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Élections en Israël : Le mépris souverain de Netanyahu pour les Palestiniens

« Ce qui a été, c'est ce qui sera, et ce qui s'est fait, c'est ce qui se fera, il n'y a rien de nouveau sous le soleil. » Ecclésiaste 1

« Ceux qui sont contre nous… il faut prendre une hache et lui couper la tête »

Avigdor Lieberman à propos des Arabes

 

Ce qui était prévisible est arrivé pour la quatrième fois : Benyamin Netanyahu va présider aux destinées d'Israël en s'alliant aux parties extrémistes, notamment celui d'Israël Beitanou (Israël notre maison) d'Avigdor Lieberman Lithuanien de naissance et qui a déclaré récemment qu'il faut éliminer les Arabes israéliens reprenant la rhétorique de Daesh. Les Palestiniens plus atomisés que jamais avec un leader totalement dépassé et qui s'accroche encore aux velléités de traduire Israël devant la Cour pénale internationale sont au désespoir. De l'autre côté à Ghaza, plus que jamais asphyxiée, le Hamas prend en otage les Ghazaouis qui attendent toujours l'argent promis pour la reconstruction. Même les salaires ont été bloqués par Israël qui les distille au compte-gouttes.

Deux Israël face à face

La veille du scrutin, Netanyahu abat sa dernière carte, s'il est réélu il promet qu'il n'y aura pas d'Etat palestinien. Le message politique de Netanyahu se résume en deux phrases, c'est moi ou le néant. Les différents acteurs sont toujours les mêmes, une droite et une gauche réunies dans le même mépris des Palestiniens. On dit que la coalition :-l'Union sioniste- Tsipi Livni et Ytzhak Herzog, récemment mis, en oeuvre aurait le vent en poupe. Qu'en est-il exactement ?

« Ce sont, écrit Aude Marcovitch, deux Israël qui sont face à face.(...)Dimanche soir, ce sont lesdits religieux qui ont rempli à leur tour la place, à l'appel de la droite. Une majorité de familles, beaucoup de jeunes adolescents, kippa au vent, venus par cars entiers depuis les colonies soutenir le leader du Likoud. (...) Au micro, le Premier ministre a agité une fois encore le chiffon de la peur si d'aventure la gauche arrivait au pouvoir (...) Le ministre de l'Industrie, Naftali Bennett (Foyer juif, ultranationaliste religieux), a déployé son charisme pour faire vibrer la foule, évoqué son credo, « le peuple d'Israël, la terre d'Israël, la Torah d'Israël » pour marteler qu'aucune terre ne serait rendue aux Arabes - « on ne peut pas coloniser sa propre terre ». (1)

« Pour la première fois depuis longtemps, ces législatives s'accompagnent d'une grande inconnue sur le score final. Mené aux voix dans les sondages par l'Union sioniste (centre gauche), le Likoud et son leader Benyamin Nétanyahou sentent souffler le vent du boulet. A l'inverse, l'Union sioniste a fait du remplacement de Bibi, le centre de sa campagne. Récemment, plusieurs personnalités israéliennes ont annoncé leur volonté de voter pour le changement incarné par l'Union sioniste : l'ex-président Shimon Pérès, l'ancien chef du Shin Beth (le renseignement intérieur) Yuval Diskin et celui du Mossad Meïr Dagan. » (1)

« Une défaite de la droite, veulent croire les partisans de la paix avec les Palestiniens, offrirait enfin un filet d'espoir pour relancer les négociations. Au total, 5 881 696 électeurs sont invités à désigner leurs futurs 120 députés à la Knesset.

Tout est parti de la dissolution de la 19e Knesset le 8 décembre 2014. Nethanyahu voulant une majorité plus confortable a convoqué des élections législatives anticipées. « L'absence de cohésion idéologique serait devenue ingérable. Elle est apparue au grand jour en novembre 2014 lors des débats sur un projet de loi controversé, définissant Israël comme un Etat juif. (...) » « Benyamin Nétanyahou poursuit Aude Marcovitch, n'a formulé aucune proposition, aucune idée nouvelle pendant la campagne, se contentant de prétendre au titre de garant unique de la sécurité nationale. (...) Comme à son habitude, le chef du gouvernement a utilisé l'instrument de la peur pour dissuader les électeurs de voter pour l'opposition. Cet extrait d'un post publié le 13 mars sur sa page Facebook donne une idée de la tonalité de ses discours. « Ces organisations étrangères comprennent que la seule chose empêchant un retrait aux frontières de 1967, la division de Jérusalem, l'établissement d'un ´´Hamastan B´´ sur les collines au-dessus de Tel-Aviv, de l'aéroport Ben-Gourion et de l'ensemble d'Israël, et l'acception d'un Iran nucléaire, c'est un gouvernement Likoud. » Mais ce chantage à la sécurité nationale ne semble plus fonctionner auprès d'une majorité d'électeurs(1).

