe au niveau d’autres individus socialement moins protégés que les salariés, les entreprises individuelles, les artisans, petits commerçants, la liste n’est pas fermée, tous ceux qui se battent chaque matin pour se créer leur société, eux ne devraient pas être spoliés, tout comme un homme, une femme au Smic, ils ont le droit de se nourrir du fruit de leur travail, d’avoir des projets d’avenir, et donc un salaire décent...
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