Écrits racistes et menaces de mort contre un Maire, République en péril !
Insultes fréquentes, voire agressions contre des personnes parce qu’elles sont juives ou de confession musulmane, après Oradour sur glane et des Tags révisionnistes antisémites, voila des écrits racistes nauséabonds avec menace de mort contre un Maire parce que d’origine familiale Algérienne.
Honteux pour notre pays et inacceptable !
« Le ventre est encore fécond, d'où a surgi la bête immonde. » Métaphore de « La résistible ascension d’Arturo Ui » par Bertolt Brecht
On ne peut que constater aujourd’hui en France en 2020 que ce ventre de la bête immonde est hélas toujours fécond et ne cesse d’enfanter.
Entre écrits ou actes antisémites et propos racistes et xénophobes, avec parfois des menaces de mort conduisant même jusqu’à les exécuter, notre pays ne cesse de gravir les échelons du nauséabond dans ce sens.
Insultes fréquentes, voire agressions contre des personnes parce qu’elles sont juives ou de confession musulmane, sans compter des attaques sur leur lieu de cultes réciproques ou violation de sépultures devient intolérable et inacceptable dans notre république démocratique. Hier encore des tags antisémites sur un lieu martyr du nazisme à Oradour sur Glane et aujourd’hui on atteint un palier supérieur avec une lettre raciste nauséabonde de menaces de mort adressée au nouveau maire divers gauche-Vert de Givors Mohamed Boudjellaba, ainsi qu’à sa famille, à cause de ses origines familiales Algériennes.
Honteux et inacceptable également quand un groupe local sur les réseaux sociaux relativise ces faits et pour les couvrir va jusqu’à prétendre que c’est une mise en scène pour des raisons politique, alors que le Maire a rendu publique cette lettre manuscrite et saisi la justice. Incroyable !
Il va de soi que, non seulement il faut condamner ceux qui tentent de semer le doute et le discrédit sur la victime qu’est le maire de Givors, un soutien total et sans faille doit aussi lui être apporté
Comment a-t-on pu en arriver là dans notre pays pour atteindre un tel niveau de haine « raciale » ?
Un problème institutionnel : dès lors que dans l’article premier de la constitution il est inscrit le mot race, alors que les races humaines n’existent pas, ainsi tout propos ou acte raciste tels que ceux proférés contre le maire de Givors Mr. Boudjellaba conforte la notion que nos sociétés humaines sont divisées en races, donc des supérieures et des inférieures, avec ce qu’il y a de plus terrible...
Utiliser le mot race ne contribue qu’à théorisait une notion qui n’existe pas d’un point de vue biologiste. D’où que l’on soit issu et quelle que soit la couleur de notre peau, nous appartenons tous à la même espèce humaine.
Il faut bien comprendre que le maintien de l’inscription « race » dans le marbre Constitutionnel Français ne peut qu’avoir des conséquences que l’on peine à imaginer. Et conforte certaines sensibilités politiques sensibles aux théories sur l’inégalité des races, telles qu’elle furent développées par le comte de Gobineau (1816 – 1882), avec son essai sur l’inégalité des races.
Pour rappel : supprimé de la constitution par les députés en 2018, cependant le mot « race » y figure toujours
Comme premier changement au projet de révision de la Constitution, les députés ont symboliquement supprimé, jeudi 12 juillet 2018, à l’unanimité (les députés RN étaient tous absents), le mot « race » de l’article 1er, une mise à jour depuis longtemps réclamée outre-mer mais sans faire consensus jusqu’à présent. Hollande voulait aussi le supprimait, mais avec les manifestations contre le mariage pour tous et d’autres qui suivirent il ne l’avait pas fait.
Malgré sa suppression de la Constitution de 1958, le mot « race » reste bien présent dans notre législation. La raison de cette non-révision est en fait d’un autre ordre. le terme reste (et restera) inscrit, à deux reprises, dans un autre texte à valeur constitutionnelle, le préambule de la Constitution de 1946 (https://www.conseil-constitutionnel.fr/le-bloc-de-constitutionnalite/preambule-de-la-constitution-du-27-octobre-1946 ) . Au premier alinéa (« … le peuple français proclame à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance, possède des droits inaliénables et sacrés ») et au 16e alinéa (« La France forme avec les peuples d’outre-mer une Union fondée sur l’égalité des droits et des devoirs, sans distinction de race ni de religion »).Selon le Palais Bourbon, « il n’est pas envisagé de modifier en ce sens le Préambule de 1946, car il s’agit d’un texte « historique », au même titre que la DDHC de 1789, dont les termes n’ont donc pas vocation à être révisés. La Constitution de 1958, en revanche, reste un texte « vivant », susceptible d’évolutions »…Cet argument est pour le moins très controversé et ne devrait pas résister à une volonté politique de supprimer le mot »race » de la Constitution. Certes avec la crise sanitaire du Covid-19 il y a d’autres urgences… Mais cette volonté politique existe-t-elle ?
Faut-il rappeler également que cette inscription dans la constitution ne date que depuis la quatrième république de 1946.
L’inscription de la dénomination « race » ne fût inscrite pour la première fois dans une Constitution, qui, rappelons le, est l’organe supérieur du Droit, qu’en 1946, lors de la rédaction de la Constitution de la quatrième république. Cette dénomination fût reprise en 1958 lors de la rédaction de la Constitution de la cinquième République qui est actuellement en vigueur, ainsi libellé dans son article 1er :
« La France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale. Elle assure l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion. Elle respecte toutes les croyances. Son organisation est décentralisée.
La loi favorise l'égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives, ainsi qu'aux responsabilités professionnelles et sociales ».
Faut il rappeler encore que le Mot race n’avait jamais été inscrit dans les Constitutions précédentes à celle de 1946
A noter que la déclaration des Droits de l’homme de 1789 à laquelle se réfèrent les rédacteurs de la constitution du 27 octobre 1946 et de celle de Septembre 1958, en son article premier il est écrit : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droit. Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » (https://www.quelsdroitsfacealapolice.be/IMG/pdf/ddhc_1789-08-26_fr.pdf )... Ainsi nous naissons libres et égaux et nous pouvons être considérés en Droit « supérieurs » ou « inférieurs » les uns par rapport aux autres en fonction de notre utilité sociale. Si la République justifie ainsi l’inégalité sur le plan social, en aucun cas elle n’évoque celle des races. Même si on pourrait éventuellement suspecter les constituants de 1946 (comme ceux de 1958) d’avoir transposé une interprétation de texte qui justifie une distinction sociale fondée sur « « l’utilité commune » en distinction de races, car les unes et les autre n’auraient pas « la même utilité commune »… Ne perdons pas de vue qu’en 1946 (comme en 1958) la société Française est coloniale et pour les responsables politiques, les populations autochtones des colonies (inférieures) n’ont pas la même utilité commune que les populations coloniales (supérieures)…
Pour rappel, la Constitution du 22 Frimaire an VIII (13 décembre 1799) en son Article premier précise seulement que la République française est une et indivisible. Son territoire européen est distribué en départements et arrondissements communaux. Certes, cette constitution qui apparaît comme taillée pour Bonaparte, bien qu’il n’y ait pas de référence à des droits et des libertés, certains droits y sont toutefois affirmés dans les dispositions générales, comme l'inviolabilité du domicile, la sûreté des personnes et le droit de pétition (art.76, art.83, 84-87)… Mais il n’y aucune référence à la notion de race.
Quelles ont pu être les motivations des rédacteurs de la constitution de 1946 pour avoir inscrit le mot « Race » dans la constitution ?
On peut s’interroger sur les motivations qui ont conduit les rédacteurs des constitutions de 1946 à graver le mot « race » dans le marbre du Droit Français que représente la Constitution, alors que ce concept n’existe pas d’un point de vue scientifique, et n’a aucun justificatif anthropologique…
Si l’on considère les premières lignes du préambule de la constitution de 1946, on peut comprendre qu’il ait eu une volonté forte de vouloir dépasser le traumatisme post-Nazisme subit par les populations dû aux thèses raciales criminelles qui n’ont cessé de progresser et s’amplifier, notamment, depuis que le comte Arthur De Gobineau édita son essai sur l’inégalité des races humaines en 1853-1855. Le développement de sa thèse qui inspirant, entre autre, les dirigeants du régime Hitlérien et leurs collabos Français leur a servi de référence afin de justifier des massacres épouvantables et ainsi de déculpabiliser la race « supérieure » blanche.