« Quant à Meretz, il est victime à la fois de la quasi-disparition du « camp de la paix », provoquée par la lassitude de négociations stériles avec les Palestiniens, et du réalisme de nombreux électeurs. Mus par le rejet de Nétanyahou, ils cherchent l'efficacité en votant, sans enthousiasme, pour le duo Herzog-Livni, à la tête de l'Union sioniste. (...) Les petites formations ultra-orthodoxes et le Foyer juif de Naftali Bennett espèrent attirer son aile radicale. Au contraire, les déçus plus modérés du Likoud pourraient être séduits par une nouvelle formation, Koulanou, lancée par un ancien ministre de M.Nétanyahou, Moshe Kahlon. (...) » (2)

Il faudra réunir 61 sièges sur 120. L'affaire est extrêmement complexe, en raison de l'affaiblissement continu depuis trente ans des deux piliers historiques de la politique israélienne, les travaillistes et le Likoud. ( ;..) Le président Reuven Rivlin a d'ailleurs fait appel à la mise en place d'un gouvernement de coalition ce dont ne veut pas Benyamin Netanyahou qui a annoncé sur sa page Facebook sa victoire et qui a commencé ses consutlations avec les parties d'extrême droite Moshe Kahlon, le président de Koulanou, apparaît comme « le faiseur de rois « de ces élections (avec 9 ou 10 sièges). Zehava Gal-On, la chef du parti Meretz, à la gauche des travaillistes, appelle Moshe Kahlon à se rallier au centre gauche pour la formation d'une coalition. Il refuse si le parti arabe en fait partie.

Que pèsent les Arabes israéliens ?

L'autre force qui devrait peser est la Liste unie des partis arabes. Pour la première fois, les quatre petits partis arabes ont pu se féderer et présenter une liste unique « Pour la première fois de l'histoire, ces formations ont surmonté leurs ambitions et leurs divergences idéologiques. C'est la peur de ne pas franchir la nouvelle barre de 3,25%, indispensable pour entrer à la Knesset, qui les a motivés. En cas de forte mobilisation chez les Arabes israéliens (20% de la population), ils pourraient atteindre jusqu'à 14 sièges, selon les sondages. Justement, les résultats leur donnent 13 sièges. en troisème position.Mais ce n'est pas une force politique parce qu'aucun des parties de Droite comme de Gauche ne veut d'une coalition où ils participeraient

Quelles sont leurs revendications ? Il faut bien en convenir, le sort des Palestiniens de Cis-jordanie et de Ghaza ne les intéresse pas outre mesure, c'est surtout leur situation sociale et la réalité de leur place dans une société israélienne d'apartheid où le taux de chomage, les emplois bas de gamme, sont leur lot. Les disciminations sont importantes aussi pour les falashas pourtant juifs... On le voit, le drame des autres Palestiniens n'est pas une préoccupation majeure pour ces Arabes israéliens qui rentrent dans le moule d'une société qui ne leur fait pas de classe. Une sorte de colonisation in situ.

Ce qu’il y a de sûr c’est qu’une bonne partie des Israéliens les considère comme des infa-humains. Le racisme style celui d’Avigdor Lieberman cet Israélien né dans les pays baltes leur promet de leur couper la tête. Rien que cela et comme l’écrit Gédeon Levy, Dans les pays européens une déclaration pareille amènerait la démission 

Benyamin Netanyahu, enfermé dans ses certitudes

Tout le message politique de Netanyahu conforté par son voyage aux Etats-Unis où - invité par le Sénat sans l'accord de la Maison-Blanche ; pour la première fois dans l'histoire des Etats-Unis, un chef d'Etat étranger vient aux Etats-Unis et ne rencontre pas le président,- il s'est permis de faire la leçon au président en tentant par tous les moyens de torpiller l'éventuel accord sur le nucléaire iranien.

