Elle s’appelait Fiona, souvenirs de l’amer
4 mois d’enquête conclus par un aveu, et je cherche dans ses yeux comment dire qu’il n’y a pas d’ire dans les yeux d’un enfant. 4 mois plus tard et une nuit de veille sur l’Agora : récit désolant d’un monde désolé.
Je me souviens je me rappelle, c’était cette nuit bien loin de la Syrie. Je parlais des yeux d’un ancien et de la pupille d’un enfant, je répondais à chacun qui avait répondu à mon rien. Puis avant le sommeil ou pour le trouver, j’allumais la télé sur les coups de 6 heures. Il y avait un écho, celui de la disparition d’une fillette nommée Fiona, le 12 Mai dernier paraît-il, enfin c’est ce qu’avait dit la télé.
Je me souviens d’un article lu vers les 3 heures du matin, qui parlait d’un couple du même sexe dont la nuit de noces avait finit en coup bas et fin anticipée, pour cause de coups et blessures suite à une soirée arrosée. L’écho de Fiona me rappelle qu’on ne parle plus ou beaucoup moins de la cause des syriens, comme si le drame avait été évité alors que ce peuple étouffe dans la guerre depuis deux années.
Fiona avait cinq ans au moment de sa disparition, mais aujourd’hui 26 septembre, on apprend que sa vie lui a été enlevé par les coups du compagnon de sa mère, suite à une soirée arrosé, à cause de l’alcool nous dit la télé. Et mon ancien devenu nouveau pauvre par la cause d’un système, entendra par radio que la Syrie est sauvée et Fiona retrouvée, morte.
Je me rappellerais que la télé nous dira le mensonge des parents, elle nous montrera la télé qui à l’époque nous montait de toutes pièces cette histoire d’oppression syrienne, puis démontait la pièce montée de ce couple unit le temps d’une soirée, grâce au mariage pour tous, l’art de tout lier sans chercher à faire le lien entre gravité et popularité.
Je vois bien que tout se mélange, Fiona, l’alcool, la Syrie, les tabous, puis l’alcool encore, la violence et Fiona retrouvée, morte sous les coups du compagnon de sa mère. Les bijoux niçois paraîtront en toc après ça, les armes et la justice ordinaire feront piètre score sur les tabloïds chiffrés de la découpe des petits papiers de l’information numérique. C’est l’ère de la décommunication planétaire individualiste, en Syrie le pire est passé nous dit la télé.
Je me souviens je me rappelle, la guéguerre en direct sur les fils d'untel, l’humour à l’honneur de ces trolls harceleurs, les repliages incessants, l’accordéon messager et les messages effacés. Ailleurs la question est divine, l’origine créa le diable ou bien Dieu a-t-il jeté son dévolu sur la fable ? Au final, aucun n’est plus sage que le moins sage des plus riches, pauvre enfant tu n’auras pas connu l’âge des six ans, ma vie, je te l’aurais laissé pour bien moins qu’un élan, d’humanité.
Je rappelle à l’ancien l’honneur qui lui ait fait, aux travers des réponses que j’essaie d’apporter, masquant mon dégoût profond des travers sociétaires, il paraît que les égouts sont drogués, enfin, c’est ce que dit la télé. Quand les dégoûtés seront partis, il ne restera que les dégoûtants m’a-t-on dit, là je m’en souviens ça fait tilt, le gong ne sera pas celui que j’espérais mais se reflétera dans les yeux de Fiona.
Triste vie aujourd’hui, la Syrie sombre dans l’oubli, l’alcool fait des ravages dans les ménages et même les égouts se shootent pour supporter leur dure servilité. J’ai bien mon phare au coin de la pièce, le bruit des vagues pour me bercer, il se fait tard il me faudrait aller somnoler. Oui, mais Fiona ? Mon enfant sache que mon ancien a tout perdu des siens, mais qu’un mot habite dans ses yeux : humain.
Combien de Fiona en Syrie dont personne ne fera l’écho ? Un problème d’égo de conscience ou d’égouts de malchance ? Un problème d’alcool ou un dilemme local ? Je me souviens soudain des mots coulants, les nœuds à part des papillons, des crises en thèmes, essayons, en mémoire de Fiona retrouvée, morte sous les coups du compagnon de sa mère :
Je m’ennui Fiona, je ne mens la nuit quand je parle tout bas, je ne mens, d’or accroché à mes mots. L’alchimie opérante la chirurgie lettrée, les traits subtils d’écrivain moi qui n’écris que des codes en binaire, me voilà faire merveille pour les yeux d’une môme, décrivant les cris du vent sur les carreaux d’infortune de ma chambre d’étudiant en histoires vraies.
Au-dessus de mon phare les nuages masquent la Lune, cotonneux d’apparence aux tonnerres contenus, les gouttelettes piquantes rendent salée une larme sur ma joue en sanglots. Un requiem mon enfant, que tu entendras peut-être dans l’au-delà si Dieu veut bien de toi, l’eau d’ici te porte déjà au fond des diables d’humains, les deux mains du compagnon de ta mère qui t’accompagnèrent jusqu’au seuil de la vie, et après ?
Puissent mes mots se faire pagne pour palier aux défauts de ces fous, moi leur regard et leur jeu, je m’en fous. Fiona, tu aurais trouvé belles les femmes syriennes, les amants de tous genres, les enfants de demain et les mains de mon ancien. Triste vie que voici aujourd’hui, ce récit n’a pas de fin annoncée, ah non, ce n'est pas comme ça qu’on fait la vie ni l’amour, mais c’est comme ça qu’on tue l’envie, qu’on fait la mort.
Le savon d’Alep et toi enterrée sans peine, l’alcool coule des les veines des égouts, la société est impropre elle n’a pas su te donner ce que tu aurais mérité. Le monde s’écroule des deux côtés, la Syrie est en feu et ton sang m’est verset, adieu mon enfant tout va mal, on jette ton regard sur l’écran, c’est décidé aujourd’hui je jette la télé. Liberté j’écrirais ton nom jusqu’à mon dernier cri, et souffle dans mes mains le dernier mot de ce récit.
Qu’il soit un présage dans ces nuages, un nom commun diront certains, un fait divers sur mon cœur chaud, un autre tout qui n’attend rien au bout d’une nuit sur l’Agora, un peu de toi à l’âge nu : un nuage nommé Fiona et une pensée, ce texte dédié aussi à ton papa.
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