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Eco-score et label anti-gaspillage : des pistes pour “bien manger” ?

 

Les rayons de nos supermarchés abondent d’aliments que nous n’avions pas il y a 50 ans. En l’espace d’une génération, notre mode de consommation a évolué pour côtoyer la surconsommation. Etait-ce mieux avant ? Entre quantité démesurée et multiplication des produits transformés, la prise de conscience collective a le vent en poupe. On se demande même parfois où est passé le goût. Sucre, sel, additifs et pesticides ont, eux, pris une place de choix dans la plupart des aliments que nous consommons. En parallèle, la prise de conscience environnementale prend de l’ampleur. De nos jours, les idéaux évoluent et de nouvelles tendances alimentaires voient le jour. Le mouvement du “bien manger” est en marche avec pour but de contrer l’industrialisation et appréhender davantage le futur. Mondialisation versus développement local, ce match serré soulève bien des questions au sein de notre société. Le gaspillage, tout comme la surconsommation, est au cœur même de décisions politiques et d’initiatives collectives. Nos habitudes alimentaires ont un impact qu’il semble important de prendre en compte, et rapidement.

 

L’impact environnemental de nos produits alimentaires

Connaît-on, avec précision, les nombreux produits que nous consommons au quotidien ? En déambulant dans les rayons d’un supermarché, il semble assez rare de croiser le chemin d’informations précises sur les aliments. Même si la provenance de la plupart des fruits et légumes est clairement indiquée, il est difficile d’en deviner le modèle agricole ou encore les conditions de récolte. Un bon point est cependant accordé aux œufs, qui sont catégorisés de 0 à 3 selon les conditions d’élevage. Pour le reste, les consommateurs nagent dans le flou artistique. Ces derniers peuvent encore se tourner vers les labels de qualité qui ornent nos produits régionaux : Appellation d’Origine Contrôlée, Label Rouge, Agriculture Biologique et bien d’autres. Une manière d’aiguiller en partie le consommateur. Cependant, cela ne concerne qu’une infime partie des produits commercialisés. A contrario, les fruits hors saison ne sont pas pointés du doigt. On fait ici appel à la bonne volonté des consommateurs tout en leur proposant de belles fraises d’un rouge éclatant au mois de février. Au-delà d’une prise de conscience purement personnelle existe-t-il un moyen d’aiguiller davantage le consommateur ?

 

Lancement d’un éco-score pour cette nouvelle année

Un collectif d’acteurs privés a récemment sauté le pas sur ce sujet. Il est ici question d’un éco-score à l’image du nutri-score déjà présente sur de nombreux produits. Prochainement déployé dans nos rayons, ce dernier permettra de mesurer l'empreinte écologique des aliments. Afin de guider précisément le consommateur, un classement sera disponible sur les emballages. Une notation étendue de A à E et du vert au rouge en fonction de l’origine du produit, de la saisonnalité, des ingrédients utilisés ou encore de la possibilité de recycler l’emballage. Vous l’aurez compris : vert pour les meilleurs produits et rouge pour les plus mauvais, toujours d’un point de vue environnemental. Au total, ce sont 6 critères qui seront pris en compte et affichés sur les étiquettes. Ceci pour permettre aux clients de mesurer rapidement l’impact écologique d’un produit consommable. Par exemple, pour des tomates de même aspect, certaines seront moins bien notées si elles sont produites à l’étranger, sous serre et hors saison. A l’inverse, les tomates made in France auront une bien meilleure note en plein été. Même si la saisonnalité reste avant tout une question de bonne volonté et d’éducation dès le plus jeune âge, une piqûre de rappel ne serait-elle pas la bienvenue face à l’urgence écologique actuelle ?

 

Les limites de ce nouveau label

A l’origine de ce projet figurent plusieurs acteurs issus du domaine alimentaire tels que Yuka, Foodcheri, Marmiton, pour ne citer qu’eux. Un collectif indépendant qui a récemment décidé de lancer sa propre initiative et son propre éco-score. Cependant, comme tous les labels, la fiabilité reste sujet à controverse. L’éco-score, qui semble être une initiative d’ordre privée, est à ce jour pointée du doigt par certaines ONG. En effet, le groupement n’est pas lié au ministère de la transition écologique et n’a donc pas obtenu d’aval officiel. Mis en vigueur dès ce début d'année, certaines craintes subsistent quant à la méthode de notation utilisée. Pour certains, cette dernière reste encore flou. En parallèle, on peut se demander si le trop plein d’informations sur les emballages ne pourrait pas prêter à confusion ? Pourraient-elles perdre le consommateur quand elles devraient, au contraire, le guider ? Il semble essentiel, pour les géants de la grande distribution, de trouver un compromis. Ce label pourrait bel et bien apporter des informations essentielles pour limiter l’impact de notre consommation alimentaire. Initiative d’ordre privée ou pur mouvement citoyen ? Même si le doute subsiste, la finalité reste la même : améliorer notre manière de consommer et penser aux générations futures.