« En fait, son acharnement écrit Piotr Smolar résume bien l'offre limitée qu'il propose aux électeurs pour obtenir un quatrième mandat : c'est moi ou le néant, comprendre la gauche. La gauche qui abandonnera vos enfants, vendra vos meubles et détruira les fondations de la maison Israël. La gauche, meilleur ennemi de « Bibi » depuis vingt-deux ans et sa prise de contrôle du Likoud. En décidant de saborder son gouvernement en décembre 2014,. (...) Malgré son expérience, son opportunisme et la domination idéologique de la droite, il n'est plus capable de surprendre. Ses atouts sont devenus ses travers. Lui qui avait dynamité les codes de la communication politique pour obtenir son premier mandat, en 1996, puis avait reconquis le pouvoir en 2009, ressemble à un homme cerné. Arrive un âge - il a 65 ans - où l'on ne peut plus se réinventer ; tout juste se caricaturer. « Nétanyahou est comme un avion volant vers nulle part, un avion chic, avec lit double et excellent vin, expliquait, il y a quelques semaines, le secrétaire général du Parti travailliste, Hilik Bar. Les citoyens ne sont pas conviés à bord, mais le pilote les avertit que l'avion pourrait s'écraser, alors ils mettent de côté leurs problèmes de vie quotidienne. C'est la plus grande fraude de l'histoire. » (3)

« Isaac Herzog, le travailliste à l'allure d'enfant sage, Tzipi Livni, la centriste réputée pour sa fermeté, forment une drôle d'alliance. Une alliance qui porte le nom d''union sioniste', revendique le patriotisme, un Etat juif et démocratique', et veut incarner l'alternance politique. (.. ;) Isaac Herzog est au coude-à-coude avec le poids lourd de la politique que représente Benjamin Netanyahu. Pourtant, Isaac Herzog n'a que peu d'expérience comparé au Premier ministre sortant et encore moins son charisme. Mais il mise sur le tout sauf Netanyahu'' : (...) (...) Tsipi Livni est un peu la dame de fer israélienne. Egalement diplômée en droit, c'est comme agent secret qu'elle débute sa carrière, au sein du Mossad. Elue députée en 1999, (...) » (3)

« En 2006, poursuit Piotr Smolar, elle entre au gouvernement Olmert sous les couleurs de Kadima. Elle est à nouveau ministre des Affaires étrangères et vice-Premier-ministre. Tantôt colombe tantôt faucon, Livni soutient l'opération Plomb Durci' à Gaza en 2008, estimant qu'il n'y a pas d'autre option que l'option militaire. Pour autant, la même année, elle propose à Mahmoud Abbas un plan de paix fondé sur la création d'un Etat palestinien. (..)Ministre de la Justice dans le gouvernement de Netanyahu, elle est limogée en décembre dernier. Le binôme Herzog/Livni, a axé son programme sur la justice sociale, proposant la baisse du coût de la vie et du prix des logements, sans pour autant négliger la question sécuritaire. Par ailleurs, ils ont fait campagne en faveur de la reprise du processus de paix israélo-palestinien. » (3)

« Les tonnerres d'applaudissements recueillis au Congrès américain le 3 mars à Washington, lors de son réquisitoire contre un accord avec l'Iran sur le nucléaire, ont été un délicieux répit dans une campagne éprouvante. M.Nétanyahou connaît mieux que quiconque les arcanes du Congrès. (...) « Aux Etats-Unis, les gens disent que s'il était né en Amérique, il aurait pu facilement devenir président, assurait sa femme Sara, dans une conversation privée enregistrée à son insu durant l'été 2014 et dévoilée récemment par le quotidien Maariv. Le monde entier l'admire. » Tirade lunaire, alors qu'Israël n'a jamais paru aussi isolé sur la scène internationale. » (3)

Piotr Smolar analyse la psychologie de Benyamin Netanyahu : « (...)Ce tropisme américain de M.Nétanyahou écrit-il, ne doit pas cacher l'essentiel : son empreinte idéologique forte, mélange de nationalisme vindicatif et de conservatisme. (...) Son père, l'historien Bension Nétanyahou, mort à 102 ans en 2012, fut son phare idéologique. Figure intellectuelle de la droite dure, il cultiva un profond pessimisme sur le destin des juifs et considérait les fondateurs socialistes d'Israël comme de dangereux rêveurs. Il n'admit jamais la moindre concession aux Palestiniens. A la fin des années 1950, il choisit d'émigrer en famille aux Etats-Unis. Le professeur enrageait de ne pas trouver sa place dans le milieu universitaire, à cause de la domination de la gauche israélienne. L'idée de revanche contre ces élites a souvent été soulignée par les biographes de « Bibi ». Il en est persuadé. » (3)

