En 1 heure : faire sa valise à la hâte et partir... définitivement
Il y a longtemps qu'on essaie d'en parler mais maintenant, à la lumière des évènements dramatiques se déroulant au Japon, la discussion pour savoir si le nucléaire est dangereux ou pas n'est plus de mise. Il est désormais un fait prouvé et indiscutable : l'énergie nucléaire est hautement dangereuse à tous les points de vue.
Continuer à l'utiliser est-il un risque acceptable sachant que le fonctionnement normal du nucléaire impacte DEFINITIVEMENT la planète à notre porte et que les accidents majeurs, même s'ils sont rares, impactent à l'EXTREME et toujours définitivement et considérablement notre monde et notre vie ?
Le Japon, troisième puissance technologique mondiale, possédant des techniciens de haute qualité, ayant une motivation plus importante que la nôtre à mettre en œuvre la sécurité, tenait à l'adresse de toute la planète le même discours que nos responsables politiques et industriels nous tiennent aujourd'hui concernant le nucléaire français. Ils disaient, en substance : "Ne vous inquiétez pas, nous sommes motivés, nous sommes compétents, il n'y a AUCUN risque car nous avons tout prévu !"
TOUT PREVU ?!
Eh bien NON, tout n'est pas prévu, ni au Japon, ni en France, ni ailleurs ! Tous les accidents et incidents s'étant produits PROUVENT que tout n'est pas prévu. Et les évènements GRAVISSIMES le prouvent d'une manière encore plus éclatante.
Serait-il possible de tout prévoir que tout ne serait pas mis en œuvre : les techniciens ne sont pas libres d'investir les moyens nécessaires. Les détenteurs des actions des entreprises nucléaires ne les laissent pas faire car il s'agit pour eux de préserver le plus haut rendement de leurs actions, ce qui implique de faire passer la sécurité des populations et de leurs employés ou sous-traitants après la sécurité de leurs dividendes, cela n'est plus à prouver. On travaille donc toujours à minima. La sécurité coûte toujours trop cher… quand cela se passe bien.
Quand à la manière dont est traité un accident grave, on constate à chaque fois que l'improvisation et le système D sont les méthodes employées et que leur efficacité dépend du talent des intervenants. Tout cela prouve que rien n'est prévu à l'avance ou si peu et que rien n'est préparé vraiment pour traiter les cas graves.
Quant à l'information de la population concernée, on voit qu'avant, pendant et même ensuite, les responsables industriels et politiques ne font jamais preuve de transparence ni de loyauté.
Le nucléaire n'est comparable à rien d'autre et le risque nucléaire n'est comparable à aucun autre risque. La puissance, les effets sournois, la complexité et surtout la persistance nocive faramineuse à très long terme de ses effets (et de ses déchets dont nous ne savons pas quoi faire) fait que cette technologie ne doit pas être traitée comme les autres risques.
Un rayon de trente kilomètres autour d'une centrale nucléaire, multiplié par 58 en France, cela fait du monde.
Vivez-vous dans une telle zone ?
Si oui, avez-vous envie de vivre ce que les habitants des environs de Fukushima vivent aujourd'hui ?
Regardez autour de vous. Avez-vous envie de devoir quitter subitement et DEFINITIVEMENT, en moins d'une heure, votre domicile, votre maison, vos meubles, vos animaux, votre environnement indispensable à votre vie affective, sociale, économique, tout perdre hormis le contenu d'une valise faite à la hâte, perdre même vos ancêtres sur la tombe de qui vous ne pourrez plus JAMAIS aller vous recueillir… ?
Effrayant quand on y pense, non ? C'est ce que vivent aujord'hui les Japonais après les Ukrainiens. Acceptez-vous de vivre avec cette épée de Damoclès au dessus de votre tête. L'épée est tombée sur celle des Ukrainiens et des Japonais. Doit-on écouter ceux qui prétendent que cela ne peut pas nous arriver ?
Le risque nucléaire vaut-il de risquer tout cela alors qu'on a les moyens de faire autrement ?
Même si les énergies alternatives renouvelables ne sont pas en mesure de remplacer le nucléaire au pied levé (personne de censé ne le prétend – et pourtant si on avait prévu ce remplacement…), il est aujourd'hui avéré que le nucléaire n'est pas indispensable à notre vie et à notre économie contrairement à ce que prétendent des esprits intéressés ou d'autres peu documentés se contentant de la propagande des premiers.
