Edouard Martin, l’homme de l’année
Non, pour moi l’homme de l’année n’est pas un politique, qui quoi qu’il arrive ne tient jamais ses promesses. Il ne s’agit pas non plus d’un grand patron qui collectionne les millions(milliards),pour lui-même et ses actionnaires,mais aussi les plans sociaux. Ce ne sera pas un de ces artistes qui viennent sur les plateaux télés tenir de beaux discours humanistes, et qui à peine sorti du studio font tout ce qu’ils peuvent pour payer le moins d’impôt possible.
Après cette introduction quelque peu démago et légèrement populiste comme le dirait la presse bien pensante, il est temps que je vous présente celui qui est pour moi l’homme de l’année 2012.
Edouard Martin, puisque c’est de lui qu’il s’agit, débarque de son Espagne natale à l’âge de 7 ans. A 18 ans il intègre l’aciérie de Florange, lieu ou son père travaillait déjà.
7 ans après son arrivée en 1989, il est élu délégué du personnel pour la CFDT. Réputé pour sa verve et ses coups de gueule auprès de ses collègues, il répond avec humour quand on lui dit qu’il a le sang chaud des Espagnols : « ce n’est pas du sang qui coule dans mes veines, c’est de l’acier ! ».
C’est cette homme là, tout comme Xavier Mathieu lors du conflit des Conti en 2009, qui auraremis des valeurs comme l’hônnéteté, la conviction, le courage et la sincérité sur le devant de la scène en 2012.
On se souvient tous de ses larmes lâchées devant les caméras à Florange, alors que le gouvernement venait juste d’annoncer des difficultés techniques concernant le projet expérimental Ulcos de captage-stockage du CO2, sur lequel se fondaient des espoirs de salut de l’usine lorraine.
« On est tous écœurés, on a été trahis », disait-t-il entre deux sanglots. Avant de reprendre ses esprits et de poursuivre en militant syndicaliste convaincu : « Nous, nous allons être votre malheur, si vous ne cessez pas ces mensonges, ces tromperies ! ».
Des formules percutantes, une sincérité que personne n’oserait remmettre en doute. L’homme a le sang chaud, et sait comment attirer l’attention. Pourtant, les invectives ne sont jamais ni de la haine, ni des insultes, mais juste une saine colère.
Mais pour les médias, l’homme de l’année se situe ailleurs, n’en doutons pas, on ne va tout de même pas mettre à l’honneur un simple salarié qui se bat contre les politiques et contre le système ultra libérale représenté dans le cas présent par Mittal.
Les ouvriers et les salariés n’ont qu’un seul droit dans ce pays, la boucler, ils ne sont présents nul part. Ni dans les médias, ni à l’Assemblée ou au Sénat.
Quant aux chômeurs, je n’ose en parler, ils sont soit des fainéants, ou alors lorsqu’ils ont le courage de tenir tête et de se battre pour conserver leur travail, ils sont accusés d’être des voyous comme Xavier Mathieu à son époque.
Les boucs émissaires doivent rester à leur place et ne pas bouger .
Ils doivent accepter les plans de reformation professionnel qui ne déboucheront sur rien, ils doivent accepter les propositions de déménagement à l’autre bout du pays sans se soucier de savoir si leur conjoint y retrouvera un emploi, etc…
Et pour eux pas le moindre petit paradis, qu’il soit fiscal ou autre…..
Ni de tribunes d’artistes dans les journaux pour les soutenir, ou de tweet de comiques à deux balles.
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