Du rififi dans les arrières-cuisines sénatoriales
Les prouesses de nos grands cuisiniers semblent avoir trouvé un beau défenseur en M. André Daguin, chef étoilé lui-même, qui dirige l’Umih, un des principaux syndicats d’hôtellerie-restauration, et qui est l’auteur du rapport « De l’assiette aux champs », présenté fin janvier à la commission économique du Sénat. La lecture du compte-rendu de séance est chose savoureuse.
André Daguin a ensuite souligné qu’il devient de plus en plus difficile d’identifier la qualité des produits, voire même les produits eux-mêmes. Combien de nos contemporains confondent par exemple mousse de foie gras et foie gras ! L’exemple est particulièrement pertinent, car il traduit l’importance des appellations : notre patrimoine ne pourra se transmettre et se valoriser que si nous avons encore les mots pour désigner vraiment les choses. C’est toute la question de l’éducation qui se trouve ainsi à l’horizon de ce problème, et cette dimension d’éducation a été au coeur de l’échange qui a suivi avec les parlementaires, M. Daguin soulignant que la formation du goût dans les cantines scolaires est essentielle. Cela passe notamment par la découverte des terroirs et des zones de production, par un soutien à l’agriculture de proximité.
La gastronomie de notre pays est le produit de la juxtaposition de plusieurs cuisines régionales et le résultat d’apports successifs, d’où sa très grande variété, a conclu André Daguin. Sa qualité ne doit pas être le problème des seuls restaurants haut de gamme, mais concerne l’ensemble de la cuisine française. Ceux qui ont des oreilles pour entendre, qu’ils entendent !
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