Elections régionales : les transports

Les élections régionales désintéressent les électeurs et ils ont tort.
Plutôt que de râler contre les embouteillages et les difficultés liées à la circulation, ils feraient mieux de titiller les candidats.
Les transports et les infrastructures sont à la charge des régions, et dépendent donc de la volonté des décideurs que nous élisons.
Les embouteillages, que les Canadiens ont la bonne idée d'appeler congestions, ont de nombreuses conséquences économiques, sociales, sanitaires et écologiques.
Le temps passé dans les embouteillages est majoritairement considéré comme perdu, n'étant utilisé ni pour le travail ni pour les loisirs. Cette perte a un coût économique très important.
À Paris, le boulevard périphérique de 35 km avec 3 voies sur chaque direction et une voiture tous les dix mètres sur chaque voie représente donc en gros 21 000 véhicules immobilisés qui représenteraient un capital d'environ 21 millions d'euros.
Si un million de Franciliens perdent une heure par jour en transports, cela représente un million d'heures par jour, soit l'équivalent de 57 vies humaines "perdues" par an.
Selon un calcul fait vers 2010, « L’État Français perdrait 2,5 milliards d’euros à cause des bouchons franciliens chaque année.
Autre conséquence, les retards de livraison peuvent être dramatiques pour les entreprises, notamment celle qui utilisent le principe du Juste-à-temps (flux tendu).
En plus de réduire la vitesse de circulation, un embouteillage est une source importante de pollution atmosphérique, due à une consommation supplémentaire de carburant et à un moindre mélange des couches d'air. Il a un impact sur les coûts sanitaires, et, à moyen et long termes, un impact climatique via les émissions de gaz à effet de serre.
A ce que dit Wikipedia, il faut ajouter la conclusion de INRIX®, fournisseur international majeur d’info-trafic et d’aide à la conduite, et le cabinet d’études britannique Centre of Economics and Business (Cebr) qui ont publié les résultats d’une étude sur le coût des embouteillages en France. Les embouteillages coûteraient plus de 5,6 milliards d’euros à la France, soit 623 euros pour chaque foyer se déplaçant en voiture. Ce coût global est le résultat de l’addition des coûts directs (en carburant et en temps perdu) et indirect (répercussion sur les prix des biens et services vendus par les entreprises). http://www.sixtblog.fr/news/les-embouteillages-coutent-56-milliards-deuros-a-la-france-par-an/
623 euros pour chaque foyer se déplaçant en voiture ! C'est à dire plus de la moitié du Smic.
Les déplacements sont souvent subis : on ne choisit pas son lieu de travail, on l'accepte parfois à contre-coeur vu la rareté du travail. On ne choisit pas toujours son domicile en fonction de son travail. Les prix de l'immobilier sont déterminants.
Alors que font les décideurs politiques ?
Ils plantent des panneaux de limitation à 30 km/h.
Ils installent des ralentisseurs dans les rues, qui n'ont à ma connaissance jamais empêché personne de mourir, mais qui ont dû provoquer quelques naissances prématurées.
Ils détestent la voiture qui est indispensable pour ceux qui n'ont pas les moyens d'habiter au centre des métropoles.
Ils écoutent les électeurs retraités qu'ils croisent au marché la veille des élections et qui se rendent le soir à leur réunion de concertation.
Ceux qui travaillent vont dans les centres commerciaux et n'ont pas le temps d'aller aux réunions.
Ca tombe bien, les retraités votent davantage que les plus jeunes.
Les politiques peuvent continuer à chouchouter les retraités et à pénaliser ceux qui travaillent.
Lundi 2 novembre, le service d'études et de statistiques du ministère du Travail, autrement dit la Darès, a publié un rapport sur les déplacements http://travail-emploi.gouv.fr/etudes-recherches-statistiques-de,76/etudes-et-recherches,77/publications-dares,98/dares-analyses-dares-indicateurs,102/2015-081-les-temps-de-deplacement,19051.html avec de données "Darès Analyses" à télécharger : http://travail-emploi.gouv.fr/IMG/xls/Dares_Analyses_081_-_Donnees_a_telecharger-2.xls
En voici le résumé.
L’aller-retour entre le domicile et le lieu de travail prend, en moyenne, 50 minutes chaque jour. Cette moyenne cache des différences importantes entre la région parisienne et les autres zones géographiques.
Selon l’organisation de la semaine de travail, les temps de déplacement varient également : dans les semaines où les durées journalières travaillées sont les plus faibles (semaine de demi-journées et semaine aux journées courtes ou variées), les temps de trajet sont moindres.
29 % des actifs en emploi effectuent plus d’un aller-retour quotidien entre leur domicile et leur travail, le plus souvent pour le déjeuner.
Ces déplacements sont plus fréquents pour les actifs qui connaissent une coupure importante entre deux moments travaillés dans la journée.
Pour se déplacer de leur domicile à leur lieu de travail, 74 % des actifs en emploi utilisent une voiture et 11 % empruntent les transports en commun. L’usage de la voiture apparaît plus répandu dans les semaines aux journées dont les horaires sont décalés par rapport aux horaires standard, en particulier le matin.
Post-scriptum
Il faut rappeler que :
Suite à la loi du 13 août 2004, la région apparaît comme la collectivité bénéficiant des transferts les plus importants. ...
gestion des transports régionaux de voyageurs, notamment ferroviaires (réseau des trains express régionaux, TER), et participation au financement des infrastructures, comme la construction de nouvelles lignes de TGV.
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