 

Un label national anti gaspillage alimentaire

Préserver le monde actuel et penser au futur reste un enjeu majeur pour l’ensemble de notre société. En pleine crise sanitaire, qui touche actuellement les quatres coins du monde, la France ne déroge pas à la règle. La lutte contre le gaspillage semble franchir une nouvelle étape. Un label, qui accompagne la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC), orientera les consommateurs. Ici, ce sont les acteurs de la distribution alimentaire et la restauration collective qui sont concernés. L’objectif est de réduire le gaspillage de 25% d’ici à 2025 et 2030 pour les secteurs de la transformation, production et restauration collective. Les conditions précises pour bénéficier du label seront annoncées courant 2021. Il s’agit ici de conditions de validation et de contrôle qu’il sera possible d’obtenir via un organisme agréé. A l’image de l’éco-score, ce nouveau label a pour but d’orienter les consommateurs et créer une dynamique vertueuse envers les entreprises concernées. Les entreprises joueront-elles le jeu ? Ce label pourrait bel et bien être l’opportunité de récompenser les bons élèves à condition que les consommateurs restent sensibles à cette nouvelle initiative.

 

Le gaspillage alimentaire, une lutte mondiale ?

Le label est une méthode que l’on peut qualifier de “méthode douce”. Cette initiative récompensera sûrement les entreprises sensibles à ce type de projet mais ne permettra pas de sanctionner les mauvais élèves. D’autres tactiques ont été mises en place dans différents pays afin de limiter le gaspillage alimentaire. En Chine, par exemple, il est question de sanctionner les assiettes qui ne sont pas terminées et de faire payer les restes. Il est ici question de “distribuer” des amendes aux mauvais joueurs. Cette méthode est-elle trop extrême ? Cette piste est particulièrement intéressante mais serait-elle acceptée dans l’Hexagone ? Pour limiter le gaspillage alimentaire, un certain nombre de pays planchent sur des solutions à court terme. Pour certains, il est question de sanctionner les publicités qui encouragent la suralimentation. Cette piste, partant d’un bon sentiment, soulève toutefois des questions. En effet, quels seraient les critères pour qualifier une publicité visant la suralimentation ? Pour les Pays-Bas comme pour le Canada, la course contre le gaspillage passe par des emballages innovants. Ces derniers indiquent les jours restants de durée de consommation. Des étiquettes interactives permettent également de détecter des aliments périmés.

 


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14 réactions à cet article    


  • ticotico ticotico 15 janvier 2021 20:02

    Perso, de nouveaux labels, scores, normes ou autres... ça ne me fait pas grand chose. 

    J’ai même un peu l’impression d’être pris pour un débile léger quand une autorité autorisée m’explique comment je dois me comporter. Depuis que j’ai commencé à cuisiner, j’ai toujours appliqué le principe « zéro produit transformé ».

    C’est un truc assez simple à comprendre et à appliquer.

    En plus, on peut constater qu’il y a pas mal d’avantages à le faire :

    avantage économique, 

    avantage nutritif, 

    avantage gustatif,

    avantage écologique, 

    avantage « idéologique »...

    Pourquoi autorise-t-on la pub pour tous ces produits toxiques ? 

    OK, khmer vert, liberté d’entreprendre, etc... mais la liberté d’entreprendre n’est pas celle de pourrir la santé avec des steaks hachés surchargés en graisse, des gouters chargés en sucre, etc...

    Regardez par exemple, ce que sont maintenant les mentions légales sur les boites de coca cola au Mexique. (si vous avez des difficultés en espagnol, ça dit que ce n’est pas conseillé pour les enfants en raison du taux de sucre et de la présence de caféine).


    • Sozenz 15 janvier 2021 20:46

      @ticotico
       vous avez entierement raison . 
       surtout quand on voit le programme de l auteur :
      Pour les Pays-Bas comme pour le Canada, la course contre le gaspillage passe par des emballages innovants. Ces derniers indiquent les jours restants de durée de consommation. Des étiquettes interactives permettent également de détecter des aliments périmés.

      vachement ecolo son truc /.
       ça va atterrir où ses emballages ?
       par contre il ne va pas faire la promotion des produits en circuits courts sans emballage et sans pub qui sont pourtant bien mieux .

      je crois que ce monsieur ne connait pas l esprit français .
      mais c est vrai que tout est fait pour retirer cette culture culinaire en introduisant des technologies pour attirer les mômes .

      sous couvert d’ éthique ; ça va venir polluer et donc gaspiller des ressources .

      les faux écolos .


    • Pauline pas Bismutée 15 janvier 2021 21:48

      J’ai lu une fois un procédé tout simple pour choisir ses aliments : ne rien acheter que notre grand-mère ne reconnaîtrait pas, et ne rien acheter qui ne pourrit pas.


      Interview très intéressante sur l’industrie agro-alimentaire :
      https://www.youtube.com/watch?v=lXXp-PVQ0HQ


      • xana 15 janvier 2021 22:17

        @Pauline pas Bismutée

        Parfaitement.