« A ses yeux, cette gauche ne serait pas légitime pour défendre le pays contre les menaces extérieures : Hezbollah au nord, Hamas dans la bande de Gaza, et l'Iran partout, pieuvre voulant la destruction d'Israël, dans ce Proche-Orient en éruption. (...) L'émergence de l'organisation Etat islamique a renforcé M.Nétanyahou dans ses convictions. Depuis toujours, la peur est l'encre de ses discours. Elle permet d'évacuer au second plan la justice sociale, les droits individuels ou les colonies illégales en Cisjordanie. Il aime trop Israël pour aimer les Israéliens. » (...) Bibi juge que Tzipi Livni et Isaac Herzog, les leaders de l'opposition, sont « indignes » de diriger le pays. Ils « ne tiendraient pas une journée sous la pression », a-t-il confié au grand quotidien gratuit Israel Hayom, « Nétanyahou a lavé le cerveau de la population en faisant croire que l'Etat d'Israël était dans la même situation que celle des juifs d'Europe avant l'Holocauste », a expliqué récemment Mme Livni à la télévision, elle qui fut sa ministre de la Justice jusqu'en décembre 2014. (3)

« L'Iran : son obsession, sa croisade, sa « mission », selon son propre mot. (...) Les rares conseillers qui le côtoient deviennent mutiques à la moindre question relative à sa psychologie. (...) Nétanyahou est prudent avec les gens, car il a tiré les leçons d'expériences passées. » (...) Benyamin Nétanyahou apparaît aujourd'hui comme un homme sur la défensive, replié dans un bunker(...) De nombreux cadres du Likoud, susceptibles de lui faire de l'ombre, ont quitté la formation. Tel Dan Meridor, figure historique et modérée du parti, horrifié par sa pente nationaliste et le culte de la conquête territoriale, au détriment de la paix. Mais pourquoi prendre le risque de la paix ? Elle serait grosse d'un autre danger : celui de se priver d'ennemis.(3)

Depuis quelque temps, les dirigeants israéliens multiplient les pressions et déclarations visant à faire d'Israël la patrie du peuple juif. Ce vocable d'Etat du peuple juif- lourd de signification et de danger pour les Palestiniens- commence à faire son chemin dans l'imaginaire occidental qui n'a pas de réticence à l'admettre au nom de la dette éternelle à la fois pécuniaire et morale. Les groupes sionistes dont l'idéologie est raciste prennent comme bouclier le Judaïsme et, afin de « protéger » l'Etat d'Israël et de masquer ses violations du droit international, traitent d'antisémites tous ceux qui ne sont pas d'accord avec la politique de cet Etat dont les gouvernants pratiquent manifestement l'apartheid envers la population palestinienne. Shlomo Sand s'étonne pourtant qu'aujourd'hui, les mythes fondateurs juifs continuent à être considérés comme absolument véridiques.

Nous ne pouvons qu'être sincèrement admiratifs devant la démocratie israélienne pour les Israéliens juifs mais blancs de peau. Tout y est la transparence, le respect de l'alternance. S'agissant des autres Israéliens de seconde zone, c'est une autre affaire. 

Comme l’écrit si bien Gédéon Levy dans le Journal israélien de gauche « Haaretz » Les sommets atteints par l’expression de la haine contre les Arabes sont choquants, tout comme leur acceptation par le public israélien. (…) Le fléau du racisme s’étend bien au-delà de l’extrême droite : notez ce qui a été dit (et non dit) par la gauche et par le centre. Il faut commencer, bien sûr, par ce grand pollueur du langage, Avigdor Lieberman. Son hébreu est sommaire, son anglais une plaisanterie, ses expressions répugnantes dans quelque langue que ce soit. Et même pire que ses diarrhées verbales, qui ont touché le fond du fond, est l’apathie israélienne face à elles ».(4)

« (…)Seuls des dictateurs africains dépassés poursuit-il parlent de haches et de décapitation – et les leader de l’État islamique bien sûr. Mais tel est l’univers intellectuel, culturel et moral du ministre israélien des affaires étrangères, une brute qui a eu une condamnation pour avoir attaqué un enfant. Le monde ne peut pas comprendre comment la remarque de Lieberman a été acceptée avec une telle sérénité en Israël, où certains commentateurs très suivis continuent à croire que ce politicien cynique et écoeurant est un homme d’État raisonnable. Son attaque n’a pas été moins répugnante, lors d’un débat télévisé, contre Iman Odeh, tête de la « Liste conjointe », qu’il a traité de « cinquième colonne » et auquel il a dit « On ne te veut pas ici », « va à Gaza ». Aucun des autres chefs de partis présents, y compris ceux des listes de gauche et du centre, qui avaient l’avantage dans le débat, ne s’est manifesté pour arrêter la tirade de Lieberman. (Zehava Galon du Meretz, l’a dénoncé après coup). Le silence vaut aveu de culpabilité. Nous sommes tous Lieberman ».(4) 

Gédéon Levy avance – à notre sens- que le racisme est consubstantiel des sentiments des dirigeants israéliens. Il poursuit : « Le racisme de la période électorale a été planté bien au-delà des jardins pourris et puants de Lieberman, Naftali Bennett, Eli Yishai et Baruch Marzel. Il est presque partout. Nos villes ont récemment été souillées par des affiches dont les messages diaboliques sont à peu près égaux aux slogans tels que « Kahane avait raison » « Mort aux Arabes ». « Avec Bibi Bennett, nous serons à jamais coincés avec les Palestiniens » menacent les affiches collées sur chaque pont et palissade, par l’Association pour la Paix et la Sécurité des experts de la sécurité nationale. Il est impossible de savoir quel est le niveau de leur expertise en matière de paix et de sécurité, mais ils sont clairement experts en incitation. Le message et ses signataires sont considérés centre-gauche, mais eux aussi sèment la haine et le racisme ».(4)

 Parlant des Arabes israéliens il ajoute : « « On sera coincés à jamais avec les Palestiniens » ? Oui. Les Palestiniens n’iront nulle part. Même si un État palestinien est établi, certains d’entre eux resteront en Israël. Que sont supposés ressentir les Arabes du pays quand des annonces aussi haineuses leur sont adressées ? Et qu’y a-t-il de si terrible à être « coincés » avec eux ? Sont-ils infectés par une maladie ? Etre coincé avec Lieberman est bien pire. (…) Même le cher Amos Oz que j’aime, qui dans Haaretz (« Les rêves qu’Israël devrait abandonner – vite », 13 mars) a appelé à un divorce juste avec les Palestiniens (…) Et quid des citoyens arabes d’Israël ? Que peuvent-ils ressentir quand un des plus importants intellectuels du camp de la paix en Israël dit qu’il veut le divorce ? Vont-ils rester parmi nous comme des lépreux ? » (4)

On dit que la Maison Blanche a accueilli froidement la nouvelle de la réelection de Netanyahu. En fait ce dernier n’a plus à écouter Obama, puisque sa position est claire concernant la naissance d’un Etat Palestinien. Ses interlocuteurs aux Etats Unis sont le lobby de l’Aipac et le Sénat. 

 Rien de nouveau sous le soleil pour les Palestiniens. Pis encore, Netanyahu aura les coudées franches pour faire aboutir justement son obsession d'un Etat juif aseptisé de toutes ses scories de l'histoire. On l'aura compris, les Arabes israéliens seront les futures variables d'ajustement, et à terme, ils auront vocation à quitter Israël, n'étant pas juifs. Une deuxième Nekba se profile à l'horizon. Qui s'en soucie ? 

 

1. Aude Marcovitch http://www.liberation.fr/monde/2015/03/16/un-pays-aux-deux-visages-et-des-elections-a-plusieurs-inconnues_1222002?xtor=EPR-450206&utmsource= news letter&utm_medium=email&utm_campaign=quot

2. http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/16/bibi-ou-bouji-les-electeurs-israeliens-appeles-aux-urnes_4594499_3218.html#D5Oi4TCi6c4ofXih.99

3. Piotr Smolar http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2015/03/14/benyamin-netanyahou-enferme-dans-ses-certitudes_4593598_3218.html#DU1KaIXHDcWiXiqs.99

4. Gideon Lévy : To see how racist Israel has become, look to the left http://www.haaretz.com/ opinion/.premium-1.646914 15 mars 2015

 

Article de référence http://www.lexpressiondz.com/chroniques/analyses_du_professeur_ chitour/212822-le-mepris-souverain-de-netanyahu-pour-les-palestiniens.html

Professeur Chems Eddine Chitour

Ecole Polytechnique Alger


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17 réactions à cet article    


  • berry 19 mars 2015 15:15

    Nos chers médias ne trouvent rien à redire à ce que Netanyahu entame un quatrième mandat de premier ministre.
    Pourtant, qu’est-ce qu’on n’a pas entendu quand Hugo Chavez et Vladimir Poutine ont remporté un troisième mandat présidentiel.
    Président à vie, autocrate, dictateur, et j’en passe...
     
    Bon, enfin, c’est le deux poids et deux mesures habituel, on a l’habitude.


