EHPAD : une étude KPMG met au jour les failles des établissements destinés aux personnes âgées dépendantes
Trop chers et souvent peu adaptés à la personne vieillissante, les établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) sont l’objet de sévères critiques. Jean-Marie Delarue, contrôleur général des lieux de privation de la liberté, y avait même fait une visite afin de déterminer le degré de coercition exercé par ces institutions non lucratives et publiques sur les personnes âgées. L’observatoire EHPAD de KPMG permet de mettre en exergue leurs défaillances et la nécessité de s’adapter à la population dont ils ont la charge.
« Cette réforme sera prête d’ici la fin de l’année » ; tels ont été les mots du président de la République au dernier congrès de l’Uniopss en parlant de la réforme de la dépendance.
Oui, réformer les EHPAD relève de la nécessité au regard de l’évolution démographique française ; l’étude de KMPG dresse le tableau d’une population vieillissante et donc en proie à la dépendance : le tiers des Français aura plus de 60 ans en 2035 tandis que le pourcentage des octogénaires atteindra 10% en 2060 alors qu’il n’est que de 4.5% présentement.
Une France grisonnante qui justifie la hausse des personnes dépendantes en établissements d’hébergement. De 674.782 places en 2003, le chiffre a légèrement évolué pour atteindre les 684.158 places en 2007, mais aux yeux de Loic Ballet, associé KPMG, le nœud du problème n’est pas dans la capacité d’accueil mais dans l’adaptation : « L’enjeu pour notre société ne réside pas tant dans l’augmentation de la capacité d’accueil des personnes âgées mais dans l’adaptation des modes de prise en charge de ces derniers : inscription dans une filière gérontologique, développement des solutions de maintien à domicile, adaptation des EHPAD à l’augmentation de certaines pathologies… »
Or, plutôt que de changer les modes de prise en charge pour s’adapter aux résidents, c’est dans les prix que les établissements concentrent leurs changements au détriment de la personne accueillie : selon l’Observatoire EHPAD de KPMG, la place en maison de retraite coûte en moyenne 1857 euros par mois. En Ile-de-France, c’est près de 400 euros en plus avec 2242 euros soit 109 euros par jours.
Selon Loïc Ballet, « cette différence provient essentiellement du coût de l’immobilier supérieur en Ile-de-France. 25% du coût journalier d’un EHPAD concerne l’immobilier. Parallèlement, le patrimoine des EHPAD du panel est vieillissant : 60% des établissements de l’échantillon ont plus de 20 ans, ce qui a conduit un certain nombre d’entre eux à investir lourdement durant ces dix dernières années. La conjonction de ces deux facteurs n’augure pas une baisse du poste « immobilier » dans la gestion EHPAD pour les années à venir ».
Une retraite chère payée pour des résidents qui ne sont pas entièrement libres d’aller et venir et doivent se conformer au règlement intérieur de leur lieu d’accueil.
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