        A propos, ou plutôt hors de propos :
        Merci Pauline pour votre défense (mesurée) dans l’affaire rosemar. J’aurais voulu retirer les mots excessifs (ceux que notre président a eu envers Assad, mais à lui on ne lui a pas reproché des "menaces de mort...) mais j’ai pu voir mes réponses effacées sous mes yeux.
        Sa réaction m’a montré que j’aurais eu tort de les retirer.
        Comme Rakoto, rosemar a un passe-droit permanent sur Avox pour y publier sans passer par le jugement d’un comité de lecture. Et elle peut contraindre ceux qui la contredisent au silence. Tant qu’il n’était question que de poésie cela pouvait passer. Mais maintenant elle est devenue le chantre des masques et des vaccins, et aussi celui de l’Etat profond américain qui pourrait très vite devenir le nôtre. Désolé, je n’accepte pas cela sur un site qui a tout de même des qualités.


      • Pauline pas Bismutée 15 janvier 2021 23:16

        @xana

        Ma « condamnation » quant à votre remarque a été ferme car, je réitère, vous êtes allé trop loin, mais je crois que vous le savez.

        Et Rosemar a le droit de prendre position pour ou contre ce qu’elle veut, les confitures à la framboise, Trump, les nappes à carreaux, les masques…, que ça plaise à certains ou pas, ce n’est pas aux autres d’en décider. Et elle n’aurait pas dû effacer vos réponses ou excuses si c’est elle qui l’a fait, mais bon, on ne va pas passer la nuit dessus.

        Je remarque simplement que j’ai été la seule à vous écrire ma réprobation « en face », au lieu de vous insulter « par derrière », la nature humaine est vraiment intéressante….

        J’ai beaucoup de mal avec l’hypocrisie et les « gnagnagna », et, oui, il nous est tous arrivé de dire des conneries qu’on n’aurait pas dû dire, pas la peine de me remercier… !


      • xana 15 janvier 2021 23:23

        @Pauline pas Bismutée
        Merci tout de même.


      • Pauline pas Bismutée 15 janvier 2021 23:46

        @xana

        Je viens de lire votre commentaire concernant votre copain (et vous même), désolée, on vit vraiment une période de m...
        Bon courage




      • rosemar rosemar 17 janvier 2021 09:28

        @Pauline pas Bismutée

        Je n’ai rien effacé : ce sont les instances d’Agoravox qui ont supprimé ce commentaire... et mes réponses...


      • Pauline pas Bismutée 18 janvier 2021 16:56

        @rosemar

        C’est bien pour ça que j’ai écrit « si »...
        C’est cool, Rosemar, vous pouvez maintenant nous donner votre avis sur les nappes a carreaux... (je vous taquine, ce n’est pas méchant)


      • ZenZoe ZenZoe 16 janvier 2021 11:15

        Entre la profusion de systèmes de notation, labels officiels et les démarches plus ou moins marketing, plus ou moins honnêtes (zéro pesticides, agriculture raisonnée, 100% naturel...), les étiquettes savantes et à rallonge, de moins en moins de monde s’y retrouve.

        Le mieux est encore d’acheter des produits non transformés, de saison si possible et avec une provenance claire. Si on le peut, cultiver ses légumes. Pour le reste, on s’en charge.

        Un bon plat de spaghetti avec un pesto fait maison et quelques rondelles de tomates du coin vaudra toujours mieux que des lasagnes industrielles.


        • sylvain sylvain 16 janvier 2021 11:28

          les labels sont avant tout un instrument de communication

          je suis labellisé bio, AB pour être précis, et il me faudrait tout un article pour détailler toutes les absurdités de cette certificartion . Il y en a de plus en plus, et elles ont otutes la même origine : logique industrielle, maximisation du profit, fonctionnement mafieux

          Il faudrait surtout trouver un moyen d’éviter de rentrer tout le temps dans ces logiques de psychopates


          • Polybe 18 janvier 2021 11:24

            « Eco-score et label anti-gaspillage » sur la nourriture.

            Opération de diversion pour ne pas aborder les autres gaspillages :

            Véhicules qu’il faut renouveler encore plus souvent du fait des normes du contrôle technique modifiées en permanence,

            Véhicules avec de nouvelles énergies sans tenir compte de l’impact environnemental dès leur fabrication et intégrant leur recyclage, et sans tenir compte de la physique relative au déplacement de masses supplémentaires augmentant ainsi la consommation des véhicules hybrides,

            Appareils électroménagers qui durent maintenant un peu plus que le temps de la garantie, avec un indice de réparabilité défini par le constructeur, alors que le législateur pourrait imposer des garanties,

            Appareils de communication (téléphones, ordinateurs) dont on ne maîtrise plus les mises à jour les rendant obsolètes,

            Habitat avec des normes qui évoluent également en permanence, et domaine dans lequel les collectivités territoriales préfèrent démolir puis reconstruire au grand profit du BTP.

            Dépenses publiques : 56,5% du PIB dans notre pays qui taxe le plus au monde. Dans ce domaine, il faut regarder les dépenses des collectivités territoriales.

             

            Si l’on voulait vraiment éviter les gaspillages, le législateur commencerait par imposer des durées de vie à la source, c’est-à-dire aux fabricants, ou à l’importation, et non pas aux consommateurs.

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