Elon Musk sauveur de la liberté d’expression ?
Elon Musk est ce milliardaire anglo-saxon qui vient de prendre la tête du réseau social Twitter, en devenant son actionnaire majoritaire. Il a dépensé l'équivalent du PIB de la Jordanie pour satisfaire son caprice, faire la pluie et le beau temps.
Il affirme vouloir libérer la parole, en finir avec les comptes fermés sur Twitter. A voir, car bien qu'ultra-puissant Elon Musk ne peut pas (encore) imposer les lois aux états constitués. Ex-conseiller de Donald Trump, il a peut-être une volonté d'encourager les discours "ultras" ou alternatifs, mais il est ce qu'il est : un homme d'affaires.
D'ailleurs l'action Twitter a grimpé de 25% en bourse depuis l'arrivée du chevalier blanc de la liberté d'expression. Faire du fric grâce au baratin diffusé par tous les énergumènes de la planète, il fallait y penser. Elon Musk est surtout malin, dôté d'une intelligence très vive avec un fond écolo : il est obsédé par la sauvegarde de l'espèce humaine. Comme tous les individus lambda de sa génération, il a grandi avec Star Wars, la conquête spatiale et les catastrophes environnementales comme Tchernobyl.
Son grand projet est Space X, créer des colonies sur la planète Mars, envoyer des sondes vers Alpha du Centaure. De l'utopie d'un enfant de la grande bourgeoisie sud-africaine, qui a grandi d'ailleurs dans un pays où une partie de la population était assimilée à des martiens avant la fin de l'apartheid. Ce bienfaiteur de l'humanité a-t-il oeuvré pour aider les pauvres dans son pays d'origine ? A voir.
Tout cela nous semble ultra-connu, digne d'un scénario à la James Bond. Elon Musk aurait fait un excellent Blofeld dans un épisode de la série. Homme d'affaires vorace, ses prétentions philanthropiques ne peuvent que nous amuser, car sa volonté de libéraliser Twitter est aussi crédible que ses bases martiennes et ses micro-sondes vers Proxima B.
Si la planète Mars restera inhabitable, quasi-impossible à coloniser du fait des multiples contraintes pour s'y établir d'après les scientifiques les plus sérieux, son projet de libérer la parole n'est pas plus réaliste. Les états peuvent encore censurer, comme le font si bien les russes depuis le début de la guerre en Ukraine. Elon Musk se pose en citoyen luttant contre les "excès de pouvoir", or il a le pouvoir économique et ce n'est pas un simple internaute lanceur d'alerte ; plus grave, on devine qu'il aura bientôt le pouvoir politique en plus de la finance. Voulez-vous d'un monde où quelques milliardaires excentriques décideraient de votre vie courante ? Où quelques privilégiés imposeront leur vision du monde ?
Notons qu'Elon Musk est mis à l'index pour son management très particuilier, rude, harceleur à l'égard de ses subordonnés :
Liberté d'expression ou coup de com ? L'affaire Twitter promet un avenir inquiétant ; à nous de protéger nos espaces d'expression comme Agoravox...
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