L'organisation (économies d'énergie, promotion, développement et mise en œuvre de ces technologies nouvelles), la volonté de ne plus financer le nucléaire (sauf maintenance et sécurité des centrales en cours de fonctionnement) pour reporter tous les efforts sur ces nouvelles technologies, non dangereuses et tout aussi efficaces mais à gérer différemment, cette décision doit provenir de la volonté des citoyens. C'est aux citoyens de forcer la main des politiques qui sont trop compromis avec les lobbies pour avoir le courage de changer de politique énergétique.
Il n'est pas là question de philosophie ou d'idéologie politico-industrielle : il est question là de sécurité majeure pour les populations, les nations et la planète Terre. En changeant d'altitude de considération, s'il est possible (mais pas toujours) de se déplacer pour aller vivre plus loin dans le même pays ou dans un autre en abandonnant tout, nous n'aurons pas la possibilité de changer de planète…
Avec la volonté d'entamer ce changement dès maintenant, sans tarder plus, et en y mettant toute notre volonté et tout notre enthousiasme, cela peut être fait en quinze ans, peut-être même moins. Imaginez : plus une seule centrale nucléaire en fonctionnement dans quinze ans. Plus de risque Fukushima à notre porte, sur notre sol et presque plus de risque puisqu'il ne restera plus que les déchets à gérer (pas mince affaire quand même).
Cela vous tente ? Pourquoi ne pas le vouloir et l'exprimer de la manière la plus ferme ?
Il y a des décisions sur des sujets tellement importants qui, sauf décision d'extrême urgence indispensable, devraient être exclues de la responsabilité du mandat de nos élus, quel que soit le niveau de ces derniers. Ces sujets sont les orientations de la politique étrangère et notamment l'engagement de la Nation dans l'Union Européenne, le nucléaire, la sécurité nationale, les interventions militaires à l'étranger, la politique de santé, les retraites, les services publics, les infrastructures et les grands équipements du pays, … sans doute en oublie-je.
S'ils estiment nécessaire de décider sur ces sujets, les élus auraient uniquement le pouvoir de proposer à la population d'en débattre afin qu'elle décide ensuite. Les élus n'auraient la responsabilité que de leur mise en œuvre conformément à la décision de la population.
Cette proposition devrait aussi pouvoir être faite par les citoyens eux-mêmes au moyen d'une procédure qui leur soit vraiment accessible sans difficulté insurmontable. Sur ces sujets majeurs concernant la vie de la Nation, c'est au seul peuple de décider après un débat vraiment démocratique de durée adéquat, pas à quelques personnes qui s'arrangent entre elles sur le dos des citoyens à qui on demandera ensuite de payer le prix de cet arrangement, en argent, en humain ou en mode de vie.
Mais ce changement dans la façon de gérer le pays ne peut venir que si la population l'impose à la classe dirigeante, qu'elle soit élue ou désignée, cette dernière ne voyant pas d'un bon œil une réduction de son pouvoir tout puissant.
Les élections locales – quel hasard ! - sont pour dimanche. La centrale nucléaire à votre porte qui vous obligera à faire votre valise, ce n'est pas local comme problème ?
Et dans un an, il y aura une élection nationale. La politique énergétique de la France, ce n'est pas national comme problème ?
Il y a les sites d'information et les forums sur Internet pour se documenter, se faire une opinion objective et l'exprimer.
Alors, Madame, Monsieur qui êtes voisins d'une centrale nucléaire, êtes-vous prêts à faire la valise en urgence pour ne jamais revenir, comme les malheureux Japonais de Fukushima ?
Et vous autres, plus éloignés des centrales nucléaires, vous êtes prêts à faire la valise comme les habitants de Tokyo pour tenter d'échapper au nuage radioactif et ce pendant un temps indéterminé ?
Et pour ceux qui restent chez eux :
"Pourvu que le vent tourne de l'autre côté (merci pour les autres qui y sont) !"
"Pourvu qu'il ne pleuve pas !"
"Ai-je suffisamment calfeutré les ouvertures ?"
"Avons-nous suffisamment de réserves de nourriture ?"
"Il faut que je sorte acheter à manger et des médicaments pour mon fils… je vais me prendre de la radioactivité".
Super comme vie, n'est-ce pas ?
Prêts à courir ce risque pas du tout improbable alors qu'on peut faire autrement à un terme proche ?
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