« Élections, piège à cons ! » (*)
Vous… qui n’irez pas voter, voterez blanc ou bien nul, devez probablement, si vous n’êtes pas trop jeune, penser à ce slogan de mai 1968. Slogan que j’ai moi-même crié dans les manifs grenobloises de l’époque.
Sans renier mon passé, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Depuis 1968, j’ai mûri et suis légèrement moins con. Quoique le soubassement intrinsèque de mes gênes reste le même.
Cela étant : « Voter est un droit, un droit civique » nous rappelle les fondements de notre démocratie de type libéral, par opposition à la démocratie populaire. Dans cette dernière, voter est généralement interdit !
Je voudrais remercier, ici, toutes celles et tous ceux qui n’iront pas voter le 10 et 24 avril ou qui voteront blanc ou nul.
Merci pour la confiance que vous allez nous accorder, à moi et à mes proches. Nous irons tous voter, les 10 et 24 avril prochains. Et notre choix sera clairement exprimé pour une candidate ou un candidat.
Je voudrais aussi remercier d’avance, toutes celles et tous ceux qui, par millions, vont aussi aller voter et mettre dans l’urne un bulletin exprimé.
Nous allons donc être des millions, c'est-à-dire quelque 34 millions sur 48 millions potentiels, à choisir pour vous, les 10 et 24 avril prochains, la personne qui sera, dès 20 heures, le 24 avril, en charge des affaires de la France. Et donc, aussi en charge de nos affaires et bien sûr de celles de vos proches et de vous-même.
Pour expliquer votre opposition au vote, vous dites, notamment, qu’aucune personne n’a une offre politique qui vous convient, tant au 1er tour qu’au second.
Pour le vote du 24 avril, on peut en discuter… dans quelques instants.
Pour le 1er tour, combien faudrait-il de personnes candidates pour que l’une d’elles vous convienne : 30, 50… 100 ? Vous comprenez que cela est impossible !
Reconnaissons ensemble, qu’il y a surement une personne, sur les 12 présentes, qui porte à moins une de vos idées, même très petite, et qui serait capable de la mettre en œuvre une foi élue.
Mais, aucune personne ne vous convient, car aucune ne répond à 100% à vos besoins, vos valeurs, vos idées, vos opinions, etc.
Qu’il n’y ait aucune personne sur les 12, qui vous agrée, me semble un peu spécieux, convenez-en ! Si c’est vraiment le cas, je pense que le problème ne vient pas de l’offre. Le problème : c’est vous !
La solution : c’est vous qui la détenez !
Si vous voulez une offre qui vous plaise à 100%, il n’y a qu’une seule solution, c’est de vous présenter aux prochaines élections… après avoir trouvé les 500 signatures !
Bon ! en attendant les prochaines élections, vous me semblez être une personne adulte, surement très responsable, et je ne pense pas que les 10 et 14 avril prochains, vous devez laisser à d’autres personnes, surement moins qualifiées et moins responsables que vous, choisir à votre place !
Aucun choix n’est facile, j’en conviens.
À moi non plus aucune offre, de 1er tour, ne répond à 100% à mes exigences. Alors, j’ai décidé de mettre beaucoup d’eau dans mon vin, en dégradant mes exigences de 70% (**), car je veux choisir moi-même ! Je ne veux absolument pas qu’un individu inconnu, et peut-être une grosse conne ou un gros con, choisisse pour moi… comme si j’étais encore un gosse ou toujours l’étudiant grenoblois trotskiste (mais rocardien) de 1968 !
D’ailleurs, qui serait cet individu, suprême, qui s’arrogerait le droit de choisir à ma place, la personne qui, si elle accède au 2ème tour, pilotera, si elle est élue, ma vie, celle de mes proches et aussi notre pays… pour les 5 prochaines années ?
Quid de votre démarche pour le 24 avril 2022 ?
Là encore, vous dites que vous n’allez pas vous déplacer, allez voter blanc ou nul.
Ayant « jadis » tenu un bureau de vote, je ne vais pas ici expliquer la différence entre le blanc et le nul. Sachez que leur résultat, quant à la personne qui sera élue, est le même… en droit électoral.
Seuls les suffrages exprimés entrent en ligne de compte pour déterminer la personne élue. Que cette personne soit élue en n’ayant recueilli (exemple d’école) seulement 1 111 111 voix sur quelque 48 millions possibles, contre sa concurrente qui n’en a obtenu qu’une de moins, c'est-à-dire 1 111 110. Et ce, bien qu’il y ait eu (exemple d’école) presque 45 millions de blancs ou nuls, montrant une participation exceptionnelle. Idem si l’abstention avait été de 80%. Celle ayant obtenu 1 111 111 voix aurait quand même été élue… bien que vous et vos proches ne vous soyez pas déplacés. C’est cela la démocratie… libérale !
La démocratie : « C’est le pire système, à l’exclusion de tous les autres », disait Winston Churchill.
Dans le cas de figure ci-dessus, vous me rétorquez que, présentement n’ayant été élue qu’avec 2.3% du corps électoral « la personne élue est illégitime ». Bien ! alors, que fait-on ?
- On annule l’élection et on recommence tout, depuis le début ? Avec les mêmes personnes ? Avec des personnes obligatoirement différentes ? etc.
Et, si l’illégitimité recommence (et il n'y a pas de raison pour que cela change), que fait-on ?
- On annule encore tout, avant que… vous décidiez de vous présenter vous-même ? Je pense, sans avoir de boule de cristal, que le résultat sera le même.
- Bref ! Vous allez devoir résoudre la quadrature du cercle ! En êtes-vous capable ? Pas moi ! Aucun de nous d’ailleurs !
Aucun pays, en démocratique libérale, n’a trouvé la solution miracle à l’abstention ni aux votes blancs ou nuls.
La moins mauvaise des solutions, c’est encore d’aller voter, en masse ! Il y a surement une personne, candidate ou candidat, que vous haïssez moins que les autres. Alors, vous devez voter pour elle !
À bon entendeur… ! Et, si vous deviez ne pas changer d’avis, je voudrais vous remercier une dernière fois. J'irai choisir pour vous.
(*) « Élections, piège à cons » est une formule ou une expression politique, généralement présentée comme un slogan, utilisé durant les événements de Mai-Juin 68. »
En 1973, l'écrivain et philosophe français Jean-Paul Sartre produit un article sur ce thème dans la revue Les Temps modernes.
Je rappelle que Sartre était un admirateur de Staline et de l’entièreté du modèle soviétique. D’où sa brouille définitive avec Camus (Prix Nobel de littérature en 1957), anticommuniste. Sartre pensait-il, comme d’autres, en écrivant cette connerie sur la Russie dictatoriale, au fait qu’en URSS les élections n’existaient pas ?
(**) Mon candidat Michel Rocard aurait rempli seulement 80% de mes exigences. Étant absent pour l’éternité, j’irai quand même voter. Je voterai, faute de mieux, pour Macron, bien qu’il ne remplisse que 30% de mes exigences. Nathalie Artaud, Anne Hidalgo et J-L Mélenchon n’en remplissent que 15 à 20%. Philippe Poutou est sorti de ma liste, ayant envoyé Olivier Besancenot parler à sa place au 20 heures de A-S Lapix, le 29 mars dernier.
Crédit photo : ICI
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