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Accueil du site > Tribune Libre > Edwy Plenel n’aurait-il pas abusé du mot censure ?

Edwy Plenel n’aurait-il pas abusé du mot censure ?

Nous le savons tous la justice n'a jamais été infaillible, elle s'est déjà trompée dans le passé et très certainement dans le futur elle se trompera encore. L'échafaud, la prison, les livres et la presse sont là pour témoigner et dénoncer les nombreuses erreurs judiciaires en mémoire de ceux qui ne peuvent plus parler, pour que ses victimes ne soient jamais oubliés. Faut-il rappeler que c'est une justice aux ordres du pouvoir qui censure sans vergogne en obéissant à son maître le totalitarisme, ce n'est donc qu'un simulacre de justice. Rien à voir avec l'affaire Bettencourt où Edwey Plenel a sans doute parlé trop vite de censure lorsque Médiapart a été sanctionné par la Cour d'appel de Versailles pour atteinte à la vie privée. Or il s'agit ici d'une condamnation ordonnée par une justice indépendante que le journaliste peut considérer comme inacceptable sans employer le mot censure. Car pour défendre son droit il lui reste la possibilité de se pourvoir en cassation voire plus tard demander l'intervention de la Cour Européenne des Droits de l'Homme

J'ai moi-même sur Agoravox, suite à un commentaire de Blé, considéré que la décision du tribunal de Versailles était inacceptable et incontestablement elle l'est. Elle l'est au point de mettre en péril l'existence de Médiapart tellement la sentence du juge au maillet de plomb semble disproportionnée et lourde sur le plan financier. Car c'est la faillite qui guette le site Médiapart si celui-ci n'efface pas toute les références aux enregistrements qu'il détient alors que paradoxalement ces éléments ont été utilisés par les enquêteurs.

Dans cette affaire ni Edwy Plenel ni la justice d'ailleurs n'ont dit leur dernier mot, mais le pourvoi en cassation que déposera certainement le directeur de Médiapart ne sera pas suspensif. N'est-ce pas là une aberration alors que le jugement n'est peut-être pas définitif.

Bien sûr chaque citoyen peut critiquer et contester un verdict, alors pourquoi la presse et les hommes politiques ne le pourraient-ils pas. Dans le cas présent on pouvait espérer une levée de bouclier au moins des médias pour défendre la liberté d'expression sans pour autant insulter la justice. Mais rien, sauf Rue 89, Arrêt sur image et Libération qui ont clairement soutenu Médiapart. Dommage, vraiment dommage car ce silence est comme une balle que toute la presse d'information se tire dans le pied. Car sans jouer aux outragés les médias dans leur ensemble avaient le devoir d'exprimer leur désapprobation sans oublier d'expliquer où se situe la frontière ténue entre le droit d'informer et la vie privée.

Alors pourquoi cette indifférence, y avait-il des comptes à régler, de la jalousie rentrée qu'il fallait assouvir, des subventions à justifier. 

Une autre question se pose maintenant ; Médiapart dans l'affaire Cahuzac avait-il le droit d'utiliser les enregistrements qui ont poussé le ministre aux aveux et brisé probablement durablement sa carrière politique. Car là encore un tribunal pourrait décider qu'il y a intrusion dans la vie confidentielle d'autrui. A ce jeu là plus aucune enquête n'est possible et c'est la mort programmée de la presse d'investigation. Les voyous de la République pourront alors danser sur les archives de la presse.

Et les politiques dans tout cela seraient-ils devenus muets. Médiapart fait donc si peur qu'aucun à ma connaissance n'est intervenu ne serait-ce que pour signaler l'importance de la liberté d'expression des journaux. Après tout si Médiapart venait à disparaître cela arrangerait peu-être beaucoup de monde et on pourrait alors considérer qu'Edwy Plenel n'a pas abusé du mot censure.

 


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17 réactions à cet article    


  • subliminette subliminette 8 juillet 2013 11:13

    Bien sûr que la presse dans son ensemble aimerait bien que Médiapart disparaisse.
    Par contraste les autres apparaissent comme ce qu’ils sont : des collabos serviles des puissants.


    • Bulgroz 8 juillet 2013 11:46

      Avec 1.56 Millions de pages vues, Mediapart se situe dans les 110ièmes sites les plus visités, au même niveau que Gulli.fr, famili.fr ou homecinema-fr.com.

      A titre indicatif, le Figaro.fr c’est 254 Millions de pages vues.

      (chiffres du cabinet AT Internet).

      Avec quelques 60 000 abonnés actuellement contre 70 000 en 2012, Mediapart est sur le déclin.


      • lessonless 8 juillet 2013 15:41

        Pour une bonne information, lisez l’ article paru dans le Figaro ! Médiapart compte 70000 abonnés particuliers + 5000 collectivités, entreprises = 75000 abonnés et non 60000 comme vous l’affirmez !

        Vous feriez un bon journaliste pour une certaine presse...

         

      • Bulgroz 8 juillet 2013 15:49

        60 000 abonnés+5000 abonnés collectivités, c’est le chiffre donné par Plenel lui même quand il a évoqué les problèmes de cartes bancaires.

        En revanche, les abonnements, qui représentent 95% du chiffre d’affaires, progressent à peine : 59.294 abonnés individuels, un peu plus de 64.000 en comptant les collectivités abonnées. « Notre croissance atteint un plateau », admet Edwy Plenel. Le site a pourtant connu un pic de 70.000 abonnés courant 2012. Selon son fondateur, cette baisse s’explique par de nombreux incidents de cartes bancaires : avec une durée de vie limitée, le renouvellement de celles-ci entraîne un blocage des paiements. « Sans ces incidents, nous serions plus proches des 80.000 abonnés », affirme Edwy Plenel.


      • Scual 8 juillet 2013 13:05

        Il s’agit de censure. Les mots ont un sens.

        A vrai dire elle est même pire que la censure des journalistes ! C’est une censure légale ! ça veut dire que désormais le travail de journalistes ne peut plus être produit devant un tribunal ! Cela signifie également que le droit individuel à la vie privée est supérieur à l’intérêt de l’État Français et au droit des citoyens à l’information !

        C’est une décision fasciste et le juge qui l’a prononcée devra je l’espère s’expliquer devant le Conseil supérieur de la magistrature.


        • Mr Dupont 8 juillet 2013 13:53

          C’est marrant quand même

          Sous Mr Sarkozy : Médiapart : bravo

          Sous Mr Hollande ; Médiapart ; salauds

          Quelqu’un a-t-il une explication ?


          • Mr Dupont 8 juillet 2013 17:26

            Mr Démosthène

            Vous reprenez le mode injurieux : elle n’a pas été trop dure pour vous la semaine ou vous ne le fûtes pas, petite merdum vulgaris que vous êtes ?


          • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 8 juillet 2013 15:09

            @ L’auteur


            Il y a des lois. Médiapart qui se fait un plaisir de dénoncer les faits et méfaits des uns et des autres le sait.
            L’Ump perd 11 millions d’Euros au nom de la Loi : Sarko et les autres peuvent pleurer. C’est la loi.
            Mediapart a , à son tour, des soucis : tant pis pour lui. On ne peut pas faire de la presse de caniveau et s’étonner de se prendre de la crotte de chien dans les narines....

            • lessonless 8 juillet 2013 15:30

              Presse de caniveau dites-vous ! C’est bien grâce à Médiapart si plusieurs affaires financières louches sont en train d’être examinées par la justice. 

              Pour moi, la presse de caniveau est d’un tout autre genre ...

            • SergeL SergeL 8 juillet 2013 18:41

              https://thepiratebay.sx/torrent/8648348

              (95 HTML (articles) ; 77 mp3s (déduplication) ; 79 images ; 14 pages de PDF/JPG ; 253 articles en format PDF)

              soit une bonne partie des contenus visés par l’arrêt de la cour d’appel de Versailles. 


              La Justice censure Médiapart ; pas les articles visés par l’ arrêt : effet Streisand.


              Sarkozy a triché : la sanction est définitive. (l’invalidation de son compte de campagne par le Conseil constitutionnel (qui le prive d’un remboursement de 10,6 millions d’euros et le condamne à verser 516 000 euros au Trésor public)

              Le prêt bancaire de 11 millions € doit être remboursé fin juillet et Sarkozy est caution solidaire.



              Médiapart n’ a pas de problème & va continuer ;

              Sarkozy & l’UMP ? l’ avenir est sombre !


              Quand à vos insultes, c’ est l’ aveu de votre faiblesse : pitoyable !


