Du Yacht de Bolloré au Jet de Miled

Les arguments que déploie Madame Alliot-Marie pour se défendre semblent hors sujet.

Peu importe que le jet qu’elle a pris appartienne à Monsieur Miled ou Monsieur Trabelsi.

Peu importe qu’elle l’ait pris par hasard ou que tout le séjour en Tunisie, vol excursion séjour ait été organisé de longue date …

Peu importe qu’elle ait ou non payé son hôtel …

Elle se trompe complètement de défense car elle se trompe de diagnostic.

Ce que les français ne supportent pas ce n’est pas qu’elle eût eu une proximité avec une personne éventuellement proche de Ben Ali, ce que les Français ne supportent plus c’est la proximité entre les personnes politiques qu’elles soient au Gouvernement ou dans les assemblées et la classe argentée, qu’il y ait un lien constant entre le pouvoir politique et le pouvoir de l’argent.

Peu importe où est l’œuf et où est la poule, de la proximité recherchée par les gens de pouvoir avec « la haute » pour recevoir une récompense de services futurs, ou de la proximité recherchée par les gens de « la haute » avec le pouvoir pour s’en assurer les avantages, seul le lien affiché les fatigue.

En ce sens cette affaire est catastrophique pour Nicolas Sarkozy car elle renvoie inévitablement aux jours de mai 2007.

Une opération chirurgicale avait été faite à la faveur de deux remaniements avec Eric Woerth, Christian Blanc et Alain Joyandet, et un contrefeu avait été monté avec la préparation de loi sur les conflits d’intérêt, mais là il y a rechute, le mal est dans tout le corps.

Le yacht de Bolloré et le bouclier fiscal collent aux doigts de Nicolas Sarkozy comme le scotch (le papier) au Capitaine Haddock.

Un traitement beaucoup plus radical s’impose : la déprofessionnalisation du métier de la politique. Au moins dans les pays où la politique n’est pas un métier, le conflit d’intérêt ne peut pas servir de salaire pendant toute une vie.