    • Allexandre 19 mars 2015 16:55

      @berry
      Mais vous savez bien qu’Israël peut faire ce qu’il veut !! Il est doté de l’impunité éternelle. Ce n’est pas M. Valls ou L. Fabius qui vont réagir à ce quatrième mandat. Israël devrait proposer à Netanyahu d’être Chef du Gouvernement à vie. Au moins le simulacre de démocratie israélienne serait évident. La communauté internationale, selon l’expression consacrée, accepterait-elle l’alliance d’un parti de droite dure à un parti fasciste ? Là nous l’acceptons et il est à parier que Hollande et Valls enverront leurs félicitations à Bibi ! C’est une honte. Comment ne pas être antisioniste après cela. Israël est tout sauf une démocratie, et n’a rien à envier à la Russie de Poutine.


    • Gabriel Gabriel 19 mars 2015 15:32

      Les pauvres Palestiniens vont continuer à se faire massacrer et voler leurs terres tout cela sous l’approbation active et silencieuse des domestiques aux services de la finance internationale qui nous gouvernent. 


      • Jelena 19 mars 2015 15:58

        Que de mauvaise foi dans cet article !! Les palestiniens ont volé la terre des israéliens !! Donc... Il faut savoir accepter le jugement de « la communauté internationale ».


        • Jelena 19 mars 2015 20:06

          @Omar Vous aurais je offusqué par mes propos ? J’ai beau me relire, je ne vois pas ce qu’il y a choquant... Peut être avez vous mis trop de... comment ça s’appelle déjà... Vous savez l’épice rouge qu’on met dans le couscous ? Et bien ce truc c’est mauvais pour la tension.
           
          Si si c’est vrai, c’est Kouchner qu’il a dit et comme c’est un docteur, il doit savoir de quoi il parle. smiley


        • njama njama 19 mars 2015 16:37

          « A ses yeux, cette gauche ne serait pas légitime pour défendre le pays contre les menaces extérieures : Hezbollah au nord,.."

          Netanyahu inverse les choses
          c’est le Hezbollah qui protège le Liban contre l’agresseur israélien


          • Le p’tit Charles 19 mars 2015 16:48
            Le mépris....Non de la haine tout simplement..Les juifs l’ont suffisamment montré depuis 1948 il me semble...Le génocide est en marche depuis cette date... !

            • jef88 jef88 19 mars 2015 18:18

              Quand on est « le peuple élu de Dieu », on peut tout se permettre .......


              • rita rita 19 mars 2015 21:11

                Une question qui ne cesse de me turlupiner : mais pourquoi les extrémistes malfaisants et diaboliques daaishites qui n’ont pas peur de mourir (enfin c’est ce qu’ils prétendent, car pour l’instant ce sont des innocents qui sont décimés par leurs soins !) ne vont-ils pas combattre auprès des palestiniens pour les aider à se libérer du joug des non moins malfaisants qui sont les sionistes ?????? Des sionistes qui sont armés eux, et jusqu’aux dents ! Ce serait un juste combat puisque la communauté internationale n’en a rien à cirer des palestiniens, tout simplement parce qu’elle est elle-même sous l’emprise des sionistes !


                • alinea alinea 19 mars 2015 21:59

                  @rita
                  Je répondais à votre commentaire, copié/collé, sur l’article en bandeau ; je me suis retrouvée sur celui-ci après avoir renoncé à répondre, et ne reconnaissais plus les intervenants ! D’où le com en dessous au sujet de Passante !
                   Ce doit être l’éclipse qui dérange... !


                • alinea alinea 19 mars 2015 21:19

                  Mais où est passée Passante ?


                  • cathy30 cathy30 20 mars 2015 07:22

                    Effectivement rien de nouveau, deux peuples cananéens qui se font la guerre.


                    • Massada Massada 20 mars 2015 08:33

                      Mépris ? mais non quelle drôle d’ idée !


                      sinon c’est qui les palestiniens ?


                      • Christian Labrune Christian Labrune 21 mars 2015 00:09

                        Je lisais hier ce propos récent de Michel Houellebecq :

                        "C’est vrai, au départ j’étais neutre dans ce conflit, mais les attentats palestiniens m’ont choqué. Le principe de l’attentat aveugle est moralement très différent de celui de la frappe ciblée. Donc, moralement, dans ce conflit, Israël est supérieur à la Palestine. Ce sont les méthodes qu’on utilise qui déterminent la valeur d’une cause. Non seulement la fin ne justifie pas les moyens, mais des moyens immoraux entachent la fin elle-même. Les Palestiniens se sont discrédités à mes yeux.« 

                        Je n’ai évidemment pas attendu de lire Houellebecq pour penser la même chose. Il fallait toute la connerie d’un vieux Sartre déjà complètement gâteux à l’époque des entretiens avec Gérassi pour oser justifier la violence terroriste. Il avait été maoïste (plusieurs dizaines de millions de morts quand même dans la Chine de Mao !), et ce fils de bourgeois, révolutionnaire en pantoufles, pouvait bien encore s’offrir le luxe, pour un public d’avance acquis et parfaitement crétinisé, de justifier les assassinats de la bande à Baader ou le terrorisme palestinien à l’époque de Septembre noir. Quand on y repense, c’est stupéfiant même si on sait bien depuis De Gaulle que »la vieillesse est un naufrage« .
                        Je n’ai pas plus de compassion pour les pauvres et bons Palestiniens que je n’en aurais eu au lendemain de la dernière guerre pour les Allemands bombardés à Dresde (plus de 20000 morts). Je ne vois aucune différence entre les agissements des nazis et ceux du Hamas. Même cruauté abjecte, même mépris de la vie humaine, y compris celle des proches qu’on envoie se faire massacrer ou dont on se sert comme de boucliers humains. Tous les habitants de Dresde, dira-t-on, n’étaient pas des nazis. Non, mais c’était la guerre, et les Allemands de ces années-là n’avaient pas beaucoup résisté . Qui ne dit mot consent, qui ne se révolte pas dans certaines situations d’oppression, devient complice des bourreaux. L’espèce de nazisme palestinien n’est pas récent. »Tuez les Juifs, cela plaît à Dieu« répétait déjà le mufti de Jérusalem, ami de Heinrich Himmler, dans ses émission de propagande des années 40. La charte du Hamas (article 7) est un lointain souvenir de cette époque. Mohammed Amin al-Husseini, ce sinistre abruti, sera pourtant resté un »héros" pour son petit-neveu non moins ignoble : Arafat.. Les Gazaouis, force est de le constater, même si beaucoup doivent exécrer un Hamas qui ne le cède en rien en cruauté et en abjection aux crapules du Califat, ne paraissent guère pressés de se débarrasser de la vermine qui les ronge. Si ça leur plaît - inch Allah !- Ils auraient tort de se plaindre. En tout cas, ce n’est pas moi qui les plaindrai..


                        • Crab2 21 mars 2015 11:52

                          Il n’y a pas si longtemps, les arabes ont envahi la Palestine, qu’ils en soient chassés à leur tour c’est le sens de l’histoire contemporaine
                          Articles :

                          http://laicite-moderne.blogspot.fr/search?q=Conflit+isra%C3%A9lo-palestinien


                          • Christian Labrune Christian Labrune 22 mars 2015 11:16

                            Habituellement, je ne lis plus jamais les articles de propagande antisémite sur AgoraVox. Le titre permet aisément de subodorer le contenu, toujours le même. Je me contente d’ajouter au bas quelques remarques pour dire le dégoût que cela m’inspire. C’est ce que j’ai fait dans ma précédente intervention ci-dessus. Mais hier, sans doute par désœuvrement, j’ai quand même lu l’article.

                            Si j’ai bien compris, il existe en Israël un racisme qui vise les arabes et les Palestiniens et qui se remarque dans certains propos tenus en particulier par les politiciens les plus à droite. Ce serait assez injuste si on pouvait dire qu’aucun peuple dans le monde n’est moins moins enclin au racisme et à l’antisémitisme que les populations arabes arrivées tardivement en Palestine au VIIe siècle à la suite d’un Sultan Omar qui fit élever, comme on sait, le Dôme du Rocher, sur les ruines du second Temple des Juifs.

                            Ma grand-mère, qui n’était pas du tout raciste, qui n’aurait jamais fait de mal à une mouche mais qui avait connu les deux guerres dans une région particulièrement exposée, ne me parlait jamais des Allemands, mais des « boches ». La chose pourrait paraître un peu choquante dans l’Europe d’aujourd’hui, mais au souvenir de ce qu’elle me racontait des épreuves qu’elle avait traversées, je n’ai pas beaucoup de mal à la comprendre. J’ai appris l’allemand, j’admire les œuvres de Bach et d’Emmanuel Kant, mais je n’ai jamais eu envie de voyager en Allemagne : une certaine aversion me reste ; c’est comme un atavisme, et nous en sommes tous un peu là : Français marqués par le souvenir de l’occupation allemande, Algériens cultivant perpétuellement leurs ressentiments contre l’ancienne puissance coloniale, Juifs honnis et persécutés partout dans le monde, et même encore aujourd’hui. Dans les mots, certes, des antagonismes subsistent. L’essentiel est quand même que des mots on ne passe pas aux actes.

