Du curare pour le Docteur Nicolas Bonnemaison ?
Le ministère de la Santé vient de suspendre le docteur Nicolas Bonnemaison, médecin urgentiste à Bayonne.
Nicolas Bonnemaison avait été mis en examen le 12 août à Bayonne pour "empoisonnements sur personnes particulièrement vulnérables".
Mi-septembre, la cour d'appel de Pau l'avait laissé libre, sous contrôle judiciaire, avec interdiction de pratiquer la médecine, d'entrer en contact avec des membres de son ancien service et de résider dans les Pyrénées-Atlantiques.
"Du point de vue statutaire", le Dr Bonnemaison était "toujours en position d'activité". C'est pourquoi le Ministère de la Santé a prononcé, "à titre conservatoire" sa suspension immédiate.
Xavier Bertrand a pris cette décision à la suite du rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) sur l'établissement hospitalier de Bayonne, qui a étudié les dix-neuf dossiers de patients décédés, pris en charge par le médecin urgentiste. l'IGAS a étudié tous les dossiers des patients décédés à l'unité d'hospitalisation de courte durée dont l'urgentiste s'est occupé, soit 19 dossiers.
Après l'étude de ces dossiers, l'IGAS a signalé aux autorités judiciaires qu'un dossier "comportait explicitement la mention d'une administration de curare au patient, en dehors des indications habituelles".
M. Bertrand et Mme Berra précisent qu'aucune société savante n'indique l'administration de curare comme méthode de sédation. "Or seule une méthode de sédation pouvant avoir pour effet d'abréger la vie est autorisée par la loi du 25 avril 2005 relative aux droits des malades et à la fin de vie".
Le MOTIF de la suspension de Nicolas Bonnemaison serait donc :
"... administration de curare... en dehors des indications habituelles".
Seulement, Messieurs-Mesdames du ministère de la Santé, il faudrait savoir LIRE !
L'IGAS écrit : " un dossier "comportait explicitement la mention d'une administration de curare... en dehors des indications habituelles"... aucune société savante n'indique l'administration de curare comme méthode de sédation. Or seule une méthode de sédation pouvant avoir pour effet d'abréger la vie est autorisée par la loi du 25 avril 2005... "
Jusque là, je comprends.
Bien un peu tiré par les cheveux, mais froidement logique.
Mais l'IGAS écrit également,
— Page 50, $ 5, sous-paragraphe 5.7., 4 ième paragraphe noté [246] :
"Dans ce dossier figure la mention d'une administration de curare... sédatif + antalgique puissant + curare. Décès sans souffrance à 11h",.
Là, je commence à me gratter la tête : le curare a bien été administré, mais AVEC un sédatif et un antalgique puissant.
Puis je lis :
"A la lecture du dossier médical, l'utilisation de curare fait SUITE à l'utilisation de molécules sédatives NON SUIVIE d'EFFET".
Désormais, je n'ai, hélas, plus aucun doute sur la mauvaise foi de nos décideurs de haute volée.
Les sédatifs SEULS (ceux des Sociétés Savantes) étaient donc insuffisants à endormir ce patient ! Tout s'éclaircit.
De plus, on peut lire que :
— # 5.1. Des décisions de limitation des traitements avant l'hospitalisation en UHCD, le plus SOUVENT COLLÉGIALES.
— # 5.4. Des décisions AVANT l'hospitalisation en UHCD auxquelles les FAMILLES sont ASSOCIÉES...
— # 5.5. Des ÉCHANGES RÉGULIERS et SOUTENUS avec la FAMILLE lors des hospitalisations en UHCD
— # 5.6.Une prise en charge à l'UHCD souvent PLUS LONGUE que PREVUE.
Là,il n'y a plus l'ombre d'un doute.
"On" s'acharne contre Nicolas Bonnemaison ?
"On" veut à tout prix faire "un exemple" ?
Je hurle d'impuissance.
Au SECOURS !
Où êtes-vous ? Vous les 2000 (et plus) soignants qui avez dit publiquement avoir administré une mort douce et illégale à certains de vos patients ?
Dites-nous, c'était avec ou sans CURARE ?
Où êtes-vous ? Vous auriez du poids, vous. Vous affirmeriez vos convictions et soutiendriez votre confrère.
Ce serait tellement chaleureux et juste que vous soyez tous en cohorte derrière Nicolas, que vous demandiez à être "suspendus", à être jugés, vous qui vous êtes nommés, sans dénonciation.
Nous, soignants, avons en conscience...
Amicalement à tous et toutes,
Mido Dejiha.
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