EELV - Front de Gauche, mariage d’une huître avec un oursin ??

Servi en plat de fruits de mer c’est excellent, en politique cela peut être très indigeste…
Si au campus universitaire de Lille 3, Jean-Vincent PLACE a critiqué la stratégie de son parti pour les régionales là où EELV est en passe de s’allier avec au moins l’une des composantes du Front de Gauche (le Parti de gauche,), le président du groupe Vert au Sénat qui en politicien aguerri, faute d’être écologiste convaincu, a estimé devant les journalistes que « ce n'est pas à la hauteur des enjeux » et plaide au contraire pour « une alliance populaire », comme le souhaite le premier secrétaire du PS Jean-Christophe CAMBADELIS, plutôt que « se retrouver tout seuls ou avec des alliés encombrants d'extrême gauche ». Comme on peut comprendre monsieur PLACE et éventuellement souscrire à ses critiques dès lors que dans tous les cas de figure EELV annonce, avant le premier tour, qu’ils ne s’allieront qu’avec le PS pour battre la droite au second tour… Ce qui n’est pas forcément rémunérateur sur le plan électoral, car à quoi bon voter pour eux au premier tour… Certes, comme pour toutes les élections, c’est une histoire de rapport de force politique entre partenaires pour obtenir un meilleur accord possible lors de la répartition finale des places. A noter que Mr. PLACE souhaite surtout faire son entrée au Gouvernement avec le prochain remaniement Ministériel et a besoin pour cela de caresser le PS dans le « sens du poil »…
Je t’aime, moi non plus…
Si on se réfère aux propos »aigres doux » échangés entre MELENCHON et DUFLOT cela devrait rassurer Mr. PLACE. Après une période de lune de miel entre EELV et le FDG, et des accords passés dans la plupart des régions, essentiellement avec seul « MELENCHONNISTE » Parti De Gauche, le ciel semble désormais s’assombrir si on se réfère, en plus, à une déclaration de MELENCHON où il se déclare réfractaire à toute union : « Je demanderai à mes amis de n'être dans aucune liste plutôt que de subir cette annexion. Enfin, je refuse les comportements qui aboutissent à expulser les communistes. L'opposition de gauche peut devenir majoritaire si elle additionne, pas si elle exclut »…Dont acte, mais les impératifs politiciens pour sauver quelques places risquent d’être les plus forts et le mariage, ou du moins le concubinage, fût-il contre nature, aura probablement lieu…
Comment à EELV peut-on évoquer le concept de listes Régionales indépendantes, alors qu’ils constituent, ou souhaite constituer avec d’autres forces politiques de gauche un rassemblement ?
Il est évident que cette terminologie ne sert qu’à les distinguer des listes Régionales du PS, dont l’objectif électoral n’est rien d’autre, s’agissant d’un mode de scrutin proportionne à deux tours, que de pouvoir négocier en position de force avec le PS au second tour. Le problème lors de la négociation pour le second tour, quand vous avez une liste à plusieurs composantes telle que EELV, FDG, Nouvelle donne, Ensemble, voire d’autres organisations et une liste relativement homogène comme le PS, une répartition équitable des sièges devient problématique pour la liste multi- parti et ses « laissés pour compte » risquent fort d’être en final un boulet électoral pour une Gauche déjà bien mal en point…Pour le plus grand plaisir de ses adversaires Droite, FN…
Mariage, ou concubinage « d’une huître et d’un oursin » et déni d’écologie !
Entre l’huître EELV et l’oursin FDG, en ironisant on peut dire : Quel charisme ?... Mais surtout s’interroger plus sérieusement en se posant la question : quelle efficacité pour l’écologie ?...
Un nombre croissant de données montre de façon irréfutable que les changements climatiques récents résultent essentiellement de l'activité humaine, dont le mode d'influence est certes complexe. Qu’il s'agisse de ce que nous consommons, des types d'énergie que nous produisons et utilisons, du lieu où nous vivons, du pays, ville, périphérie ou zone rurale, riche ou pauvre, de notre âge, jeunes ou vieux, de notre nourriture et même de la mesure dans laquelle femmes et hommes jouissent de l'égalité des droits et des chances. Nous sommes entrés dans une nouvelle ère que les scientifiques dénomment « ANTROPOCENE ». Ce qui nous arrive n’est pas une simple crise environnementale, mais une révolution d’origine Humaine. L’humanité est devenue une force géologique destructrice majeure et nous vivons désormais sur une Terre à l’agonie de par le seul effet du nombre. A quoi servirait-il, par exemple, de vouloir imposer plus de sobriété énergétique, ce qui est souhaitable et absolument indispensable, si le nombre de producteurs -consommateurs, aux appétits en nombre d’esclaves mécaniques particulièrement gourmands en énergie ne cesse d’augmenter… Cela signifie également que dans les pays riches, nous sommes nous sommes entrés sur le plan économique définitivement dans une ère post-croissance et que le mythe de la croissance c’est terminé. Par ailleurs, parler de « croissance sélective » est tout aussi stupide que de parler d’écologie « positive ou punitive »…
On ne soulignera jamais assez que la gravité de la situation écologique et les défis du XXIe siècle qu’elle suppose doivent être placés au cœur des débats et des politiques à conduire. Comme les découverts écologiques s’ajoutent d’une année sur l’autre à l’instar des déficits publics qui se cumulent dans la dette, la dilapidation du capital naturel commence de plus en plus tôt. Or Les difficultés financières et économiques de l’Europe et de la France qui sont à la fois reliées aux difficultés d’approvisionnement en énergie, à la menace du réchauffement climatique, au décalage entre les ressources disponibles et la croissance démographique, ainsi qu’à la faiblesse des stock alimentaires et à l’effondrement de la biodiversité ne peuvent être désormais éludés de nos choix politiques et ce à tous les niveaux, en particulier quand il s’agit de la gestion Régionale. D’autant que les nouvelles Régions, bien que résultant d’un déni de démocratie, représentent désormais un espace environnemental, démographique, politique, social, culturel, économique suffisamment important pour y agir et obtenir des résultats, conformément aux objectifs de la conférence climat de Paris (COP 21) …
Force est de constater que ces problématiques écologiques, excepté quelques aspects environnementaux sont loin d’être considérées comme une priorité par le couple EELV - FDG, car selon eux il y a d’autres urgences économiques et sociales qui s’imposent, compte des compétences d’un Conseil Régional…Evidemment !
Ne leur en déplaise, mais aborder la problématique démographique et un intérêt vital pour préparer le futur de la Région, et au-delà…
Prenons l’exemple d’une Région telle que celle de Rhône Alpes-Auvergne qui a regroupé Rhône Alpes, Région à forte densité de population (144 h au km2, c’est 122 au km2 pour la France), avec toutefois d’importante disparités et l’Auvergne avec une densité beaucoup plus faible (52 h au km2) mais également avec de fortes disparités. Nous ne pouvons faire l’impasse sur la problématique démographique, compte tenu des déséquilibres avec des problèmes de surpopulation sans cesse croissants, notamment dans certaines grandes zones urbaines, en particulier des métropoles de Rhône Alpes, ou celles de montagne à forte plus value touristiques, avec la spéculation foncière et la disparition des terres arables qui en découle…
A l’instar des autres Régions en regard de leurs zones métropolitaines, la future assemblée Régionale Rhône Alpes - Auvergne devra agir surtout pour que le déséquilibre démographique entre Rhône Alpes et l’auvergne ne s’aggrave pas au profit des Métropoles Rhônalpines en général et de Lyon en particulier. Il faut noter que si en 1975 la population d’Auvergne était de 1 330 479 habitants, en 2010 elle était de 1 347 387, soit plus 16 908, on ne peut pas dire qu’elle ait connu une explosion démographique, contrairement à Rhône Alpes qui dans la même période est passé de 4 780 684 habitants à 6 341 160, soit plus 1 560 476, d’où le risque d’appel d’air, par toujours plus de concentration sur l’aire Métropolitaine Lyonnaise de certains services publics (Hôpitaux, recherche, enseignement supérieur etc.) A cet effet, il est évident que l'échelon des bassins de vie parait pertinent pour la mise en place d’outils compatible avec des objectifs écologiques.