            • VICTOR LAZLO VICTOR LAZLO 8 juillet 2013 20:39

              @Sergel


              Une Presse qui se permet de jouer au mouchard et à l’indicateur de police, utilisant des méthodes propres à une police de type fasciste n’est certainement pas une presse d’investigation. L’investigation c’est du boulot , de l’enquête, rien à voir avec la pose de micros dans vos chiottes ou sous votre lit...
              N’est pas Woodward qui veut....Ni Edgar J. Hoover ni Plenel ne sont des journalistes : je vous laisse le soin de les qualifier...
              Quant à votre petite UMP sur laquelle vous larmoyez, n’oublier pas de cotiser ! 

            • SergeL SergeL 8 juillet 2013 21:50

              après les insultes, la diffamation

              pour info je ne cotise pas pour les extrémistes de droite (Sarkozy, FN, les larbins des riches parasites)


            • Bulgroz 8 juillet 2013 15:54

              En revanche, les abonnements, qui représentent 95% du chiffre d’affaires, progressent à peine : 59.294 abonnés individuels, un peu plus de 64.000 en comptant les collectivités abonnées. « Notre croissance atteint un plateau », admet Edwy Plenel. Le site a pourtant connu un pic de 70.000 abonnés courant 2012. Selon son fondateur, cette baisse s’explique par de nombreux incidents de cartes bancaires : avec une durée de vie limitée, le renouvellement de celles-ci entraîne un blocage des paiements. « Sans ces incidents, nous serions plus proches des 80.000 abonnés », affirme Edwy Plenel. (07/03/2013)

              http://www.publicsenat.fr/lcp/politique/pleine-crise-presse-mediapart-affiche-bonne-sant-347090


              • REFLEX 8 juillet 2013 16:57

                La presse, peut et doit rester un contre pouvoir.
                On constate que certains journaux restent inféodés aux gouvernants et aux financiers. Dommage !
                a priori MEDIAPART semble vouloir conserver une réelle liberté : c’est pas si mal, non ?
                Je voudrais que chacun se souvienne bien de la tentative récurrente de notre ancien président, pour démanteler le maximum de contre-pouvoirs, durant son mandat ( j’allais dire « ses mandats » —ministre et président de la république)
                qu’est-ce que l’on veut finalement ? tout le monde aux ordres, ?
                et bien non !


                • Richard Schneider Richard Schneider 8 juillet 2013 17:35

                  D’accord avec vous, REFLEX : « la presse DOIT rester un contre-pouvoir ». Car il n’y en plus d’autre. Avec le Canard - et Marianne, dans une moindre mesure - Médiapart essaie de rester « indépendant » financièrement, donc libre.

                  Sur cette liberté absolue de la Presse, je me sens - une fois n’est pas de coutume - proche des anglo-saxons. N’oublions pas que le Washington Post a réussi à avoir la « peau » d’un président des USA. Ce à quoi, on n’a pas encore assisté en Europe.

                • Bulgroz 8 juillet 2013 18:59

                  Incroyable, j’ai été censuré pour avoir dit que mediapart n’était pas une presse d’investigation mais le simple réceptacle de documents volés et détournés donnés par des personnes mal intentionnées.

                  Mediapart ne fait aucune enquête.

                  L’édition des bandes de conversation au domicile d’une vieille dame est la triste illustration de ces graves dérives.


                  • SergeL SergeL 8 juillet 2013 19:55
                    La Sarkozie cernée par la justice

                    Ventes d’armes sous Édouard Balladur et financement illicite de la campagne présidentielle de ce dernier en 1995 ; immense cadeau accordé sur fonds publics à Bernard Tapie dès le début du quinquennat en 2007 ; liens d’affaires et d’amitiés noués dès 2005 et poursuivis jusqu’en 2009 avec le dictateur libyen Kadhafi, son régime et son entourage ; persistance d’un premier cercle d’entremetteurs où l’intermédiaire en armements Ziad Takieddine croise l’obscur mais indispensable Thierry Gaubert, en compagnie du plus fidèle compagnon, Brice Hortefeux ; révélation en 2010 de sollicitations et d’assiduités auprès des Bettencourt dont la fortune cachée, notamment dans des comptes bancaires suisses , garantissait la générosité financière...

                    Alors que l’ancien président tente ce lundi un vrai-faux retour en politique en participant au bureau national de l’UMP après le rejet par le Conseil constitutionnel de ses comptes de campagne 2012, la véritable explication de cette soudaine agitation est sans doute plutôt à chercher du côté de la justice.

                    De fait, un an après la fin du quinquennat de Nicolas Sarkozy, lui-même mis en examen dans l’affaire Bettencourt, comme ses proches, semblent cernés de toutes parts par la justice.

                    Source Médiapart

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