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Du septennat

Le nombre 7, souvent considéré comme mystique et profond, incarne une série de qualités nobles et essentielles. En premier lieu, il symbolise la fidélité, une qualité qui implique la loyauté et la constance dans les engagements et les relations. 

Le septennat, qui désigne une durée de sept ans pour le mandat présidentiel en France, a suscité de nombreux débats quant à ses avantages et inconvénients. Adopté en 1962, ce mode de scrutin a été perçu comme une véritable aubaine pour l'exécutif, et ce pour plusieurs raisons.

 

Tout d'abord, la durée de sept ans confère au président une stabilité temporelle qui est essentielle pour la mise en œuvre d'une politique cohérente. Contrairement à un mandat de cinq ans, le septennat permet à l'exécutif de disposer d'un horizon temporel plus large pour élaborer et déployer des réformes significatives. Cela est particulièrement crucial dans des domaines complexes comme la santé, l'éducation ou l'économie, où les changements peuvent nécessiter plusieurs années pour produire des effets tangibles.

 

Ensuite, cette durée prolongée permet à l'exécutif de s'affranchir de la pression des échéances électorales rapprochées. En effet, un président au début de son mandat a moins de préoccupations liées à la réélection. Cela lui donne la liberté de prendre des décisions parfois difficiles ou impopulaires, mais nécessaires pour le pays. Ainsi, il peut engager des réformes structurelles sans craindre immédiatement une sanction électorale, ce qui est souvent le cas avec un mandat plus court.

 

Le septennat a également un impact positif sur la gouvernance. En permettant à l'exécutif de bâtir une équipe stable, il favorise la continuité dans la direction des affaires publiques. Les ministres ont plus de temps pour s'impliquer et approfondir leurs dossiers, ce qui peut améliorer l'efficacité de l'action gouvernementale. De plus, cela peut réduire le "turnover" des membres du gouvernement, favorisant ainsi une meilleure coordination des politiques.

 

Un autre aspect intéressant du septennat est qu'il peut renforcer la légitimité de l'exécutif. En étant élu pour une période plus longue, le président bénéficie d'un mandat plus solide, ce qui lui permet de se positionner comme le représentant de la volonté populaire sur une plus longue période. Cela peut également inciter le président à construire des alliances politiques durables, ce qui est essentiel pour la mise en œuvre de son programme.

 

Cependant, cette longévité n'est pas sans risques. Un président qui se sent trop sécurisé dans son mandat peut devenir moins réceptif aux critiques et aux besoins de la population. De plus, un septennat peut parfois mener à un sentiment d'immobilisme si l'exécutif ne parvient pas à s'adapter aux évolutions de la société. La clé réside donc dans l'équilibre entre la stabilité et la capacité d'écoute.

 

Il est également important de souligner que le septennat s'accompagne d'une certaine responsabilité. Les citoyens, bien que satisfaits de la stabilité qu'il offre, attendent des résultats concrets. Si les attentes ne sont pas comblées, cela peut mener à une désillusion qui affecte non seulement l'image du président, mais aussi celle des institutions. Les élections intermédiaires, comme les législatives, permettent cependant un contrôle et un ajustement des politiques en cours.

 

Enfin, la question du septennat se pose aujourd'hui dans le contexte de l'évolution de la démocratie. La France, tout comme d'autres pays, fait face à des défis tels que la montée de l'abstention électorale et la désaffection vis-à-vis des institutions. Dans ce cadre, un septennat efficace pourrait devenir un instrument précieux pour restaurer la confiance des citoyens dans leur exécutif. En prônant une vision à long terme et en répondant aux enjeux contemporains, un président peut utiliser son mandat pour revitaliser la démocratie.

 

En somme, le septennat représente une aubaine pour l'exécutif français, en lui offrant le temps, la légitimité et la stabilité nécessaires à l'élaboration de politiques ambitieuses et durables. Toutefois, cette aubaine doit être accompagnée d'une vigilance constante et d'une capacité à rester connecté aux préoccupations des citoyens, afin d'éviter les dérives potentielles d'un pouvoir trop confiant en sa longévité.


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3 réactions à cet article    


  • beo111 beo111 6 novembre 17:47

    Le problème principal du quinquénat c’est quand cela synchronise les présidentielles et les législatives. Mais grâce à la dernière dissolution on a plus ce problème.


    • Fergus Fergus 7 novembre 08:34

      Bonjour, beo111

      Je dirais plutôt que « le problème principal du quinquennat » c’est sa durée dans un pays où le président est presque systématiquement rejeté après 2 années de mandat.

      Cela pourrait être envisagé dans le cadre d’un système parlementaire basé sur la proportionnelle comme dans la plupart des pays, le président (ou le monarque) n’ayant de facto qu’un rôle de garant des institutions, la gouvernance étant dans les mains du Premier ministre.


    • beo111 beo111 8 novembre 00:22

      @Fergus

      Le problème dans un pays qui a la bombe atomique, c’est qu’on va pas voter pour la balancer ou pas. Il faut un chef des armées pour décider en dernier ressort de ce genre de joyeuseté.

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