                            Les pauvres et bons Palestiniens ne sont pas du tout racistes. Quand les Juifs persécutés par le IIIe Reich ont massivement débarqué à la fin des années 30 dans la Palestine mandataire, les Anglais pensaient – grosse erreur – que leur haut niveau de culture et leurs talents d’organisation seraient de nature à transformer des régions soumises encore à une économie misérable et médiévale afin de les faire entrer enfin dans le monde moderne, pour le plus grand profit des deux communautés. Il y avait de la place pour tout le monde et Gaza, si le projet des Anglais n’avait pas été un peu trop idéaliste, pourrait ressembler aujourd’hui à Tel Aviv-Jaffa. Mais l’antisémitisme que les Juifs avaient fui, ils devaient immédiatement le retrouver sur place. Ce n’était pas celui des idéologues racistes du nazisme, mais celui du Coran qui, d’un certain point de vue, le rejoignait quand même très bien. Le mufti de Jérusalem, dont je parlais dans ma précédente intervention, tentera de réaliser une synthèse en pressant Heinrich Himmler d’exporter en Palestine les moyens techniques de la solution finale.

                            Les objectifs du Hamas, très bien définis dans le septième article de sa charte, sont toujours les mêmes : exterminer les Juifs, et peu importe qu’ils soient « de gauche » ou « de droite ». Et l’état rêvé par Abou Mazen, c’est encore une Palestine qui devra être « judenrein ».

                            Il n’y a donc aucune espèce de racisme du côté arabe ou palestinien. Quand une branche du Hamas fait enlever et zigouiller trois jeunes adolescents du côté d’Hébron, on danse dans les rues de Gaza. Distribution de friandises. Les mains se lèvent, montrant trois doigts, à la manière des supporters avinés d’un club de foot qui comptent les buts marqués. Qui pourrait voir là une forme de racisme ?.

                            Massacres à Paris en janvier. A Gaza, on porte en triomphe les portraits des Kouachi et Coulibaly épinglés sur des ficelles, on menace la France : on va monter à Paris pour vous « égorger ». Mais il ne faut voir là ni violence ni racisme.

                            Quand des petits voyous des banlieues (ça n’existe qu’en Israël) assassinent lâchement cet été un enfant palestinien, il ne faut pas une semaine pour qu’on mette la main sur les coupables. Ils seront condamnés à de longues peines de prison. Y a-t-il eu en Israël des manifestations de soutien aux auteurs d’un crime abject ? Leurs familles recevront-elles une pension proportionnée à la durée de leur emprisonnement et donc à la violence de leur méfait ? Point du tout. Ca, c’est vraiment la preuve de l’existence d’un racisme d’état inscrit dans les institutions.

                            Pourtant, quand des émules palestiniens de l’EI lancent leur voiture au hasard sur des passants ou massacrent au hachoir quelques citoyens paisiblement réunis dans une synagogue et sont fusillés sur place, l’Autorité palestinienne trouve bon d’exprimer ses condoléances aux familles des assassins. Puissant encouragement qui permettra de susciter d’autres vocations de « martyrs ».

                            Faut-il évoquer encore -mais on n’en finirait pas- l’atroce décervelage réalisé sur les enfants des écoles pour leur inculquer dès le plus jeune âge, et sans le moindre antisémitisme, la haine du Juif ? Faut-il évoquer les media palestiniens qui, tous les jours, continuent d’enfoncer le clou pour ceux qui en ont fini avec l’école ?

                            Quand les Palestiniens changeront de musique, quand ils cesseront de recourir à la violence contre les autres et contre eux-mêmes, on verra. Pour l’instant, les instances politiques palestiniennes qui tyrannisent les populations se servent de leurs citoyens comme d’une chair à canon tout juste bonne à former des boucliers humains, des porteurs de ceintures explosives, des sicaires ou des conducteurs de voitures-bélier.

                            Peut-être qu’un jour on verra en Israël sur des abribus des affiches avertissant les utilisateurs : « Attention : la brigade Izz al-Din al Qassam projette d’envoyer ici dans un quart d’heure une voiture-bélier : changez de trottoir pendant qu’il en est encore temps ». Ces choses-là seraient tout à fait réalisables, cela s’est même déjà vu dans certaine guerre, mais quoi, faut pas rêver ! C’est pas demain que les Palestiniens seront devenus des Juifs.



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