En 1946 la France est un empire colonial qu’il faut à la fois tenir sous bonne garde. Mais aussi auquel l’histoire contraint de reconnaître des droits minimum fondamentaux à ses populations, sans pour autant rejeter la notion de race … Car, la catégorisation, puis la hiérarchisation des groupes humains a servi de justification aux colonisateurs européens pour annexer de nouvelles terres (notion de « races inférieures » chère à De Gobineau ). L’expérience de leur rencontre avec des cultures autochtones fut rapportée en métropole de manière particulièrement partiale : les terres colonisées étaient présentées comme remplies de sauvages incultes, inférieurs à tout point de vue au colonisateur qui, bon et généreux, se dévouait pour leur apporter les lumières et les bienfaits de la civilisation… Ces histoires nourrirent les théories racistes et justifièrent les discriminations dont étaient victimes les peuples colonisés. Il s’agit là du racisme colonial.
Le même usage a été fait en Allemagne nazie de façon beaucoup plus violent puis ensuite en Europe, sous sa domination, visant cette fois les juifs, tziganes, slaves, qu’il s’agissait d’exterminer pour faire de la place à la « race aryenne » dite supérieure. Autrement dit de l’eugénisme.
Aujourd’hui encore, lorsqu’un citoyen français, dont la famille est issue des anciennes colonies, dont l’Algérie tel le maire de Givors Mr. Boudjellaba, les suprémacistes blancs néonazi, complètement abrutis et incultes ne peuvent admettre que cette personne instruite et cultivée puisse accéder à une fonction de maire, car ils le considèrent toujours comme une « race » inférieure et eux supérieure... Et déversent ainsi leur venin, ce qui est ignoble !
Faut-il encore rappeler que pour la plupart des scientifiques, la notion de race n'existe pas
Certains chercheurs tentèrent de conférer une valeur scientifique à la notion de race. A l’instar du comte De Gobineau qui dans son « Essai sur l’inégalité des races humaines », où il décrit différentes caractéristiques telles que couleur de la peau, couleur et texture des cheveux, forme et taille du crâne, qu’il met en concordance avec les caractères psychiques, intellectuels, moraux, etc. ces théories conduisent à une hiérarchisation de valeur des races ou groupements humains, certains distinguent plusieurs dizaines voire des centaines de « races » mais tous accordent dans leurs descriptions une place particulière à de grands ensembles en nombre limité, le plus souvent basés sur la pigmentation de la peau.
Le caractère de scientificité de la biométrie, pratique purement descriptive des caractères apparents, n’a guère été reconnu que par ceux qui en étaient convaincus. En revanche cette discipline a largement nourri les discours et politiques racistes. La période du nazisme vit ainsi se multiplier des expositions détaillants des caractères physiques, pour « apprendre » à reconnaître « les races humaines », en particulier les Juifs, mais aussi les Tziganes et bien d’autres. Des populations qui payèrent un très lourd tribut à cette folie raciste des Nazis…
André Langaney qui est un généticien, spécialiste de l'évolution et de la génétique des populations, montre que, génétiquement, la notion de race est infondée car elle suppose une classification arbitraire des hommes. Pour lui : on peut tout au plus parler de fréquence de certains gènes dans une zone géographique donnée.
L'existence de caractères raciaux génétiquement repérables n'a jamais pu être démontrée scientifiquement. Se fondant sur les travaux des biologistes, il affirme : « qu'il n'y a pas de marqueur génétique de la race et que les races humaines ne sont donc qu'un concept culturel ». Il a écrit dans un ouvrage paru en 1992 « Tous parents, tous différents » ( en collaboration avec N. Hubert Van Blijenburg et Alicia Sanchez-Mazas), Paris, Muséum national d'histoire naturelle (ISBN 2877490343) publié à l'occasion de l'exposition qui s'est tenue au Musée de l'Homme Paris en 1992) : « Au début des recherches en génétique, les scientifiques, qui avaient en tête des classifications raciales héritées du siècle dernier, pensaient qu’ils allaient retrouver des gènes des Jaunes, des Noirs, des Blancs… Et bien, pas du tout, on ne les a pas trouvés. Dans tous les systèmes génétiques humains connus, les répertoires de gènes sont les mêmes. »
Claude Levi-Strauss (1908 - 2009) affirmait que si les groupes humains se distinguent, et pour autant qu’ils sont à distinguer : « c’est uniquement en termes de culture ». En effet, c’est uniquement par la culture que les groupes humains ou sociétés se départagent et se différencient, pas selon la nature que serait la nature biologique. C’est à dire que s’il y a bien lieu de maintenir les distinctions, le phénomène n’est en aucun cas naturel. Il ne relève pas de l’étude de la biologie, mais de l’anthropologie au sens large. Le racisme consiste précisément dans le contraire, soit à faire d’un phénomène culturel, un phénomène prétendument physique, naturel et biologique ».
Les différences morphologiques sont souvent expliquées par des adaptations à l’environnement. Autrement dit, les groupes humains primitifs n’ont pas échappé à la sélection naturelle favorisant, pour un groupe social déterminé, un certain nombre de caractères spécifiques adaptés aux conditions d’environnement propres à une région donnée. Néanmoins, compte- tenu de la durée nécessaire pour acquérir divers caractères physiques sous la pression de la sélection naturelle, les migrations humaines de l’Histoire et de la Préhistoire qui se sont traduites par des déplacements de population, à raison d’une moyenne estimée à quelques dizaines de Kilomètres par génération ont entraîné un brassage génétique important, affectant les peuples de quasiment toutes les régions du globe.
Le généticien Albert Jacquard (1925 – 2013) soulignait notamment que la notion de « race » est obsolète et n'a aucun fondement biologique : « Les individus de l'espèce humaine sont fort différents les uns des autres] il est impossible de tracer des frontières permettant de regrouper ces populations en classes distinctes » autrement dit, il n'y a qu'une seule race humaine, dans laquelle se fondent plus de sept milliards d’individus. Selon Albert Jacquard : « pour parler de race, il faudrait qu’un groupe reste isolé un nombre de générations égal au nombre d’individus qu’il comporte ; ainsi, un groupe de 200 personnes devrait rester isolé 4 000 ans (si l’on compte 20 ans par génération) pour devenir une race. Ce chiffre est à comparer aux 20 000 ans qui ont été nécessaire pour séparer Canis lupus, (le loup) des différentes races de Canis familiaris (chiens). Peu de races de chiens sont interfécondes avec les loups ». Et de rajouter : « Ni la génétique, ni l’anthropologie, ni l’ethnologie, ni l’Anthropomorphie (biométrie), ni les découvertes récentes n’avalisent l’idée de l’existence de races humaines. Parler plutôt de groupe de populations correspond à une réalité scientifique, dans la mesure où l’on retrouve des gènes proches qui eux ont une signification et une pertinence médicale. Il paraît évident que la notion de race humaine sous toutes ses formes, a servi de prétexte à un racisme latent et qu’elle est à l’origine des plus gros crimes qu’ait connu l’humanité !!!! Le concept de race est une idéologie dont les fondements sont arbitraires, discriminants et dont l’objet est de justifier une différence culturelle par une différence physique... »
Expurger le mot « races » de la Constitution, c’est reconnaître officiellement et définitivement son inexistence.
La dénomination « race » expurgée de la constitution c’est reconnaître l’inexistence de cette notion, avec tout ce que cela comporte, notamment, en regard de la xénophobie qu’elle renforce et qui est souvent plus profonde et plus ancienne encore que le racisme. Par ailleurs, accepter le principe d’une dénomination qui n’existe pas dans le cadre de la biologie c’est aussi dissimuler les mécanismes psychologiques, historiques, politiques qui sont à l’œuvre dans le « racisme ».
Pour conclure
Déconstruire à partir de la biologie une notion telle que celle de race est nécessaire, mais cela n’aura qu’un effet limité sur ses aspects dévastateurs si grâce à la connaissance et au savoir la culture des individus ne change pas radicalement dans ce domaine. Le racisme, quelle qu’en soit la forme, est une capitulation de l’intelligence, la bataille pour la culture doit être essentielle. Mais dans l’immédiat, même si l’on est en désaccord avec les choix cultuels ou ses engagements politiques on ne peut rester silencieux et il convient de soutenir le Maire de Givors et sa famille face aux écrits nauséabonds et les menaces de mort dont il est victime par des « apprentis nazis »...
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