Emission Mots croisés, France 2 – « Islam : où est le problème ? » Un dramatique faux débat à côté de l’essentiel !
Le victimage de l’islam a dominé cette émission comme si nous étions 20 ans plus tôt ! Clémentine Autain en tête évidemment, soutien indéfectible du communautarisme. Elle explique que les manifestations des musulmans à Paris dominées par des intégristes, contre le film américain et les caricatures de Charlie Hebdo, auraient du être autorisées (sic !) Des manifestations pourtant hors de proportions qui ne sont qu’un prétexte pour faire pression sur nos libertés essentielles dont la liberté d’expression. Elle réclame, il faut le dire depuis dix ans, la réécriture de la loi de 1905 pour favoriser le financement des mosquées sur les fonds publics. Drôle de porte-parole du Front de gauche pendant les Présidentielles, d’un Mélenchon qui se réclamait d’une laïcité pur sucre… Cherchez l'erreur !
Rama Yade elle renvoie dos à dos tout le monde, disant au passage son mépris pour les caricatures de Charlie Hebdo qui pourtant encore une fois a fait preuve d’un courage qui a toujours caractérisé ce journal satyrique, qui est comme notre sauvegarde face à l’intolérance religieuse et au déni de la liberté de pensée et de critiquer. Surtout insignifiante, elle n’était là que pour son petit fond de commerce, comme elle a été la potiche utile façon minorité visible d’un certain Nicolas Sarkozy. De Julien Dray à Gérard Longuet, on parle de problème mais relevant avant tout de la question sociale, comme si en France l’islam dominant d’aujourd’hui ne contenait pas en lui-même de risques propres à sa façon de se mettre à part et de rejeter les valeurs de la République.
Et ces jeunes qui se réclament de Mohamed Merha comme d’un héros, comme en témoigne la mère du jeune français musulman, première victime de cet islamiste intégriste ? Un fantasme selon le représentant du Conseil français du culte musulman sur le plateau Abdallah Zekri, Président de l’Observatoire « des actes islamophobes ». Pas un mot sur la réalité de l’enfermement communautaire qui fait tant problème avec la multiplication du voile dans les banlieues qui en est le symptôme. En réalité, il y a de plus en plus de musulmans qui refusent toute alliance au-delà de leur communauté de croyance. C’est cela tout d’abord le danger, ce mouvement qui depuis le premier voile à Creil en 1989 n’a cessé de s’approfondir parce que cette religion n’a pu ou su faire sa modernisation.
Seul Alain Finkielkraut osera revenir sur les risques d’une religion qui, du livre « Les territoires perdus de la République » au rapport Aubin en passant par un rapport récent du Haut conseil à l’intégration, montre qu’elle tend à ne pas chercher les voix de l’intégration mais d’abord à s’imposer à la République à travers une montée des revendications communautaires, au rejet de la modernité et de façon plus générale des valeurs démocratiques occidentales. On lui fera comme d’habitude endossé le costume du méchant, entre intolérance et présomption de racisme. Le débat restera sourd à cet endroit et n’aura pas lieu.
On le sait, il y a dans cette religion elle-même des ingrédients qui, s’ils ne sont pas écartés, constituent une négation d’un certain nombre de droits et libertés fondamentaux. Avec la sourate IV du Coran par exemple, qui déclare la femme inférieure à l’homme qui doit lui être soumise, et donne le droit à ce dernier de la battre par prévention pour qu’elle soit docile. Ou encore, « Le droit est sans prise sur la foi » comme aiment à le dire dans leur livre les deux avocats de la mosquée de Lyon et de Paris (Droit et religion musulmane, Dalloz, pages 35-36) qui rejettent le principe du droit de changer de religion avec la Déclaration universelle des droits de l’homme où il figure, dans la continuité avec le coran. Voilà tout l’esprit du rejet de l’intégration qui fait le terreau de l’intégrisme, du communautariste qui fracture la société et détruit le lien social tel qu’il a été conçu en France sous le signe de la fraternité et du mélange.
On ne parlera pas non plus de la clientélisation de l’islam par trop d’élus de la République qui lui ont tournée le dos en ne cessant d’en jouer, à droite comme à gauche. Pas plus de la tolérance bienveillante du Conseil d’Etat dont les arrêts sont si favorables au détournement de la loi de 1905 de séparation des Eglises et de l’Etat, encourageant le financement sur les fonds publics des lieux de culte, à l’adresse pour l’essentiel les mosquées. On remplace de plus en plus la laïcité par le credo de l’égal traitement des religions qui attaque de plein fouet la liberté de conscience, droit de croire ou de ne pas croire. On pousse ainsi dans le sens d’une société multiculturelle fondée sur la reconnaissance des religions comme identités première dans l’ordre du droit, jetant les individus dans des logiques communautaires qui remettent en cause l’égal traitement de chacun devant la loi et l'autonomie de l'individu, sa liberté de choix.
Rien, aucune analyse non plus sur le lien à faire avec la nouvelle donne issue du Printemps arabe transformé en cauchemar, avec le climat international d’un islam radical qui partout prend le pouvoir dans les pays arabo-musulmans et encourage ce mouvement d’islamisation en France qui s’oppose à la modernisation de cette religion.
On aura oublié au passage que ce sont des islamistes d’Ouma.com et des Indigènes de la République, meneurs d’un radicalisme religieux en France qui devrait faire peur, qui ont empêché que caroline Fourest, militante féministe et laïque, puisse s’exprimer à un débat organisé à la dernière Fête de l’Humanité sur le thème : Comment combattre le FN ? Sans doute un détail au regard, c’est sûr, de tout ce bruit pour rien, puisque de cette émission il n’y a rien que l’on puisse retenir.
On est passé à côté de l’essentiel dans ce débat, Yves Calvi en porte une large responsabilité en ayant choisi un tel panel d’invités, avec lesquels il était au moins sur d’une chose, qu’il n’y aurait pas de vagues. On en retiendra néanmoins cette incroyable gageure de Clémentine Autain expliquant, comme exemple que tout va bien en France, que tous les Français mangent du couscous !
Pardonnez nous Monsieur Calvi, mais on attend vraiment autre chose d’un débat pour le considérer comme véritablement démocratique, où on ne parle pas la langue de bois et où on range l’alambic facile d’un consensus mou qui devient irresponsable au regard d’une question de cette importance. La défailance est ici dramatique. Copie à revoir !
Guylain Chevrier.
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