Du sang de juments islandaises pour notre viande en France : Connaissez-vous le lien troublant ?
Une canule dans le cou : comment on saigne les juments islandaises dans des fermes à sang
Lorsque l’Islande vous vient à l’esprit, quelles images se dessinent ? Probablement une nature à couper le souffle avec ses volcans majestueux et ses glaciers imposants. Peut-être vous pensez aussi à des petits cheveux islandais qui gambadent librement dans les vastes pâturages. Pourtant, derrière cette carte postale idyllique se tapit une réalité beaucoup plus troublante : celle des juments islandaises marquées par la souffrance et la maltraitance. Dans des fermes à sang, de grandes quantités de sang sont prélevées sur les juments gestantes dans des conditions inimaginables. En effet, leur précieux fluide contient de l’eCG, une hormone utilisée dans l’élevage industriel, touchant même notre assiette en France. Découvrez l’histoire sombre qui se cache derrière nos côtelettes françaises.
Des fermes à sang dissimulées dans le panorama islandais
Au cœur de la nature époustouflante de l’Islande, se dissimulent discrètement les fermes à sang. Ces exploitations secrètes ont pour mission de recueillir le sang des juments gestantes, communément appelées « juments de sang ». Durant leurs 100 premiers jours de gestation, ces juments produisent du sang riche en hormone gonadotrophine chorionique équine (eCG), un stimulant ovarien puissant. Une fois extraite et transformée en poudre, cette hormone est utilisée pour optimiser la fertilité des porcs, des vaches et d’autres animaux d’élevages.
Mais ce qui est particulièrement surprenant, c’est que l’Islande n’utilise pas ce produit elle-même. Il est uniquement destiné à l’export vers les pays européens, en particulier vers la France. D’après l’association Welfarm, des acheteurs français auraient investi pas moins de 3,99 millions de dollars en 2022 pour 300 grammes d’eCG. Cette précieuse poudre, véritable « or rouge », atteindrait ainsi le prix exorbitant de 13 000 dollars le gramme.
Les juments de sang : une vie de souffrance
Entre le 50e et 100e jour de gestation, le niveau d’eCG dans le sang des juments atteint son pic. Durant ces mois, leur sang est prélevé une fois par semaine. Des images troublantes de l’ONG allemande Animal Welfare Foundation dévoilent comment ces animaux sont malmenés. Sous des coups de bâton, les ouvriers agricoles placent les chevaux dans des boxes de contention. Là, la tête de la jument est maintenue verticalement avec une corde. Tandis que leurs pieds sont fixés par des planches. Cette manipulation est particulièrement dangereuse. Outre le stress qu’elle engendre pour l’animal, elle présente des risques de blessure si la jument tente de fuir.
Une fois immobilisée, la saignée commence. Pour cela, une canule de 5mm de diamètre est insérée dans la veine jugulaire pour extraire 5 litres de sang, soit 15% du volume total de sang de la jument. Après la prise de sang, les animaux affaiblis peinent à se tenir debout. Certains s’effondrent même d'épuisement après s’être débattus aux entraves dans les boxes. Cette saignée est une période très éprouvante pour les juments : elles doivent pallier la perte de sang tout en veillant à leur fœtus et au poulain de la portée précédente. Malheureusement, après 3 à 7 ans de tels traitements, celles ayant survécu sont destinées à l’abattoir.
L’hormone eCG : un acteur clé dans l’élevage industriel français
Mais alors quel est le rôle de cette hormone si précieuse dans la production de viande française ? À l’instar d’autres pays, l’objectif de l’élevage en France est d’accroître la productivité. L’hormone eCG joue alors un rôle majeur : elle a le pouvoir de contrôler la reproduction des animaux d’élevage en synchronisant leurs cycles et leurs naissances. Principalement utilisée dans l’élevage de porcs, l’eCG vise à maximiser la production. Elle ne facilite pas seulement le travail, mais renforce aussi la rentabilité, faisant des truies de simples outils à reproduction. Ainsi, un troupeau peut être synchronisé pour accoucher simultanément. Le problème ? Cette hormone peut conduire à un excès de porcelets par portée, conduisant à des complications à la naissance. Résultat ? Des nouveau-nés en surnombre que la truie ne peut nourrir, entraînant vulnérabilité et mortalité. Les plus faibles, jugés non rentables, sont laissés pour morts ou tués. Parfois même sans étourdissement adéquat, prolongeant inutilement leurs souffrances.
Derrière les splendeurs islandaises, une triste réalité s'inscrit, reliant directement la douleur des juments de sang aux élevages français. Cette connexion méconnue soulève une question cruciale : à quel prix souhaitons-nous consommer notre viande ? Notre appétit insatiable pour une viande bon marché nous conduit-il à tolérer des traitements cruels envers les animaux ? Pourtant, nous avons le pouvoir et la responsabilité d’influencer ces pratiques. Réduire notre consommation de viande en privilégiant la viande bio ou envisager un régime végétarien sont des démarches envisageables. Cependant, la vraie interrogation demeure : sommes-nous prêts à revoir nos choix pour une consommation plus éthique ?
Sources :
https://welfarm.fr/nos-champs-d-action/fermesasang/
https://www.animal-welfare-foundation.org/stopp-fuer-qualhormon-pmsg
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