Elections européennes : passage en revue des candidats dans le Nord-Ouest
Comme annoncé dans un billet précédent, je ramasse les copies. Je vous rappelle la question : donnez les noms et l’appartenance politique des 12 euro-députés sortants de notre circonscription.
Aux élections européennes de 2004, le parti socialiste avec quasiment 30% des suffrages avait largement raflé la mise dans notre euro-région et gagné 5 sièges attribués à Jean-Louis Cottigny, Brigitte Douay, Marie-Noëlle Lienemann, Vincent Peillon et Henri Weber. Ils ont tous siégé sur les bancs du PSE. Nous ne reverrons que Jean-Louis Cottigny, pour qui ce raz-de-marée socialiste avait été une divine surprise, sa 5e place sur la liste en 2004 lui assurant une faible chance de siéger au Parlement. Aux dires d’observateurs avertis, cet homme qu’on ne pourrait qualifier d’apparatchik comme d’autres de ses collègues, s’est acquitté avec conviction de sa tâche. Dans le classement des 100 euro-députés réalisé par l’Express, il obtient la 13e place avec 93,75 % de présence au Parlement. Il figure en 3e position sur la liste PS ce qui, logiquement, lui donne bon espoir d’être réélu dans une région qui vote assez majoritairement à gauche. Il convient de noter toutefois que le score du PS s’annonce moins radieux qu’en 2004. Exit les quatre autres sortants. Par pure sournoiserie, je vous fais remarquer deux euro-députés qui iront se faire élire ailleurs : Vincent Peillon et Henri Weber.
Grosse claque en 2004 pour l’UMP qui avec un score d’à peine plus de 13 % n’avait réussi à « passer » que deux candidats, Tokia Saïfi et Jean-Paul Gauzès. Ils ont siégé sur les bancs du PPE et sont classés par l’Express respectivement 22e et 6e avec 98,44% et 90,63% de présence. Tous deux se représentent mais cèdent la 1ère place à un petit nouveau. L’enjeu est donc de taille pour Jean-Paul Gauzès, 3e sur la liste, dont la réélection n’est pas certaine.
Le Front National avait également bien tiré son épingle du jeu, presque à jeu égal avec l’UMP en obtenant 12,86 % , envoyant ainsi deux députés à Bruxelles : Carl Lang et Chantal Simonot qui en octobre 2004 cèdera la place à Fernand Le Rachinel. Les députés FN à Bruxelles siègent avec les non inscrits. Scission depuis au sein du FN, Carl Lang se représente sous l’appellation Parti de la France. La maison mère présente Marine Le Pen, euro-députée sortante, la fille de qui vous savez, parachutée d’Ile-de-France chez nous. Qu’importe si son classement dans l’Express est le pire avec celui de Philippe de Villiers, la dame a aussi d’autres visées dans la région, à Hénin-Beaumont, commune susceptible de connaître le sort que connut autrefois Vitrolles.
11,34 % des voix et un siège pour l’UDF en 2004. Son représentant, Jean-Louis Bourlanges a siégé dans les rangs de l’ADLE. Quand l’euro-député, assez désespéré, jette l’éponge à la fin 2007, il est remplacé par Brigitte Fouré. Membre du Nouveau Centre, elle ira siéger sur les bancs du PPE, obéissant ainsi à la voix de son maître… Il semble malgré tout que cet asservissement ne lui serve à rien puisqu’elle ne figure pas dans les têtes de liste de l’UMP. On sait bien que le Nouveau Centre, bien qu’il affirme que la trahison, pardon que l’Europe fasse partie de son code génétique, n’est pas un parti en état de présenter des listes autonomes. Il y aura une liste Modem, elle totalement indépendante, j’aurai l’occasion d’y revenir.
Avec un peu moins de 7% les Verts avaient obtenu un siège pour Hélène Flautre, tête de liste à nouveau d’Europe Ecologie. Assez mal classée par l’Express, cette dernière s’en est défendue et rectifié son taux de présence qu’elle affirme dépasser les 93 %. Un rapide coup d’œil sur ses activités parlementaires suffit pour se convaincre de sa sincérité.
Jacky Hénin, tête de liste du parti communiste en 2004, est à nouveau tête de liste du Front de gauche cette année. Mal classé à la 65e place par l’Express, sa réélection dépendra de la capacité de sa liste à mobiliser son électorat qui pourrait également être séduit par les sirènes du NPA.
Le bal des Debs
Après avoir passé en revue les euro-députés sortants qui se représentent à vos suffrages, intéressons-nous à ceux que vous ne connaissez pas encore ou presque.
Président de Chasse, Pêche, Nature et Tradition, candidat aux élections présidentielles de 2007, Frédéric Nihous s’est allié à Philippe de Villiers et se présente en tête de la liste Libertas-CNPT dans notre circonscription. Entre les deux tours des présidentielles, il appelait toutes celles et tous ceux qui le soutiennent à rejeter l’écologie punitive inspirée par les verts, contraire au développement des zones rurales et du bien vivre au pays. Sinon, si j’ai bien compris, mais je peux me tromper, son engagement dans la campagne européenne est très lié à son souci de réglementation sur la chasse aux oiseaux migrateurs…
Martine Audo pour l’Union des gens, vaste programme…
Thierry Grégoire, conseiller municipal du Touquet pour Debout la République.
Michel Gobillon défendra les valeurs de la liste Newropeans. Ce mouvement se veut citoyen et très convaincu des bienfaits de l’Europe.
En tête de liste, l’UMP a désigné Dominique Riquet, maire de Valenciennes et conseiller régional de la région Nord-Pas de Calais. S’il est élu, ce qui est plus que probable, il devra abandonner un de ses mandats.
Pas de sortant pour le Modem qui a choisi de placer en tête de la liste Nord-Ouest, Corinne Lepage, ancienne ministre de l’environnement et présidente de cap21.
Le parti socialiste a préféré « deux petits nouveaux » aux sortants : l’aubryste Gilles Pargneaux et la fabiusienne Estelle Grelier. Gilles Pargneaux est maire d’Hellemmes, vice-président de Lille Métropole Communauté Urbaine, vice-président de l’Eurométropole Lille-Courtrai-Tournai et 1er Secrétaire de la Fédération Nord du Parti Socialiste. Estelle Grelier est première adjointe au Maire de Fécamp, Présidente de la Communauté de Communes de Fécamp, et deuxième vice-présidente de la Région Haute-Normandie. Tout comme pour la tête de liste UMP, elle devra abandonner un mandat. Lequel ? Nous aurons l’occasion de lui poser la question.
Connue dans la région de Rouen comme une infatigable candidate (législatives 2002 et 2007, tête de liste aux régionales 2004, tête de liste aux municipales 2008 de Sotteville-les-Rouen), Christine Poupin mènera la liste du NPA avec peut-être une chance, cette fois-ci d’obtenir un fauteuil pour Bruxelles. Elle était déjà présente sur la liste LO-LCR de 1999.
J’espère avoir fait le tour de toutes les candidatures déclarées à ce jour. Nous serons fixés au plus tard le 22 mai sur le nombre de listes définitives. Pour corser un peu l’affaire, nos euro-députés qui étaient au nombre de 12 en 2004 ne seront plus que 10. Les places seront chères, c’est moi qui vous le dis !
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