Droits d’auteur. SACEM. Livres électroniques
Les droits d'auteur doivent être protégés c'est incontestable. Toutefois est il normal qu'une œuvre continue à être protégée 70 ans après la mort de son auteur ?
Les brevets protègent leur auteur pendant 20 ans.
Le chercheur qui trouvera le vaccin contre le sida doit il être moins protégé que les héritiers de tel auteur, fut il de grande qualité ?
Comprenons nous bien, je ne pleure pas pour les labos ou autres industriels, mais je trouve scandaleux qu'un auteur ou compositeur soit protégé jusqu'à sa mort et que ses héritiers le soient pendant 70 ans !
On dépense des fortunes pour essayer de rendre la culture accessible à tous, avec d'ailleurs des résultats plus que mitigés, et on trouve normal qu'une chanson à succès permette à son auteur de vivre toute sa vie. Un chanteur français a vendu encore plus d'albums après sa mort qu'avant. Ses deux fils ont un métier, encaisser les royalties de papa !
La SACEM, un véritable état dans l'état, a le monopole de l'encaissement et de la distribution des droits d'auteur. Sa gestion est opaque et bien cadenassée.
Savez vous que les hôteliers payent des droits à la SACEM pour leur musique d'ambiance (pourquoi pas,), mais également parce qu'ils ont des téléviseurs dans les chambres. Je ne parle pas là de la redevance télé qu'ils payent aussi ?
Savez vous que les frais de SACEM sur un réveillon dépendent du prix du réveillon et non pas de la valeur ajoutée de la soirée dansante. Ainsi que le restaurateur serve un menu à 30 euros ou 100 euros, le montant de la SACEM sera proportionnel à ce prix sans tenir compte de la valeur ajoutée apportée par les cuisiniers et les serveurs. Je sais que les restaurateurs ont mauvaise presse en ce moment, et certains la méritent mais ce n'est pas une raison pour permettre à un organisme monopolistique de les saigner à sa convenance.
Que dire de tous ces auteurs, très souvent de gauche, très souvent impliqués dans des œuvres caritatives ayant pignon sur rue et qui crient "TOUCHE PAS A MES DROITS D'AUTEUR"
Jack Lang a créé le prix unique du livre pour protéger les petits libraires, et pourquoi pas, Mais ne trouvez vous pas étonnant que le prix des livres numériques soit si élevé ? Les éditeurs en fixent le prix, et il est plus proche de celui du livre broché que du livre de poche, et en plus vous devez acheter la liseuse électronique !
Le prix du livre papier se répartit de la façon suivante :
REPARTITION D'UN LIVRE A 20 EUROS
Libraire 7 euros
Editeur entre 3.90 et 4.70 euros
Diffuseur et distributeur 3.60 euros
Auteur entre 1.60 et 2.40 euros
Imprimeur 2 euros
TVA 1.10 euros
La diffusion et la distribution sont souvent assurés par l'éditeur qui touche dans ce cas entre 7.50 et 8.30 euros
Source http://www.enviedecrire.com/
On peut être étonné du faible montant des droits d'auteur lorsque l'on sait le temps que prend l'écriture d'un livre.
Un livre numérique a deux coûts différents :
1) avec numérisation : 2100 euros pour une nouveauté
2) sans numérisation : 1566 euros pour une nouveauté
Source LE COÛT D’UN LIVRE NUMÉRIQUE
Hervé Bienvault (Aldus Conseils)
Etude réalisée pour le MOTif (Observatoire pour le livre et l’écrit en Ile-deFrance) — avril 2010
Si nous conservons le livre papier ci-dessus à 20 euros et que nous appliquons 30 % de réduction pour le même livre en électronique soit 14 euros, il suffit de vendre en moyenne 1200 livres pour que le cout soit amorti. Pour les nouveautés c'est moins car la grande majorité des auteurs donnent leur manuscrit sous forme informatique.
On dit que pour les livres papier, le seuil de rentabilité se situerait à 5000 exemplaires vendus.
En ce qui concerne la musique numérique il est très difficile d'obtenir la ventilation des prix de vente et de revient. En général les chansons se vendent à 99 centimes. Les auteurs interprètes disent ne recevoir que quelques centimes par chanson. Toujours est il 99 centimes pour une chanson, aussi bonne soit elle, c'est excessif comme il est excessif de payer un CD entre 15 et 20 euros.
Le piratage est condamnable, mais comment faire lorsqu'un produit somme toute assez banal, est hors de prix ?
La plus part des éditeurs de livres électroniques ont bloqué les textes avec des DRM, ce qui empêche de copier le livre pour un ami. Il faut donc prêter sa liseuse. Mais au fait ne pratiquons nous pas le piratage depuis toujours en nous prêtant des livres ? Les bibliothèques publiques ne sont elles pas des repaires de pirates ? Et pourtant les maisons d'édition ne sont pas mortes !
Et enfin tous les livres électroniques ne sont pas compatibles avec toutes les liseuses.
Finalement je vais continuer des livres de poche au grand désarroi de mon mari qui voit ma bibliothèque, déjà riche de près de 3000 ouvrages, s'agrandir d'une moyenne de 150 livres par an !
15 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON