EDUCATION NATIONALE : la commission enseignement du PRCF, solidaire de l’action du 31 janvier 2013
Le PRCF est pleinement solidaire des personnels de l’Education nationale qui seront en grève le 31 janvier prochain, ainsi que les autres personnels de la fonction publique, appelés à débrayer à l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaires, pour des créations d’emploi, l’augmentation des salaires, l’amélioration du fonctionnement des services publics, et l’abrogation du scandaleux jour de carence, qui ne devrait d’ailleurs exister ni dans la fonction publique, ni dans les entreprises privées.
Ridiculisant ceux qui, dans la direction des syndicats enseignants, prétendaient que « la situation a radicalement changé » depuis l’arrivée de HOLLANDE et de PEILLON, les personnels de l’école publique constatent que les dégradations continuent, non seulement en termes quantitatifs – les salaires sont toujours bloqués, le climat scolaire est toujours aussi lourd et dans nombre de départements les suppressions de postes massives continuent de sévir – mais en termes qualitatif : globalement les « réformes » PEILLON s’inscrivent dans la continuité de la casse euro-libérale de l’Education nationale, du statut des fonctionnaires, du pouvoir grandissant des autorités locales sur les personnels.
Ajoutons que ces contre-réformes scolaires à répétition tendent à imposer une idéologie antirépublicaine et anti-laïque (soumission aux exigences du patronat, imposition du tout-anglais à tous les étages de l’enseignement aux dépens du français, démontage des disciplines scolaires, anticommunisme obsédant, européisme exacerbé, etc.).
Il est donc salutaire qu’une action syndicale commune, non subordonnée au feu vert des syndicats Contre-réformistes UNSA et SGEN-CFDT, ait finalement été décidée pour le 31 janvier.
Encore faut-il que l’action soit menée sur des bases claires : il ne s’agit pas d’enjoliver la politique de PEILLON : il ne s’agit pas d’ « infléchir » cette politique, tournée vers l’alignement euro-libéral de l’école, mais d’exiger le RETRAIT des contre-réformes passées (FILLON, DARCOS, CHATEL) et à venir.
En outre, il est inconcevable que la FSU, SUD et la CGT ne disent pas un mot contre les futures réformes de « décentralisation » que prévoit l’actuel gouvernement au titre de l’ « Acte III de la décentralisation » et de la « Charte européenne des langues minoritaires et régionales ». Dans le cadre du « saut fédéral européen », qui vise à détruire non seulement la souveraineté, mais l’existence même des Etats-nations européens, la politique de Hollande sape l’idée même d’une « République une et indivisible » régie partout par les mêmes lois, pour installer des « euro-régions » et des « métropoles européennes » qui n’auront de cesse de casser les statuts nationaux, les services publics d’Etat, le code du travail, les conventions collectives gagées sur les diplômes nationaux et qui en conséquence constituent un danger mortel pour l’Education NATIONALE, pour les statuts des personnels, pour la laïcité et pour l’emploi des enseignants.
Il est également inconcevable que les syndicats enseignants restent de marbre face à l’entreprise visant à désétablir les langues nationales d’Europe au profit du tout-anglais imposé par l’UE et par le MEDEF. Que restera-t-il des statuts nationaux des personnels lorsqu’il faudra délivrer l’enseignement soit dans la langue régionale d’une euro-région donnée (des demandes vont d’ores et déjà dans ce sens dans différentes régions) ou en anglais, comme c’est de plus en plus le cas en violation grossière de l’article II de la constitution française ? La solution n’est nullement de se servir du prétexte des langues régionales pour « désétablir » le français… et établir subrepticement l’anglais comme seconde langue officielle de facto, il est d’en finir avec l’acharnement des gouvernements successifs contre l’enseignement du français, dans la réduction massive de la DIVERSITE des langues vivantes et anciennes enseignées à l’école, dans le refus crypto-xénophobe de prendre en compte les langues de l’immigration dans le cadre de l’école laïque, et dans l’attribution à l’école publique des moyens nécessaires pour enseigner partout les langues régionales, en tant que patrimoine de la nation.
En un mot comment défendre l’Education « nationale » tout en manifestant une indifférence totale, par conformisme euro-politiquement correct, à l’égard de la casse de la nation républicaine ? S’engager sur ce terrain REPUBLICAIN, ce n’est nullement faire allégeance au « nationalisme », c’est au contraire en finir avec une situation qui fait le jeu du Front « national » en abandonnant aux racistes le drapeau de l’indépendance nationale et de la république indivisible : non pour idéaliser cette république, mais pour la transformer en république sociale, souveraine et fraternelle en marche vers le véritable socialisme.
Tout en publiant son analyse de la situation, le PRCF n’en est pas moins chaleureusement aux côtés des grévistes du 31 janvier. Il appelle les progressistes de France à soutenir l’action des personnels de l’Education nationale qui va dans le sens des intérêts de la jeunesse, de la nation et du monde du travail.
36 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON