Droite et gauche existent toujours !
![](http://www.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L300xH534/photo_agoravox-5f623.jpg)
Tribune de Ferréol Delmas, Secrétaire général des Républicains-Sorbonne et de Désiré Bourdic-Girard, Conseiller national du Mouvement des Jeunes Socialistes (MJS).
Droite et gauche existent toujours !
Emmanuel Macron, le président jupitérien, a été élu par plus de 60% des suffrages lors de l’élection présidentielle de 2017. Il y a moins d’un an, la déferlante En Marche s’abattait sur l’Assemblée Nationale, balayant d’un revers de main le clivage traditionnel entre droite et gauche, en vigueur depuis le début de la Vème République. Jeunes étudiants engagés en politique, nous avons fait le choix de rester fidèle à nos convictions, à nos valeurs, et donc à nos partis, respectivement le Parti Socialiste et Les Républicains. Ce sont les forces politiques historiques de la Vème République, constants dans leurs oppositions mais marquants par les progrès qu’ils ont permis. Sans les formations traditionnelles, ni loi Badinter ni modernisation pompidolienne de la France. C’est par attachement à cette histoire multiséculaire, dépeinte par les plus grands historiens, René Rémond et Jacques Julliard en tête, que nous refusons le nouveau monde macronnien.
Emmanuel Macron : président d’un village Potemkine ?
On nous vantait une nouvelle manière de faire de la politique, fondée sur une approche participative du militantisme et de la citoyenneté, à travers la création de comités locaux, mais tels ces villages Potemkine, en carton-pâte, traversés par Catherine II dans la Russie Impériale, le président Macron impose un candidat unique et des méthodes de l’ancien monde pour diriger son parti. En rupture avec ces pratiques que les français ne supportent plus, les partis traditionnels, après avoir initié les élections primaires en France, organisent leur refondation en partant de leur base militante. C’est l’esprit de compagnonnage, à droite, et de camaraderie, à gauche, qui fait toute la puissance et la beauté de l’engagement dans ces mouvements.
La technocrature, mode de fonctionnement de la start up France ?
Emmanuel Macron est le président de tous les français, et c’est à ce titre qu’il ne peut oublier ceux qui souffrent, les oubliés des villes et des campagnes. Le rôle du chef de l’Etat n’est pas celui de premier comptable de France mais de rassembleur de la Nation. La technocrature, ce mode de gouvernement qui ne voit la ruralité et la France périurbaine que par des données statistiques, souffre d’une déconnexion profonde avec les attentes et les problèmes de la population. Le président de la République n’a jamais été élu local, n’a jamais milité, et son parcours personnel est à l’image de sa doctrine politique : imposer par le haut, l’élitisme pour seule légitimité. Mais la France n’est ni une start up ni une usine à la chaîne à laquelle on peut dicter des directives depuis l’Elysée. De toutes les orientations dessinées par le gouvernement, ruralité et services publics sont les grands oubliés. Depuis le début du quinquennat, les collectivités territoriales ont été tour à tour les cibles de la rigidité financière de l’exécutif : les régions sur la formation des chômeurs, les départements sur les dotations annuelles, et les communes avec la suppression mal compensée de la taxe d’habitation. Preuve s’il en est une du mépris d’Emmanuel Macron pour les collectivités territoriales, le président a promis devant la conférence nationale des territoires de ne pas réduire les dotations aux collectivités territoriales en 2018, ce qui fut chose faite trois jours plus tard.
Vers un retour des partis traditionnels
Oui, droite et gauche existent toujours ! La première décision du président du nouveau monde concernant le pouvoir d’achat fut de le réduire pour les petits salaires et les retraites, avec la hausse de la Contribution Sociale Généralisée. Face aux effets d’annonces et à la montée de la précarisation, les français ne sont pas dupes et l’expriment dans les urnes. Toutes les élections législatives partielles depuis le début de l’année se sont soldées par un net recul des candidats LREM et par un retour en force des deux partis que nous soutenons. Ces victoires n’ont été possibles que grâce à travail de fond et un ancrage solides de la part de nos élus et des militants. Néanmoins, cette dynamique ne pourra être amplifiée qu’en permettant aux jeunes de faire entendre leur voix dans nos familles politiques respectives.
33 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON