Emmanuel Macron et ceux qui niquent la FRANCE
Emmanuel Macron et ceux qui niquent la FRANCE
Toute atrocité lors d’une guerre, toute forme d’exploitation n’est pas pour autant un crime contre l’humanité. L’oublier revient à banaliser les vrais crimes contre l’humanité. La banalisation est une forme de révisionnisme, de négation des faits
Le révisionnisme désigne l’attitude critique de ceux qui remettent en cause de manière rationnelle les fondements d’une doctrine, d’une loi, d’un jugement, d’une opinion couramment admise en histoire, ou même de faits établis.
Un candidat à la présidentielle, Emmanuel Macron vient de déclarer :
« La colonisation fait partie de l’histoire française, c’est un crime contre l’humanité, une vraie barbarie. Ça fait partie de ce passé que nous devons regarder en face en présentant aussi nos excuses à l’égard de celles et ceux vers lesquels nous avons commis ces gestes ».
M Macron futur président tient des propos mensongers qui relèvent d’une déformation de l’histoire à des fins électoralistes.
Il n’est pas dans mon propos de célébrer la colonisation mais il faudrait sans doute rappeler que :
- Il n’y a pas eu d’extermination dans la colonisation française. comparable avec ce qui s’est passé dans l’Amérique ou l’Australie anglo saxonnes
- La colonisation a été voulue par des hommes de gauche comme Ferry au nom d’une mission civilisatrice sans doute contestable mais ils voulaient en particulier diffuser la médecine et lutter contre l’esclavage et la traite pratiqués en Afrique par les marchands arabes.
Je voudrais donner deux témoignages contradictoires mais l’un et l’autre acceptables. Le premier est Marc Ferro :
« Au crédit des colonisateurs on peut inscrire les éléments suivants.
L’ordre public : ils se sont appliqués à mettre fin aux guerres tribales, aux razzias, à des pratiques condamnées par nos moeurs (comme le cannibalisme, ou le sati, suicide plus ou moins spontané de la veuve indienne sur le bûcher où brûle le corps de son mari) cependant ils n’ont pas éradiqué complètement l’excision en Afrique, ou l’infanticide des filles en Inde.
En général les colonisateurs ont crée des forces militaires, policières et des institutions judiciaires, qui sont indispensables à tout Etat.
La création des infrastructures de base : elles étaient certes nécessaires à l’exploitation des territoires, et sont restées (plus ou moins bien entretenues et développées) après l’indépendance : routes, voies ferrées, installations portuaires, oléoducs, gazoducs, bases aériennes… Il est vrai qu’avant 1914 ces réalisations étaient le fruit d’un travail forcé qui a coûté bien des vies humaines. La santé publique : hôpitaux, dispensaires, campagnes de vaccinations…n’ont pas peu contribué à favoriser l’explosion démographique de la seconde moitié du siècle.
L’instruction : la scolarisation a été une préoccupation (parfois maladroite : « Nos ancêtres les Gaulois… » est un propos qui pouvait laisser perplexes les petits Algériens ou Sénégalais…) surtout au XXe siècle. Dans l’empire français, on remarque que, même après 1905, la République a accepté le concours des pères blancs !
Si le nombre des analphabètes reste stable depuis les années 1950, c’est à cause de la très forte croissance démographique qui a posé et pose encore aux jeunes Etats un redoutable défi. Sur place (Fehrat Abbas en Algérie, Ho Chi Minh en Indochine) ou en métropole (Senghor à Louis-le-Grand et en Sorbonne, Nehru, à Harrow, Cambridge et Londres) ont été instruits les premiers cadres de l’indépendance. Et les langues – française ou anglaise – se révèlent être encore aujourd’hui un indispensable instrument de communication à l’intérieur de certains états (avec 855 langues et dialectes en Inde, comment, sans l’anglais, les députés pourraient-ils se comprendre ?).
Les colonisateurs ont introduit dans les colonies des pratiques constitutionnelles inspirées des formules européennes, et plus ou moins bien assimilées (le parti unique a plus de succès que la démocratie pluraliste).
Enfin ces colonisateurs ont contribué à créer une conscience nationale :
– soit renaissance d’une conscience antérieure à la période coloniale (Maroc, Tunisie, Vietnam…),
– soit naissance d’une nation : Inde (et non plus Indes), ou Algérie, qui n’était pas une unité territoriale et nationale avant la conquête française.
(1) Marc Ferro, « l’Orgueil de l’Empire » L’Histoire n° 69, 1984, page 127.
Le second témoignage est celui de Habib Kazdaghli
Autant, je refuse la lecture nationaliste de l’histoire des pays anciennement colonisés, réduisant l’histoire de la période coloniale à une série noire d’atrocités, jalonnée par une histoire apologétique des combats héroïques des nationalistes et de leurs leaders, de la même manière et la plus ferme, je refuse une vision unilatérale, qui s’en tient uniquement aux aspects positifs de la colonisation. L’ère coloniale fait bel et bien partie de l’histoire des métropoles et des pays colonisés.
Le système colonial est système abominable basé sur la recherche de solutions à travers l’exploitation d’autres pays, cependant, une lecture raisonnée peut montrer que la réalité était beaucoup plus complexe et que le passage d’un certain nombre de pays par cette phase historique les a entraîné dans un processus de modernisation et de changement au niveau de leurs structures économiques et sociales. La présence européenne en dehors de l’Europe ne peut être réduite à celle des colons exploiteurs, aux gendarmes, aux soldats… Cependant, il faut préciser que l’objectif prioritaire de cette présence était l’exploitation des richesses d’autrui. Mais l’historien qui respecte son métier ne peut omettre de constater que cette présence a entraîné un certain nombre de transformations socio-économiques, d’une introduction d’un système scolaire moderne, de nouvelles institutions politiques (syndicats, partis politiques, associations…).
Une écriture objective de l’histoire, ne peut que tenir compte de tous les aspects d’un passé pluriel, elle refuse forcément les visions manichéennes, cette histoire doit s’écrire en partage entre les historiens des pays de la métropole et ceux des pays nouvellement indépendant, c’est une écriture en partage d’un passé commun.
Pour finir, je m’opposerai avec la même rigueur et fermeté contre toute lecture tronquée de l’histoire le limitant à une série de victoires ou le réduisant à un tableau noir. »
- Habib Kazdaghli
- Professeur d’histoire contemporaine Université de Tunis-Manoub
Après les historiens, le témoignage d’un combattant anti colonialiste
“Les religions, les cultures juive et chrétienne se trouvaient en Afrique du Nord bien avant les arabo-musulmans, eux aussi colonisateurs, aujourd’hui hégémonistes. Avec les Pieds-Noirs et le dynamisme – je dis bien les Pieds-Noirs et non les Français – l’Algérie serait aujourd’hui une grande puissance africaine, méditerranéenne. Hélas ! Je reconnais que nous avons commis des erreurs politiques, stratégiques. Il y a eu envers les Pieds-Noirs des fautes inadmissibles, des crimes de guerre envers des civils innocents et dont l’Algérie devra répondre au même titre que la Turquie envers les Arméniens”.
( Hocine Aït Ahmed, chef historique du FLN leader kabyle ).
N’en déplaise à M Macron, le tableau de la colonisation est bien différent d’un crime contre l’humanité
C’est en 1915, pendant la Première Guerre mondiale, que l’expression de « crime contre l’humanité » apparaît pour la première fois, au moment du génocide des Arméniens de Turquie. Au mois de mai, la Russie, la France et la Grande-Bretagne dénoncent en effet les massacres comme des « crimes contre l’humanité et la civilisation » ou des « crimes de lèse-humanité ». Le gouvernement turc accuse alors les puissances de l’Entente de les avoir rendus inévitables en organisant le mouvement révolutionnaire arménien pour affaiblir le pays en période de guerre. L’idée de crime contre l’humanité est formulée en réaction à des actes inhumains qui ne correspondent pas à une dérive militaire (crimes de guerre), mais qui visent la mort ou la persécution de populations civiles embarrassantes pour le pouvoir.
Le génocide des Arméniens et le génocide des Juifs en 39/45 sont donc à l’origine de l’apparition de la notion.
Le crime contre l’humanité vise l’humanité de l’individu et du groupe auquel il appartient ou auquel le criminel le rattache. La déchéance de la victime, la négation de sa dignité et de ses droits ne sont pas seulement les conséquences de ce crime, comme c’est le cas pour les autres crimes, mais ses mobiles. Le criminel contre l’humanité est animé par une conception déshumanisante de sa victime, laquelle permet le crime (les résistances sont écartées) et le suscite (ravaler la victime hors de l’humanité à laquelle il est censé n’appartenir que par une manipulation). Le crime contre l’humanité se distingue donc des autres formes de crime, par son caractère massif et systématique et par son mobile qui n’est pas extérieur au crime, mais réside dans le crime lui-même.
Pour Hannah Arendt, par l’exclusion de la communauté nationale qu’il opère, ce crime détruit « le droit d’avoir des droits », garanti par l’appartenance à une société qui prémunit l’individu contre la situation d’exception dans laquelle aucune limite juridique n’arrête plus le pouvoir
De retour d’une visite au camp d’Auschwitz je peux affirmer que la shoah était un crime organisé contre l’humanité, bien différent d’un crime de guerre.
Jankélévitch distingue crime de guerre et crime contre l’humanité :
« Les violences anonymes et en quelque sorte impersonnelles de la guerre […] à proprement parler, c’étaient des atrocités sans intention ; l’aviateur inconscient qui lâchait aveuglément sa bombe au-dessus d’Hiroshima ne triait pas le bétail humain, et il n’a pas non plus détruit Hiroshima par méchanceté ; il ne déniait pas aux Japonais le droit de vivre ; il ne cherchait pas à humilier, à piétiner, à dégrader longuement sa victime avant de la tuer : son propos n’était pas d’exterminer la race japonaise ni d’avilir tout un peuple, mais de hâter, fût-ce par la terreur, la fin du conflit »
Mais pourquoi donc Emmanuel Macron s’éloigne-t-il de ses extases mystiques pour comparer la colonisation à la Shoah ?
Il reprend à son compte le discours habituel des communautaristes et des gauchos islamistes qui veulent niquer la France.
En 2005 un appel dit des « indigènes de la République » a été signé par Tariq Ramadan et Éric Hazan. Le premier est le penseur islamiste, le second s’est rendu célèbre pour avoir lancé une pétition contre la police, armée d’occupation de Villiers le Bel. En dix ans le mouvement des indigènes a popularisé des thèses francophobes. L’extrait ci-dessous reprend le thème de la repentance, et les reproches adressés habituellement aux colonisateurs pour les chasser.
« Discriminés à l’embauche, au logement, à la santé, à l’école et aux loisirs, les personnes issues des colonies, anciennes ou actuelles, et de l’immigration postcoloniale sont les premières victimes de l’exclusion sociale et de la précarisation. Indépendamment de leurs origines effectives, les populations des « quartiers » sont « indigénisées », reléguées aux marges de la société. Les « banlieues » sont dites « zones de non-droit » que la République est appelée à « reconquérir ». Contrôles au faciès, provocations diverses, persécutions de toutes sortes se multiplient tandis que les brutalités policières, parfois extrêmes, ne sont que rarement sanctionnées par une justice qui fonctionne à deux vitesses. Pour exonérer la République, on accuse nos parents de démission alors que nous savons les sacrifices, les efforts déployés, les souffrances endurées. Les mécanismes coloniaux de la gestion de l’islam sont remis à l’ordre du jour avec la constitution du Conseil français du Culte Musulman sous l’égide du ministère de l’Intérieur. Discriminatoire, sexiste, raciste, la loi anti-foulard est une loi d’exception aux relents coloniaux…. On refuse le droit de vote à ceux qui ne sont pas « français », en même temps qu’on conteste « l’enracinement » de ceux qui le sont. Le droit du sol est remis en cause. Sans droit ni protection, menacées en permanence d’arrestation et d’expulsion, des dizaines de milliers de personnes sont privées de papiers. La liberté de circulation est déniée ; un nombre croissant de Maghrébins et d’Africains sont contraints à franchir les frontières illégalement au risque de leurs vies. »
Le mouvement s’en prend aux lois sur le voile et aux féministes blanches et les mouvements pro homo : « Bilan des courses, de la même façon que le MLF a tu les revendications de Coordination des femmes noires portant sur l’oppression coloniale et s’est focalisé sur les thèmes de la polygamie et des mutilations génitales, des organisations LGBT s’installent aujourd’hui pour des kiss-in devant des mosquées comme s’il pouvait en être de même que devant des églises dans un contexte de racialisation de l’islam et de montée l’islamophobie »
Le magazine Marianne accuse de racisme Houria Bouteldja. Chez Frédéric Taddei cette dernière avait utilisé (à l’oral) l’expression de « sous chiens « ou de « souchiens » pour parler des blancs. L’homophonie fit polémique. Pour le mouvement la République c’est le pouvoir blanc ² : « C’est le reste de la société qu’il faut éduquer, […] c’est le reste de la société occidentale, enfin de ce qu’on appelle, nous, les souchiens — parce qu’il faut bien leur donner un nom —, les Blancs, à qui il faut inculquer l’histoire de l’esclavage, de la colonisation ».
Après les attentats de novembre un collectif appelle à une grande réunion publique à Saint Denis « Contre les dérives racistes et islamophobes de l’état d’urgence, la politique guerrière de la France, le tout sécuritaire et l’état d’exception liberticide ». Tariq Ramadan se trouve en tête d’affiche…
Un mécanisme fonctionne parfaitement pour légitimer la francophobie et transformer en déviants les Français. Par lâcheté et sans doute pour ne pas être accusés de racisme et d’islamophobie, les politiques se taisent ou pire, donnent des gages …
Emmanuel Macron vient de légitimer ceux qui niquent la France
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