Grâce à une maîtrise démographique concertée et objective de l’aménagement urbain qui doit s’inscrire désormais en terme de MENAGEMENT du territoire plutôt qu’en terme d’aménagement du territoire, la Région dispose de suffisamment de moyens pour contribuer, par des campagnes d’information, mais aussi par des aides financières adaptées au cas par cas, à stopper la désertification rurale et la "mégalopolisation. Préserver le foncier, les terres agricoles et arrêter l'étalement urbain, dont la densification de l’habitat dans certaines zones est l’une des causes principales.
L’urgence écologique implique de faire plus avec moins, ce qui est incompatible avec une vision productiviste exponentielle qui caractérise le FDG en général et le PC en particulier…
Faire plus avec moins pour économiser l’énergie en réduisant les gaz à effet de serre n’est toutefois pas incompatible avec une meilleure qualité de vie, par exemple : moins de mobilités, notamment domicile travail c’est plus de disponibilités pour des activités de plaisir non quantifiées (culturelles, sportive, jardinage, divers…). A cet effet, outre des efforts de relocalisation, la Région doit encourager les communes ou leur groupement à apporter un soutien logistique aux entreprises individuelles, notamment, par la mise à disposition de locaux communs, ainsi qu’à la mise en place des structures locales de Télé- travail. Plutôt que d’obliger des chômeurs à parcourir quotidiennement des dizaines de km pour occuper un emploi aidé en CDD dans une structure de collectivités territoriale, non valorisant et non utile, pourquoi, sous certaines conditions, ne pas les payer directement, à condition qu’ils se mettent à la disposition d’une association locale qui œuvre pour le bien médical, environnemental, social, culturel, sportif etc. sous réserve que ces activités ne concurrencent pas les activités d’une entreprise.
Faire mieux avec moins recouvre une grande diversité de secteur, notamment au niveau de la consommation pour laquelle il faut également sortir de cette logique du » consommer pour produire », consommer et gaspiller toujours plus, n’importe quoi pour produire et gaspiller encore plus, plutôt que « produire pour consommer » c'est-à-dire satisfaire des besoins, mais sans plus…
Pour conclure
Par un mariage, un concubinage, voire une simple alliance de circonstance électorale, c'est équivalent à celui à une huître et d’un oursin qui essaierait de copuler... Quand on se dit écologiste cela est effectivement contre-nature et totalement incompréhensible, même si sur le plan électoral, compte tenu des caractéristiques du scrutin, c’est à la tête de liste qui au regard des médias et de l’électorat s’identifie le parti qui va ainsi comptabiliser les voix et peu importe son degré de représentativité réelle dans le cadre d’une coalition, d’où la nécessité pour EELV d’avoir un maximum de tête de liste, ce qui ne convient pas forcément à ses partenaires FDG…
Quand on sait qu’EELV souffre d’une image particulièrement dégradée et que MELENCHON agace plus, qu’il ne satisfait, le résultat électoral des futurs mariés (ou concubins) risque fort d’être en dessous de leurs espérances…
Plutôt que de s’enliser dans une alliance qui n’apporte rien à l’écologie, bien au contraire, EELV avait pour ces élections Régionale une occasion de rompre avec la stratégie suicidaire qui est la sienne depuis 2012 et renouer avec l’esprit qui avait animé le rassemblement des écologistes et la naissance d’EELV à Lyon en 2010. Mais là, c’est trop en demander, car EELV est définitivement ancrée à Gauche et désormais à Gauche de la Gauche…
Documents joints à cet article

14 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON