Du printemps Arabe au printemps Hébreu...
On assiste à une nouvelle vague de "normalisation" diplomatique de plusieurs Etats arabes avec Israël. Cela s'inscrit directement dans la logique du "Plan de Paix" de Donald Trump à la veille de l'élection américaine du 3 novembre où le président sortant brigue un deuxième mandat.
Après les Emirats et le Bahreïn, qui sera le prochain sur la liste et quelles seront retombées ?
Polarisation entre deux axes
Depuis les années 50 avec les révolutions des partis nationalistes et républicains arabes qui ont renversé les régimes monarchiques dans différents pays : Abdel Nasser en Egypte, Aref avec le Bâas en Irak et Gaddafi en Libye, et qui ont conduit le mouvement de décolonisation dans d'autres pays, le monde arabe était scindé en deux fronts : Le front "révolutionnaire" qui réunissait les républiques de tendance socialiste d'un côté, et le front qualifié par les premiers de "réactionnaire" représenté par les royaumes théocratiques. Depuis les années 2000, un nouveau front a emergé : L'axe de la "résistance". Il est composé de l'Iran, l'Irak, la Syrie, le Liban et la Palestine. L'opposé de la résistance est l'axe dit de la "modération" c'est-à-dire de tous les Etats ayant reconnu Israël.
Vers une majorité à la ligue Arabe ?
La ligue arabe est une union diplomatique de 22 Etats, le fonctionnement des décisions diplomatiques de la ligue se font à la majorité : "Un Etat, une voix". Il y a pour le moment quatre Etats ayant normalisé leurs relations avec Israël : Egypte, Jordanie, Emirats et Bahreïn. L'élan devrait se poursuivre dans un proche avenir avec éventuellement le sultanat d'Oman qui a félicité officiellement le Bahreïn.
Les Etats ayant une position neutre peuvent basculer d'un côté comme de l'autre ; l'Arabie Saoudite a annoncé qu'il n'y aurait pas de normalisation avant la création d'un Etat Palestinien, le gouvernement provisoire Soudanais l'écarte jusqu'à 2022, le Qatar qui est guerre diplomatique avec ses voisins adopte une position ambigüe, la Libye et le Yémen qui sont encore en état de guerre, le premier ministre marocain rejette l'idée de normalisation mais pourrait être désavoué par le roi et ainsi de suite...
Le front du refus est quant à lui clair avec la Syrie en tête, le Liban qui est la base du Hezbollah, l'Irak qui est dominée par l'Iran et les chiites, l'Algérie dont le président Tebboune a affirmé que le soutien à la Palestine était un "principe irréversible", le Koweït qui avait dit être le "dernier pays à normaliser" et enfin la Tunisie.
Les conséquences si le "printemps hébreu" aboutit...
Si une majorité d'Etats arabes procèdent à la normalisation de leurs relations avec Israël sans la création péalable d'un Etat Palestinien, cela marquerait la fin aussi bien du projet islamiste conidérant al-Quds comme une capitale islamique, mais aussi du projet tiers-mondiste souhaitant la poursuite de la décolonisation et cela écarterait également les ambitions hégémoniques de la Turquie et de l'Iran. En revanche, la domination américaine sur le moyen-orient pourrait être affirmée car Israël est en fin de compte la base arrière des Etats-Unis et ne peut être viable sans ce dernier...
Yacine Chibane
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